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René Martel, vive la France Libre

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René Martel, vive la France Libre - Page 6 Empty Re: René Martel, vive la France Libre

Message par RTA_Oscarbob Ven 16 Jan 2009 - 20:56

La suiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiite :k:k:
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Message par 615sqn_Harry Mer 30 Sep 2009 - 15:28

Les deux pilotes français effectuèrent le retour seuls. Leur folle course derrière les deux 109 les avait emmenée loin derrière les lignes ennemies et pour éviter une rencontre inopportune, Martel pris la sage décision de faire un large détour par le Nord. C'est ainsi qu'ils se présentèrent sur la base à la limite de leur autonomie. A leur arrivée, visiblement tout le monde était déjà posé. Quand son Spitfire fut immobilisé dans son alvéole, René fut surpris de voir que tout un groupe d'hommes qui courait vers son avion en faisant des signes. Un peu étonné, il s'empressa de retirer son masque d'oxygène et de dégrafer son harnais. A l'ouverture de son hood, il aperçut un homme le prenant en photo.
- Ben quoi! Qu'est-ce que c'est que ce bordel... qu'est-ce qui me vaut tous ces honneurs???
C'est son chef mécanicien Peter qui était monté sur l'aile pour l'aider, lui indiqua tout essoufflé ce qu'il se passait.
- Il y a des reporters du Daily Mirror qui sont sur la base pour faire un reportage sur les escadrilles basées en Afrique du Nord. Ils attendaient le retour du squadron pour faire des photos et interviewer les pilotes quand nos opérateurs radio ont répandu le bruit que circule sur les ondes allemandes la perte de l'As des As de Luftwaffe dans le secteur. Karl Buchenberg a été abattu ce matin par deux Spitfire. Alors, ils sont tous impatients d'écouter votre récit... vous pensez bien.
René hésita quelques secondes car il réalisait que le pilote qui avait abattu l'Allemand c'était certainement lui. Il se redressa dans son avion et enjamba l'habitacle. Il sauta sur le sol. Les reporters s'approchèrent de lui et commencèrent à le presser de question. Il respira un grand coup.
- Messieurs, je vous remercie de l'intérêt que vous me portez, mais je dois d'abord faire mon rapport, donc si vous voulez bien me laisser passer...
D'un pas rapide il rejoignit Volta qui venait, lui aussi d'éviter les journalistes.
A la salle de rapport Nowik, Pyker et Flower l'attendaient. Le group captain s'approcha avec un grand sourire.
- Magnifique René! Sacré bagarre! On a perdu qu'un avion, mais le pilote a pu sauter et a été récupéré par un groupe du SAS. Les Beaufighter ont été arrosés durement, mais ils ont tous pu rentrer. On ne déplore que deux blessés, un pilote et un mitrailleur. Maintenant, racontez-moi! Est-ce que c'est vous et Volta qui avez abattu l'avion de l'As allemand?
René raconta son histoire de la manière la plus simple possible. Il détestait l'immodestie et était bien emprunté. Un peu plus tard, les reporters impatients avaient été conviés dans la salle de briefing. Une fois de plus Martel et Volta décrivirent le combat avec les Bf109. Ils furent également conviés à s'exprimer sur la vie au sein de l'escadrille. Trente minutes plus tard, soulagés, ils étaient enfin libérés de leurs obligations.
Les jours suivants, la Luftwaffe et la Regia Aeronotica se firent moins présente. Les forces armées du Commonwealth profitèrent pour effectuer une puissante percée. Bousculée de toutes parts, l'Afrika Korps recula en catastrophe. La position d'Alam Nayii, la dépression de Kattara, la crête d'Alam Halfa, les positions stratégiques tenues par les forces de l'Axe tombèrent l'une après l'autre, repoussant inexorablement Rommel et Graziani vers la Tunisie. Le 23 octobre 1942, la deuxième bataille d'El Alamein débuta...
El Alamein! Tout le monde en parlait depuis des mois. La revanche était attendue avec impatience par nombre de soldats qui avaient participé à la première bataille et qui avaient dû quitter en catastrophe la ville. Mais maintenant qu'on y était, la motivation était retombée. La bataille qui avait amené Montgomery jusqu'aux portes de la bourgade tunisienne, avait été décousue, inconstante. Un coup les Allemands reculaient en catastrophe alors qu'on s'attendait à une grosse offensive, un autre, ils défendaient avec acharnement une position qui n'avait aucune valeur stratégique.
Sur la mer, les navires et les avions d'assaut britanniques chassaient sans relâche les convois allemands et italiens qui tentaient de traverser le blocus pour ravitailler Rommel. Depuis quelques semaines, ces missions ne faisaient plus l'exclusivité des squadron de Malte, l'avance alliée avaient permis aux Beaufighter de l'escadrille Green et Roberts de se rapprocher de Tunis. Leur long rayon d'action leur permettait désormais de ratisser largement la Méditerranée à la recherche des convois ennemis. Pendant toute cette période, le squadron 127 n'avait pas chômé. Les chasseurs allemands et italiens se faisaient de plus en plus rares et ils évitaient comme la peste les chasseurs alliés en surnombre. Les Spitfire MkVc de groupe étaient de plus en plus engagés pour des missions d'attaque au sol. Le 24 octobre 1942, alors que les blindés de Montgomery faisaient mouvement vers la ville, les pilotes du squadron 127 étaient une nouvelle fois réunis en salle de briefing. Le F/O Pyker qui dirigeait le groupe le jour en question, donnait les dernières recommandations, en indiquant sur la carte la position à engager.
