L'enfant du Tigre
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L'enfant du Tigre
6 mai 1942 13h15- Base de Lakeville, Minnesota - Maison du Lt-Colonel Christopher "Cbal" Bellow.
La Plymouth s'arrête dans un chuintement sur la rue. Le Sergent Spring s'extirpe rapidement de la lourde berline verte aux portières étoilées de blanc et se dirige vers la porte d'entrée.
c'est le Lt-Colonel lui-même qui ouvre la porte.
- Bonjour Sir, un courrier pour vous... de la part de l'Etat-Major de la base. Bonsoir Sir.
Et sans attendre une réponse, le Sergent rejoint son véhicule.
Dans la cuisine, Amélia Bellow a arrêté de faire la vaisselle. Ses jolis yeux bleus trahissent son inquiétude.
- Et bien vas-y ouvre là!
L'Officier américains déchire l'enveloppe, extirpe le contenu qu'il consulte les sourcils froncés.
Amélia reprend, de l'angoisse dans la voix:
- Et cette fois tu vas où ? En Europe? A Honolulu?
La dernière destination est teintée d'une lueur d'espoir car depuis juin 1942 et la bataille de Midway, les Japonais ont pratiquement arrêté les raids sur Pearl Harbord.
Mais au fond-elle même, elle sait que ça ne sera pas là...
Christopher Bellow murmure:
- Kweilin... en Chine.
- La Chine??? Mais qu'est-ce que tu vas bien pouvoir faire là-bas? Les Chinois ne sont pas capable de se débrouiller tout seul?
- Kweilin est une base des AVG du Général Chennault. Tu sais les Tigres Volants dont on parle de en temps aux nouvelles. L'USAAF a décidé de prendre le contrôle des opérations là-bas. Le Sud-Est de la Chine et la Birmanie sont nos futurs théâtres d'opération.
Amélia savait qu'en mariant un pilote militaire, il allait partir au combat, Mais son mari avait déjà donné de sa personne et pas rien qu'un peu.
- Tes supérieurs sont des beaux salauds! Tu n'as pas assez souffert aux Philippines? 50 pilotes, trois survivants dont toi! Il faut que tu meurs donc pour être un vrai héros.
Elle se rend d'un pas énergique dans la cuisine et ferme brutalement la porte derrière elle.
Une petite voix résonne dans le corridor.
- Tu vas aller tuer des Japonais papa?
C'est Duncan, le fils de 5 ans de l'Officier. Il sourit, son fils s'approche et s'assied avec lui dans un grand fauteuil. Bellow respire un grand coup.
- Tu vois Duncan, l'Amérique vit des heures difficiles. Les Japonais nous ont attaqué et maintenant nous devons nous défendre.
Le petit qui a posé sa tête sur l'épaule de son papa reprend.
- T'aura un avion avec une gueule de requin? Comme on voit au cinéma des fois?
Bellow rigole:
- Oui sans doute... en tout cas je te promets que si mon avion n'en pas je lui en ferai peindre une terrible. Ensuite je ferais une photo et je te l'enverrais, ok?
Le petit Duncan reste un moment silencieux.
- ... dits papa... tu ne vas pas mourir hein?
Le Lt-Colonel se racle la gorge.
- Tu vois Duncan, ce que je fais maintenant, c'est pour que non seulement toi, ta petite sœur Cindy et ta maman puissent avoir un bel avenir en Amérique, mais également pour que tous les enfants de ce pays puisse bien y vivre. Si un malheur devait m'arriver, j'aimerai que tu n'oublies jamais ce que je de te dire, ok?
Le fils du Colonel se love dans le creux de son bras et murmure
- Je t'aime papa.
Bataillant pour éviter l'émotion de le submerger, le Lt-Colonel chuchote:
- Moi aussi je t'aime p'tit bout de chou.
Avant le départ pour la Chine, le lt-Colonel Bellow fait connaissance avec ses 30 pilotes. Ils intègrent le 76th FS et il prendra le commandement de la 23ème escadrille. Les vétustes P40B ont été remplacés par des P40E. Un avion, plus maniable, mieux équilibré et plus rapide que les versions B et C. Bellow sait qu'en face, il aura à faire a des pilotes japonais équipés d'avions performants et très manœuvrant. Il a affronté les Zéro Japonais aux Philippines et avait pu constater la totale domination de cet avion sur le Curtiss. Bien sûr, les AVG avaient l'air de bien s'en sortir, mais leurs interventions s'apparentaient plus à des guets apen, des opportunités imposées par le manque de logistique et la faiblesse des moyens, que de réels interventions programmées et planifiées. Tout ceci sera terminé maintenant. L'USAAF a décidé de se donner les moyens d'intervenir avec de gros moyens en Chine, avec tout ce que ça implique... et les pertes qui vont avec. Il sait qu'il devra également faire avec les anciens AVG, pas nécessairement très loquaces. Il n'est pas dit que ceux-ci, des mercenaires, acceptent d'intégrer sans histoire l'USAAF et se plient à la discipline.
En arrivant aux hangars principaux, il a la surprise de rencontrer le Capitaine Redfox, l'un des rescapés de Corregidor. Les retrouvailles sont chaleureuses.
Son effectif est composé d'un mélange de pilotes avec expérience et de débutants sortant d'école. Il a satisfaction de voir que tous sont motivés et sont avides d'aller combattre les Japonais. Le départ est prévu trois semaines plus tard. Le Lt-Colonel Bellow, profite de ce laps de temps pour exercer et revoir quelques manœuvres. Le P40E demande beaucoup de correction au décollage pour contrer le couple du moteur. C'est à cela que les pilotes doivent le plus travailler car la piste de Kweilin et son étroite bande de terre battue n'a pas la réputation d'être facile, la moindre sortie de piste risque de se solder avec un cheval de bois dans le meilleur des cas, aussi, chaque pilote s'applique à décoller de la manière la plus rectiligne possible.
Amélia fait des énormes efforts pour rester digne. Mais souvent le soir, le Lt Colonel la surprend avec des cernes sous les yeux. Il fait comme il peut pour la rassurer. Mais il sait que pour elle, l'attente de son retour sera longue et pénible. Chaque coup de sonnette à la porte, un calvaire.
