60 ans plus tard, quelques part en Virginie...
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Re: 60 ans plus tard, quelques part en Virginie...
Pour des aventures torrides 3615 code harry ou mata-harry.com
Surtout ne change rien, on aime beaucoup comme ça
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F/JG300_Touch- Oberst
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Localisation : Marne la Vallée, voisin : Mickey !
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Re: 60 ans plus tard, quelques part en Virginie...
mata-Harry... ça c'est assez cool, faudra que je trouve une combine pour l'intégrer dans une de mes histoires.
615sqn_Harry- Wing Commander
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Re: 60 ans plus tard, quelques part en Virginie...
Shouper cette histoire.. ;)
Elle à dit le matin de son exécution "A quoi ça rime de lever les condamnés a mort à 5h du mat, je dormais si bien, j'aurai préféré aller a vincennes en début d'apres midi apres un bon repas..."
Elle à dit le matin de son exécution "A quoi ça rime de lever les condamnés a mort à 5h du mat, je dormais si bien, j'aurai préféré aller a vincennes en début d'apres midi apres un bon repas..."
Invité- Invité
Re: 60 ans plus tard, quelques part en Virginie...
Ah, elle a dit ça!
Je savais pas, on voit que tu as fait West Point et pas moi!
Je savais pas, on voit que tu as fait West Point et pas moi!
615sqn_Harry- Wing Commander
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La suite...
- Je ne pense pas que Gunter vous a raconté le début de notre deuxième tour d'opérations dans le Golf de Leyte?
Le Major Tchaykaram était assis sur la terrasse les yeux mi-clos, fumant tranquillement sa pipe en merisier. Un peu plus loin Adamas avait été installé dans le Jacuzzi par Spencer et le fils du Colonel. Deux belles infirmières mexicaines prenaient soin de lui. Kasey, qui était le plus jeune des quatre et qui avait l'esprit le plus vif s'était assis à mes côtés et s'intéressait tout particulièrement à mon ordinateur portable.
- Ah ben ça Gunter! Vous avez vu son fond d'écran, c'est la photo d'un de nos Corsair.
Ah oui, j'oubliais de préciser, après les retrouvailles à Richmond le Colonel avait proposé à tout le monde de le rejoindre quelques jour à Crymson Ranch. Il avait appuyé sa demande sur ma présence chez lui et les raisons de celle-ci. J'étais un peu paumé au début, moi qui était parti pour faire une biographie, me voilà avec quatre sur le dos et pas des moins intéressantes. Tu parles 4 As survivants d'une des escadres les plus célèbres du Pacifique. L'aubaine était de taille. Le même soir j'avais appelé mon éditeur pour lui demander de patienter. J'avais pris la décision non pas d'écrire la biographie d'un seul de ces hommes, mais des quatre et les réunir dans un seul ouvrage. Ca sera un livre sur l'escadrille du Colonel Gunter. Lorsque je lui en avais parlé, celui-ci m'avait confié que c'est exactement ce qu'il avait souhaité au départ et qu'il était heureux de ma décision.
Bon... où j'en étais maintenant... ah oui, le Major Tchaikaram me parlait du Golf de Leyte.
- ... le 01 octobre 1944, nous nous sommes retrouvés avec nos Corsair sur le Princeton sous les ordres du contre-Amiral Sherman. Halsey avait placé ses task force à l'Est des Philippines, il savait que Kurita et Nishimura allaient tenter de passer en force. En ce qui nous concerne, au petit matin, nous avons eu la visite de la chasse japonaise. Nos Corsair étaient alignés dans les hangars. Une bombe de 60 kg a touché un des ascenseurs. Puis, une autre, a touché la salle des machines, il y a eu des avaries à la centrale électrique et un énorme incendie s'est déclaré. Le Princeton a pris du gîte. Le soir, Sherman s'est résolu à le saborder et il a coulé... avec nos Corsair. Nous avons été récupérés par le croiseur Miami, puis sur le porte-avions d'escorte Kitkun Bay où une vingtaine de FM2 sans pilote nous attendaient. Tu parles, du FM2... des Wildcat reconditionnés avec un moteur plus puissant. Quand les gars ont vu ces antiquités ils ont fait une sacré gueule. Tu parles, les Zéro nous tournaient autour en '42, alors en '44.
Gunter restait silencieux et approuvait de la tête de temps à autre. Seul le cliquetis caractéristique de mon ordinateur portable et les pompes du spa troublaient le silence de cette douce soirée d'été. Adamas avait abandonné les deux Mexicaines et s'était approché du bord pour écouter la discutions. Je l'observais en souriant du coin de l'œil, il était appuyé sur le bord du bassin. Il avait visiblement repris du poil de la bête le fidèle second du Colonel. J'ai l'impression que les retrouvailles lui avaient fait le plus grand bien, quoique les soins des infirmières y étaient certainement également pour quelque chose. Tchaikaram poursuivit:
- Nous avons fait quelques vols d'entraînement, surtout pour poser sur le Kitkun qui était bien plus court que le Princeton. Gunter gueulait qu'il fallait juste nous concentrer sur la zone d'appontage et oublier le reste... quel reste?
Tchaikaram se met à rigoler
- Il n'y avait que ça ... la zone d'appontage, sinon le château à droite quelques canons par-ci par-là sur les flancs. Je ne sais pas qui avait le plus peur, si c'étaient nos pilotes où les matelots qui regardaient nos coucous rebondir trois fois avant de s'immobiliser. Les premières fois on avait la tête entre les épaules, sûr que le train allait péter, mais le Wild était bien plus léger que le Corsair. Il était moins rapide, mais il ne manœuvrait pas si mal et surtout il avait un train très solide. Sur le Kitkun Bay on était finalement assez bien. On était tout seul. Pas d'autres escadrilles à partager les coursives avec nous, c'était assez cool.
Il marque un moment de silence et profite de ce répit pour boire délicatement un peu de Bourbon. Il s'allonge en arrière sur sa chaise.
- Aaah ben dites donc Colonel vous savez vous soigner et votre bourbon est vraiment fameux.
Je profite de la pause pour compléter et corriger le texte.
Gunter répond.
- Merci Major, le bourbon c'est un Jack Daniel's cuvée spéciale. Je connais bien le patron qui se fournit dans la région en céréales. Enfin, personnellement j'ai assez bien réussi dans les arachides et vous? Je constate que je ne sais même pas ce que vous êtes devenus?
Kasey se racle la gorge:
- En fait le Major Tchaikaram a poursuivit sa carrière militaire et est devenu général après la Corée. Il a servi notamment au Vietnam de 1965 à 1970.
Gunter semble surpris.
- Général hum... bien je crois que je vais devoir revoir mon comportement alors.
Tchaikaram rigole
- Tu ne veux pas un peu laisser tomber ces vieilleries . Quand tu me débarrassais le cul d'un Zéro trop collant où que tu étais bourré comme un polonais, tu ne faisais pas tant de chichi
- ...JIMA
C'est Adamas qui s'est redressé le doigt en l'air en rigolant de bon cœur, il répète:
- Ben... ben qu..quoi, Chi ... Chichi Ji... Jima! On ... on y était au...aussi.
Nous éclatons tous de rire.
Le Colonel Gunter qui semblait contrarié un instant, se détend.
- Ok Tchaik, tu as raisons... et toi Kasey qu'es-tu devenu après la Corée?
- Vendeur de voitures. J'ai trouvé un emploi dans un garage GM de Chicago. J'ai vendu des Chevrolet, des Pontiac et des Oldsmobile jusqu'à la retraite, il y une vingtaine d'années. J'ai jamais roulé sur l'or, mais je n'étais pas pauvre non plus.
Adamas intervient de nouveau:
- Tu ... tu n'as ... pas rou... roulé sur l'or, mais tu.. tu as rou...roulé en Olds..Oldsmobile.
Et il part d'un nouveau rire franc.
Kasey répond:
- Hé hé Adamas Oui j'ai eu quelques belles pièces, des Camaro et même une Corvette. Mais la meilleure pour moi restera mon Olds Cutlass 4.4.2 OW30, elle était terrible.
Nous nous retournons vers Adamas. C'est Tchaikaram, qui répond à sa place.
- Adamas est retourné à ses poulets dans le Kentucky. Il a tenu son établissement jusqu'à ce que ses fils reprennent le commerce en 1995, année où il a perdu son épouse. En 2001, il a eu une attaque cérébrale. Je m'en suis occupé, et je l'ai fait placer à l'hôpital St-Paul à Richmond... mais je sors du sujet... où j'en étais?
Je profite de le relancer.
- Le Kitkun Bay à Leyte je crois...
Tchaikaram approuve de la tête
- ...oui c'est juste... le 24 octobre '44, on avait au maximum 2 heures de vol chacun sur le FM2 quand la flotte de l'Amiral Kurita nous est tombée sur le poil. On était très mal, Halsey nous avait demandé de garder l'entrée nord du golfe de Leyte. Je vous dit pas le choc quand sur nos radars on a remarqué qu'il y avait au moins 2 cuirassés japs dont le Yamato. Il y avait aussi deux porte-avions le Zuikaku et le Chitose qui n'étaient pas très loin. A 10h00 les salves de 127, 152 et de 355 ont commencé de nous tomber dessus. Chaque impact à moins de 100 mètres nous aspergeait de flotte. l'Amiral Kinkaid criait au secours, mais Halsey ne pouvait pas croire qu'il était aussi mal pris. Il a fallu un peu de temps pour que son Etat-Major décide de nous envoyer Mc Cain en renfort. Sur le Kitkun on ne faisait pas les malins. Les matelots montaient à toute vitesse nos Wildcat sur le pont. Pendant ce temps, le St-Lo était sous le feu. Dans les vestiaires où on mettait nos tenues de vol, la superstructure vibrait à chaque explosion. On s'attendait à se prendre un coup direct à tout moment. Lorsqu'on est arrivé sur le pont, le moteur de nos Wildcat tournaient. Sprague avait ordonné un tir de fumigènes, on ne voyait pas à 100 mètres, les obus japonais continuaient de tomber salement près, et nous on a décollé dans ce bordel.
Il marque une pause pour boire une gorgée d'alcool.
- ... j'étais sûr que des gars allaient se péter le cigare au décollage. Et bien non, ils ont tous décollé et peu après nous étions 12 avions en l'air. Le premier groupe commandé par Gunter et le deuxième par moi. On ne savait pas trop quoi faire, on avait pas d'ordre et mis à part la
Le Major Tchaykaram était assis sur la terrasse les yeux mi-clos, fumant tranquillement sa pipe en merisier. Un peu plus loin Adamas avait été installé dans le Jacuzzi par Spencer et le fils du Colonel. Deux belles infirmières mexicaines prenaient soin de lui. Kasey, qui était le plus jeune des quatre et qui avait l'esprit le plus vif s'était assis à mes côtés et s'intéressait tout particulièrement à mon ordinateur portable.
- Ah ben ça Gunter! Vous avez vu son fond d'écran, c'est la photo d'un de nos Corsair.
Ah oui, j'oubliais de préciser, après les retrouvailles à Richmond le Colonel avait proposé à tout le monde de le rejoindre quelques jour à Crymson Ranch. Il avait appuyé sa demande sur ma présence chez lui et les raisons de celle-ci. J'étais un peu paumé au début, moi qui était parti pour faire une biographie, me voilà avec quatre sur le dos et pas des moins intéressantes. Tu parles 4 As survivants d'une des escadres les plus célèbres du Pacifique. L'aubaine était de taille. Le même soir j'avais appelé mon éditeur pour lui demander de patienter. J'avais pris la décision non pas d'écrire la biographie d'un seul de ces hommes, mais des quatre et les réunir dans un seul ouvrage. Ca sera un livre sur l'escadrille du Colonel Gunter. Lorsque je lui en avais parlé, celui-ci m'avait confié que c'est exactement ce qu'il avait souhaité au départ et qu'il était heureux de ma décision.
Bon... où j'en étais maintenant... ah oui, le Major Tchaikaram me parlait du Golf de Leyte.
- ... le 01 octobre 1944, nous nous sommes retrouvés avec nos Corsair sur le Princeton sous les ordres du contre-Amiral Sherman. Halsey avait placé ses task force à l'Est des Philippines, il savait que Kurita et Nishimura allaient tenter de passer en force. En ce qui nous concerne, au petit matin, nous avons eu la visite de la chasse japonaise. Nos Corsair étaient alignés dans les hangars. Une bombe de 60 kg a touché un des ascenseurs. Puis, une autre, a touché la salle des machines, il y a eu des avaries à la centrale électrique et un énorme incendie s'est déclaré. Le Princeton a pris du gîte. Le soir, Sherman s'est résolu à le saborder et il a coulé... avec nos Corsair. Nous avons été récupérés par le croiseur Miami, puis sur le porte-avions d'escorte Kitkun Bay où une vingtaine de FM2 sans pilote nous attendaient. Tu parles, du FM2... des Wildcat reconditionnés avec un moteur plus puissant. Quand les gars ont vu ces antiquités ils ont fait une sacré gueule. Tu parles, les Zéro nous tournaient autour en '42, alors en '44.
Gunter restait silencieux et approuvait de la tête de temps à autre. Seul le cliquetis caractéristique de mon ordinateur portable et les pompes du spa troublaient le silence de cette douce soirée d'été. Adamas avait abandonné les deux Mexicaines et s'était approché du bord pour écouter la discutions. Je l'observais en souriant du coin de l'œil, il était appuyé sur le bord du bassin. Il avait visiblement repris du poil de la bête le fidèle second du Colonel. J'ai l'impression que les retrouvailles lui avaient fait le plus grand bien, quoique les soins des infirmières y étaient certainement également pour quelque chose. Tchaikaram poursuivit:
- Nous avons fait quelques vols d'entraînement, surtout pour poser sur le Kitkun qui était bien plus court que le Princeton. Gunter gueulait qu'il fallait juste nous concentrer sur la zone d'appontage et oublier le reste... quel reste?