- Les Allemands ont des autochenilles avec des 88 placés ici... là ... et là. A chaque fois, entre deux et quatre pièces essentiellement défendues pas de la DCA légère. Méfiez-vous donc lors de vos passages bas. Conservez un maximum de vitesse et rester dans le soleil! Comme d'habitude, 500 mètres minimum entre chaque avion pour éviter le souffle des bombes de l'avion précédent. Nous emportons une 500 livres. René... à toi la position Nord. Je prends la Sud! Des questions?
Aucune question ou remarque ne fusèrent dans la salle surchauffée, tout le monde était pressé de quitter le hangars en tôle. Depuis la percée d'Al Fayat, le groupe déménageait en moyenne deux fois par mois en fonction de l'avance des troupes au sol. La base qu'ils occupaient depuis 3 jours, était située à 30 km à l'intérieur des terres et le soleil tapait encore durement malgré la saison. Au vu de la situation, pressé par le risque de départ incessant, le personnel au sol ne prenait plus le soin de tenir un minimum d'ordre sur la base. Les pièces de rechange, la munition et les bombes étaient déchargées des avions de transport et déposé à même le sol dans l'environnement immédiat des lourds appareils. Une attaque surprise serait un véritable désastre. Mais voilà des mois que Martel et ses camarades n'avaient plus connu le passage bas d'avions ennemis. Ce manque d'adversité, rendait les pilotes moins attentifs et fatigués. Plusieurs accidents avaient émaillé la vie du squadron ces dernières semaines. Les machines commençaient aussi de souffrir de l'usage intense auquel elles étaient confrontées quotidiennement. René ruminait tout cela en cheminant vers son vieux "codé R" baptisé Linux, dont le capot était orné d'un pingouin. L'avion l'attendait au bout de la piste. Machinalement, il jeta son parachute dans l'habitacle et s'installa aux commandes. Après quelques minutes, le Spitfire décollait à la suite du groupe Pyker. René ouvra son hood et le pilote français profita de l'air frais. Même à 8000 pieds, l'air était plus agréable. Volant à une vitesse pas trop élevée, les bourrasques qui pénétraient par à coup dans l'avion, n'était pas violentes. Au loin sur sa droite, il pouvait apercevoir les côtes méditerranéennes du golf des Arabes. Quelques nuages esseulés dessinaient sur le sol ocre des ombres sans doute même pas perceptibles pour ceux qui crapahutaient dans le sable. Voilà quelques jours que René rêvait d'un retour en Angleterre. L'attaque au sol, ce n'était pas son truc et surtout un exercice auquel le Spitfire et son moteur fragile, n'étaient pas vraiment adapté. Les portes bombes avaient été montés sur le terrain par les mécaniciens et ils n'étaient pas exemptes de défauts. Une vingtaine de jours auparavant, François Devarenne avait préféré abandonner son avion que de tenter un atterrissage avec une bombe de 250 lb restée accrochée sous son aile gauche et qui pendouillait sur une seule attache.
- J'ai trop vécu de trucs depuis le début de la guerre avec vous les gars pour que je tente de poser ce piège avec ce pétard sous l'aile, je saute!
Cela lui avait valu une puissante remontrance, car les avions étaient précieux en Afrique.
Finalement, l'intervention du Group Captain Nowik avait mis un terme à l'histoire. Depuis, le coup de la bombe qui se décroche pas était la hantise des pilotes. René pensait à tout cela quand le champ de bataille se présenta enfin sous ses ailes. D'en haut, les choses paraissaient si simples. C'est à peine si quelques fumeroles indiquaient des pièces d'artillerie, des véhicules ou des blindés détruits. Tout en machouiant un petit bout de bois, il chercha du regard la cible qui lui avait été assignée. Il l'a trouva. Ce n'était pas très difficile car elle était mal camouflée, mais peut-on seulement se camoufler dans ce désert de rocaille? Il vit trois canons autoporteurs à demi enterré entourés de trous d'hommes.
- Ici Cognac Leader à Cognac. La position a été repérée, on l'engage en enfilade par l'Ouest. N° 5 et 6. concentrez-vous sur les trous d'hommes si les pièces d'artillerie sont détruites! Mettez-vous en formation de combat! Top!
Alors que la voix de Pyker raisonnait au loin dans ses écouteurs, les yeux fixés sur la position, il effectua un grand virage à gauche pour placer son groupe sur la position. Il arma ses bombes et la main crispée sur la poignée de largage il entama son piqué. La gorge serrée, les mains tremblantes, Martel attendait le moment fatidique pour larguer son emport mortel. Il détestait cette guerre où son adversaire n'avait quasi aucun chance de s'en sortir. Les servants allemands ne les avaient pas encore aperçu. 1000 mètres! Les petits points commençaient de ressembler à des véhicules. 500 mètres! Toujours aucune réaction de la défense antiaérienne. 300 mètres! Les autochenilles étaient maintenant bien visibles. Au moment où René redressa gentiment et larguait sa bombe, un véritable mur de feu monta vers lui. Cette puissante DCA le surpris complètement, car il y avait longtemps qu'il n'avait plus été confronté à pareil feu. Le temps de réaliser ce qui se passait et le Spitfire qui débutait sa ressource fut touché à de multiples endroits. Dans l'habitacle, le pilote français rentra la tête dans les épaules. Un éclat de tôle blessa au visage. Malgré l'arrivée des autres Spitfire, les servants allemands étaient décidés à ne pas lâche le chasseur du pilote français. René à moitié groggy, perçu plusieurs coups dans la plaque de blindage de son siège. Son tableau de bord vola en éclat. Un câble de commande coupé net lui fouetta les pieds. Puis soudainement, aussi brusquement que ça avait commencé, tout s'arrêta. La radio miraculeusement épargnée par ce déluge de feu et d'acier diffusa un laconique:
- Cible détruite!
Suivit d'un message plus angoissé.
- Leader, votre avion fume! Comment allez-vous?
Martel ne se rendit pas compte tout de suite de ce qui lui arrivait. Le moteur de son Spitfire s'emballait. Une inquiétante odeur de glycol surchauffé se répandait dans le cockpit. René se mit à paniquer. Son regard se portait sur les instruments de vol, mais son cerveau refusait d'analyser ce qu'il voyait. Le souffle court, il constatait que du sang maculait sa battle dress, des tâches de sang étaient également visibles sur le tableau de bord et le collimateur.
- Bordel... mais c'est le sang à qui? Non.. je... je saigne. C'est pas possible, je n'ai pas mal... je... je ne ressent aucune douleur....
Dans ses écouteurs raisonnaient des messages inquiétants:
- Cognac leader! Est-ce que ça va? Cognac Leader!?!? Des flammes sont visibles sous votre capot moteur... Sautez!
Dans sa panique Martel avait arraché le câble de son micro.
Le sang masquait son oeil gauche.
- Au... au secours! Je ne veux pas mourir... non pas maintenant!
Le Spitfire qui grimpait vers le ciel de plus en plus lentement commençait de vibrer de manière inquiétante. Les messages alarmistes continuaient d'inonder ses écouteurs.
- Votre appareil brûle! Sautez Cognac Leader! RENE SAUTE BORDEL DE MERDE... SAUTE!
Les dernières paroles dites en français, réveillèrent brusquement René. Son capot moteur vomissait de grosses flammes oranges et une fumée noire et âcre! Un ultime réflexe lui fit ouvrir son harnais et tout en débattant des mains pour se protéger des flammes qui venaient d'enflammer le tableau de bord, il s'extirpa de son avion. Au même moment le Spitfire immobile dans le ciel décrocha à droite expédiant son pilote dans le ciel. Martel mis quelques secondes à réaliser qu'il avait été éjecté et de sa main droite, il chercha la commande d'ouverture de son parachute. Quand il l'a trouva, il tira dessus comme un dément, pendant que la corolle de soie s'ouvrait au-dessus de sa tête, son Spitfire qui tombait à une centaine de mètres en dessous de lui, se désintégra. Martel regarda, hagard, les restes de son fidèle chasseur tomber en virevoltant vers le sol. C'est là qu'il réalisa qu'il était très bas. Décidément, il n'était pas au bout de son lot d'émotions. A 600 pieds en dessous de lui, il pouvait apercevoir des trous d'hommes et des tranchées depuis lesquels des soldats tiraient. Heureusement, personne, ne semblait s'intéresser à lui, par contre, impossible de déterminer s'il allait tomber en camp ami ou ennemi. Il était désorienté et n'arrivait pas à se situer. Le sol s'approchait, en bas des soldats portant un uniforme couleur sable le montrait du doigt. le vent l'avait poussé devant la position. Avant de toucher le sol rocailleux, il crut voir un casque plat typique des soldats anglais. Le choc fut dur et malgré un semblant d'amortissement, il roula dans les pierres. Il mit un peu de temps à reprendre ses esprits, suffisamment pour constater qu'il était encadré d'impact de balles. Il ne chercha pas à savoir s'il était du bon ou du mauvais côté des lignes. Comme un fou, il se débarrassa de son parachute et grimpa à quatre pattes sur le petit monticule qui le séparait des tranchées qu'il avait aperçues auparavant. Malgré le sol peu accueillant, il se lança en avant, roulant sur lui-même avant de tomber dans un trou d'hommes. Il eut juste le temps de voir trois soldats s'écarter en catastrophe pour le laisser passer. Il tomba lourdement sur le dos au milieu de la position.
- Au merde... putain de journée...
Il ouvra doucement les yeux, trois paire d'yeux étonnés le regardaient.
- A ben ça alors, mais c'est un Français.
René ouvrit lentement les yeux le sergent Ernest Berlan, dit "La Colonne" le regardait de ses deux petits yeux porcins!
- Merde alors! Mais c'est Martel, le copain du flic belge qui m'a castagné au Caire!
René se redressa doucement, il était courbaturé de partout.
- Héhé, salut Ernest, content...si, si, vraiment content de te revoir. J'te jure, j'aurais pu tomber chez les Fritz.
Le colosse de Metz l'aida à se remettre sur pieds.
- Alors c'est toi le rigolo qui a fait le clown avec son avion au-dessus des lignes allemandes avant? Ben on peut dire que c'est ton jour de chance. Passer au travers de ce bordel et revenir vivant. Entre-nous ça aurait pu être pire, tu aurais pu tomber chez les néo zélandais 200 mètres plus au Sud. Il y a deux semaines on leur a mis une raclé terrible, que depuis, on a peur qu'ils nous tirent dessus par accident.
Tout en riant grassement, de sa main énorme il lui époussette avec vigueur son uniforme poussiéreux.
- C'est... c'est bon Ernest, merci.