Lorsqu'il quitte la maison le 06 juin suivant et s'engouffre dans la voiture d'Etat-Major, il n'a aucun regard derrière lui.
Le chemin jusqu'à la Chine est long et ce n'est que le 30 du même mois qu'ils arrivent enfin dans la chaleur étouffante de Calcutta. La partie la plus périlleuse du voyage les attendaient; faire transiter 30 P40 par dessus la chaîne de l'Himalaya jusqu'à Kumming où ils seront ravitaillés une dernière fois avant de rejoindre enfin leur base de Kweilin.
Les avions ont été équipés d'un réservoir supplémentaire. Les réserves d'oxygène ont été doublées et les pilotes ont planqué dans tous les compartiments possibles leurs affaires. Mais il leur est impossible de tout prendre et bien des choses resteront dans les réserves de l'USAAF de Calcuta. Avec un peu de chance un C46 leur apportera le solde de leur matériel personnel, mais c'est grand espoir.
Le 03 juillet 1942 à 07h11, les P40 du Lt-Colonel Chritopher "Cbal" Bellow prennent la route de Kumming. Une longue trotte à effectuer au-dessus du Toit du monde à 9500 mètres d'altitude. Dont un bon bout en plein territoire occupé.
35 minutes plus tard, la formation a atteint son altitude de croisière. A cette altitude, le ciel est d'une limpidité aveuglante, heureusement le soleil est dans les six heures de la formation. Cbal a déréglé son rétroviseur pour éviter que celui-ci ne l'éblouisse. Une carte ouverte sur le genoux droit, il s'efforce de trouver des points de repères, mais à cette altitude tout ce qu'il voit, c'est le Brahmapoutre qui apparaît de temps à autres au travers des couches de nuages et les pics aux neiges éternelles des sommets invaincus par l'homme de l'Himalaya. Majestueux, le Mont Everest est sur sa gauche. Il sait qu'il devra bientôt traverser le col du "w", qu'il décide de prendre par le Nord. Ensuite, il tombera sur la vallée du Yangtsé Kiang qu'il suivra jusqu'aux grandes rizières de Kumming.
Un voix grésillante dans ses écouteurs le sort de ses pensées. Bon sang, quel est ce maladroit, le silence radio a été prononcé.
- Green 4, Sir, 2 contacts sur nos 10 heures environ 1000 mètres plus bas.
Plissant des yeux, Bellow cherche les contacts dans la lumière aveuglante. Malgré ses Ray Ban, il a de la peine à les trouver.
Ca y est, les voilà! Deux croix brillantes volant sur un cap Nord Sud. Des Japonais, il en est sûr, aucun avion américain n'a de raison de voler vers le Sud, vers la Birmanie. Derrière lui, les P40 ont de petits battement d'ailes nerveux.
Il hésite, les deux appareils semblent ne pas se préoccuper d'eux, ils poursuivent leur route sans varier leur trajectoire.
- Ok les gars, nous devons en avoir le cœur net! Rouge et Bleu avec moi, les autres vous restez en altitude. Pour tout le monde quoi qu'il arrive, on ne descend pas en dessous de 7000 mètres. Attention... c'est parti.
Gaz ouvert en grand et pas d'hélice en position combat, le P40 Red Leader bascule sur son aile gauche suivit comme dans un ballet parfait par les 8 autres Curtiss.
- Blue One tu prends celui de droite, je prends le contact de gauche.
En moins de 20 secondes, à plus 450 km/h, les P40 se placent derrière deux gros bimoteurs. L'œil rivé à son viseur, Cbal s'évertue à identifier la cible qui maintenant grossi dans son collimateur. Il a ouvert un cran d'oxygène, mais il sue à grosses goutte, l'image est trouble, bientôt il l'aura overshooté. Non ne pas tirer avant d'être sûr...
- Des Japs ses sont des Japs!
C'est Bleu Leader Redfox qui vient d'identifier un "Sally". Joignant le geste à la parole, les traçantes des mitrailleuses convergent vers le bombardiers japonais. Le Lt-Colonel Bellow a fait de même, il a tiré... très très près. En effectuant sa ressource à la limite du voile noir, il remarque qu'un bout de saumon d'aile se sépare du bimoteur qui part en abattée gauche. Un peu plus loin une traînée de fumée noire s'éloigne vers le sol. Bleu Leader a eu le sien. Dans le reste de l'escadrille c'est l'euphorie et Bellow a toutes les peines du monde à rétablir le silence.
Bientôt les trente avions américains ont repris leur route vers le col de "W". Le Lt Colonel jette un coup d'œil sur sa jauge à essence: c'est bon, l'aiguille n'a pas l'air d'avoir beaucoup bougée.
Heureusement, le temps est clair et le passage sur les hautes cimes se déroula sans difficulté. Les P40 pouvaient maintenant descendre vers la vallée du Yangtsé Kiang sur le versant chinois de l'Himalaya.
En dessous de leurs ailes, le paysages a complètement changé. Les grandes exploitations indiennes ont laissé place à un patchwork de petites cultures et de rizières en étage dans lesquelles on peut de temps à autre apercevoir un paysan chinois, cultivant son riz, de l'eau jusqu'à mi mollets. Bientôt la plaine et Kumming apparaissent. L'un après l'autre les chasseurs américains se posent. En ouvrant son cockpit, le Lt Colonel est accueilli par un vent léger et tiède, rien à voir avec la chaleur étouffante de l'Assam indien. Ses pilotes le congratulent ainsi que Redfox pour leur victoire respective. Les mécaniciens et les armuriers s'occupent déjà des chasseurs, il ne faut pas perdre de temps, un raid japonais serait catastrophique maintenant.
Alors que les pilotes se pressent vers une cabane à moitié en ruine et faisant office de mess, au loin "Cbal" aperçoit un vieux P40 à la gueule de requin. Il s'approche de l'avion et constate que celui-ci a beaucoup été bricolé. Des tacons de tôle recouvrent de très nombreux impacts.