Tchaikaram se met à rigoler
- Il n'y avait que ça ... la zone d'appontage, sinon le château à droite quelques canons par-ci par-là sur les flancs. Je ne sais pas qui avait le plus peur, si c'étaient nos pilotes où les matelots qui regardaient nos coucous rebondir trois fois avant de s'immobiliser. Les premières fois on avait la tête entre les épaules, sûr que le train allait péter, mais le Wild était bien plus léger que le Corsair. Il était moins rapide, mais il ne manœuvrait pas si mal et surtout il avait un train très solide. Sur le Kitkun Bay on était finalement assez bien. On était tout seul. Pas d'autres escadrilles à partager les coursives avec nous, c'était assez cool.
Il marque un moment de silence et profite de ce répit pour boire délicatement un peu de Bourbon. Il s'allonge en arrière sur sa chaise.
- Aaah ben dites donc Colonel vous savez vous soigner et votre bourbon est vraiment fameux.
Je profite de la pause pour compléter et corriger le texte.
Gunter répond.
- Merci Major, le bourbon c'est un Jack Daniel's cuvée spéciale. Je connais bien le patron qui se fournit dans la région en céréales. Enfin, personnellement j'ai assez bien réussi dans les arachides et vous? Je constate que je ne sais même pas ce que vous êtes devenus?
Kasey se racle la gorge:
- En fait le Major Tchaikaram a poursuivit sa carrière militaire et est devenu général après la Corée. Il a servi notamment au Vietnam de 1965 à 1970.
Gunter semble surpris.
- Général hum... bien je crois que je vais devoir revoir mon comportement alors.
Tchaikaram rigole
- Tu ne veux pas un peu laisser tomber ces vieilleries . Quand tu me débarrassais le cul d'un Zéro trop collant où que tu étais bourré comme un polonais, tu ne faisais pas tant de chichi
- ...JIMA
C'est Adamas qui s'est redressé le doigt en l'air en rigolant de bon cœur, il répète:
- Ben... ben qu..quoi, Chi ... Chichi Ji... Jima! On ... on y était au...aussi.
Nous éclatons tous de rire.
Le Colonel Gunter qui semblait contrarié un instant, se détend.
- Ok Tchaik, tu as raisons... et toi Kasey qu'es-tu devenu après la Corée?
- Vendeur de voitures. J'ai trouvé un emploi dans un garage GM de Chicago. J'ai vendu des Chevrolet, des Pontiac et des Oldsmobile jusqu'à la retraite, il y une vingtaine d'années. J'ai jamais roulé sur l'or, mais je n'étais pas pauvre non plus.
Adamas intervient de nouveau:
- Tu ... tu n'as ... pas rou... roulé sur l'or, mais tu.. tu as rou...roulé en Olds..Oldsmobile.
Et il part d'un nouveau rire franc.
Kasey répond:
- Hé hé Adamas Oui j'ai eu quelques belles pièces, des Camaro et même une Corvette. Mais la meilleure pour moi restera mon Olds Cutlass 4.4.2 OW30, elle était terrible.
Nous nous retournons vers Adamas. C'est Tchaikaram, qui répond à sa place.
- Adamas est retourné à ses poulets dans le Kentucky. Il a tenu son établissement jusqu'à ce que ses fils reprennent le commerce en 1995, année où il a perdu son épouse. En 2001, il a eu une attaque cérébrale. Je m'en suis occupé, et je l'ai fait placer à l'hôpital St-Paul à Richmond... mais je sors du sujet... où j'en étais?
Je profite de le relancer.
- Le Kitkun Bay à Leyte je crois...
Tchaikaram approuve de la tête
- ...oui c'est juste... le 24 octobre '44, on avait au maximum 2 heures de vol chacun sur le FM2 quand la flotte de l'Amiral Kurita nous est tombée sur le poil. On était très mal, Halsey nous avait demandé de garder l'entrée nord du golfe de Leyte. Je vous dit pas le choc quand sur nos radars on a remarqué qu'il y avait au moins 2 cuirassés japs dont le Yamato. Il y avait aussi deux porte-avions le Zuikaku et le Chitose qui n'étaient pas très loin. A 10h00 les salves de 127, 152 et de 355 ont commencé de nous tomber dessus. Chaque impact à moins de 100 mètres nous aspergeait de flotte. l'Amiral Kinkaid criait au secours, mais Halsey ne pouvait pas croire qu'il était aussi mal pris. Il a fallu un peu de temps pour que son Etat-Major décide de nous envoyer Mc Cain en renfort. Sur le Kitkun on ne faisait pas les malins. Les matelots montaient à toute vitesse nos Wildcat sur le pont. Pendant ce temps, le St-Lo était sous le feu. Dans les vestiaires où on mettait nos tenues de vol, la superstructure vibrait à chaque explosion. On s'attendait à se prendre un coup direct à tout moment. Lorsqu'on est arrivé sur le pont, le moteur de nos Wildcat tournaient. Sprague avait ordonné un tir de fumigènes, on ne voyait pas à 100 mètres, les obus japonais continuaient de tomber salement près, et nous on a décollé dans ce bordel.
Il marque une pause pour boire une gorgée d'alcool.
- ... j'étais sûr que des gars allaient se péter le cigare au décollage. Et bien non, ils ont tous décollé et peu après nous étions 12 avions en l'air. Le premier groupe commandé par Gunter et le deuxième par moi. On ne savait pas trop quoi faire, on avait pas d'ordre et mis à part la
Dernière édition par le Sam 14 Jan 2006 - 19:22, édité 7 fois
615sqn_Harry- Wing Commander
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La suite encore...
centrale radio du Kitkun qui n'en savait pas plus que nous. Personne ne savait pourquoi on nous avait fait décoller. Alors on s'est calmé et on s'est mis à tourner en rond au-dessus de nos navires. d'en haut on a vu le désastre. Plusieurs destroyers étaient sortis du nuage et faisaient route vers les Japs. Un geste héroïque, les marins savaient qu'ils n'avaient pratiquement aucune chance de s'en sortir, mais il l'on fait pour sauver le reste de la flotte. Puis on vu les Avenger du St-Lo, 18 en tout. Ils avaient décollé et faisaient également route vers les navires japonais. On avait une trouille pas possible que des Zéros nous tombent dessus. Les TBF sont montés à 4000 et nous à 7000 où on savait que les A6M5 n'étaient pas aumieux de leur forme. Mais il n'y a pas eu d'interception et les Avenger sont arrivés sur navires japonais. Tout affairé qu'ils étaient à canarder nos navires, ils ne nous ont pas vu venir. On les a contourné et les TBF ont largué leur torpille. Quand les Japs ont constaté notre présence, un véritable mur d'acier et de feu est monté vers nous. C'était effroyable, les Avenger avaient pu lancer leur torpille, mais ils s'étaient approchés très près des cibles pour larguer avec précision. A basse altitude et lents, ils étaient terriblement vulnérables. On a assisté au massacre... on ne pouvait rien faire... dans la radio on les entendait gueuler... une horreur. Gunter arrêtait pas de nous dire "Il y aura des survivants, alors restez en altitude. Ils auront besoin de nous pour le retour!"...
Il boit une grosse gorgée de bourbon et repose bruyamment le verre sur la table. Gunter remplit son verre. Il poursuit:
-... des survivants... il y en eu quatre. Et le pire c'est qu'on a même pas pu les escorter parce qu'entre-temps les Zéro du Chitose nous sont tombés dessus. On avait la rage au cœur ... tous... et nous n'avons pas hésité une seule seconde! On leur a foncé dans le lard comme des fous. Les paires étaient séparées les mecs juraient et hurlaient dans la radio. Ca tirait dans tous les sens, heureusement les Japonais avaient, à cette époque, perdu un grand nombre de leurs vétérans et ils étaient mal organisés. Nous on réfléchissait plus, comme des cons on tournait tout volet dehors derrière eux. Les A6M5 tournaient moins bien que les A6M2. Ils allaient plus vite mais tournaient moins serré, enfin c'est l'impression qu'on a eu. En fait, ce qui nous a sauvé ce jour là, c'est le Wildcat! Si on avait eu nos Corsair on se serait fait avoir comme des lapins. C'est un camion, il manœuvre comme un Caterpillard. Après le massacre des TBF, on a tous vu rouge. On s'est jeté dans le combat comme des chiens enragés, sans coordination en tournant avec les Zéro, alors que c'était la dernière chose à faire. Mais le Wild tournait pas si mal et à basse vitesse avec beaucoup de volets il rivalisait avec l'A6M5... et puis nous ne savions pas si au retour on trouverait un pont prêt à nous accueillir. Alors c'était comme un combat ultime, le dernier avant de mourir. Ce jour là Kasey a descendu officiellement deux chasseurs, comme d'habitude, il avait tiré à bout portant, les deux avions avaient littéralement explosés... Gunter en avait descendu deux, Adamas trois et moi un. C'est ce qui nous a été compté, mais nous avons dû en flinguer bien plus. En bas les destroyers Samuel B. Robert, Hoel et Johnston avaient tiré des torpilles et fait pas mal de dégâts, le croiseur lourd Kumano cramait mais le Hoel avait été envoyé par le fond. Nous avons eu trois pertes. Un des pilotes éjectés a pu être récupéré les autres ont disparu corps et bien, englouti dans l'océan... leur nom est inscrit sur grande plaque de marbre au cimetière de Richmond...
Une nouvelle gorgée de whiskey ponctue la fin de ce paragraphe.
- ... lorsque nous sommes arrivés sur la flotte, la vision était apocalyptique. Le Gambier brûlait et le St-Lo avait pris tellement de gîte que les Avenger restant s'étaient posés sur le Kitkun. Nous avons dû attendre que les TBF soient mis sur le côté pour apponter. Le pont était jonché de débris de toutes sortes. Parmi les équipages de TBF, un pilote était gravement blessé, un mitrailleur avait perdu la vie et un autre était blessé légèrement. Les armuriers ont rempli les soutes avec des bombes 100 livres, ils en avaient pas d'autres. Chaque appareils on a reçu une vingtaine entassées pèle-mêle dans la soute. Ils ont réparé du mieux qu'ils pouvaient les bombardiers qui se sont apprêtés à redécoller. On a fait le plein de munition et de carburant à nos Wildcat à même le pont. On les a replacé sur le point d'envol et on a redécollé...
Derrière nous, Adamas s'agite. Tchaikaram a un regard conciliant.
- Oui oui Adamas, je n'ai pas oublié. Comme il manquait un mitrailleur et que son avion était trop endommagé pour reprendre l'air, Adamas a occupé la tourelle supérieure et un mécano du navire, le caporal Nil a pris position dans le pas de tir inférieur. Les pilotes d'Avenger on décollé du Kitkun alors qu'ils n'étaient pas prévu pour ça. Mais il l'on fait avec 50% de jus et des bombes plus légères. Ils s'en sont pris cette fois à deux destroyers qui traînaient à l'arrière de la flotte, le Chokai et le Chikuma, qui ont été envoyés par le fond. Les pilotes des Avenger ont "fini" le travail à la 12,7 sur les barques de sauvetage. Ils avaient vengé leurs camarades... Deux nouveaux groupes de Zéros nous sont à nouveaux tombés dessus, mais on a eu une chance terrible, car les Hellcat venant du Cabot appelés à la rescousse, sont arrivés à temps. On les a laissé faire le boulot et nous, on est retourné vers les TBF. Deux Zéros en maraude leur tournaient autour. Gunter en a descendu un et le caporal Nil a descendu l'autre avec sa pétoire de 7,7. D'ailleurs, par la suite, il est devenu le mitrailleur officiel de l'Enseigne de Vaisseau Killpatrick, le pilote de l'Avenger en question. Ils ont tout deux survécu à la guerre. La bataille s'est terminée un peu plus tard pour nous. Le Gambier Bay et le St-Lo percuté par un Kamikaze avait coulé, ainsi qu'un nombre incroyable de croiseurs et de destroyers. Le Kitkun Bay était dans un état déplorable. Tous les navires de notre Task Force ont dû être rapatrié à Pearl Harbor pour y subir des réparations. Nous, nous avons été récupéré par l'Essex où nous avons retrouvé nos Corsair. Le jour suivant, le 25 octobre, la bataille a continué au Cap Engano où Halsey avait accroché le gros de la flotte de l'Amiral Ozawa. On a décollé avec nos Corsair, une trentaine chargés comme des mules avec des bombes de 1000 lbs. Cinquante Hellcat du Langley nous ont rejoint pour nous escorter. On s'est pointé 5000 mètres au-dessus de la flotte japonaise. En dessous de nous les Hellcat avaient déjà engagé les Zéro du Zuikaku et du Chiyoda. Le Zuikaku était facilement repérable avec son énorme pont en bois au milieu des autres navires. Les seize Corsair de la "17" l'ont pris pour cible... les bombes percutaient son pont dans un fracas d'enfer. Le dernier groupe à se lancer était celui d'Adamas, c'est lui qui lui a mis le coup de grâce. Il s'est placé pile poil dans l'axe du PA dans un piqué à 45° et il a placé ses bombes en plein au milieu du bâtiment japonais. Le navire a chaviré quelques minutes plus tard. Quelqu'un à dit "Les gars de l'Arizona sont maintenant vengés...", le Zuikaku était le dernier porte-avions encore à flot et qui avait participé à l'attaque de Pearl Harbor 3 ans auparavant.
Tchaikaram fait une pause. Comme à chaque fois, je reste surpris par le poids des souvenirs de guerre lorsqu'ils sont relatés par des vétérans. Gunter contemple le fond de son verre, Kasey tripote nerveusement le sien, Adamas s'est assis dans le Jacuzzi le regard dans le vague et Tchaikaram tire de courtes bouffées de tabac sur sa pipe.
Gunter se lève.
- Tu me fais envie avec ta pipe Tchaik, je vais chercher la mienne.
Et il s'éloigne d'un bon pas vers la véranda qui s'ouvre sur le grand salon. Tchaikaram reprend.