René reconnu Albert le petit soldat nerveux qui avait provoqué Ernest le fameux soir du Caire et Edmond l'accordéoniste qui portait toujours son béret basque.
- Qu'est-ce que vous foutez là les gars?
L'accordéoniste répondit avec son accent parisien.
- On fait la guerre si t'aurais pas encore remarqué. On fait partie de la 1ère DB française et on est en première ligne si tu veux tout savoir même... j'te jure ces aviateurs, ces questions...
Le petit nerveux reprit en clignant nerveusement des yeux.
- Vous êtes dans les avants postes mon vieux. Les premiers boches sont à moins de 100 mètres devant nous. Pour le moment, impossible de faire un pas de plus ou de quitter la position. Leurs mitrailleuses nous cueillent dès qu'on met le nez dehors. Faut attendre la nuit, il y a au moins 100 mètres qui nous séparent de nos positions vers l'arrière. 100 mètres à faire à découvert. Aucune chance. Et les Fritz ont des fusées éclairantes. Au passage, merci pour la destruction des canons, parce qu'ici on commençait d'avoir sérieusement chaud...
Martel s'asseye au fond du trou et essuya son visage maculé de sang et de poussière. Il avait deux blessures, heureusement superficielles sur l'épaule gauche et l'arcade.
- Bon il ne me reste plus qu'à attendre que la nuit tombe alors...
Ernest sortit du trou et bien à l'abri du monticule s'approcha du cadavre d'un soldat gisant à une dizaine de mètres. Le petit s'énerva.
- Mais bon sang qu'est-ce que tu fous Ernest. Il est mort, tu es déjà aller voir ce matin...
- C'est pas ça que je vais voir...
Il récupéra le fusil du soldat et sa cartouchière qu'il ramena vers la position.
- Tiens pilotes, à quatre on ne sera pas de trop pour nous défendre.
Le parisien jeta un oeil preste à sa montre à gousset.
- 15h30, les Boches ne vont pas tarder à lancer leur dernière offensive du soir... allons-y les gars.
René était un peu incrédule.
- Allez... mais où???
Ernest lui donna une claque dans le dos en rigolant.
- Sur la butte surveiller nos copains d'en face, pas qu'ils nous jouent un coup de Trafalgar pendant qu'on papote.
- je croyais que sur la butte c'était dangereux.
Murmura René qui rampait derrière ces nouveaux compagnons d'infortune.
D'un geste, Edmond qui semblait commander l'escouade, immobilisa le groupe. Il chuchota:
- Meeerde, ils sont justes là... à quelques mètres.
Par des gestes brefs et précis, il indiqua à ces deux camarades de se positionner. Ernest était devenu un prédateur près à sauter sur sa proie. Il tenait son lourd Bren à bout de bras, près à s'en servir. Albert avait deux grenades dégoupillées dans les mains, il s'était approché au plus près du sommet de la butte et s'était mis sur le dos, sa Sten posée sur le ventre. Edmond demanda à René de rester légèrement en retrait. Martel regardait le fusil qu'il tenait dans les mains et dont il n'était même pas certain qu'il était chargé, il n'était pas sûr non plus de savoir s'en servir. Sur le canon, la baïonnette montée par le précédent propriétaire qui reposait à quelques mètres, brillait sinistrement dans le soleil de plomb de cet fin d'après-midi. La chaleur était étouffante. Alors que l'esprit du pilote français était encore occupé par le fonctionnement de son fusil, Edmond abaissa brusquement son bras. Lâchant la goupille de la première grenade, Albert attendit deux secondes avant de lancer sa grenade à quelques mètres derrière la butte, avant même qu'elle n'ait explosée, la deuxième voltigea un peu plus loin. Pendant que les grenades explosaient Albert en avait saisi deux supplémentaires qui bientôt s'envolèrent à leur tour. Lorsqu'elle est explosèrent René pu distinctement entendre un cri de souffrance. Mais tout cela devait rapidement se terminer, car les trois soldats français se levèrent d'en seul homme et les armes crépitèrent. Ernest tirait sans s'arrêter, prenant à peine le temps de changer de magasin. De l'autre côté de la butte, le staccato nerveux de la Sten d'Albert répondait à la lourde cadence de l'arme lourde. René la tête dans les épaules s'approcha du haut de la butte. Il aperçut plusieurs corps revêtus d'uniformes italiens qui étaient devant la position, certains étaient blessés et rampaient en direction des lignes ennemies. C'était alors au tour d'Edmond d'intervenir avec son fusil... Après quelques minutes la situation se calma, c'est à peine si René remarqua les tirs venants des positions d'en face. Un blessé se redressa, le torse en sang.
- Mama mia... prego.
Seul un coup de feu répondit à ses supplications. Il s'effondra dans la poussière.
René, effaré par ce qu'il venait de voir. Se laissa rouler en arrière et rejoignit la position. Quelques secondes plus tard, les trois soldats français le rejoignaient en silence.
- Quels cons ces Italien. Ils attaquent toujours de la même façon et à la même heure...
Edmond, les mains légèrement tremblantes, se roulant maladroitement une cigarette.
René, murmura en se raclant la gorge:
- Il voulait peut-être se rendre...
Albert répondit de sa petite voix cassante.
- Il voulait peut-être nous balancer un ananas... c'est un risque qu'on ne peut pas prendre...
Tirant nerveusement sur son mégot mal roulé, Edmond interpella Martel.
- La guerre est la même pour tout le monde, mais elle est certainement plus dégueulasse ici, que là haut...