La Plymouth s'arrête dans un chuintement sur la rue. Le Sergent Spring s'extirpe rapidement de la lourde berline verte aux portières étoilées de blanc et se dirige vers la porte d'entrée.
c'est le Lt-Colonel lui-même qui ouvre la porte.
- Bonjour Sir, un courrier pour vous... de la part de l'Etat-Major de la base. Bonsoir Sir.
Et sans attendre une réponse, le Sergent rejoint son véhicule.
Dans la cuisine, Amélia Bellow a arrêté de faire la vaisselle. Ses jolis yeux bleus trahissent son inquiétude.
- Et bien vas-y ouvre là!
L'Officier américains déchire l'enveloppe, extirpe le contenu qu'il consulte les sourcils froncés.
Amélia reprend, de l'angoisse dans la voix:
- Et cette fois tu vas où ? En Europe? A Honolulu?
La dernière destination est teintée d'une lueur d'espoir car depuis juin 1942 et la bataille de Midway, les Japonais ont pratiquement arrêté les raids sur Pearl Harbord.
Mais au fond-elle même, elle sait que ça ne sera pas là...
Christopher Bellow murmure:
- Kweilin... en Chine.
- La Chine??? Mais qu'est-ce que tu vas bien pouvoir faire là-bas? Les Chinois ne sont pas capable de se débrouiller tout seul?
- Kweilin est une base des AVG du Général Chennault. Tu sais les Tigres Volants dont on parle de en temps aux nouvelles. L'USAAF a décidé de prendre le contrôle des opérations là-bas. Le Sud-Est de la Chine et la Birmanie sont nos futurs théâtres d'opération.
Amélia savait qu'en mariant un pilote militaire, il allait partir au combat, Mais son mari avait déjà donné de sa personne et pas rien qu'un peu.
- Tes supérieurs sont des beaux salauds! Tu n'as pas assez souffert aux Philippines? 50 pilotes, trois survivants dont toi! Il faut que tu meurs donc pour être un vrai héros.
Elle se rend d'un pas énergique dans la cuisine et ferme brutalement la porte derrière elle.
Une petite voix résonne dans le corridor.
- Tu vas aller tuer des Japonais papa?
C'est Duncan, le fils de 5 ans de l'Officier. Il sourit, son fils s'approche et s'assied avec lui dans un grand fauteuil. Bellow respire un grand coup.
- Tu vois Duncan, l'Amérique vit des heures difficiles. Les Japonais nous ont attaqué et maintenant nous devons nous défendre.
Le petit qui a posé sa tête sur l'épaule de son papa reprend.
- T'aura un avion avec une gueule de requin? Comme on voit au cinéma des fois?
Bellow rigole:
- Oui sans doute... en tout cas je te promets que si mon avion n'en pas je lui en ferai peindre une terrible. Ensuite je ferais une photo et je te l'enverrais, ok?
Le petit Duncan reste un moment silencieux.
- ... dits papa... tu ne vas pas mourir hein?
Le Lt-Colonel se racle la gorge.
- Tu vois Duncan, ce que je fais maintenant, c'est pour que non seulement toi, ta petite sœur Cindy et ta maman puissent avoir un bel avenir en Amérique, mais également pour que tous les enfants de ce pays puisse bien y vivre. Si un malheur devait m'arriver, j'aimerai que tu n'oublies jamais ce que je de te dire, ok?
Le fils du Colonel se love dans le creux de son bras et murmure
- Je t'aime papa.
Bataillant pour éviter l'émotion de le submerger, le Lt-Colonel chuchote:
- Moi aussi je t'aime p'tit bout de chou.
Avant le départ pour la Chine, le lt-Colonel Bellow fait connaissance avec ses 30 pilotes. Ils intègrent le 76th FS et il prendra le commandement de la 23ème escadrille. Les vétustes P40B ont été remplacés par des P40E. Un avion, plus maniable, mieux équilibré et plus rapide que les versions B et C. Bellow sait qu'en face, il aura à faire a des pilotes japonais équipés d'avions performants et très manœuvrant. Il a affronté les Zéro Japonais aux Philippines et avait pu constater la totale domination de cet avion sur le Curtiss. Bien sûr, les AVG avaient l'air de bien s'en sortir, mais leurs interventions s'apparentaient plus à des guets apen, des opportunités imposées par le manque de logistique et la faiblesse des moyens, que de réels interventions programmées et planifiées. Tout ceci sera terminé maintenant. L'USAAF a décidé de se donner les moyens d'intervenir avec de gros moyens en Chine, avec tout ce que ça implique... et les pertes qui vont avec. Il sait qu'il devra également faire avec les anciens AVG, pas nécessairement très loquaces. Il n'est pas dit que ceux-ci, des mercenaires, acceptent d'intégrer sans histoire l'USAAF et se plient à la discipline.
En arrivant aux hangars principaux, il a la surprise de rencontrer le Capitaine Redfox, l'un des rescapés de Corregidor. Les retrouvailles sont chaleureuses.
Son effectif est composé d'un mélange de pilotes avec expérience et de débutants sortant d'école. Il a satisfaction de voir que tous sont motivés et sont avides d'aller combattre les Japonais. Le départ est prévu trois semaines plus tard. Le Lt-Colonel Bellow, profite de ce laps de temps pour exercer et revoir quelques manœuvres. Le P40E demande beaucoup de correction au décollage pour contrer le couple du moteur. C'est à cela que les pilotes doivent le plus travailler car la piste de Kweilin et son étroite bande de terre battue n'a pas la réputation d'être facile, la moindre sortie de piste risque de se solder avec un cheval de bois dans le meilleur des cas, aussi, chaque pilote s'applique à décoller de la manière la plus rectiligne possible.
Amélia fait des énormes efforts pour rester digne. Mais souvent le soir, le Lt Colonel la surprend avec des cernes sous les yeux. Il fait comme il peut pour la rassurer. Mais il sait que pour elle, l'attente de son retour sera longue et pénible. Chaque coup de sonnette à la porte, un calvaire.
Lorsqu'il quitte la maison le 06 juin suivant et s'engouffre dans la voiture d'Etat-Major, il n'a aucun regard derrière lui.