- Vous savez sous son air un peu frustre, le Colonel Gunter a énormément souffert de la guerre. Il avait une peur bleue à chaque mission. Une fois en l'air ça allait, mais tant qu'il n'avait pas décollé, il était nerveux, souvent il s'enivrait seul dans sa cabine. Chaque perte était une déchirure pour lui. Alors qu'on arrivait à la fin de notre dernier tour d'opérations à Okinawa et à Kyushu, il nous disait souvent "faites par les cons, vous n'avez pas le droit de faire les cons maintenant".
Kasey renchérit:
- En Corée plus tard c'était différent. On en faisait que de l'attaque au sol et les Mig 15 avaient fort à faire avec nos Sabre et F-80. Ils nous foutaient la paix. On a eu quelques accrochages sans perte pour nous avec des Yak 9, des La7 ou 9 mal pilotés par les Coréens, Gun était plus calme. Quand on a terminé la Corée, il a rompu avec tout ce qui le liait à la guerre. Adamas ajoute:
- Ou...ouai, c'est ... c'est surtout sa f...femme qui gueulait! Et il part d'un grand éclat de rire.
J'ai failli leur annoncer la présence de Red Stone, mais j'ai préféré me taire et laisser le soin au Colonel Gunter de leur faire découvrir... ou non, l'endroit en question...
Les jours qui allaient suivre semblaient des plus intéressants. Mon disque dur avait 6 pages de textes de plus ajoutées au précédentes. Le soir je sauvegardais le tout soigneusement sur deux CD.
Il boit une grosse gorgée de bourbon et repose bruyamment le verre sur la table. Gunter remplit son verre. Il poursuit:
-... des survivants... il y en eu quatre. Et le pire c'est qu'on a même pas pu les escorter parce qu'entre-temps les Zéro du Chitose nous sont tombés dessus. On avait la rage au cœur ... tous... et nous n'avons pas hésité une seule seconde! On leur a foncé dans le lard comme des fous. Les paires étaient séparées les mecs juraient et hurlaient dans la radio. Ca tirait dans tous les sens, heureusement les Japonais avaient, à cette époque, perdu un grand nombre de leurs vétérans et ils étaient mal organisés. Nous on réfléchissait plus, comme des cons on tournait tout volet dehors derrière eux. Les A6M5 tournaient moins bien que les A6M2. Ils allaient plus vite mais tournaient moins serré, enfin c'est l'impression qu'on a eu. En fait, ce qui nous a sauvé ce jour là, c'est le Wildcat! Si on avait eu nos Corsair on se serait fait avoir comme des lapins. C'est un camion, il manœuvre comme un Caterpillard. Après le massacre des TBF, on a tous vu rouge. On s'est jeté dans le combat comme des chiens enragés, sans coordination en tournant avec les Zéro, alors que c'était la dernière chose à faire. Mais le Wild tournait pas si mal et à basse vitesse avec beaucoup de volets il rivalisait avec l'A6M5... et puis nous ne savions pas si au retour on trouverait un pont prêt à nous accueillir. Alors c'était comme un combat ultime, le dernier avant de mourir. Ce jour là Kasey a descendu officiellement deux chasseurs, comme d'habitude, il avait tiré à bout portant, les deux avions avaient littéralement explosés... Gunter en avait descendu deux, Adamas trois et moi un. C'est ce qui nous a été compté, mais nous avons dû en flinguer bien plus. En bas les destroyers Samuel B. Robert, Hoel et Johnston avaient tiré des torpilles et fait pas mal de dégâts, le croiseur lourd Kumano cramait mais le Hoel avait été envoyé par le fond. Nous avons eu trois pertes. Un des pilotes éjectés a pu être récupéré les autres ont disparu corps et bien, englouti dans l'océan... leur nom est inscrit sur grande plaque de marbre au cimetière de Richmond...
Une nouvelle gorgée de whiskey ponctue la fin de ce paragraphe.
- ... lorsque nous sommes arrivés sur la flotte, la vision était apocalyptique. Le Gambier brûlait et le St-Lo avait pris tellement de gîte que les Avenger restant s'étaient posés sur le Kitkun. Nous avons dû attendre que les TBF soient mis sur le côté pour apponter. Le pont était jonché de débris de toutes sortes. Parmi les équipages de TBF, un pilote était gravement blessé, un mitrailleur avait perdu la vie et un autre était blessé légèrement. Les armuriers ont rempli les soutes avec des bombes 100 livres, ils en avaient pas d'autres. Chaque appareils on a reçu une vingtaine entassées pèle-mêle dans la soute. Ils ont réparé du mieux qu'ils pouvaient les bombardiers qui se sont apprêtés à redécoller. On a fait le plein de munition et de carburant à nos Wildcat à même le pont. On les a replacé sur le point d'envol et on a redécollé...
Derrière nous, Adamas s'agite. Tchaikaram a un regard conciliant.
- Oui oui Adamas, je n'ai pas oublié. Comme il manquait un mitrailleur et que son avion était trop endommagé pour reprendre l'air, Adamas a occupé la tourelle supérieure et un mécano du navire, le caporal Nil a pris position dans le pas de tir inférieur. Les pilotes d'Avenger on décollé du Kitkun alors qu'ils n'étaient pas prévu pour ça. Mais il l'on fait avec 50% de jus et des bombes plus légères. Ils s'en sont pris cette fois à deux destroyers qui traînaient à l'arrière de la flotte, le Chokai et le Chikuma, qui ont été envoyés par le fond. Les pilotes des Avenger ont "fini" le travail à la 12,7 sur les barques de sauvetage. Ils avaient vengé leurs camarades... Deux nouveaux groupes de Zéros nous sont à nouveaux tombés dessus, mais on a eu une chance terrible, car les Hellcat venant du Cabot appelés à la rescousse, sont arrivés à temps. On les a laissé faire le boulot et nous, on est retourné vers les TBF. Deux Zéros en maraude leur tournaient autour. Gunter en a descendu un et le caporal Nil a descendu l'autre avec sa pétoire de 7,7. D'ailleurs, par la suite, il est devenu le mitrailleur officiel de l'Enseigne de Vaisseau Killpatrick, le pilote de l'Avenger en question. Ils ont tout deux survécu à la guerre. La bataille s'est terminée un peu plus tard pour nous. Le Gambier Bay et le St-Lo percuté par un Kamikaze avait coulé, ainsi qu'un nombre incroyable de croiseurs et de destroyers. Le Kitkun Bay était dans un état déplorable. Tous les navires de notre Task Force ont dû être rapatrié à Pearl Harbor pour y subir des réparations. Nous, nous avons été récupéré par l'Essex où nous avons retrouvé nos Corsair. Le jour suivant, le 25 octobre, la bataille a continué au Cap Engano où Halsey avait accroché le gros de la flotte de l'Amiral Ozawa. On a décollé avec nos Corsair, une trentaine chargés comme des mules avec des bombes de 1000 lbs. Cinquante Hellcat du Langley nous ont rejoint pour nous escorter. On s'est pointé 5000 mètres au-dessus de la flotte japonaise. En dessous de nous les Hellcat avaient déjà engagé les Zéro du Zuikaku et du Chiyoda. Le Zuikaku était facilement repérable avec son énorme pont en bois au milieu des autres navires. Les seize Corsair de la "17" l'ont pris pour cible... les bombes percutaient son pont dans un fracas d'enfer. Le dernier groupe à se lancer était celui d'Adamas, c'est lui qui lui a mis le coup de grâce. Il s'est placé pile poil dans l'axe du PA dans un piqué à 45° et il a placé ses bombes en plein au milieu du bâtiment japonais. Le navire a chaviré quelques minutes plus tard. Quelqu'un à dit "Les gars de l'Arizona sont maintenant vengés...", le Zuikaku était le dernier porte-avions encore à flot et qui avait participé à l'attaque de Pearl Harbor 3 ans auparavant.
Tchaikaram fait une pause. Comme à chaque fois, je reste surpris par le poids des souvenirs de guerre lorsqu'ils sont relatés par des vétérans. Gunter contemple le fond de son verre, Kasey tripote nerveusement le sien, Adamas s'est assis dans le Jacuzzi le regard dans le vague et Tchaikaram tire de courtes bouffées de tabac sur sa pipe.
Gunter se lève.
- Tu me fais envie avec ta pipe Tchaik, je vais chercher la mienne.
Et il s'éloigne d'un bon pas vers la véranda qui s'ouvre sur le grand salon. Tchaikaram reprend.
- Vous savez sous son air un peu frustre, le Colonel Gunter a énormément souffert de la guerre. Il avait une peur bleue à chaque mission. Une fois en l'air ça allait, mais tant qu'il n'avait pas décollé, il était nerveux, souvent il s'enivrait seul dans sa cabine. Chaque perte était une déchirure pour lui. Alors qu'on arrivait à la fin de notre dernier tour d'opérations à Okinawa et à Kyushu, il nous disait souvent "faites par les cons, vous n'avez pas le droit de faire les cons maintenant".
Kasey renchérit:
- En Corée plus tard c'était différent. On en faisait que de l'attaque au sol et les Mig 15 avaient fort à faire avec nos Sabre et F-80. Ils nous foutaient la paix. On a eu quelques accrochages sans perte pour nous avec des Yak 9, des La7 ou 9 mal pilotés par les Coréens, Gun était plus calme. Quand on a terminé la Corée, il a rompu avec tout ce qui le liait à la guerre. Adamas ajoute:
- Ou...ouai, c'est ... c'est surtout sa f...femme qui gueulait! Et il part d'un grand éclat de rire.
J'ai failli leur annoncer la présence de Red Stone, mais j'ai préféré me taire et laisser le soin au Colonel Gunter de leur faire découvrir... ou non, l'endroit en question...
Les jours qui allaient suivre semblaient des plus intéressants. Mon disque dur avait 6 pages de textes de plus ajoutées au précédentes. Le soir je sauvegardais le tout soigneusement sur deux CD.
615sqn_Harry- Wing Commander
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Re: 60 ans plus tard, quelques part en Virginie...
Ah au fait, l'histoire qui précède fera l'objet de quelques coops... ;) Préparez les gants de cuir et le bourbon pour l'immersion totale
615sqn_Harry- Wing Commander
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Re: 60 ans plus tard, quelques part en Virginie...
Ah C'est beau sa Harry! Digne d'un grand écrivain
RTA_Fitsalus- 1st Lieutenant
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Re: 60 ans plus tard, quelques part en Virginie...
Comme d'habitude, grandiose :) !
VF17_Kasey- Nombre de messages : 268
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Re: 60 ans plus tard, quelques part en Virginie...
Encore ! Encore !
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Re: 60 ans plus tard, quelques part en Virginie...
QUI A LA TRADUCTION EN BRETON SVPL!!!!!!
ya pas de mot pour definir ce que je vien de lire.................
ou peut etre....encore...simplement encore...car c vraiment superbe merci de nous faire voyager(dans cet univer) et partager ces moment harry...
ta bierre est prete on t'attends!!
ya pas de mot pour definir ce que je vien de lire.................
ou peut etre....encore...simplement encore...car c vraiment superbe merci de nous faire voyager(dans cet univer) et partager ces moment harry...
ta bierre est prete on t'attends!!
Re: 60 ans plus tard, quelques part en Virginie...
No stress, la semaine prochaine, la suite des aventures de nos supers papys. Attendez-vous à de l'action
615sqn_Harry- Wing Commander
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Re: 60 ans plus tard, quelques part en Virginie...
La soirée tombe doucement sur Crymson Ranch. Comme à son habitude dans cette région le soleil nous gratifie d'un somptueux spectacle. Gunter s'est servi un verre et il tire doucement sur son "cul de maïs" embaumant la terrasse d'un virginien doucereux. Tchaikaram a laissé la parole à Kasey que j'ai lancé par une question:
- Dites-moi Mister Kasey, vous savez que votre réputation de one shoot one kill, vous a précédé? Le Colonel Cbal que j'ai rencontré il y a un peu plus d'une année m'avait déjà parlé de vous.
L'ancien Capitaine Kasey semble un peu mal à l'aise, il se dandine sur sa chaise les yeux rivés dans le fond de son verre.
- Et bien... vous savez ce n'était pas aussi souvent que l'histoire veut bien le dire... à l'époque la presse aimait déjà le spectaculaire et elle avait parfois tendance à exagérer. Ca remontait le moral au peuple et à nos soldats qui pataugeait dans la jungle ou qui se faisait tirer comme des lapins sur les plages...
Il marque un temps d'arrêt.
- ... Vous voulez que je vous dise Mister Franklin... j'avais la trouille, une trouille bleue. Elle me tétanisait avant chaque départ de mission. On disait tellement de choses horribles sur les Japonais. Avant une mission, je n'arrivais ni à manger, ni à boire, je dégueulais, c'était affreux. Puis une fois en l'air, la peur faisait place à une espèce de sérénité, j'avais l'impression que rien ni personne ne pouvait m'empêcher de survivre, de mener à bien ma mission. Souvent je profitais de manger en cachette un sandwich et de boire du café ou de l'eau. A plus de 3000 mètres ça passait sans problème.
Il rigole.
- Je me souviens ... Gunter gueulait qu'il y en a un qui faisait un boucan pas possible dans la radio... c'est vrai que ce n'était pas facile de mastiquer en enlevant et remettant le masque à oxygène... je ne me suis jamais dénoncé... si la fin de la guerre, juste avant qu'on se sépare, je leur dit que c'est moi qui bouffait en vol...
Gunter répond.