Dernière édition par 615sqn_Harry le Dim 1 Nov 2009 - 21:22, édité 3 fois
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Message par 615sqn_Rene Mer 30 Sep 2009 - 21:19

Un spitfire pingouin, loooooooool, .... fallait oser ...... looooooooool ....mais je suis d'accord c'est une belle mecanique .... loooooool
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Message par Claudio Dim 1 Nov 2009 - 20:08

Dis Harry, tu sors ça d'un bouquin ou c'est une production personnelle ?
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Message par 615sqn_Harry Dim 1 Nov 2009 - 20:26

Personnel René Martel, vive la France Libre - Page 6 Icon_wink
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Message par RTA_Oscarbob Dim 1 Nov 2009 - 21:08

Claudio, si t'as le temps, lis tous les récits de Harry, ca vaut son pesant de cornichons !
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Message par Claudio Lun 2 Nov 2009 - 9:03

C'est clair...

Harry, trouve toi un éditeur et publie-nous tout ça ! René Martel, vive la France Libre - Page 6 Icon_bounce
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Message par RTA_Redfox Lun 2 Nov 2009 - 12:50

Avoue que tu as un nègre Harry René Martel, vive la France Libre - Page 6 Icon_lol
Il est bon notrrre harry
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Message par 615sqn_Harry Lun 2 Nov 2009 - 14:36

Oui, il s'appelle René d'ailleurs, mais je ne lui donne rien à faire, il me sert juste pour mon inspiration Laughing
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Message par 615sqn_Harry Lun 13 Sep 2010 - 16:12