Le chemin jusqu'à la Chine est long et ce n'est que le 30 du même mois qu'ils arrivent enfin dans la chaleur étouffante de Calcutta. La partie la plus périlleuse du voyage les attendaient; faire transiter 30 P40 par dessus la chaîne de l'Himalaya jusqu'à Kumming où ils seront ravitaillés une dernière fois avant de rejoindre enfin leur base de Kweilin.
Les avions ont été équipés d'un réservoir supplémentaire. Les réserves d'oxygène ont été doublées et les pilotes ont planqué dans tous les compartiments possibles leurs affaires. Mais il leur est impossible de tout prendre et bien des choses resteront dans les réserves de l'USAAF de Calcuta. Avec un peu de chance un C46 leur apportera le solde de leur matériel personnel, mais c'est grand espoir.
Le 03 juillet 1942 à 07h11, les P40 du Lt-Colonel Chritopher "Cbal" Bellow prennent la route de Kumming. Une longue trotte à effectuer au-dessus du Toit du monde à 9500 mètres d'altitude. Dont un bon bout en plein territoire occupé.
35 minutes plus tard, la formation a atteint son altitude de croisière. A cette altitude, le ciel est d'une limpidité aveuglante, heureusement le soleil est dans les six heures de la formation. Cbal a déréglé son rétroviseur pour éviter que celui-ci ne l'éblouisse. Une carte ouverte sur le genoux droit, il s'efforce de trouver des points de repères, mais à cette altitude tout ce qu'il voit, c'est le Brahmapoutre qui apparaît de temps à autres au travers des couches de nuages et les pics aux neiges éternelles des sommets invaincus par l'homme de l'Himalaya. Majestueux, le Mont Everest est sur sa gauche. Il sait qu'il devra bientôt traverser le col du "w", qu'il décide de prendre par le Nord. Ensuite, il tombera sur la vallée du Yangtsé Kiang qu'il suivra jusqu'aux grandes rizières de Kumming.
Un voix grésillante dans ses écouteurs le sort de ses pensées. Bon sang, quel est ce maladroit, le silence radio a été prononcé.
- Green 4, Sir, 2 contacts sur nos 10 heures environ 1000 mètres plus bas.
Plissant des yeux, Bellow cherche les contacts dans la lumière aveuglante. Malgré ses Ray Ban, il a de la peine à les trouver.
Ca y est, les voilà! Deux croix brillantes volant sur un cap Nord Sud. Des Japonais, il en est sûr, aucun avion américain n'a de raison de voler vers le Sud, vers la Birmanie. Derrière lui, les P40 ont de petits battement d'ailes nerveux.
Il hésite, les deux appareils semblent ne pas se préoccuper d'eux, ils poursuivent leur route sans varier leur trajectoire.
- Ok les gars, nous devons en avoir le cœur net! Rouge et Bleu avec moi, les autres vous restez en altitude. Pour tout le monde quoi qu'il arrive, on ne descend pas en dessous de 7000 mètres. Attention... c'est parti.
Gaz ouvert en grand et pas d'hélice en position combat, le P40 Red Leader bascule sur son aile gauche suivit comme dans un ballet parfait par les 8 autres Curtiss.
- Blue One tu prends celui de droite, je prends le contact de gauche.
En moins de 20 secondes, à plus 450 km/h, les P40 se placent derrière deux gros bimoteurs. L'œil rivé à son viseur, Cbal s'évertue à identifier la cible qui maintenant grossi dans son collimateur. Il a ouvert un cran d'oxygène, mais il sue à grosses goutte, l'image est trouble, bientôt il l'aura overshooté. Non ne pas tirer avant d'être sûr...
- Des Japs ses sont des Japs!
C'est Bleu Leader Redfox qui vient d'identifier un "Sally". Joignant le geste à la parole, les traçantes des mitrailleuses convergent vers le bombardiers japonais. Le Lt-Colonel Bellow a fait de même, il a tiré... très très près. En effectuant sa ressource à la limite du voile noir, il remarque qu'un bout de saumon d'aile se sépare du bimoteur qui part en abattée gauche. Un peu plus loin une traînée de fumée noire s'éloigne vers le sol. Bleu Leader a eu le sien. Dans le reste de l'escadrille c'est l'euphorie et Bellow a toutes les peines du monde à rétablir le silence.
Bientôt les trente avions américains ont repris leur route vers le col de "W". Le Lt Colonel jette un coup d'œil sur sa jauge à essence: c'est bon, l'aiguille n'a pas l'air d'avoir beaucoup bougée.
Heureusement, le temps est clair et le passage sur les hautes cimes se déroula sans difficulté. Les P40 pouvaient maintenant descendre vers la vallée du Yangtsé Kiang sur le versant chinois de l'Himalaya.
En dessous de leurs ailes, le paysages a complètement changé. Les grandes exploitations indiennes ont laissé place à un patchwork de petites cultures et de rizières en étage dans lesquelles on peut de temps à autre apercevoir un paysan chinois, cultivant son riz, de l'eau jusqu'à mi mollets. Bientôt la plaine et Kumming apparaissent. L'un après l'autre les chasseurs américains se posent. En ouvrant son cockpit, le Lt Colonel est accueilli par un vent léger et tiède, rien à voir avec la chaleur étouffante de l'Assam indien. Ses pilotes le congratulent ainsi que Redfox pour leur victoire respective. Les mécaniciens et les armuriers s'occupent déjà des chasseurs, il ne faut pas perdre de temps, un raid japonais serait catastrophique maintenant.
Alors que les pilotes se pressent vers une cabane à moitié en ruine et faisant office de mess, au loin "Cbal" aperçoit un vieux P40 à la gueule de requin. Il s'approche de l'avion et constate que celui-ci a beaucoup été bricolé. Des tacons de tôle recouvrent de très nombreux impacts.
Dernière édition par le Mer 14 Mar 2007 - 1:23, édité 4 fois
615sqn_Harry- Wing Commander
- Nombre de messages : 8393
Localisation : Al Fayat
Date d'inscription : 26/10/2005
Re: L'enfant du Tigre
Un pan entier du revêtement de l'aile a été changé et non repeint. Le capot moteur et l'intrados sont maculés d'huile. En dessous de la verrière figure un nom: Lt Greg Boyington.