- On le savait depuis longtemps que tu mangeais dans ton avion, le chef mécano m'a souvent interpellé pour me dire qu'il y avait des restes de bouffe dans ton cockpit. Papier gras sous le siège, beurre de cacahouette sur les commandes, morceaux de jambon ou de fromage coincés dans palonnier et à moitié écrasés... il gueulait l'adjudant Spragg. Je lui disais: qu'est ce que tu préfères? Les Helldiver de la "32" ou nos chasseur de la "17". Après, il se la coinçait, parce que d'être mécanicien sur Helldiver c'était un enfer. Non seulement cet avion était une bouse immonde demandant un entretien très lourd, mais en plus leurs équipages étaient très exposés à la DCA. Ils rentraient régulièrement avec des cadavres ou des mitrailleurs estropiés. C'étaient aux mécanos de les sortir de leur cercueil de métal couvert d'huile, de sang et chair déchiquetée. On raconte que dans les pires cas, ils préféraient balancer l'avion à la flotte que de le nettoyer et de le remettre en état de vol...alors Spragg qui avait des potes sur le Lexington, le premier porte-avions à avoir eu des Helldiver, préférait encore ramasser tes restes de bouffes Kasey...
Gunter rigole à son tour, puis il poursuit.
- ... mais j'ai jamais rien dit... parce que je connaissais la vérité, même si tu le cachais, je connaissais ta trouille, comme nous tous d'ailleurs, on l'avait tous, la chiasse. Au bar du mess, on fanfaronnait, mais chaque fois que nous grimpions dans nos putains de pièges, on était tous mal, le ventre creux, parfois j'étais rond comme une queue de pelle... saloperie de guerre.
Kasey a les joues ruisselantes, il poursuit:
- Ouai, des fois je me réveille la nuit, c'est terrible... je file au frigo et je bouffe un truc, assis comme un con à ma table de cuisine, les jambes tremblantes et chialant comme un gosse... t'était comme un père pour nous Gunter. Des fois tu gueulais, tu nous a emmerdé avec tes ordres à la con, mais si on est tous là aujourd'hui c'est surtout grâce à toi...
Gunter lui donne un tape amicale sur l'épaule.
- Bon et si tu nous disais comme tu faisais pour exploser les Zéro hein?
Kasey à un demi sourire.
- Et bien comme je vous disais, un fois en l'air la peur s'évanouissait. Dès que nous étions engagés, j'avais un principe, toutes les 5 secondes je tournais la tête pour vérifier mes "6". Quoi qu'il se passe, j'avais ce réflexe. Parfois, ça me faisait loupé un avion japs, mais combien de fois, ça m'a évité de prendre du plomb. En appliquant cette méthode, je n'avais pas beaucoup de temps pour aligner une cible, alors je volais avec un maximum de vitesse, j'attendais que les ailes de l'avion que je chassais, touchent le bord du cercle de mon revi, je plaçais le centre du réticule en plein milieu de la cible, 2 secondes max de tir... les Zéro étaient mal protégés, s'ils n'explosaient pas, souvent ils se brisaient carrément en deux. Pas de blindage, pas de réservoirs auto obturants sur les premières versions. Avec le temps, je maîtrisais mieux les tirs avec beaucoup de déflexion et comme les zings japonais étaient fragiles, il en fallait peu pour qu'ils se mettent à brûler. Avec le temps, ça devenait comme un jeu, on jouait au chat et à la souris avec la mort. Ensuite, les Japonais ont amélioré le Zéro, mais il est devenu plus lourd et surtout plus rapide, les A6M5 faisaient jeu égal avec les premières versions de nos Corsair, mais ils étaient moins manœuvrant que les A6M2 ou 3, alors on le tenait plus longtemps dans le viseur, juste une ou deux secondes de plus... ça suffisait. Je me souviens des Spitfire Australiens en Nouvelle-Guinée. Les Japs ne les aimaient pas, parce que le Spit tournait aussi bien que l'A6M5 et il était autant rapide. Mais nous, dès qu'on a eu le nouveau Corsair F4U-1A, avec verrière bombée et que les Hellcat nous accompagnaient, c'était fini, jusqu'à l'arrivée des "Tony" et surtout des "Frank", on a totalement dominé les Zéro. En plus, avec le temps nous étions de plus en plus à prendre l'air, à partir de début '44 on avait pratiquement chaque fois l'avantage numérique, il n'était pas rare que tous les pilotes de la 17 prenaient l'air simultatnément. Avec les F6, ça faisait parfois jusqu'à 50 avions en l'air. Après il y eu Okinawa, notre dernier tour d'opération. Ca a été terrible parce qu'il y avait les kamikazes. Nous là haut, on ne comprenait pas ce qui pouvait motiver une comprotement pareil. On était impressionné. Les Japonais allaient perdre la guerre, c'était inéluctable, mais ils poursuivaient le combat, un combat sans concession avec presque toujours la mort au bout du tunnel...
Le ton de sa voix basse d'un cran. Le regard songeur, il continue.
- ...A Okinawa, ils se sont battus comme des lions. Alors qu'on croyait avoir détruit leur aviation, il en venait toujours. Les pilotes de chasse japonais fonçaient dans le tas avec un immense courage. On avait peur de se faire percuter. On en a descendu... je sais pas... rien qu'à la "17" entre les 25 pilotes du groupe... on a dû en abattre au moins une centaine. Je n'ai pas souvenir d'avoir vu un jour un parachute s'ouvrir. Et puis il y a eu les derniers nids de résistance. On arrivait à 650 km/h au radada, le radiateur entre-ouvert. On avait remarqué qu'à haute vitesse, que dans cette configuration l'air produisait un espèce de sifflement qui terrorisait les Japonais. Ce sont les gars de l'USMC qui ont découvert ce truc. Mais nous, on se privait pas. Même à haute vitesse, on arrivait à voir les fantassins courir dans tous les sens... juste avant qu'on leur balance 2x 154 gallons de napalm sur le coin de la cafetière. Je me souviens avoir senti l'odeur de bidoche cramée.
Gunter intervient.
- Arrêtes un peu Kasey! Comment tu pouvais sentir la viande cramée? On volait cockpit fermé avec un masque à oxygène sur le pif, ce n'est pas possible, je me répète, mais ton imagination te jouait de tours.
Kasey à une mine contrariée.
- Non Gun... je suis sûr que ça puait le Japs cramé.
Tchaikaram intervient.
- Allez! Vous n'allez pas recommencer, ça va faire plus de 60 ans que vous chamaillez sur le sujet.
Kasey se calme et il reprend.
- Et puis, il y avait ces foutus kamikazes. Je les vois encore, volant maladroitement dans leurs vieux Zéros à moitié décapé, avec une bombe accrochée sous le ventre à la recherche d'une cible. On a descendu la grande majorité, mais quelques uns arrivaient à passer entre les mailles de notre dispositif. Soudainement, ça gueulait dans la radio "il y en a un... il y en a un... il pique sur tel ou tel navire". Pour nous c'était trop tard, on allait pas prendre le risque de piquer derrière et de se faire descendre par notre propre DCA. Fallait voir ce bordel Mister Frankin, tout ce qui pouvait envoyer du plomb en l'air, avait les affûts dirigés vers ce malheureux chasseur.
- Dites-moi Mister Kasey, vous savez que votre réputation de one shoot one kill, vous a précédé? Le Colonel Cbal que j'ai rencontré il y a un peu plus d'une année m'avait déjà parlé de vous.
L'ancien Capitaine Kasey semble un peu mal à l'aise, il se dandine sur sa chaise les yeux rivés dans le fond de son verre.
- Et bien... vous savez ce n'était pas aussi souvent que l'histoire veut bien le dire... à l'époque la presse aimait déjà le spectaculaire et elle avait parfois tendance à exagérer. Ca remontait le moral au peuple et à nos soldats qui pataugeait dans la jungle ou qui se faisait tirer comme des lapins sur les plages...
Il marque un temps d'arrêt.
- ... Vous voulez que je vous dise Mister Franklin... j'avais la trouille, une trouille bleue. Elle me tétanisait avant chaque départ de mission. On disait tellement de choses horribles sur les Japonais. Avant une mission, je n'arrivais ni à manger, ni à boire, je dégueulais, c'était affreux. Puis une fois en l'air, la peur faisait place à une espèce de sérénité, j'avais l'impression que rien ni personne ne pouvait m'empêcher de survivre, de mener à bien ma mission. Souvent je profitais de manger en cachette un sandwich et de boire du café ou de l'eau. A plus de 3000 mètres ça passait sans problème.
Il rigole.
- Je me souviens ... Gunter gueulait qu'il y en a un qui faisait un boucan pas possible dans la radio... c'est vrai que ce n'était pas facile de mastiquer en enlevant et remettant le masque à oxygène... je ne me suis jamais dénoncé... si la fin de la guerre, juste avant qu'on se sépare, je leur dit que c'est moi qui bouffait en vol...
Gunter répond.
- On le savait depuis longtemps que tu mangeais dans ton avion, le chef mécano m'a souvent interpellé pour me dire qu'il y avait des restes de bouffe dans ton cockpit. Papier gras sous le siège, beurre de cacahouette sur les commandes, morceaux de jambon ou de fromage coincés dans palonnier et à moitié écrasés... il gueulait l'adjudant Spragg. Je lui disais: qu'est ce que tu préfères? Les Helldiver de la "32" ou nos chasseur de la "17". Après, il se la coinçait, parce que d'être mécanicien sur Helldiver c'était un enfer. Non seulement cet avion était une bouse immonde demandant un entretien très lourd, mais en plus leurs équipages étaient très exposés à la DCA. Ils rentraient régulièrement avec des cadavres ou des mitrailleurs estropiés. C'étaient aux mécanos de les sortir de leur cercueil de métal couvert d'huile, de sang et chair déchiquetée. On raconte que dans les pires cas, ils préféraient balancer l'avion à la flotte que de le nettoyer et de le remettre en état de vol...alors Spragg qui avait des potes sur le Lexington, le premier porte-avions à avoir eu des Helldiver, préférait encore ramasser tes restes de bouffes Kasey...
Gunter rigole à son tour, puis il poursuit.
- ... mais j'ai jamais rien dit... parce que je connaissais la vérité, même si tu le cachais, je connaissais ta trouille, comme nous tous d'ailleurs, on l'avait tous, la chiasse. Au bar du mess, on fanfaronnait, mais chaque fois que nous grimpions dans nos putains de pièges, on était tous mal, le ventre creux, parfois j'étais rond comme une queue de pelle... saloperie de guerre.
Kasey a les joues ruisselantes, il poursuit:
- Ouai, des fois je me réveille la nuit, c'est terrible... je file au frigo et je bouffe un truc, assis comme un con à ma table de cuisine, les jambes tremblantes et chialant comme un gosse... t'était comme un père pour nous Gunter. Des fois tu gueulais, tu nous a emmerdé avec tes ordres à la con, mais si on est tous là aujourd'hui c'est surtout grâce à toi...
Gunter lui donne un tape amicale sur l'épaule.
- Bon et si tu nous disais comme tu faisais pour exploser les Zéro hein?
Kasey à un demi sourire.
- Et bien comme je vous disais, un fois en l'air la peur s'évanouissait. Dès que nous étions engagés, j'avais un principe, toutes les 5 secondes je tournais la tête pour vérifier mes "6". Quoi qu'il se passe, j'avais ce réflexe. Parfois, ça me faisait loupé un avion japs, mais combien de fois, ça m'a évité de prendre du plomb. En appliquant cette méthode, je n'avais pas beaucoup de temps pour aligner une cible, alors je volais avec un maximum de vitesse, j'attendais que les ailes de l'avion que je chassais, touchent le bord du cercle de mon revi, je plaçais le centre du réticule en plein milieu de la cible, 2 secondes max de tir... les Zéro étaient mal protégés, s'ils n'explosaient pas, souvent ils se brisaient carrément en deux. Pas de blindage, pas de réservoirs auto obturants sur les premières versions. Avec le temps, je maîtrisais mieux les tirs avec beaucoup de déflexion et comme les zings japonais étaient fragiles, il en fallait peu pour qu'ils se mettent à brûler. Avec le temps, ça devenait comme un jeu, on jouait au chat et à la souris avec la mort. Ensuite, les Japonais ont amélioré le Zéro, mais il est devenu plus lourd et surtout plus rapide, les A6M5 faisaient jeu égal avec les premières versions de nos Corsair, mais ils étaient moins manœuvrant que les A6M2 ou 3, alors on le tenait plus longtemps dans le viseur, juste une ou deux secondes de plus... ça suffisait. Je me souviens des Spitfire Australiens en Nouvelle-Guinée. Les Japs ne les aimaient pas, parce que le Spit tournait aussi bien que l'A6M5 et il était autant rapide. Mais nous, dès qu'on a eu le nouveau Corsair F4U-1A, avec verrière bombée et que les Hellcat nous accompagnaient, c'était fini, jusqu'à l'arrivée des "Tony" et surtout des "Frank", on a totalement dominé les Zéro. En plus, avec le temps nous étions de plus en plus à prendre l'air, à partir de début '44 on avait pratiquement chaque fois l'avantage numérique, il n'était pas rare que tous les pilotes de la 17 prenaient l'air simultatnément. Avec les F6, ça faisait parfois jusqu'à 50 avions en l'air. Après il y eu Okinawa, notre dernier tour d'opération. Ca a été terrible parce qu'il y avait les kamikazes. Nous là haut, on ne comprenait pas ce qui pouvait motiver une comprotement pareil. On était impressionné. Les Japonais allaient perdre la guerre, c'était inéluctable, mais ils poursuivaient le combat, un combat sans concession avec presque toujours la mort au bout du tunnel...
Le ton de sa voix basse d'un cran. Le regard songeur, il continue.
- ...A Okinawa, ils se sont battus comme des lions. Alors qu'on croyait avoir détruit leur aviation, il en venait toujours. Les pilotes de chasse japonais fonçaient dans le tas avec un immense courage. On avait peur de se faire percuter. On en a descendu... je sais pas... rien qu'à la "17" entre les 25 pilotes du groupe... on a dû en abattre au moins une centaine. Je n'ai pas souvenir d'avoir vu un jour un parachute s'ouvrir. Et puis il y a eu les derniers nids de résistance. On arrivait à 650 km/h au radada, le radiateur entre-ouvert. On avait remarqué qu'à haute vitesse, que dans cette configuration l'air produisait un espèce de sifflement qui terrorisait les Japonais. Ce sont les gars de l'USMC qui ont découvert ce truc. Mais nous, on se privait pas. Même à haute vitesse, on arrivait à voir les fantassins courir dans tous les sens... juste avant qu'on leur balance 2x 154 gallons de napalm sur le coin de la cafetière. Je me souviens avoir senti l'odeur de bidoche cramée.