Dans la position les trois hommes étaient désormais silencieux. René réfléchissait au reste de l'escadrille, ses camarades devaient être terriblement inquiets à son sujet et il n'avait aucun moyen pour les informer. Certes il était vivant, mais la situation était loin d'être confortable. La présence des soldats italiens et allemands à une centaine de mètres ne le rassurait guère. Edmond avait dit: "Dans la désert, il y a des règles. Et l'une d'entre elle est d'arrêter de faire la guerre à partir de 17h00". René n'y croyait pas trop, néanmoins les canons et les mitrailleuses avaient fini par se taire. Une espèce de sérénité s'était abattue sur le champ de bataille désormais balayé par le vent tiède du sud. Dans le trou d'hommes, Ernest avait retiré ses chaussures et se curait les ongles au moyen de son poignard commando, faisant tomber de grosses rognures qui rebondissaient dans la caillasse. Rêveusement, il se massait les pieds en souriant de sa bouche partiellement édentée à René qui grimaçait à cause de l'odeur.
- Qu'est-ce qui a pilote, t'as jamais vu une paire de pieds plats?
- Si Ernest, mais je ne pensais pas qu'un humain pouvait avoir des ongles d'une taille et surtout d'une épaisseur pareille. Sont gigantesques tes rognures Nesti, tu sais que si c'était de la bouffe, tu pourrais nourrir une section complète.
Cette remarque fit rire les camarades du colosse de Metz. Ce dernier ronchonnait en faisant tournoyer sa lame affûtée comme un rasoir dans l'air surchauffé, Edmond qui riait plus fort que son camarade, énerva Ernest pour de bon et sa voix tonna dans l'air surchauffé de cette fin d'après-midi.
- Espèce d'enflure, tu soutiens ce dandy de pilote maintenant.
Depuis le haut de la butte, Albert qui observait les Allemands leur somma de se taire. Il fit signe à René de le rejoindre:
- Vient voir pilote...
René se mit à ramper jusqu'à la bute, il passa prudemment la tête au sommet.
- Mais qu'est-ce que tu fous, allez n'ai pas peur, je te dits qu'on ne se bat plus à partir de 17h00 et il est passé 18h00. Tu ne risques plus rien.
A demi rassuré, René se redressa et accroupi rejoint l'accordéoniste qui avait mis son béret en arrière. Il fumait tranquillement.
- Tiens ... viens voir, je suis certain que tu n'as jamais rien vu de pareil.
D'un geste de la tête il indiqua une direction à René qui eut la surprise de voir à quelques dizaine de mètres des infirmiers italiens ausculter les soldats de l'escouade qui avait tenté de les surprendre quelques heures auparavant.
- Et vous ne leur tirez pas dessus?
Edmond eut l'air indigné.
- Mais tu rigoles ou quoi? Ici, ce n'est pas nous qui décidons si on fait la guerre... c'est le désert. Tu n'as jamais connu une bonne tempête de sable, les nuées de mouches qui t'agressent pire que des moustiques, l'eau qui manque, le sable qui s'infiltre partout, dans les moteurs, les armes, dans tes oreilles, dans ton cul quand tu vas chier. On est tous à la même, eux ... nous... alors cette règle s'est imposée d'elle-même, après 17h00, la nature reprend ses droits et on a pris l'habitude de ne pas la contrarier…
René connaissait naturellement tout cela, mais il avait la chance de pouvoir de temps en temps goûter à l'air frais en altitude, et rien que cela rendait sa situation différente, plus confortable, alors il ne répondit rien. Edmond poursuivit mélancolique:
- Des fois… on se parle, on s'est même échangé des cigarettes et quelques trucs, mais nos chefs n'apprécient pas trop et les Fritz ont flingué des Italiens... par accident qu'ils disent... tu parles... bande de salauds. Si ce taré de Benito ne les forçait à prendre un fusil, on serait copain avec les Italiens, comme en 14-18.
René voyait les infirmiers s'affairer autour d'un blessé. Visiblement il y avait eu des survivants au massacre de l'après-midi. Un long gémissement raisonna et lui glaça le sang. Les soldats italiens s'affairaient. Puis l'un d'entre eux se retourna vers la position d'Edmond et eut un signe de dépit. Edmond grimaça:
- On dirait qu'il va crever le rital...
Le soldat italien hésita quelques secondes puis en se courbant en avant, il s'approcha d'eux. Les mains du pilote français se crispèrent sur la crosse en bois du fusil. Edmond lui mis la main sur le coude.
- Du calme pilote...
L'Italien était à quelques mètres. René pouvait parfaitement apercevoir ses galons et les quelques détails propres à son uniforme.
- Non hai un disinfettante o alcool?
René qui n'avait rien compris regarda Edmond.
- Qu'est-ce qu'il veut?
- Je sais pas, on dirait qu'il veut de l'alcool ou quelque chose comme ça.
René hésita deux secondes.
- Attends... j'ai peut-être quelque chose!
Il fouilla dans la poche latérale gauche de sa combinaison et triomphant, il en sortit un petit flacon. Il se redressa et lança la petite bouteille en direction de l'Italien qui ouvrit la bouteille et mis sentit son contenu. Il sourit:
- Grazie mile... ciao.
Et il retourna vers ses camarades.
Edmond le regarda surpris.
- Y avait quoi dans cette bouteille.
René, un peu naïf, répondit:
- Du Cognac de chez moi... je suis du Sud Ouest...
Edmond ouvrit des yeux tout ronds.
- Hein?!? Tu as donné du Cognac à ces pioums? Mais t'es vraiment une enflure. Et dire qu'on crève de soif depuis ce matin dans ce trou à rats!
- Ben quoi vous avez de l'eau en suffisance non? Et je croyais que vous étiez copains après 17h00?
- Fait pas chier René, ce n'est pas de cette soif là que je parle... Oh et puis merde! Ces pilotes ça ne comprend jamais rien à rien. J'te jure du Cognac français... et il le donne comme ça, à l'ennemi... Comme si c'était ses meilleurs amis.
Edmond n'eut pas le temps de poursuivre car leur attention fut attirée par les soldats italiens qui discutaient de manière volubile.
