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La bataille de la mer de Corail 7 et 8 mai 1942 suite

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La bataille de la mer de Corail 7 et 8 mai 1942 suite Empty La bataille de la mer de Corail 7 et 8 mai 1942 suite

Message par Saburo*Sakai Dim 25 Déc 2005 - 18:56

La bataille de la mer de Corail 7 et 8 mai 1942 suite Docu0140pd

L'USS Monaghan (DD 354) à Mare Island. Il sera coulé le 18 décembre 1944. après une carrière bien remplie, (The Floating Drydock)


A bord du Yorktown et du Lexington, chacun attend des nouvelles du raid, mais les communications radio sont mauvaises. Soudain la voix du Lieutenant Commander Dixon résonne claire et forte :

" Rayez un pont plat ! De Dixon au porte-avions :
Rayez, un pont plat ! "
C'est le premier succès américain contre un porte-avions japonais...

Notons que dans leur volonté de couler un " pont plat", les 93 avions ont tous attaqué le Shoho, délaissant les croiseurs lourds qui auraient pourtant fait d'excellentes cibles.

Une soirée confuse

Après cette attaque, les deux porte-avions américains se préparent à en lancer une autre, car Fletcher s'est bien rendu compte que le Shokaku et le Zuikaku n'ont toujours pas été repérés et que leur menace demeure. Mais les conditions météorologiques sont devenues mauvaises, comme les Japonais ne vont pas tarder à se rendre compte.
En effet, l'amiral Takagi a lancé 12 bombardiers et 15 avions torpilleurs du Shokaku et du Zuikaku, pour essayer de trouver Fletcher. Le mauvais temps ne leur permet pas de le découvrir, mais entre deux nuages, ils sont interceptés par des chasseurs américains. Neuf appareils nippons sont abattus, pour la perte de deux Wildcat, dont celui de Paul G.Baker, un excellent pilote qui est tué semble-t-il dans une collision avec un avion, japonais, après en avoir abattu deux autres.

Après la mêlée et dans l'obscurité qui comme née, les autres appareils nippons se perdent. Trois d'entre eux manœuvrent pour se poser sur le Yorktown, mais s'en rendent compte au dernier moment et échappent par miracle au tir américain. Vingt minutes plus tard, la scène se reproduit et cette fois, l'un d'entre eux est abattu.

Le retour des Japonais à leurs porte-avions respectifs est donc très difficile et onze appareils se posent dans l'eau, les six ou sept survivants n'arrivant à se poser qu'à 21 heures, alors qu'ils avaient décollé à 16h30.

La bataille de la mer de Corail 7 et 8 mai 1942 suite Docu0116cd

Les derniers moments du Shoho bombardé par les avions embarqués américains. Il reçoit en quelques minutes 11 bombes et 7 torpilles.
Lancées par 93 appareils américains. C'est le premier porte-avions japonais coulé pendant la guerre. (IWM)


Les premiers combats du 8 mai


Une heure avant l'aube, le 8 mai, l'amiral Hara lance des appareils de reconnaissance pour trouver la flotte Américaine. Une heure plus tard, il fait décoller 90 avions, car il veut frapper le premier. Mais il prend un risque, car il ne dispose en tout que de 121 avions, ce qui lui en laisse seulement 31 en réserve ou en protection aérienne.

De son côté Fletcher agit de la même façon, ou peu s'en faut et envoie 18 appareils du Lexington à la recherche des Japonais. Il dispose en Tout de 122 avions, soit un de plus que les Nippons.
Un peu moins de deux heures plus tard, un pilote du Lexington repère les deux porte-avions ennemis. Le Yorktown fait alors décoller 24 bombardiers en piqué, 9 torpilleurs et 8 chasseurs, tandis que la Lady Lex envoie 22 Dauntless, 12 Devastator
et 9 Wildcat, soit un total de 84 avions, très proche, donc de celui des Japonais.

Les Nippons sont favorisés par la météorologie :
Les nuages sont nombreux autour de leurs porte-avions et
Des grains les cachent de façon intermittente. A l'inverse,
Les porte-avions américains sont en plein soleil.

Les avions du Yorktown attaquent

Lorsque 39 avions du Yorktown arrivent:
Au-dessus de la flotte japonaise, le Shokaku et le Zuikaku sont
Chacun protégés par deux croiseurs lourds et deux ou trois destroyers, À huit ou dix milles de distance. A leur vue, le Shokaku se met nez au vent pour taire décoller quelques avions de chasse. Dans le même temps, le Zuikaku disparaît dans un grain, ce qui lui évitera toute Attaque. L’assaut américain n'est pas d'une efficacité remarquable :

Les lourds Devastator lancent leurs torpilles de trop loin et aucun n'obtient le moindre coup au but (même s'ils sont trois à le Revendiquer !).