Gunter intervient.
- Arrêtes un peu Kasey! Comment tu pouvais sentir la viande cramée? On volait cockpit fermé avec un masque à oxygène sur le pif, ce n'est pas possible, je me répète, mais ton imagination te jouait de tours.
Kasey à une mine contrariée.
- Non Gun... je suis sûr que ça puait le Japs cramé.
Tchaikaram intervient.
- Allez! Vous n'allez pas recommencer, ça va faire plus de 60 ans que vous chamaillez sur le sujet.
Kasey se calme et il reprend.
- Et puis, il y avait ces foutus kamikazes. Je les vois encore, volant maladroitement dans leurs vieux Zéros à moitié décapé, avec une bombe accrochée sous le ventre à la recherche d'une cible. On a descendu la grande majorité, mais quelques uns arrivaient à passer entre les mailles de notre dispositif. Soudainement, ça gueulait dans la radio "il y en a un... il y en a un... il pique sur tel ou tel navire". Pour nous c'était trop tard, on allait pas prendre le risque de piquer derrière et de se faire descendre par notre propre DCA. Fallait voir ce bordel Mister Frankin, tout ce qui pouvait envoyer du plomb en l'air, avait les affûts dirigés vers ce malheureux chasseur.
Dernière édition par le Jeu 19 Jan 2006 - 6:31, édité 1 fois
615sqn_Harry- Wing Commander
- Nombre de messages : 8393
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Date d'inscription : 26/10/2005
Re: 60 ans plus tard, quelques part en Virginie...
Aussi incroyable que cela puisse paraître, certains arrivaient à passer au travers, des fois ils tombaient dans la flotte juste devant le navire et d'autres coups, ils se fracassaient sur le pont de nos navires. Un cauchemar pour les servants...
Kasey qui n'avait pratiquement rien bu éclusa aussi sec deux verres d'affilé.
Adamas avait fini par quitter le Jacuzzi, il était maintenant installé dans sa chaise et portait fièrement un peignoir en tissus épais et blanc.
Gunter eu un sourire compatissant pour son vieux camarade. Soudainement, il se leva.
- Conchita! Maria! Svp vous pouvez habiller Mr Adamas!
S'adressant à Tchaikaram et Kasey.
- Venez, dès qu'Adamas est prêt, on va en ville boire un verre! Je vous invite au Bastler Gun un chouette bar à Coven..
Spencer et le fils de Gunter qui entre temps, étaient arrivés, ne semblent pas très heureux de la nouvelle.
- Heu papa es-tu sûr que ce soit une bonne idée?
- Fiston, je ne sors jamais! Je bosse tous les jours comme un fou malgré mon âge, alors pour une fois que j'ai des invités, je n'ai pas envie de me priver. Nous allons à Coven Springs. Spencer, prépare la Coronet!
Dix minutes plus tard, inquiets nous voyons Gunter sortir sa Dodge Coronet Super Bee du garage. Le monstre arbore une couleur verte pomme, recouverte de parement noir mat. A chaque coup de gaz, le 426 Hemi ratatouille au travers des deux collecteurs entrelacés sortant du dessous de la caisse et prolongés par deux gros échappements latéraux également noirs. Le sifflement de l'admission est perceptible dans les deux grosses prises d'air du capot donnant accès aux deux Holley 750 cfm triple corps.
Kasey, s'approche en connaisseur.
- C'est à toi Gunter ce missile?
Puis s'adressant à l'assistance:
- Le 426cci est le truc le plus terrible que MOPAR ait construit. Le moteur le plus brutal de sa génération, huit fois champion de NASCAR avec Plymouth ou Dodge entre 1965 et 1975, la terreur des ovales et du 400 mètres départ arrêté!
Gunter est pas peu fier de son vaisseau spatial. Pendant qu'à la radio Dwight Youkham entame un morceau endiablé. Il fait chauffer son monstre par petits coups gaz. Les borborygmes crachotants et hésitants dus aux arbres à cames "très croisés" se transforment alors instantanément en ouragan. Je sens même le sol trembler alors que je suis à dix mètres de l'engin. Je m'approche, j'hurle pour couvrir le bruit:
- Dites moi Colonel, vous êtes sûr que vous ne l'avez pas piquée à Richard Petty votre Dodge? C'est infernal le bruit qu'elle fait!
Gunter a rajeuni de 30 ans.
- Mister Franklin, regardez dans la calandre ce qu'il y écrit en lettres rouges... R/T! Savez-vous ce que cela veut dire?
- Je dois avouer ma méconnaissance sur le sujet
Gunter poursuit:
- Road and Track! Vous voulez d'autres détails?
- Heu non sans façon, ne prenez juste pas la route pour une piste.
- Ne vous faites donc pas autant soucis tout ira bien! Vous venez, il y a encore de la place?
La Dodge sent déjà les gaz chauds et le métal surchauffé. Le simili des siège à une odeur qui me rappelle la Plymouth Belvédère de mon vieux père et sur lesquelles j'ai rendu quelques fois mon repas.
J'ai comme un mauvais pressentiment, et je refuse l'invitation.
Gunter reprend:
- Tu veux conduire Kasey?
L'intéressé ne se fait pas prier et s'installe prestement au volant. Gunter et Tchaikaram sont assis à l'arrière et Adamas est installé à l'avant droit. Les quatre hommes sont survoltés. Tchaikaram, le bras gauche à l'extérieur tape les flancs de la carrosserie en rythme avec la musique diffusée à fond par la radio.
Dès que la Dodge est alignée sur la route, Kasey met la sauce, après quelques hésitations, le 426 hemi, rugit et ses 600 cv propulse le Muscle Car comme une fusée en direction de Coven Springs, en laissant deux longues traces noires sur la route, les quatre hommes criant comme des cow-boy dans un rodéo.
Nous restons quelque peu abasourdi par ce que nous venons de vivre en moins de 15 minutes.
Le fils du Colonel, dubitatif, extirpe son téléphone portable en soupirant.
- Bon ben je vais avertir le shérif que mon père et ses copains débarquent au Bastler...
Spencer semble effectivement inquiet et pendant que le fils de Gunter téléphone je m'approche de l'intéressé.
- Vous croyez vraiment qu'ils sont dangereux?
- Pour tout vous dire je ne sais pas, il a quand même un certain âge le père Gunter. Tout ce que je peux dire, c'est que la dernière fois qu'il est descendu à Coven... c'était il y a une bonne dizaine d'années ça ne s'était pas du tout bien passé. Il s'était battu et il y avait eu de la casse.
Je reprends candide.
- Il avait été blessé.
Spencer ricane:
- Gunter blessé? Vous voulez rire! C'est un roc, et je peux vous dire que quand il tape ça doit faire comme un bloc de granit qui vous arrive en pleine poire.
Le fils de Gunter revient inquiet.
- Je suis inquiet, je n'ai pas pu atteindre le shérif , mais j'ai préavisé les gars de la Highway Patrol, ils resteront dans le coin en appui quoi qu'il arrive.
Je reste perplexe.
- Dites moi messieurs, vous ne croyez pas que vous poussez un peu là? Ce ne sont quand même pas des criminels, juste des gars qui vont faire la fête.
-On voit bien que vous ne le connaissez pas Mister Franklin. Mon père dépense son énergie dans son travail. Le travail à outrance c'est sa thérapie. Quand il ne travail pas, il ressasse ses souvenirs pour lui. Avant votre arrivée, il n'en parlait quasi jamais, tout ce que j'ai appris de son passé militaire, je l'ai su par les livres d'histoire où ces derniers jours lorsqu'il vous a parlé.
C'est la première fois que son fils intervenait dans nos discussion. Spencer, s'avança.
- Je propose que nous commencions par aller tranquillement à la cuisine pour manger un morceau. Il me semble que Martha a encore quelques steaks au frigo.
Effectivement, il y a des tranches de bœufs au frigo, mais point de cuisinière. Spencer regarde sa montre :
- Mouai 22h00, elle a fini son service. Pas grave, je vais cuire la viande.
Et bientôt une délicieuse odeur de viande grillée empli la pièce. Je constate qu'à force d'écouter Gunter et ses potes je n'ai rien mangé depuis midi.
- Comment votre steak Mister Franklin?
- Ah ben, j'ai une faim de loup, bleu svp Spencer.
La viande est tendre, nous trouvons un peu de salade de riz restant de midi et bientôt, l'assiette qui est devant moi me rempli d'un bonheur simple. J'ai bon appétit et je dévore la tranche de viande bien tendre avec délectation.
- Arf merci, rien à dire à Crymson Ranch, on sait recevoir... j'espère un jour pouvoir vous rendre la pareille.
Gunter Jr me regarde manger avec un sourire compatissant.
- Vous l'avez déjà fait Mr Franklin. En acceptant d'écouter mon père et maintenant ses amis, vous lui permettez de régler quelques comptes avec son passé et nous vous en sommes reconnaissant. J'espère que vous arriverez à éditer votre livre avant qu'il ne nous abandonne pour un monde meilleur.
Je reste un moment pensif.
- Pensez-vous réellement qu'il soit important qu'il lise un jour un livre dans lequel sont réunis les souvenirs de son escadrille, souvenirs qu'il connaît par cœur?
Gunter Junior reprend:
- J'en suis convaincu Mister Franklin. Ce livre c'est en quelque sorte ses souvenirs et ses cauchemars mis en pâture au grand public. Un peu comme pour s'en débarrasser. Vous savez je me souviens lorsqu'il a terminé la lecture de votre ouvrage sur le Colonel Cbal; il a dit, "C'est la première fois qu'un journaliste prend le temps d'écrire nos histoires sans chercher à savoir si historiquement elles correspondent avec les rapports établis à l'époque, je crois que c'est bien le seul à qui je me confierai". Dix mois plus tard, vous l'avez contacté, il ne vous avait pas oublié...
La discussion est coupée par la sonnerie du téléphone portable du fils de Gunter. Instantanément nous avons tous le regard anxieux.
- Gunter... j'écoute! Oui lui même... bonsoir Shérif... comment... il a remit ça?.... (soupir).... bien... bien ça va, ne gueulez pas je viens le chercher.
Il coupe la communication, il y a du désarroi dans son regard
- Fallait s'y attendre, mon père et ses copains se sont battus au Bastler Gun. L'adjoint au shérif a voulu l'interpeller... ça c'est mal passé et mon père lui a cassé la figure. Il paraît qu'il y a beaucoup de casse. Thornton, le shérif, a dit qu'il fallait que j'aille le chercher avant qu'il n'y aille lui même...
Spencer rigole
- Thornton est un couard, il est bâti comme une boîte d'allumettes, il a envoyé son associé, le gros Walther, interpeller le Colonel, hihihi, Gun peut pas le sentir, tu parles qu'il a dû se priver de le moucher. Bing! Un direct au menton! Paf! Du gauche au foi et vlan! Un bourre pif royal rasé six heures mouarf.
Gunter Jr est moins enclin à la rigolade.
- Ouai c'est ça, rigoles baleine, je vois déjà le cirque s'il faut aller le chercher à la prison. La dernière fois j'ai payé 5000 dollars de caution.
Il fulmine.
- Mais ce coup ci, il peut aller se faire voir! Je paye pas! Non mais, ce n'est vraiment plus de son âge se genre de conneries.
Nous arrivons finalement à Covens Spring. devant le Blaster, il y a un attroupement. Je remarque une patrouilleuse blanche et noire portant sur les portes un étoile et les inscription shérif et Coven Spring. J'aperçois à côté de la voiture, le shérif en question. Il porte un uniforme brun et un super chapeau trop grand. Il a déposé sa veste et sa chemise blanche arbore de jolies auréoles de transpiration. Il a la tête toute rouge. Dans sa main droite, il tient un énorme porte voix et une radio dans la gauche. Il semble très nerveux. Je comprends maintenant pourquoi il ne va pas chercher les vétérans. Thornton dépasse péniblement le mètre septante et doit difficilement franchir le cap des 60 kg, il porte une paire de lunettes à grosses montures soutenues par un gros nez et une abondante moustache noire, je ne peux m'empêcher de penser à une de ces ridicules postiches que l'on porte dans les bals masqués. Il a look le représentant de la loi de Covens Spring.
A ses côtés, ce tient un grand dadet, qui la tête en arrière, tente d'éponger avec un grand mouchoir, le sang qui coule de son nez et accessoirement sur sa chemise et le capot de la Chevrolet de service, probablement l'adjoint du Shérif Walther.
Lorsqu'il aperçoit Gunter Jr, le shérif l'invective.
- A vous voilà, c'est le moment sacré nom de Dieu! Y en a marre de ces conneries! Regardez ce qu'il a fait à mon adjoint. Ca je vous jure que ça va lui coûter cher. Non mais merde, il y a 20 ans c'étaient les vétérans du Vietnam, il y a dix ans ceux du Koweit, et bien non, ce n'est pas terminé, voilà les croulants de la 2ème qui se réveillent! Mais quand c'est qui vont nous foutre la paix, les nostalgiques de la poudre à canon? Gunter! Vous allez me chercher immédiatement votre père et sa bande de pieds nickelés où j'y vais personnellement et je vous jure que ça va mal se passer. Je ne s'est pas ce qui me retient de...
Kasey qui n'avait pratiquement rien bu éclusa aussi sec deux verres d'affilé.
Adamas avait fini par quitter le Jacuzzi, il était maintenant installé dans sa chaise et portait fièrement un peignoir en tissus épais et blanc.
Gunter eu un sourire compatissant pour son vieux camarade. Soudainement, il se leva.