- Tiens... regardes... on dirait qu'ils sont jaloux ces cons... tu peux être sûr qu'il y en a un qui a sifflé ta boutanche tout seul et les autres font maintenant du rififi.
La discussion reprenait de plus belle. René n'eut pas l'impression qu'ils s'engueulaient. Celui qui semblait être le chef coupa court à la discussion.
Alors que le soleil s'éteignait à l'horizon, le groupe fit soudain mouvement vers eux. En s'approchant de la position ils jetèrent leurs armes sur le sol. Edmond se mis à jurer
- Ooooh merde... Oooooh merde... Albert! Ernest! Mettez vos godasses! On a des invités ce soir! Manquait plus que ça, ces cons veulent se constituer prisonniers.
Les soldats italiens s'immobilisèrent devant eux. En quelques mots d'Anglais, l'un d'entre eux leur fit comprendre qu'ils se rendaient. Edmond leur fit signe de franchir la bute. Une fois de l'autre côté, Albert et Ernest les fouillèrent consciencieusement, mais rien de dangereux ne fut trouvé. Ernest leur fit signe de s'asseoir au fond du trou d'hommes et d'attendre.
René observait du coin de l'œil les quatre Italiens. Nesti avait remis ses chaussettes en laine et ses godasses. Il s'adressa à Edmond:
- Qu'est-ce qu'on va faire d'eux Edmond? On ne va pas quitter notre position comme ça non? Le chef risque de gueuler si on se pointe avec nos Ritals et qu'on laisse notre trou sans surveillance.
Le petit Français réfléchit quelques secondes.
- Ouai t'as raison, et en plus ça serait quand même bien qu'on nous envoie quelques renforts…
Les regards se tournèrent vers René qui ne comprit pas tout de suite. Edmond lui dit en souriant:
- Dit René, ça te dirait de rentrer en héro?
Martel qui venait de comprendre se rétracta.
- Ah non… Ah non! Pas question que je ramène ces rufians derrière nos lignes. J'ai pas envie de devoir m'expliquer parce qu'ils se sont barrés, j'ai assez à écrire pour les conneries des pilotes de mon squadron…
Les trois soldats français le regardaient avec un regard lourd de signification. Albert qui s'était allumé une cigarette se retourna.
- M'étonne pas… sûr que t'es un bourgeois René, bien sûr que t'es un bourgeois, ta famille a certainement plein d'hectares de vigne dans lesquelles des petits communistes comme moi travaillent pour des salaires de misère… je connais ça… va! Allez vat-en rejoindre tes camarades bourge.
René sentit la moutarde lui monter au nez:
- Mais… mais qu'est-ce que tu racontes pour des conneries bordel de merde… qu'est-ce que j'en ai foutre des communistes moi. C'est quoi ces discours de merde avant-gardistes? Tu sais quoi Albert va te faire voir avec tes sornettes de persécuté!
Edmond intervint:
- Bon ça suffit vous deux! Albert épargne-nous ton couplet habituel, tu nous les brise menu là. Bon René, les Italiens resteront avec toi, sinon, je ne vois pas pourquoi ils se seraient rendus hein?
Il indiqua un point à l'horizon. La nuit commençait de tomber.
- Le quartier général est là-bas à 800 mètres environ. Tu y trouveras Koenig en personne et son état-major. Mais si tu veux y aller, il faut te décider maintenant. Dans trente minutes il fera nuit et les mitrailleurs des postes d'appui sont plutôt nerveux. Ils auraient facilement tendance à tirer avant d'identifier. Alors vas-y … file! Laisse les Italiens on se débrouillera.
René hésita quelques secondes puis, il se ravisa.
- Bon bon… ça va, je ramène les Italiens avec moi...
Puis à Edmond:
- Je garde le fusil, c'est bon?
Edmond acquiesça d'un clin d'œil.
- Merci Martel … et soyez prudent là-haut… bonne chasse et peut-être à bientôt…
Sans un mot de plus, René, le groupe de soldats ennemis devant lui, se mis à marcher en direction des lignes arrières. Bientôt, il aperçu des trous d'hommes dans lesquels des canons de mitrailleuses Maxim à refroidissement liquide regardaient au travers d'un rempart de sacs de sable. Un soldat, la mitraillette à la hanche se redressa méfiant:
- Halte qui va là?
- Flight Leutnant Martel, squadron 127, éjecté cet après-midi dans nos lignes, je rentre avec des prisonniers italiens.
Huit paires d'yeux curieux apparurent, le soldat s'approcha. Il parlait en Anglais avec un accent à couper au couteau. René réalisa qu'il venait de rencontrer un groupe de soldats néo zélandais. L'autre insista:
- Des soldats italiens? Mouai… vous avec de quoi vous identifier?
Le pilote français n'avait rien.
- Non j'ai tout laissé dans l'épave de mon Spitfire qui a été abattu cet après-midi au-dessus des avant-postes. J'ai été récupéré par des Français, ils sont là bas dans un trou d'homme en avant-poste.
Le soldat néo zélandais qui portait des galons de sergent s'approcha.
- Ah oui… on a vu cela, vu l'état de votre uniforme ça doit être correct. Et les Italiens où les avez-vous trouvés?
René expliqua en quelques mots ce qui s'était passé. Le sergent parut se contenter de cette explication. Il ordonna à deux de ses hommes de prendre en charge Martel et les prisonniers et de les conduire au poste de commandement.
Un dizaine de minute plus tard, les soldats néo zélandais indiquèrent à Martel une grande tente couleur sable.
- C'est là mon gars, c'est le QG à Koenig. Allez, on te laisse ici, les Français ne nous aiment pas trop.
Ils abandonnèrent le pilote français en rigolant.
Martel se retrouva seul avec les quatre Italiens. Son arrivée ne fut pas spécialement discrète. Une dizaine de soldats dont plusieurs officiers se trouvaient devant la tente. Ils étaient visiblement surpris par cette apparition. René Martel s'annonça en français en essayant de se souvenir du protocole qu'il avait appris avant la guerre. Il transforma volontairement son grade anglais en grade français. Il s'adressa à un jeune officier qui semblait être le plus gradé.