- Et là vous, qu'est-ce que vous fichez vers mon avion!
Cbal se tourne vers l'homme, il porte une tenue de vol beige rapiécée à de multiple endroits. Il porte en bandoulière un holster dans lequel un gros colt pend. Bellow répond:
- Bonjour, je suis le Lt-Colonel Cbal responsable du 23me FG, nous allons à Kweilin.
Un oeil fermé éblouit par le soleil, le Lt Boyington le toise de la tête aux pieds.
Bellow se rend compte qu'il a à faire à un des meilleur éléments des AVG. Ce dernier, tout en s'agrippant au fuselage pour monter dans son cockpit lui répond.
- Ah! Alors c'est qui aller prendre le "Panda Bear", le groupe à Hill?
- Heu si vous voulez parler du capitaine Hill, je ne vais pas le relever, si j'ai bien compris, il a accepté de réintégrer l'USAAF. Aussi, j'ai prévu de lui confié un de mes groupes.
Boyington est entrain de se sangler, la tête hors de l'habitacle, il interpelle un mécano de passage.
- Hep Shilling, c'est bon je peux y aller? Tas fais le plein.
En la présence du Lt Colonel Bellow, le jeune mécanicien semble un peu gêné.
- Ben heu ouai c'est bon Greg, j'ai tout fait, reste à savoir si la bobine d'allumage de Zéro tiendra le coup.
Sans rien demander de plus, le Lt Boyington lance le moteur. Il peine un peu et fini par démarrer dans un vacarme épouvantable. Toujours à la tête à l'extérieur le pilote s'adresse au mécanicien
- Et bien tu vois que ça démarre. Ca va tenir tu verras.
Le Lt Colonel criant pour couvrir le bruit du moteur:
- Dites moi Lieutenant, vous allez où comme ça?
Boyington a le sourire malicieux.
- Quelques part dans les contreforts de l'Himalaya .... Au fait, juste un truc Lt Colonel... ne soyez pas trop dur avec les anciens AVG, se sont tous des braves gars qui ont avant tout fait leur boulot.
Bellow acquiesce du chef.
¨- Ne vous en faites pas Boyington, j'y veillerai.
Et cahin caha, le Hawk s'avance jusqu'à la piste avant de s'élancer dans les airs en direction du Sud Est.
Trois heures plus tard, les P40E du 23ème Fighter Group s'envolaient vers Kweilin.
A quelques dizaines de kilomètres de leur destination, le Lt-Colonel aperçu de violents combats dans les collines avoisinantes. 20 minutes plus tard tous les P40 étaient posés et rentrés dans les abris.
Le commandant de la place, le Colonel Straigh informa Bullow de la situation. Les Japonais ne se trouvaient plus qu'à une cinquantaine de kilomètres de la base. L'Armée chinoise, profitant de la configuration du terrain, s'était retranchée dans des abris et retenais les forces nippones depuis maintenant plus de 8 jours.
- Votre arrivée sera une bénédiction pour nous fournir un appui feu. Les C46 ont débarqué plusieurs tonnes de bombes.
Le silence revenu dans la salle d'opération, on percevait nettement le tonnerre de l'artillerie.
Le Lt-Colonel s'inquiéta de l'identification entre les troupes ennemies et l'armée chinoise. En effet, ce qu'il avait aperçu en arrivant était assez confus.
Le Colonel tenta maladroitement de le rassurer.
- Généralement, nos artilleurs tirent des fumigènes rouges pour vous signaler les positions ennemies, sinon il faudra vous fier à votre flaire.
Cette situation était très inquiétante car plus un avion restait à basse altitude sur une zone ennemies, plus les risques de ce faire descendre par la DCA légère, étaient grands.
- Et les AVG Colonel, j'ai aperçu deux de leur P40 là bas, mais nous n'avons pas encore vu les pilotes savez où sont ils?
Straigh paru gêné puis il répondit.
- Vous savez les AVG sont... très épris de liberté, ce sont des gars très courageux, mais la plupart n'aiment pas l'ordre et la discipline. Beaucoup ont démissionné avant votre arrivée. Il doit rester sur la base le Capitaine Tex "Hill" et le lieutenant Harry, qui entre deux cuites à réussi à contracter le paludisme. Il devrait se trouver à l'infirmerie.
Bellow quitta la salle d'opération et parti en quête de l'infirmerie. Quelques instants plus tard, Redfox le rattrapa.
- LT-Colonel, les hommes sont presque tous installés. Mais ce ne fut pas facile tant les infrastructures sont en mauvais état ici. La plupart des cabanons n'ont plus de moustiquaires, le réfectoire est constitué de trois tables et à peu près autant de chaises, posée comme ça, en plein air. La cuisine est juste recouverte d'une tôle ondulé et les sanitaires je ne vous en parle même pas, un porc n'irait pas se vautrer dans le secteur des douches tellement c'est dégueulasse.
Cbal sourit, quelque part ça lui plaît cette situation, il va falloir tout réorganiser, il pourra le faire à sa manière.
- Tu viens Red on va à l'infirmerie rendre visite à deux irrascibles?
- Ouai j'arrive, mais si l'infirmerie est à l'image des chiotes, je préfère être capturé par les Japs que d'être soigné ici.
L'infirmerie n'était heureusement pas l'image des sanitaires de la base. Tenue par des infirmières et un médecin, ceux-ci veillaient à la bonne tenue de l'endroit d'où émanait des senteurs d'éther. Bientôt des cris émanant d'un dispute se firent entendre dans ces locaux. Intrigués, les deux officiers s'approchèrent doucement:
- Non Lieutenant, ce n'est pas tolérable, vous infernal! I.N.F.E.R.N.A.L!
- ... gggg ... heuu.
- Il n'y a pas de heu qui vaille, allez vous remettre au lit et que je ne vous surprenne plus à boire de l'alcool ici où vous allez avoir sérieusement de mes nouvelles, Je suis capable de vous mettre sous morphine si vous persistez à vous mettre dans cet état.
- ...H...Hein... non pas sous morphine M'dame siouplait, je... je veux pas.