Deux bombes atteignent le Shokaku, l'une à l'avant, qui endommage Le pont et empêches avions de décoller (mais pas de se poser et allume Un incendie d'essence, l'autre à l'arrière, où elle détruit le compartiment De réparation des moteurs d'avions. L'incendie, vu de l'extérieur, est impressionnant, puisque l'amiral Hara, lorsqu’il sort du grain bord du Zuikaku note que son autre Porte-avions brûle furieusement, selon ses propres termes.

Les avions du Lexington ratent leur mission

Si les pilotes du Yorktown n'ont pas été aussi efficaces qu'ils l'espéraient, ceux du Lexington le sont encore moins. L'escadrille de bombardement en piqué ne trouve pas l'ennemi et rebrousse chemin lorsqu'elle commence à manquer de carburant. Les autres parviennent au-dessus de l'escadre japonaise, mais ils ne sont plus très nombreux :

- 11 torpilleurs Devastator ;
- 4 bombardiers en piqué Dauntless;
- 6 chasseurs Wildcat.

Ils arrivent après le départ des avions du Yorktown et la réception est Chaude. Les Zéro abattent la moitié des Wildcat, mais les autres appareils parviennent en position d'attaque.
Une fois encore, les lentes torpilles lancées de trop loin n'ont aucun résultat. Les navires japonais ont tout le ; temps de manœuvrer pour les éviter. Un Dauntless porte quand même un coup au but sur le Shokaku, mais ce lui ci n'est pas décisif. Certes, les trois impacts ont tué 108 hommes et blessé 40 autres, mais le navire n'est pas atteint dans ses œuvres vives et les incendies sont vite éteints. A 13 heures, le 8 mai, le navire quitte sa formation pour rejoindre le Japon, ce qu'il fera
Non sans mal. Il reprendra du service ultérieurement.

La bataille de la mer de Corail 7 et 8 mai 1942 suite Docu0153iz

Après la perte du Shoho, les Japonais décident de construire d'autres porte-avions légers. Pour cela, Ils vont réemployer des coques de Navires déjà existants. C'est notamment le cas du Kaiyo, construit à partir de décembre 1942 à partir du paquebot Argentina Maru. Il sera
Livré à la marine impériale en novembre 1943 et sera
l'un des rares porte-avions nippons à survivre à la guerre. (IWM)


Les porte-avions américains sous l'attaque japonaise

Tandis que les avions du Yorktown s'en prennent au Shokaku, ceux des deux porte-avions japonais sont arrivés au-dessus de la flotte, américaine et y mènent une attaque nettement plus efficace. Pourtant, les Américains, qui ont Intercepté un message japonais donnant leur position très exacte, s'attendent à une attaque aérienne vers 11 heures. Effectivement, à 10 h 55, le radar du Lexington aperçoit un groupe d'avions ennemis à 70 milles de distance. Par la suite d'une grossière erreur de commandement, il n'y a que Huit Wildcat en l'air à ce moment:
Et ils n'ont plus assez d'essence pour se battre. Ils ne peuvent non plus se poser, car les porte-avions font décoller de toute urgence neuf autres Wildcat, qui tentent d'intercepter une formation infiniment supérieure en nombre.

Autant dire qu'ils n'y parviennent pas. Les 23 Dauntless n'ayant pas réussi à localiser la flotte ennemie sont aussi là et ils essaient, de s'en prendre aux avions torpilleurs japonais :
Quatre avions sont perdus de part et d'autre. L'attaque proprement dite débute à 11 h 18. Les avions torpilleurs
Nippons, bien pilotés, attaquent le Lexington des deux côtés à la fois, de telle sorte que toute manœuvre d'évasion vraiment efficace est impossible. Il semble quand même qu'onze torpilles soient évitées, mais deux autres frappent le porte-avions à bâbord.

Dans le même temps, les Aichi Val de bombardement en piqué attaquent aussi et touchent le navire à deux reprises. Plusieurs bombes explosent à proximité immédiate de la coque, défonçant les tôles de celle-ci. Une explosion coince la sirène du bord, ce qui ajoute encore au chaos et au côté lugubre de la bataille.

Le Yorktown n'est pas épargné, A mais l’attaque à la torpille se développe d'un seul côté, ce qui lui laisse la possibilité de s'échapper, d'autant qu'il vire sur un rayon plus court que le Lexington. L'assaut des bombardiers en piqué ne permet aux Japonais que de marquer un seul coup au but, avec une bombe de 400 kg, qui traverse le pont d'envol près de l'îlot et pénètre Jusqu'au quatrième pont, tuant 66 Hommes d'équipage sur son passage, en déclenchant des incendies, qui Sont vite éteints.
A 11 h 45, la bataille est terminée.