- Conchita! Maria! Svp vous pouvez habiller Mr Adamas!
S'adressant à Tchaikaram et Kasey.
- Venez, dès qu'Adamas est prêt, on va en ville boire un verre! Je vous invite au Bastler Gun un chouette bar à Coven..
Spencer et le fils de Gunter qui entre temps, étaient arrivés, ne semblent pas très heureux de la nouvelle.
- Heu papa es-tu sûr que ce soit une bonne idée?
- Fiston, je ne sors jamais! Je bosse tous les jours comme un fou malgré mon âge, alors pour une fois que j'ai des invités, je n'ai pas envie de me priver. Nous allons à Coven Springs. Spencer, prépare la Coronet!
Dix minutes plus tard, inquiets nous voyons Gunter sortir sa Dodge Coronet Super Bee du garage. Le monstre arbore une couleur verte pomme, recouverte de parement noir mat. A chaque coup de gaz, le 426 Hemi ratatouille au travers des deux collecteurs entrelacés sortant du dessous de la caisse et prolongés par deux gros échappements latéraux également noirs. Le sifflement de l'admission est perceptible dans les deux grosses prises d'air du capot donnant accès aux deux Holley 750 cfm triple corps.
Kasey, s'approche en connaisseur.
- C'est à toi Gunter ce missile?
Puis s'adressant à l'assistance:
- Le 426cci est le truc le plus terrible que MOPAR ait construit. Le moteur le plus brutal de sa génération, huit fois champion de NASCAR avec Plymouth ou Dodge entre 1965 et 1975, la terreur des ovales et du 400 mètres départ arrêté!
Gunter est pas peu fier de son vaisseau spatial. Pendant qu'à la radio Dwight Youkham entame un morceau endiablé. Il fait chauffer son monstre par petits coups gaz. Les borborygmes crachotants et hésitants dus aux arbres à cames "très croisés" se transforment alors instantanément en ouragan. Je sens même le sol trembler alors que je suis à dix mètres de l'engin. Je m'approche, j'hurle pour couvrir le bruit:
- Dites moi Colonel, vous êtes sûr que vous ne l'avez pas piquée à Richard Petty votre Dodge? C'est infernal le bruit qu'elle fait!
Gunter a rajeuni de 30 ans.
- Mister Franklin, regardez dans la calandre ce qu'il y écrit en lettres rouges... R/T! Savez-vous ce que cela veut dire?
- Je dois avouer ma méconnaissance sur le sujet
Gunter poursuit:
- Road and Track! Vous voulez d'autres détails?
- Heu non sans façon, ne prenez juste pas la route pour une piste.
- Ne vous faites donc pas autant soucis tout ira bien! Vous venez, il y a encore de la place?
La Dodge sent déjà les gaz chauds et le métal surchauffé. Le simili des siège à une odeur qui me rappelle la Plymouth Belvédère de mon vieux père et sur lesquelles j'ai rendu quelques fois mon repas.
J'ai comme un mauvais pressentiment, et je refuse l'invitation.
Gunter reprend:
- Tu veux conduire Kasey?
L'intéressé ne se fait pas prier et s'installe prestement au volant. Gunter et Tchaikaram sont assis à l'arrière et Adamas est installé à l'avant droit. Les quatre hommes sont survoltés. Tchaikaram, le bras gauche à l'extérieur tape les flancs de la carrosserie en rythme avec la musique diffusée à fond par la radio.
Dès que la Dodge est alignée sur la route, Kasey met la sauce, après quelques hésitations, le 426 hemi, rugit et ses 600 cv propulse le Muscle Car comme une fusée en direction de Coven Springs, en laissant deux longues traces noires sur la route, les quatre hommes criant comme des cow-boy dans un rodéo.
Nous restons quelque peu abasourdi par ce que nous venons de vivre en moins de 15 minutes.
Le fils du Colonel, dubitatif, extirpe son téléphone portable en soupirant.
- Bon ben je vais avertir le shérif que mon père et ses copains débarquent au Bastler...
Spencer semble effectivement inquiet et pendant que le fils de Gunter téléphone je m'approche de l'intéressé.
- Vous croyez vraiment qu'ils sont dangereux?
- Pour tout vous dire je ne sais pas, il a quand même un certain âge le père Gunter. Tout ce que je peux dire, c'est que la dernière fois qu'il est descendu à Coven... c'était il y a une bonne dizaine d'années ça ne s'était pas du tout bien passé. Il s'était battu et il y avait eu de la casse.
Je reprends candide.
- Il avait été blessé.
Spencer ricane:
- Gunter blessé? Vous voulez rire! C'est un roc, et je peux vous dire que quand il tape ça doit faire comme un bloc de granit qui vous arrive en pleine poire.
Le fils de Gunter revient inquiet.
- Je suis inquiet, je n'ai pas pu atteindre le shérif , mais j'ai préavisé les gars de la Highway Patrol, ils resteront dans le coin en appui quoi qu'il arrive.
Je reste perplexe.
- Dites moi messieurs, vous ne croyez pas que vous poussez un peu là? Ce ne sont quand même pas des criminels, juste des gars qui vont faire la fête.
-On voit bien que vous ne le connaissez pas Mister Franklin. Mon père dépense son énergie dans son travail. Le travail à outrance c'est sa thérapie. Quand il ne travail pas, il ressasse ses souvenirs pour lui. Avant votre arrivée, il n'en parlait quasi jamais, tout ce que j'ai appris de son passé militaire, je l'ai su par les livres d'histoire où ces derniers jours lorsqu'il vous a parlé.
C'est la première fois que son fils intervenait dans nos discussion. Spencer, s'avança.
- Je propose que nous commencions par aller tranquillement à la cuisine pour manger un morceau. Il me semble que Martha a encore quelques steaks au frigo.
Effectivement, il y a des tranches de bœufs au frigo, mais point de cuisinière. Spencer regarde sa montre :
- Mouai 22h00, elle a fini son service. Pas grave, je vais cuire la viande.
Et bientôt une délicieuse odeur de viande grillée empli la pièce. Je constate qu'à force d'écouter Gunter et ses potes je n'ai rien mangé depuis midi.
- Comment votre steak Mister Franklin?
- Ah ben, j'ai une faim de loup, bleu svp Spencer.
La viande est tendre, nous trouvons un peu de salade de riz restant de midi et bientôt, l'assiette qui est devant moi me rempli d'un bonheur simple. J'ai bon appétit et je dévore la tranche de viande bien tendre avec délectation.
- Arf merci, rien à dire à Crymson Ranch, on sait recevoir... j'espère un jour pouvoir vous rendre la pareille.
Gunter Jr me regarde manger avec un sourire compatissant.
- Vous l'avez déjà fait Mr Franklin. En acceptant d'écouter mon père et maintenant ses amis, vous lui permettez de régler quelques comptes avec son passé et nous vous en sommes reconnaissant. J'espère que vous arriverez à éditer votre livre avant qu'il ne nous abandonne pour un monde meilleur.
Je reste un moment pensif.
- Pensez-vous réellement qu'il soit important qu'il lise un jour un livre dans lequel sont réunis les souvenirs de son escadrille, souvenirs qu'il connaît par cœur?
Gunter Junior reprend:
- J'en suis convaincu Mister Franklin. Ce livre c'est en quelque sorte ses souvenirs et ses cauchemars mis en pâture au grand public. Un peu comme pour s'en débarrasser. Vous savez je me souviens lorsqu'il a terminé la lecture de votre ouvrage sur le Colonel Cbal; il a dit, "C'est la première fois qu'un journaliste prend le temps d'écrire nos histoires sans chercher à savoir si historiquement elles correspondent avec les rapports établis à l'époque, je crois que c'est bien le seul à qui je me confierai". Dix mois plus tard, vous l'avez contacté, il ne vous avait pas oublié...
La discussion est coupée par la sonnerie du téléphone portable du fils de Gunter. Instantanément nous avons tous le regard anxieux.
- Gunter... j'écoute! Oui lui même... bonsoir Shérif... comment... il a remit ça?.... (soupir).... bien... bien ça va, ne gueulez pas je viens le chercher.
Il coupe la communication, il y a du désarroi dans son regard
- Fallait s'y attendre, mon père et ses copains se sont battus au Bastler Gun. L'adjoint au shérif a voulu l'interpeller... ça c'est mal passé et mon père lui a cassé la figure. Il paraît qu'il y a beaucoup de casse. Thornton, le shérif, a dit qu'il fallait que j'aille le chercher avant qu'il n'y aille lui même...
Spencer rigole
- Thornton est un couard, il est bâti comme une boîte d'allumettes, il a envoyé son associé, le gros Walther, interpeller le Colonel, hihihi, Gun peut pas le sentir, tu parles qu'il a dû se priver de le moucher. Bing! Un direct au menton! Paf! Du gauche au foi et vlan! Un bourre pif royal rasé six heures mouarf.
Gunter Jr est moins enclin à la rigolade.
- Ouai c'est ça, rigoles baleine, je vois déjà le cirque s'il faut aller le chercher à la prison. La dernière fois j'ai payé 5000 dollars de caution.
Il fulmine.
- Mais ce coup ci, il peut aller se faire voir! Je paye pas! Non mais, ce n'est vraiment plus de son âge se genre de conneries.
Nous arrivons finalement à Covens Spring. devant le Blaster, il y a un attroupement. Je remarque une patrouilleuse blanche et noire portant sur les portes un étoile et les inscription shérif et Coven Spring. J'aperçois à côté de la voiture, le shérif en question. Il porte un uniforme brun et un super chapeau trop grand. Il a déposé sa veste et sa chemise blanche arbore de jolies auréoles de transpiration. Il a la tête toute rouge. Dans sa main droite, il tient un énorme porte voix et une radio dans la gauche. Il semble très nerveux. Je comprends maintenant pourquoi il ne va pas chercher les vétérans. Thornton dépasse péniblement le mètre septante et doit difficilement franchir le cap des 60 kg, il porte une paire de lunettes à grosses montures soutenues par un gros nez et une abondante moustache noire, je ne peux m'empêcher de penser à une de ces ridicules postiches que l'on porte dans les bals masqués. Il a look le représentant de la loi de Covens Spring.
A ses côtés, ce tient un grand dadet, qui la tête en arrière, tente d'éponger avec un grand mouchoir, le sang qui coule de son nez et accessoirement sur sa chemise et le capot de la Chevrolet de service, probablement l'adjoint du Shérif Walther.
Lorsqu'il aperçoit Gunter Jr, le shérif l'invective.
- A vous voilà, c'est le moment sacré nom de Dieu! Y en a marre de ces conneries! Regardez ce qu'il a fait à mon adjoint. Ca je vous jure que ça va lui coûter cher. Non mais merde, il y a 20 ans c'étaient les vétérans du Vietnam, il y a dix ans ceux du Koweit, et bien non, ce n'est pas terminé, voilà les croulants de la 2ème qui se réveillent! Mais quand c'est qui vont nous foutre la paix, les nostalgiques de la poudre à canon? Gunter! Vous allez me chercher immédiatement votre père et sa bande de pieds nickelés où j'y vais personnellement et je vous jure que ça va mal se passer. Je ne s'est pas ce qui me retient de...
Dernière édition par le Ven 20 Jan 2006 - 2:48, édité 3 fois
615sqn_Harry- Wing Commander
- Nombre de messages : 8393
Localisation : Al Fayat
Date d'inscription : 26/10/2005
Re: 60 ans plus tard, quelques part en Virginie...
Spencer le regarde avec un petit sourire de coin.
- La trouille peut-être?
Thornton n'est pas du genre à accepter facilement ce genre de remarques. Il extirpe nerveusement un Taser, soit un de ces pistolets qui envoit une décharge électrique. Il fulmine.
- Quoi...quoi... la trouille? Ne me cherchez pas Spencer où je vous jure que je le neutralise avec ça ... et ... et tant pis pour son cœur!
Tout en parlant, il gesticule son engin électrique sous le nez de l'adjoint à Gunter qui reste impassible.
Gunter Jr intervient.
- Non, ça va shérif, ranger votre machin. Vous allez finir par blesser quelqu'un. Je m'en occupe.... vous venez avec moi Mister Franklin, vous ne serez pas de trop?
Le Blaster Gun a triste mine. La plupart des tables et des chaises sont renversées ou brisées. Le distributeur d'eau se repend convulsivement sur le parquet. Le Colonel est devant le bar torse nu. Il a déposé ses vêtements et son chapeau sur le bar. Bien campé sur ses jambes, il effectue des tourniquets avec ses poings gros comme des melons. Kasey, plus nerveux, cligne des yeux derrière ses petites lunettes. Il est en bras de chemise et fait de petits gestes excités accordés à ce qu'il doit estimer à un jeu de jambes de boxeur mais que j'assimile plus à une espèce de danse du scalp. J'hésite entre le sérieux et le fou rire. Tchaikaram tient une bouteille de bourbon dans chaque main et régulièrement sert ses acolytes, veillant consciencieusement à ce qu'ils ne manquent pas de carburant. Mais le plus surprenant dans tout ça, c'est Adamas. Il a abandonné sa chaise le roi du poulet du Kentucky. Il se tient fièrement debout, appuyé contre un pilier du bar, en position de parfait puncheur. Et le plus drôle c'est qu'il ne bégaye plus.
- Ouai la "17", c'est nous les plus forts! Allez allez! Venez bande de poules mouillées! Les rois du Pacifique c'est nous! Yeaaaa...hips!
Inutile de dire que tous les quatre tiennent caisse magistrale.
A la vue de son fils, le Colonel se calme et après quelques minutes de palabres, il finit par accepter de quitter le bar. Aucun problème pour Tchaikaram et Kasey, par contre Adamas fait de l'opposition. Il ne veut pas lâcher son pilier!
- Aaaaah non non non Franklin! Je ne part pas d'ici. Je suis trop bien et surtout, j'ai encore soif.
J'essaye de le calmer, mais c'est sans succès.