- Ah non vous n'allez pas vous remettre à pleurer! Arrêtez de vous agripper à moi et allez vous coucher ! TOUT DE SUITE!
- Geuu... bien compris M'dame.
Le Lt Colonel et le capitaine entrèrent dans l'infirmerie. Une infirmière sortant d'une chambre d'un pas énergique se campa devant eux!
- Qu'est-ce que c'est encore? Les visites sont interdites! Dehors!.
Cbal s'approcha avec son plus grand sourire.
- Madame du calme voyons, je suis le Lt-Colonel Cbal le nouveau patron de la base, enfin pour tout ce qui touche les opérations aériennes bien sûr!
L'accorte infirmière ne se laissa pas démonter.
- Ah oui, Et bien moi je Louise Carpenter, le Lt Carpenter, médecin de cette base. Et ici il n'y a que moi qui commande, alors soyez bref, que voulez vous.
Redfox siffla entre ses dents.
- Mazette, je crois que je vais quand même préférer la détention japs Sir.
Le Lt Carpenter, une poire de lavement à la main, se mit à gesticuler sous son nez l'instrument. Redfox eu un mouvement de recul.
- Non mais écoutez le celui-là! Ca fait bientôt 8 mois que je suis affectée dans ce trou à rats alors je commence à plutôt bien connaître les us et coutumes des pilotes. Ce n'est que grivoiseries et alcool. Non Monsieur je ne marche pas. Si je les avais laissé faire, en moins d'une semaine cet hôpital de campagne aurait été transformé en lupanar.
- Heu doucement Lieutenant avec votre truc là, c'est pas tellement fait pour être pris dans la figure.
Derrière Carpenter qui effectue toujours des moulinets menaçants avec sa poire à lavement, la tête du Lt Harry apparu dans l'encadrement de la porte. Il fait des grimaces dans le dos du médecin, imitant un sergent major entrain d'haranguer une compagnie. Cbal et Redfox ont de la peine à retenir leur fou rire et finalement, elle finit par remarquer le manège. Elle se retourne d'un geste prompt et lance la poire en direction du pilote.
- Fichez-moi le camp au lit vous, où je vous remets dans l'heure opérationnel!
La tête du Lt Harry disparu en ricanant dans la chambre.
Le Lt Colonel reprend.
- Et bien lieutenant, on dirait que vous n'avez pas la vie facile ici. Je vais veiller tout particulièrement à ce qu'on vous fiche la paix. Heuu vous permettez que je vois Harry?
- 10 minutes pas une de plus Lt-Colonel, il a besoin de repos cet homme.
Le deux officiers rentrèrent dans la chambre où il rencontrèrent l'ancien AVG.
- Et bien Lieutenant, une crise de paludisme a ce que j'ai entendu?
Mais l'homme a curieusement sombré dans un profond sommeil et ne répond pas.
- Mmmh je vois, ça m'a l'air assez grave. Je vais informer le Lt Carpenter, il me semble qu'elle est en manque de lavements.
Harry leva une paupière.
- Je vous rappelle qu vous avez dix minutes avant de vous faire jeter à coups de pompes dans le cul, alors allez-y posez moi vos questions.
- Je voulais juste prendre des nouvelles de Tex "Hill", je ne l'ai pas encore vu et je dois voir certains points au sujet de l'organisation ici.
Le Lt Harry ouvra les yeux et releva le torse s'appuyant sur les coudes. Redfox recula devant l'affreuse odeur d'alcool qui émanait.
- Et bien Sir, il doit bien être par là, mais ça fait 5 jours que je suis ici, alors entre deux crises de malaria j'ai perdu un peu le fils des événements.
Redfox repris:
- Ouai c'est ça des crises de malaria suivit de cuites. Vous n'êtes qu'un alcoolique, un alcoolique indigne de faire partie de l'armée des Etats-Unis d'Amérique. Vous n'êtes plus bon a rien ici Harry. On va vous renvoyer au pays pour décuver.
Harry ne sembla pas se démonter.
- Dites donc espèce de petit roquet, jusqu'à avis contraire, je ne fais pas partie de l'Armée des Etat-Unis mais du contingent du Général Chennault. Ensuite... son regrd devint noir... nous verrons dans 6 mois d'enfer dans quel état vous serez?
Voyant la situation s'envenimer, Bullow coupa court à la discussion.
- C'est bon Red. Bien Lieutenant, je viendrais prendre des nouvelles de vous bientôt.
Harry se laissa tomber dans son lit.
- Allez crever en enfer!
En quittant l'infirmerie Cbal resta silencieux un moment.
- Il faudra qu'il reste Redfox, il connaissent mieux le terrain, les Chinois et l'ennemi que nous, leur aide nous sera précieuse. Nous avons besoin des AVG.
- Et là vous, qu'est-ce que vous fichez vers mon avion!
Cbal se tourne vers l'homme, il porte une tenue de vol beige rapiécée à de multiple endroits. Il porte en bandoulière un holster dans lequel un gros colt pend. Bellow répond:
- Bonjour, je suis le Lt-Colonel Cbal responsable du 23me FG, nous allons à Kweilin.
Un oeil fermé éblouit par le soleil, le Lt Boyington le toise de la tête aux pieds.
Bellow se rend compte qu'il a à faire à un des meilleur éléments des AVG. Ce dernier, tout en s'agrippant au fuselage pour monter dans son cockpit lui répond.
- Ah! Alors c'est qui aller prendre le "Panda Bear", le groupe à Hill?
- Heu si vous voulez parler du capitaine Hill, je ne vais pas le relever, si j'ai bien compris, il a accepté de réintégrer l'USAAF. Aussi, j'ai prévu de lui confié un de mes groupes.
Boyington est entrain de se sangler, la tête hors de l'habitacle, il interpelle un mécano de passage.
- Hep Shilling, c'est bon je peux y aller? Tas fais le plein.
En la présence du Lt Colonel Bellow, le jeune mécanicien semble un peu gêné.
- Ben heu ouai c'est bon Greg, j'ai tout fait, reste à savoir si la bobine d'allumage de Zéro tiendra le coup.