- Capitaine René Martel, squadron 127, abattu cet après-midi au-dessus de nos lignes… Je ramène quatre soldats prisonniers qui se sont constitués prisonniers auprès d'un groupe de soldats français qui tiennent les avant-postes. L'officier s'approcha en souriant.
- Alors ça, pour une surprise c'est une surprise. Ravi de faire votre rencontre Martel, je suis le Lt de Corta de la 3ème cp lourde.
S'adressant aux autres hommes qui l'entouraient:
- Les gars, c'est René Martel, le pilote des FAFL!
S'adressant à René:
- Vous ne pouvez pas savoir comme je suis heureux de vous voir sain et sauf. On a eu un contact avec votre escadrille qui souhaitait avoir des nouvelles de votre part, mais apparemment, votre camarade…. Je sais plus son nom maintenant… Jalpa ou un truc comme ça…
René rectifia:
- Jaba de Hut sans doute….
Il rigola:
- Non je déconne, il s'agit probablement d'Emil Volta, lui aussi c'est un FAFL.
- Oui c'est ça Volta! Il avait l'air très dépité car personne n'avait vu de parachute… enfin vous êtes là, c'est l'essentiel. Venez, je vais vous présenter à Koenig et au Lt-colonel Amilakvari, son bras droit.
Pour René, la situation était assez inhabituelle, car tout le monde parlait Français. Il entra dans la tente faiblement éclairée par trois lampes à pétrole. Il y avait également un gros poste radio avec un opérateur qui manipulait les boutons son casque sur la tête. Deux jeunes officiers d'ordonnance droits comme des "i" s'activaient devant un tableau sur lequel étaient des épingles étaient piquées. Derrière une grande table recouverte d'une carte, se tenait le général Koenig et le Lt-Colonel Amilakvari. Martel ne pu s'empêcher de trouver au général une petite ressemblance avec De Gaulle, quant à son subordonné, seuls ses galons permettaient de déceler en lui un officier supérieur. Il portait un uniforme des commandos britanniques usés et rapiécés à de nombreux endroit. Son visage aux traits marqués était marqué et bronzé. Amilakvari devait être le genre d'officier à mener ses hommes en première ligne en s'exposant sans vergogne au danger. Le pilote français fut quelque peu intimidé. Mais l'accueil fut finalement très convivial et après les politesses d'usage, Koenig l'invita au mess des officiers, une grande tente cantine et lui proposa un verre de vin. Martel fut un peu mal à l'aise, l'armée française semblait encore bien attachée à ses vieilles traditions et son long passage dans la RAF l'avait un peu déconnecté de tout cela. Les Anglais pourtant très attachés à leur tradition militaire stricte, avaient une manière beaucoup moins rigide de commander, notamment dans la RAF, dont les pilotes avaient parfois des manières peu en équation avec la discipline militaire. René passa finalement une bonne soirée en compagnie du général. Ce n'est que tard dans la soirée que le Lt de Corta le raccompagna jusqu'à une tente où il pouvait passer la nuit:
- Nous n'avons malheureusement pas pu aviser votre unité… le silence radio nous a été imposé car une nouvelle offensive se prépare. Demain matin, vous serez reconduit jusqu'à la base de d'Omarli ou un appareil de transport vous ramènera jusqu'à votre base.
La nuit fut douce et fourbu, René sombra rapidement dans un sommeil profond. Lorsque le lendemain matin, une ordonnance le réveilla, il avait l'impression qu'il venait de se coucher. Il fit péniblement sa toilette. Trente minutes plus tard, alors que le soleil levant embrasait l'horizon, il montait dans un Glen Martin Baltimore ventru. Après avoir indiqué au pilote la base de son squadron, il s'installa juste derrière le poste de pilotage. Après avoir décollé le bimoteur pris un cap nord vers la mer qui scintillait au loin. Une dizaine de minutes plus tard, René qui regardait au travers du hublot, reconnu la base. Sa longue piste damée, encadrée par les alvéoles où étaient parqués les Spitfire du squadron 127 et les Beaufighter de son camarade Robert. Lorsque le transport toucha le sol, le pilote jura entre ses dents:
- Mais comment ils font pour faire décoller et atterrir des Spitfire sur ce chemin à vaches…
Après deux rebonds l'avion lourd finit par rouler. En bout de piste, le pilote fit effectuer un demi-tour à sa machine qui se positionna directement pour décoller. Le copilote fit un clin d'œil au Français.
- Allez… c'est à vous, on vous attend certainement avec impatience… n'oubliez pas de bien verrouiller la porte quand vous quitter l'avion.
René sauta sur le sol et s'éloigna aussitôt pour sortir du tourbillon de sable soulevé par les hélices. Le Glen Martin, s'éloigna et décolla rapidement. Martel se retrouva ainsi seul en bout de piste, un peu bête, loin des cabanons. Il marcha d'un pas rapide le long de la piste. Transpirant comme un bœuf, essoufflé, il se présenta au local radio. Il y trouva le caporal McGonnawel qui s'affairait autour d'une théière avec un opérateur radio.
- Bonjour caporal… je suis de retour… où sont les autres?
Le jeune caporal fut surpris par cette apparition.
- Oh zut alors… mais tout le monde vous croit mort Sir! Quelle bonne nouvelle, je file l'annoncer… ils sont en briefing au local B3…
René l'intercepta avant sa sortie.
- Non merci caporal. Restez à la radio, c'est plus important. Je vais aller au local tout seul.
Lorsqu'il se présenta devant la porte du bâtiment un garde qui surveillait l'entrée le laissa passer. Martel pris son souffle et entra en coup de vent.
- Salut les gars je suis de retour… tout va bien!

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Message par Invité Lun 13 Sep 2010 - 18:11

Very Happy cheers Ouais !

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Message par RTA_Oscarbob Mar 14 Sep 2010 - 9:22

Cool

109 pages cheers
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