- Allez, venez Mister Adamas, votre chaise est juste là, je vous ramène chez le Colonel.
Ses yeux lancent des éclairs!
- Soit je viens, mais allez vous faire voir avec votre chaise. J'y vais à pied.
Et le voilà, sous mes yeux éberlués qui d'un pas presque assuré se rend vers la sortie. C'est à se moment que j'aperçois ce que je suppose être le tenancier. Il est derrière son bar et m'implore du regard.
- Ils .... ils s'en vont?
Je tente de le rassurer.,
- Oui, oui, c'est bon, dans quelques minutes il n'y paraîtra plus!
Le gars n'a pas l'air content.
- Comment ça, il n'y paraîtra plus.... mais vous avez vu ce qu'il ont fait à mon établissement! Ce sont des fous, des fous dangereux. Pas étonnant qu'avec des malades pareils les USA ait gagné la guerre en 45. Non mais .... à 80 ans, vous imaginez ce que ça devait être à 20 ans? Il fallait les laisser sur un île perdue au milieu du Pacifique, là où ils n'auraient plus été dangereux pour personne!
Je préfère m'abstenir de tous commentaires.
Lorsque nous quittons l'établissement, c'est l'émeute, il y a une partie de la communauté noire de la ville qui acclame les 4 anciens pilotes de la "17".
Gunter et Tchaikaram saluent la foule comme des stars.
Thornton est cramoisi, visiblement, les blacks ne sont pas très appréciés dans le secteur. Le fils de Gunter m'explique.
- C'est le sujet favori de mon père; la condition des noirs dans notre armée en 39-45. Quand il a besoin de ce battre, il provoque les clients du bar avec ça.
Je reste un peu surpris. Il poursuit.
- Ben oui, il vous a dit au sujet de Cbal non? C'est l'un des seuls pilotes blancs à avoir piloté au 332ème FG, vous savez les Tuskegee Airmen, l'escadrille entièrement composée de pilotes noirs.
Oui bien sûr je savais cela puisque j'avais écris sa biographie.
- Mon père avait une grande estime pour le Colonel Cbal. Tous les deux ont fait partie du Eagle Squadron en 1940. Puis, il y a eu "l'histoire" avec ce pilote qui avait partagé leur école qui s'était fait jeté... Flower! Il s'appelait Harry J. Flower. Le gars a été licencié de l'USAAF a quelques jours de la remise de ses ailes pour une sombre histoire de cœur avec la fille du commandant d'école. Il devait terminer son service dans une unité d'infanterie en Floride. Il a préféré déserter et il est parti en Angleterre avec une fausse lettre d'affectation....
Je suis surpris par cette partie de l'histoire que je ne connaissais pas.
- Bon écoutez, ce n'est pas le moment pour parler de cela, essayez de demander à mon père de vous raconter cet épisode. Je vous informe juste qu'il déteste en parler, il a pas mal de mauvais souvenirs datant de cette période je crois.
Pendant ce temps, nous avons installé non sans peine Gunter, Tchaikaram et Adamas qui continue de vociférer dans la voiture de Spencer. Kasey qui est le plus calme et le moins alcoolisé des quatre, me ramène à la Dodge qui était stationnée plus loin. Vu son état d'ébriété avancée, je prends le volant du monstre, qui finalement se montre plus docile que je ne le pensais.
Je roule sur un filet de gaz toutes les fenêtres en bas. L'air frais de nuit s'engouffre dans l'habitacle et remet un d'aplomb. Je profite de la présence de Kasey à mes côtés pour essayer d'en savoir plus au sujet de cette fameuse période dans la RAF.
- Mmmh... c'est à Gunter de vous raconter cela. Tout ce que je peux vous dire, c'est qu'il n'a pas de très bons souvenirs de sa période dans la RAF. Il y a eu une histoire qui a failli lui coûter très cher parce qu'il avait couvert un copain à lui... un gars qui avait déserté de l'armée des États-Unis pour rejoindre l'Angleterre et se battre avec la RAF... enfin tout cela est assez confus et comme déjà dit, c'est au Colonel de vous raconter cela....
- La trouille peut-être?
Thornton n'est pas du genre à accepter facilement ce genre de remarques. Il extirpe nerveusement un Taser, soit un de ces pistolets qui envoit une décharge électrique. Il fulmine.
- Quoi...quoi... la trouille? Ne me cherchez pas Spencer où je vous jure que je le neutralise avec ça ... et ... et tant pis pour son cœur!
Tout en parlant, il gesticule son engin électrique sous le nez de l'adjoint à Gunter qui reste impassible.
Gunter Jr intervient.
- Non, ça va shérif, ranger votre machin. Vous allez finir par blesser quelqu'un. Je m'en occupe.... vous venez avec moi Mister Franklin, vous ne serez pas de trop?
Le Blaster Gun a triste mine. La plupart des tables et des chaises sont renversées ou brisées. Le distributeur d'eau se repend convulsivement sur le parquet. Le Colonel est devant le bar torse nu. Il a déposé ses vêtements et son chapeau sur le bar. Bien campé sur ses jambes, il effectue des tourniquets avec ses poings gros comme des melons. Kasey, plus nerveux, cligne des yeux derrière ses petites lunettes. Il est en bras de chemise et fait de petits gestes excités accordés à ce qu'il doit estimer à un jeu de jambes de boxeur mais que j'assimile plus à une espèce de danse du scalp. J'hésite entre le sérieux et le fou rire. Tchaikaram tient une bouteille de bourbon dans chaque main et régulièrement sert ses acolytes, veillant consciencieusement à ce qu'ils ne manquent pas de carburant. Mais le plus surprenant dans tout ça, c'est Adamas. Il a abandonné sa chaise le roi du poulet du Kentucky. Il se tient fièrement debout, appuyé contre un pilier du bar, en position de parfait puncheur. Et le plus drôle c'est qu'il ne bégaye plus.
- Ouai la "17", c'est nous les plus forts! Allez allez! Venez bande de poules mouillées! Les rois du Pacifique c'est nous! Yeaaaa...hips!
Inutile de dire que tous les quatre tiennent caisse magistrale.
A la vue de son fils, le Colonel se calme et après quelques minutes de palabres, il finit par accepter de quitter le bar. Aucun problème pour Tchaikaram et Kasey, par contre Adamas fait de l'opposition. Il ne veut pas lâcher son pilier!
- Aaaaah non non non Franklin! Je ne part pas d'ici. Je suis trop bien et surtout, j'ai encore soif.
J'essaye de le calmer, mais c'est sans succès.
- Allez, venez Mister Adamas, votre chaise est juste là, je vous ramène chez le Colonel.
Ses yeux lancent des éclairs!
- Soit je viens, mais allez vous faire voir avec votre chaise. J'y vais à pied.
Et le voilà, sous mes yeux éberlués qui d'un pas presque assuré se rend vers la sortie. C'est à se moment que j'aperçois ce que je suppose être le tenancier. Il est derrière son bar et m'implore du regard.
- Ils .... ils s'en vont?
Je tente de le rassurer.,
- Oui, oui, c'est bon, dans quelques minutes il n'y paraîtra plus!
Le gars n'a pas l'air content.
- Comment ça, il n'y paraîtra plus.... mais vous avez vu ce qu'il ont fait à mon établissement! Ce sont des fous, des fous dangereux. Pas étonnant qu'avec des malades pareils les USA ait gagné la guerre en 45. Non mais .... à 80 ans, vous imaginez ce que ça devait être à 20 ans? Il fallait les laisser sur un île perdue au milieu du Pacifique, là où ils n'auraient plus été dangereux pour personne!
Je préfère m'abstenir de tous commentaires.
Lorsque nous quittons l'établissement, c'est l'émeute, il y a une partie de la communauté noire de la ville qui acclame les 4 anciens pilotes de la "17".
Gunter et Tchaikaram saluent la foule comme des stars.
Thornton est cramoisi, visiblement, les blacks ne sont pas très appréciés dans le secteur. Le fils de Gunter m'explique.
- C'est le sujet favori de mon père; la condition des noirs dans notre armée en 39-45. Quand il a besoin de ce battre, il provoque les clients du bar avec ça.
Je reste un peu surpris. Il poursuit.
- Ben oui, il vous a dit au sujet de Cbal non? C'est l'un des seuls pilotes blancs à avoir piloté au 332ème FG, vous savez les Tuskegee Airmen, l'escadrille entièrement composée de pilotes noirs.
Oui bien sûr je savais cela puisque j'avais écris sa biographie.
- Mon père avait une grande estime pour le Colonel Cbal. Tous les deux ont fait partie du Eagle Squadron en 1940. Puis, il y a eu "l'histoire" avec ce pilote qui avait partagé leur école qui s'était fait jeté... Flower! Il s'appelait Harry J. Flower. Le gars a été licencié de l'USAAF a quelques jours de la remise de ses ailes pour une sombre histoire de cœur avec la fille du commandant d'école. Il devait terminer son service dans une unité d'infanterie en Floride. Il a préféré déserter et il est parti en Angleterre avec une fausse lettre d'affectation....
Je suis surpris par cette partie de l'histoire que je ne connaissais pas.
- Bon écoutez, ce n'est pas le moment pour parler de cela, essayez de demander à mon père de vous raconter cet épisode. Je vous informe juste qu'il déteste en parler, il a pas mal de mauvais souvenirs datant de cette période je crois.
Pendant ce temps, nous avons installé non sans peine Gunter, Tchaikaram et Adamas qui continue de vociférer dans la voiture de Spencer. Kasey qui est le plus calme et le moins alcoolisé des quatre, me ramène à la Dodge qui était stationnée plus loin. Vu son état d'ébriété avancée, je prends le volant du monstre, qui finalement se montre plus docile que je ne le pensais.
Je roule sur un filet de gaz toutes les fenêtres en bas. L'air frais de nuit s'engouffre dans l'habitacle et remet un d'aplomb. Je profite de la présence de Kasey à mes côtés pour essayer d'en savoir plus au sujet de cette fameuse période dans la RAF.
- Mmmh... c'est à Gunter de vous raconter cela. Tout ce que je peux vous dire, c'est qu'il n'a pas de très bons souvenirs de sa période dans la RAF. Il y a eu une histoire qui a failli lui coûter très cher parce qu'il avait couvert un copain à lui... un gars qui avait déserté de l'armée des États-Unis pour rejoindre l'Angleterre et se battre avec la RAF... enfin tout cela est assez confus et comme déjà dit, c'est au Colonel de vous raconter cela....
Dernière édition par le Jeu 19 Jan 2006 - 14:50, édité 1 fois
615sqn_Harry- Wing Commander
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Re: 60 ans plus tard, quelques part en Virginie...
incroyable , je vien de lire toute l'histoire d'une traite , meme le début que j'avais déja lu ... tu a vraiment un dont pour nous metre dans l'ambiance on s'y croirais , jai vraiment hate de lire la suite merci pour se récit :pirat: c'est vraiment très bien raconté , tres bien imagé , on arrive meme a imaginer les visages les alures des personnages .... bravo
Adamas- Nombre de messages : 2352
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RTA_Oscarbob- Lt Colonel
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Re: 60 ans plus tard, quelques part en Virginie...
:Cbal:
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Re: 60 ans plus tard, quelques part en Virginie...
Je viens juste de lire la dernière partie, chapeau bas
t'es vraiment doué
je dégusterai tout depuis le début un de ces soirs avec
du Glenn Miller en fond sonore, çà devrait le faire... :study:
t'es vraiment doué
je dégusterai tout depuis le début un de ces soirs avec
du Glenn Miller en fond sonore, çà devrait le faire... :study:
III/JG26(Jabo)_Ganech- Stabsfeldwebel
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Localisation : Genèèèèèèèèèèèèève
Date d'inscription : 09/12/2005
Re: 60 ans plus tard, quelques part en Virginie...
J'aime beaucoup la tournure humoristique que tu as donnée à cette partie de récit! Chapeau bas, Harry !!!
VF17_Kasey- Nombre de messages : 268
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Date d'inscription : 26/10/2005
Re: 60 ans plus tard, quelques part en Virginie...
Le lendemain matin, nous nous retrouvons au petit déjeuner. La cuisine de Crymson Ranch est très grande. Elle me fait penser à ces illustrations datant du siècle dernier où les familles de cow-boy du Middle West très nombreuses, se réunissaient autour d'un repas simple et copieux dans de vastes cuisines. Devant les fourneaux s'active énergiquement Louise, la cuisinière noire. De temps en autre, alors qu'elle range sa vaisselle, elle nous jette un regard réprobateur. En bonne maîtresse de maison, elle veille à la bonne organisation de celle-ci, alors forcément, lorsqu'une bande de braillards débarquent en état d'ébriété au milieu de la nuit ça ne lui plaît guère, sans compter que le matin, vu l'état des illustres invités de son patron, elle peut mettre la moitié des oeufs au bacon à la poubelle. Gunter tente une remarque amicale.
- Et bien voilà bien longtemps qu'on ne vous avait plus donné autant de boulot n'est-ce pas Louise?
Elle est comme on peut imaginer une cuisinière noire. Soit une bonne centaine de kilos entourés d'un tablier blanc à dentelles noué avec un grand nœud dans le dos. Elle porte un foulard noué dans les cheveux. Tous les dimanches elle va à l'église St-John's à Coven Spring chanter du gospel et écouter le révérend Lewis transmettre la bonne parole de notre tout puissant Seigneur!Alleluia! Mais voilà ce matin Louise n'est pas de bonne humeur. Elle fait face à Gunter la main gauche sur la hanche, tenant dans la droite une grosse cuillère en bois qu'elle fait tournoyer de manière inquiétante dans notre direction.
- Si c'est pas malheureux! A votre âge! Vous devriez avoir honte. Je suis sûr que le révérend en parlera à la messe dimanche prochain, Mes amies me poseront des tas de questions gênantes et que devrais-je répondre hein? Que j'habite sous le même toit qu'une bande d'ivrognes intenables.
Elle se signe prestement. Je tente de rattraper le coup.