Sans rien demander de plus, le Lt Boyington lance le moteur. Il peine un peu et fini par démarrer dans un vacarme épouvantable. Toujours à la tête à l'extérieur le pilote s'adresse au mécanicien
- Et bien tu vois que ça démarre. Ca va tenir tu verras.
Le Lt Colonel criant pour couvrir le bruit du moteur:
- Dites moi Lieutenant, vous allez où comme ça?
Boyington a le sourire malicieux.
- Quelques part dans les contreforts de l'Himalaya .... Au fait, juste un truc Lt Colonel... ne soyez pas trop dur avec les anciens AVG, se sont tous des braves gars qui ont avant tout fait leur boulot.
Bellow acquiesce du chef.
¨- Ne vous en faites pas Boyington, j'y veillerai.
Et cahin caha, le Hawk s'avance jusqu'à la piste avant de s'élancer dans les airs en direction du Sud Est.
Trois heures plus tard, les P40E du 23ème Fighter Group s'envolaient vers Kweilin.
A quelques dizaines de kilomètres de leur destination, le Lt-Colonel aperçu de violents combats dans les collines avoisinantes. 20 minutes plus tard tous les P40 étaient posés et rentrés dans les abris.
Le commandant de la place, le Colonel Straigh informa Bullow de la situation. Les Japonais ne se trouvaient plus qu'à une cinquantaine de kilomètres de la base. L'Armée chinoise, profitant de la configuration du terrain, s'était retranchée dans des abris et retenais les forces nippones depuis maintenant plus de 8 jours.
- Votre arrivée sera une bénédiction pour nous fournir un appui feu. Les C46 ont débarqué plusieurs tonnes de bombes.
Le silence revenu dans la salle d'opération, on percevait nettement le tonnerre de l'artillerie.
Le Lt-Colonel s'inquiéta de l'identification entre les troupes ennemies et l'armée chinoise. En effet, ce qu'il avait aperçu en arrivant était assez confus.
Le Colonel tenta maladroitement de le rassurer.
- Généralement, nos artilleurs tirent des fumigènes rouges pour vous signaler les positions ennemies, sinon il faudra vous fier à votre flaire.
Cette situation était très inquiétante car plus un avion restait à basse altitude sur une zone ennemies, plus les risques de ce faire descendre par la DCA légère, étaient grands.
- Et les AVG Colonel, j'ai aperçu deux de leur P40 là bas, mais nous n'avons pas encore vu les pilotes savez où sont ils?
Straigh paru gêné puis il répondit.
- Vous savez les AVG sont... très épris de liberté, ce sont des gars très courageux, mais la plupart n'aiment pas l'ordre et la discipline. Beaucoup ont démissionné avant votre arrivée. Il doit rester sur la base le Capitaine Tex "Hill" et le lieutenant Harry, qui entre deux cuites à réussi à contracter le paludisme. Il devrait se trouver à l'infirmerie.
Bellow quitta la salle d'opération et parti en quête de l'infirmerie. Quelques instants plus tard, Redfox le rattrapa.
- LT-Colonel, les hommes sont presque tous installés. Mais ce ne fut pas facile tant les infrastructures sont en mauvais état ici. La plupart des cabanons n'ont plus de moustiquaires, le réfectoire est constitué de trois tables et à peu près autant de chaises, posée comme ça, en plein air. La cuisine est juste recouverte d'une tôle ondulé et les sanitaires je ne vous en parle même pas, un porc n'irait pas se vautrer dans le secteur des douches tellement c'est dégueulasse.
Cbal sourit, quelque part ça lui plaît cette situation, il va falloir tout réorganiser, il pourra le faire à sa manière.
- Tu viens Red on va à l'infirmerie rendre visite à deux irrascibles?
- Ouai j'arrive, mais si l'infirmerie est à l'image des chiotes, je préfère être capturé par les Japs que d'être soigné ici.
L'infirmerie n'était heureusement pas l'image des sanitaires de la base. Tenue par des infirmières et un médecin, ceux-ci veillaient à la bonne tenue de l'endroit d'où émanait des senteurs d'éther. Bientôt des cris émanant d'un dispute se firent entendre dans ces locaux. Intrigués, les deux officiers s'approchèrent doucement:
- Non Lieutenant, ce n'est pas tolérable, vous infernal! I.N.F.E.R.N.A.L!
- ... gggg ... heuu.
- Il n'y a pas de heu qui vaille, allez vous remettre au lit et que je ne vous surprenne plus à boire de l'alcool ici où vous allez avoir sérieusement de mes nouvelles, Je suis capable de vous mettre sous morphine si vous persistez à vous mettre dans cet état.
- ...H...Hein... non pas sous morphine M'dame siouplait, je... je veux pas.
- Ah non vous n'allez pas vous remettre à pleurer! Arrêtez de vous agripper à moi et allez vous coucher ! TOUT DE SUITE!
- Geuu... bien compris M'dame.
Le Lt Colonel et le capitaine entrèrent dans l'infirmerie. Une infirmière sortant d'une chambre d'un pas énergique se campa devant eux!
- Qu'est-ce que c'est encore? Les visites sont interdites! Dehors!.
Cbal s'approcha avec son plus grand sourire.
- Madame du calme voyons, je suis le Lt-Colonel Cbal le nouveau patron de la base, enfin pour tout ce qui touche les opérations aériennes bien sûr!
L'accorte infirmière ne se laissa pas démonter.
- Ah oui, Et bien moi je Louise Carpenter, le Lt Carpenter, médecin de cette base. Et ici il n'y a que moi qui commande, alors soyez bref, que voulez vous.
Redfox siffla entre ses dents.
- Mazette, je crois que je vais quand même préférer la détention japs Sir.
Le Lt Carpenter, une poire de lavement à la main, se mit à gesticuler sous son nez l'instrument. Redfox eu un mouvement de recul.
- Non mais écoutez le celui-là! Ca fait bientôt 8 mois que je suis affectée dans ce trou à rats alors je commence à plutôt bien connaître les us et coutumes des pilotes. Ce n'est que grivoiseries et alcool. Non Monsieur je ne marche pas. Si je les avais laissé faire, en moins d'une semaine cet hôpital de campagne aurait été transformé en lupanar.
- Heu doucement Lieutenant avec votre truc là, c'est pas tellement fait pour être pris dans la figure.
Derrière Carpenter qui effectue toujours des moulinets menaçants avec sa poire à lavement, la tête du Lt Harry apparu dans l'encadrement de la porte. Il fait des grimaces dans le dos du médecin, imitant un sergent major entrain d'haranguer une compagnie. Cbal et Redfox ont de la peine à retenir leur fou rire et finalement, elle finit par remarquer le manège. Elle se retourne d'un geste prompt et lance la poire en direction du pilote.
- Fichez-moi le camp au lit vous, où je vous remets dans l'heure opérationnel!
La tête du Lt Harry disparu en ricanant dans la chambre.
Le Lt Colonel reprend.
- Et bien lieutenant, on dirait que vous n'avez pas la vie facile ici. Je vais veiller tout particulièrement à ce qu'on vous fiche la paix. Heuu vous permettez que je vois Harry?
- 10 minutes pas une de plus Lt-Colonel, il a besoin de repos cet homme.
Le deux officiers rentrèrent dans la chambre où il rencontrèrent l'ancien AVG.
- Et bien Lieutenant, une crise de paludisme a ce que j'ai entendu?
Mais l'homme a curieusement sombré dans un profond sommeil et ne répond pas.
- Mmmh je vois, ça m'a l'air assez grave. Je vais informer le Lt Carpenter, il me semble qu'elle est en manque de lavements.
Harry leva une paupière.
- Je vous rappelle qu vous avez dix minutes avant de vous faire jeter à coups de pompes dans le cul, alors allez-y posez moi vos questions.
- Je voulais juste prendre des nouvelles de Tex "Hill", je ne l'ai pas encore vu et je dois voir certains points au sujet de l'organisation ici.
Le Lt Harry ouvra les yeux et releva le torse s'appuyant sur les coudes. Redfox recula devant l'affreuse odeur d'alcool qui émanait.
- Et bien Sir, il doit bien être par là, mais ça fait 5 jours que je suis ici, alors entre deux crises de malaria j'ai perdu un peu le fils des événements.
Redfox repris:
- Ouai c'est ça des crises de malaria suivit de cuites. Vous n'êtes qu'un alcoolique, un alcoolique indigne de faire partie de l'armée des Etats-Unis d'Amérique. Vous n'êtes plus bon a rien ici Harry. On va vous renvoyer au pays pour décuver.
Harry ne sembla pas se démonter.
- Dites donc espèce de petit roquet, jusqu'à avis contraire, je ne fais pas partie de l'Armée des Etat-Unis mais du contingent du Général Chennault. Ensuite... son regrd devint noir... nous verrons dans 6 mois d'enfer dans quel état vous serez?
Voyant la situation s'envenimer, Bullow coupa court à la discussion.
- C'est bon Red. Bien Lieutenant, je viendrais prendre des nouvelles de vous bientôt.
Harry se laissa tomber dans son lit.
- Allez crever en enfer!
En quittant l'infirmerie Cbal resta silencieux un moment.
- Il faudra qu'il reste Redfox, il connaissent mieux le terrain, les Chinois et l'ennemi que nous, leur aide nous sera précieuse. Nous avons besoin des AVG.
Dernière édition par le Lun 13 Mar 2006 - 16:38, édité 6 fois
615sqn_Harry- Wing Commander
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Re: L'enfant du Tigre
La suite dans quelques temps
615sqn_Harry- Wing Commander
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Re: L'enfant du Tigre
Bienvenue en enfer on dirait
F/JG300_Touch- Oberst
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Re: L'enfant du Tigre
Je suis ému..ma première apparition dans un grand rôle (capitaine en plus)...C'est le Bloodshit qui t'a inspiré??
Alors...Tu nous la prépare quand la campagne CBI (China Burma India)...du P40 à gueule de requin. Tu pourras mettre ton beau blouson devant l'ordi
Alors...Tu nous la prépare quand la campagne CBI (China Burma India)...du P40 à gueule de requin. Tu pourras mettre ton beau blouson devant l'ordi
Dernière édition par le Lun 13 Mar 2006 - 16:56, édité 1 fois
Re: L'enfant du Tigre
Hé hé, une manière de te remercier certes. Une campagne 1941-42 en Birmanie pourquoi pas, quoi que nous avons déjà volé dans les cieux birmans et malais l'an passé.
Mais bon comme dans mes futures campagnes nous jouerons sur des périodes plus concentrées et avec le même avion, pourquoi pas une campagne RTA que sur P40E. A méditer .
Sinon il y a effectivement déjà une coop en cours de préparation.
Mais bon comme dans mes futures campagnes nous jouerons sur des périodes plus concentrées et avec le même avion, pourquoi pas une campagne RTA que sur P40E. A méditer .
Sinon il y a effectivement déjà une coop en cours de préparation.
615sqn_Harry- Wing Commander
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Date d'inscription : 26/10/2005
Re: L'enfant du Tigre
A fond pour ce type de campagne, cela me rappelera ma premiere petite campagne, ASE, tu t'en rappel ?
Invité- Invité
Re: L'enfant du Tigre
Non di Diou.....ça déconne pas aux AVG...
RTA_DFN- Major
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Re: L'enfant du Tigre
:study: Génialement immersif..... comme à ton habitude Harry....
Encore.....
Encore.....
615sqn_Dubious- Pilot Officer
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Re: L'enfant du Tigre
RTA_Cbal a écrit:A fond pour ce type de campagne, cela me rappelera ma premiere petite campagne, ASE, tu t'en rappel ?
Si si, excellente, elle n'avait d'ailleurs pas eu le succès mérité à l'époque
615sqn_Harry- Wing Commander
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Date d'inscription : 26/10/2005
Re: L'enfant du Tigre
Super récit ! Vivement la suite !
RTA_Oscarbob- Lt Colonel
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Date d'inscription : 26/10/2005
Re: L'enfant du Tigre
tu t'es donné Lt Harry, sur ce coup là!
F/JG300_Tempest- Major LW
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Date d'inscription : 02/11/2005
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