- Ce n'est pas si grave Madame. Le Colonel a simplement fêté le retour de quelques anciens camarades de guerre.
Oulala, que n'avais-je pas dit.
- Oh vous vous feriez mieux de vous taire. Depuis que vous êtes à la maison, M. Gunter ne sait plus où il en est. Il ne fait que des bêtises et il boit encore plus que normalement.
Elle gesticule son cuiller de bois sous mon nez, le capitaine Kasey qui est assis à ma gauche, s'écarte imperceptiblement l'air de rien pour se mettre hors de portée des dangereux moulinets.
- Tiens! Parlons en de la guerre! Avec tous ces malheureux que vous avez tués, est-ce que vous vous êtes au moins une fois confessés dans votre vie? Jamais, je suis sûre que vous n'avez jamais mis les pieds dans une église, ne serait-ce que pour voir à quoi elle ressemblait.
Je lui répond:
- Ben heu moi je ne l'ai pas faite la guerre M'ame! J'ai rien à me reprocher à ce niveau en tout cas.
Gunter intervient.
- Ah ben si quand même, je suis allé à l'église pour me marier et pour baptiser mes gosses.
Adamas ajoute.
- Et moi j'aimais bien y aller à Noël. Dans mon village, le maire organisait une super bouffe après, ça valait la peine de supporter les théories soporifiques de notre révérend..
Il rigole, mais à la vue de la cuisinière, il réalise que ce n'était pas droit le bon moment pour placer ce genre de commentaire. Son rire se transforme en un gargouilli gêné. Il trouve une porte de sortie en se raclant la gorge. Louise reprend:
- Seigneur, Marie Jésus Christ! J'aurais tout entendu! Aller à l'église parce qu'on y sert à manger après la messe. Vous ne vous nourrissez donc jamais de spiritualité?
Gunter répond l'air candide.
- Ben faut avouer que ça ne rempli pas beaucoup l'estomac... Mais bon je m'excuse pour ce qui s'est passé hier soir Louise. Je sais, comme vous êtes, ô combien précieuse dans l'organisation de ma maison. Je vous promets que nous ferons attention à l'avenir...
Nous nous levons pour sortir. Sur le pas de porte de la cuisine, il ajoute:
- ... dorénavant nous irons donc nous enivrer à Red Stone.
Et il quitte prestement la pièce en rigolant alors que le cuiller en bois virevolte au-dessus de sa tête.
Le plus impressionné de notre équipe c'est Tchaikaram qui reste pensif devant Adamas qui même s'il marche encore avec peine et parle avec un peu d'hésitation est quand même passé du stade d'un semi-légume dans une chaise roulante à un vieillard pas plus mal loti que la plupart des gens de cet âge qui ont quelques bobos aux articulations. Il a suivi toute sa convalescence et actuellement il a encore de la peine à réaliser ce qu'il voit. Il grommelle.
- C'est incroyable Adamas, il y a encore 6 mois, on te nourrissait avec une paille, les médecins ne te donnaient maximum une année et te voilà debout, avec toute ta motricité et parlant pratiquement sans difficulté.
Gunter lui est plus simple, c'est un homme de la terre. Il est heureux et savoure chaque instant vécu avec ses anciens camarades de combat.
- Ben quoi on dirait que t'es déçu Tchaik? C'est l'air de Crymson Ranch qui lui a fait du bien! Hein Adamas?
Adamas qui sort lentement de sa cuite réalise gentiment sa nouvelle condition.
- Ben quand ma femme est décédée, ça a été dur. Dans ma vie j'ai eu deux familles. La "17" et ma vraie famille, ma femme et mes gosses. Quand elle est morte, je me demandais ce que j'allais devenir à mon âge sans elle. Quelques parts, je suis consciens que me suis laissé mourir, et puis il y a eu mon attaque. J'ai perdu ma mémoire. Tchaikaram m'a sorti de l'hôpital où je me trouvais et m'a placé à St-Paul. Ca allait mieux, Kasey venait me voir aussi. On parlait souvent de vous Colonel, du temps passé. On croyait que vous étiez mort. Un jour Kasey nous a dit que vous l'aviez contacté pour aller à Richmond.... Au début, Tchaikaram ne voulait pas y aller. Il disait que vous aviez coupé les ponts, qu'il fallait respecter votre éloignement. Mais j'ai insisté et finalement il a cédé et on est venu. J'ai retrouvé ma première famille, je n'avais plus envie de me laisser aller. Après je ne sais pas ce qui c'est passé. On a fait la fête hier soir, il y a eu des flashs, des images profondément enfouies dans ma mémoire sont ressorties. Il y a eu la bagarre et puis voilà, ce matin je me réveille et je me lève presque normalement... Je me demande si je ne devrai pas aller à l'église avec Louise la semaine prochaine.... je ne rigole pas, je vais y aller.
Alors que nous nous promenons dans les allées de son magnifique jardin, je profite de la bonne ambiance générale pour relancer le Colonel Gunter sur son passé dans la RAF.
- Je sais que vous n'aimez pas en parler Colonel, mais vous pourriez me raconter ce qui s'est passé en 1940 avec les Eagle Squadron?
Il se renfrogne.
- Non vous avez raison, je déteste en parler. J'ai failli passer en cours martial à cause de ce Flower. Mais je vais vous raconter cette histoire, car indirectement elle fait partie de l'histoire de la "17". En tout cas, sans elle, il y aurait eu très peu de chances pour que je reprenne le commandement de mon escadrille dans le Pacifique. Mais venez, nous allons à Red Stone avec le Cherokee.
Les trois anciens pilotes de l'escadrille de Colonel Gunter on le regard interrogateur. Gunter poursuit:
- C'est ma résidence secondaire, celle où je vais de temps à autre me recueillir, Mister Franklin connaît l'endroit il y est déjà venu.
Une quinzaine de minute plus tard, j'ai pris le volant du gros 4x4 et je me dirige vers la cabane au point de vue extraordinaire du Colonel Gunter...
La suite la semaine prochaine...
- Et bien voilà bien longtemps qu'on ne vous avait plus donné autant de boulot n'est-ce pas Louise?
Elle est comme on peut imaginer une cuisinière noire. Soit une bonne centaine de kilos entourés d'un tablier blanc à dentelles noué avec un grand nœud dans le dos. Elle porte un foulard noué dans les cheveux. Tous les dimanches elle va à l'église St-John's à Coven Spring chanter du gospel et écouter le révérend Lewis transmettre la bonne parole de notre tout puissant Seigneur!Alleluia! Mais voilà ce matin Louise n'est pas de bonne humeur. Elle fait face à Gunter la main gauche sur la hanche, tenant dans la droite une grosse cuillère en bois qu'elle fait tournoyer de manière inquiétante dans notre direction.
- Si c'est pas malheureux! A votre âge! Vous devriez avoir honte. Je suis sûr que le révérend en parlera à la messe dimanche prochain, Mes amies me poseront des tas de questions gênantes et que devrais-je répondre hein? Que j'habite sous le même toit qu'une bande d'ivrognes intenables.
Elle se signe prestement. Je tente de rattraper le coup.
- Ce n'est pas si grave Madame. Le Colonel a simplement fêté le retour de quelques anciens camarades de guerre.
Oulala, que n'avais-je pas dit.
- Oh vous vous feriez mieux de vous taire. Depuis que vous êtes à la maison, M. Gunter ne sait plus où il en est. Il ne fait que des bêtises et il boit encore plus que normalement.
Elle gesticule son cuiller de bois sous mon nez, le capitaine Kasey qui est assis à ma gauche, s'écarte imperceptiblement l'air de rien pour se mettre hors de portée des dangereux moulinets.
- Tiens! Parlons en de la guerre! Avec tous ces malheureux que vous avez tués, est-ce que vous vous êtes au moins une fois confessés dans votre vie? Jamais, je suis sûre que vous n'avez jamais mis les pieds dans une église, ne serait-ce que pour voir à quoi elle ressemblait.
Je lui répond:
- Ben heu moi je ne l'ai pas faite la guerre M'ame! J'ai rien à me reprocher à ce niveau en tout cas.
Gunter intervient.
- Ah ben si quand même, je suis allé à l'église pour me marier et pour baptiser mes gosses.
Adamas ajoute.
- Et moi j'aimais bien y aller à Noël. Dans mon village, le maire organisait une super bouffe après, ça valait la peine de supporter les théories soporifiques de notre révérend..
Il rigole, mais à la vue de la cuisinière, il réalise que ce n'était pas droit le bon moment pour placer ce genre de commentaire. Son rire se transforme en un gargouilli gêné. Il trouve une porte de sortie en se raclant la gorge. Louise reprend:
- Seigneur, Marie Jésus Christ! J'aurais tout entendu! Aller à l'église parce qu'on y sert à manger après la messe. Vous ne vous nourrissez donc jamais de spiritualité?
Gunter répond l'air candide.
- Ben faut avouer que ça ne rempli pas beaucoup l'estomac... Mais bon je m'excuse pour ce qui s'est passé hier soir Louise. Je sais, comme vous êtes, ô combien précieuse dans l'organisation de ma maison. Je vous promets que nous ferons attention à l'avenir...
Nous nous levons pour sortir. Sur le pas de porte de la cuisine, il ajoute:
- ... dorénavant nous irons donc nous enivrer à Red Stone.
Et il quitte prestement la pièce en rigolant alors que le cuiller en bois virevolte au-dessus de sa tête.
Le plus impressionné de notre équipe c'est Tchaikaram qui reste pensif devant Adamas qui même s'il marche encore avec peine et parle avec un peu d'hésitation est quand même passé du stade d'un semi-légume dans une chaise roulante à un vieillard pas plus mal loti que la plupart des gens de cet âge qui ont quelques bobos aux articulations. Il a suivi toute sa convalescence et actuellement il a encore de la peine à réaliser ce qu'il voit. Il grommelle.
- C'est incroyable Adamas, il y a encore 6 mois, on te nourrissait avec une paille, les médecins ne te donnaient maximum une année et te voilà debout, avec toute ta motricité et parlant pratiquement sans difficulté.
Gunter lui est plus simple, c'est un homme de la terre. Il est heureux et savoure chaque instant vécu avec ses anciens camarades de combat.
- Ben quoi on dirait que t'es déçu Tchaik? C'est l'air de Crymson Ranch qui lui a fait du bien! Hein Adamas?
Adamas qui sort lentement de sa cuite réalise gentiment sa nouvelle condition.
- Ben quand ma femme est décédée, ça a été dur. Dans ma vie j'ai eu deux familles. La "17" et ma vraie famille, ma femme et mes gosses. Quand elle est morte, je me demandais ce que j'allais devenir à mon âge sans elle. Quelques parts, je suis consciens que me suis laissé mourir, et puis il y a eu mon attaque. J'ai perdu ma mémoire. Tchaikaram m'a sorti de l'hôpital où je me trouvais et m'a placé à St-Paul. Ca allait mieux, Kasey venait me voir aussi. On parlait souvent de vous Colonel, du temps passé. On croyait que vous étiez mort. Un jour Kasey nous a dit que vous l'aviez contacté pour aller à Richmond.... Au début, Tchaikaram ne voulait pas y aller. Il disait que vous aviez coupé les ponts, qu'il fallait respecter votre éloignement. Mais j'ai insisté et finalement il a cédé et on est venu. J'ai retrouvé ma première famille, je n'avais plus envie de me laisser aller. Après je ne sais pas ce qui c'est passé. On a fait la fête hier soir, il y a eu des flashs, des images profondément enfouies dans ma mémoire sont ressorties. Il y a eu la bagarre et puis voilà, ce matin je me réveille et je me lève presque normalement... Je me demande si je ne devrai pas aller à l'église avec Louise la semaine prochaine.... je ne rigole pas, je vais y aller.
Alors que nous nous promenons dans les allées de son magnifique jardin, je profite de la bonne ambiance générale pour relancer le Colonel Gunter sur son passé dans la RAF.
- Je sais que vous n'aimez pas en parler Colonel, mais vous pourriez me raconter ce qui s'est passé en 1940 avec les Eagle Squadron?
Il se renfrogne.
- Non vous avez raison, je déteste en parler. J'ai failli passer en cours martial à cause de ce Flower. Mais je vais vous raconter cette histoire, car indirectement elle fait partie de l'histoire de la "17". En tout cas, sans elle, il y aurait eu très peu de chances pour que je reprenne le commandement de mon escadrille dans le Pacifique. Mais venez, nous allons à Red Stone avec le Cherokee.
Les trois anciens pilotes de l'escadrille de Colonel Gunter on le regard interrogateur. Gunter poursuit:
- C'est ma résidence secondaire, celle où je vais de temps à autre me recueillir, Mister Franklin connaît l'endroit il y est déjà venu.
Une quinzaine de minute plus tard, j'ai pris le volant du gros 4x4 et je me dirige vers la cabane au point de vue extraordinaire du Colonel Gunter...
La suite la semaine prochaine...
615sqn_Harry- Wing Commander
- Nombre de messages : 8393
Localisation : Al Fayat
Date d'inscription : 26/10/2005
Re: 60 ans plus tard, quelques part en Virginie...
merci harry c'est super , bien heureux d'avoir retrouvé ma mobilité dans ton récit comme dans la vie réel (genoux), moi aussi je vais a Red Stone , heu , pardon .... dans la patrie des vras Breton boire un bon coup avec Gunter et c'est promis nous serons sage , enfin j'éspère que nous ne finirons pas en salle de dégrisement ... :pirat:
retour dans une semaine avec plain de souvenir....
retour dans une semaine avec plain de souvenir....
Adamas- Nombre de messages : 2352
Age : 54
Localisation : Mérignac (Gironde)
Date d'inscription : 26/10/2005
RTA_Oscarbob- Lt Colonel
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Localisation : (en bas à droite)
Date d'inscription : 26/10/2005
RTA_DFN- Major
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Localisation : à 30 000 ft...
Date d'inscription : 28/10/2005
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