La défense américaine a abattu 30 avions japonais et l3 autres ont été Perdus pour d'autres raisons, essentiellement des pannes d'essence. De leur côté, les Américains ont perdu 33 avions, toutes causes confondues.

La bataille de la mer de Corail 7 et 8 mai 1942 suite Docu067bu

Ci-dessus : L'USS Chester à Mare Island. La scène se passe en octobre 1943 et le navire a reçu plusieurs radars, un système qui fait cruellement défaut aux Nippons,
(The Floating Drydock)


La fin du Lexington

Au départ des avions japonais, l'amiral Fletcher est plutôt satisfait. Certes, ses deux porte-avions ont été touchés, mais il ne semble pas qu'ils le soient trop sérieusement. Le Lexington, Lady Lex, a pris une gîte de sept degrés. Trois chaudières sont partiellement inondées et les ascenseurs sont en panne ; trois incendies ont pris à bord. Mais le pont est très rapidement réparé et le navire peut faire décoller et recevoir des avions. Après une heure, les équipes de sécurité ont encore amélioré la situation et le navire s'est redressé en ballastant du carburant.
Le porte-avions semble sauvé et l'officier de contrôle des dommages prévient d'ailleurs son capitaine en ces termes :
" Nous avons pu réparer temporairement les dommages
dus aux torpille, les incendies sont éteints et le navire va très bientôt revenir à 1'horizontale. Mais si je peux le suggérer, mon capitaine, si vous devez prendre d'autres Torpilles, choisissez le côte tribord, maintenant ! "
Pour ainsi dire au même moment, une terrible explosion secoue le Lexington de part en part. Des vapeurs d'essence viennent de saucer à cause d'un groupe électrogène qui continuait à tourner. Dès lors, une série d'explosions commence, chacune plus violente que la précédente. A l'intérieur du navire, c'est le chaos et toutes les communications internes sont interrompues. Les pertes sont sévères, y compris le Commander Healy, l'officier de contrôle des dommages.

Curieusement, sur le pont, malgré les secousses, marins et aviateurs ne se rendent compte de rien : les avions continuent de se poser et le navire avance encore à 25 nœuds. A 14 h 45, une nouvelle explosion Majeure secoue le navire. Cette fois, le système de ventilation s'arrête, notamment dans les salles des machines. Le capitaine Sherman, commandant du Lexington, appelle alors des navires voisins pour lui venir en aide.
Les opérations aériennes sur le pont sont interrompues. Les avions qui ne sont pas encore posés reçoivent l'ordre de se rendre sur le Yorktown. Le destroyer Morris vient à couple pour tenter d'éteindre l'incendie, mais celui-ci dévore alors l'intérieur du porte-avions.

À 16h30, le Lexington s'immobilise sur l'eau, toute la vapeur étant Chassée des turbines pour des raisons de sécurité.
Tout l'équipage est appelé sur le pont pour préparer l'évacuation :
Le danger d'explosion des soutes à munitions est en effet très grand. L'ordre d'abandonner le navire est finalement donné à
17 h 07 et les hommes s'exécutent lentement, à contrecœur, car le Lexington est un navire que son équipage adore.

L'abandon du porte-avions s'effectue dans des conditions parfaites ; il Fait beau, la mer est chaude et calme et trois destroyers sont venus à proximité pour recueillir les marins. Aucun des hommes qui sautent par-dessus bord ne se noie. Même le chien du capitaine est sauvé, avec 2735 hommes. Il y a eu 216 tués. A 20 heures, l'amiral Fletcher ordonne au destroyer Phelps de tirer une Salve, de torpilles pour achever le porte-avions, ce qui est fait. Le grand navire coule, sous les yeux désolés de son équipage. Nombreux sont les marins qui pleurent, surtout ceux qui étaient sur Lady Lex depuis sa réception par l'US Navy, en 1927.

La bataille de la mer de Corail 7 et 8 mai 1942 suite Docu0137gz

Le porte-avions CV5, l'USS Yorktown, en cale-sèche. Il est endommagé à la bataille de la mer de Corail et les équipes de réparation de Pearl Harbor vont faire des merveilles pour le rendre opérationnel à temps pour la bataille de Midway. (The Floating Drydock)

Conclusion de la bataille de la mer de Corail

Dans l'après-midi du 8 mai, l'amiral Nimitz ordonne à Fletcher de quitter la mer de Corail. A peu près en même temps, l'amiral Inouye en fait de même en reportant l'opération de débarquement à Port Moresby au 3 juillet 1942. Cette décision est prise parce que l'amiral japonais n'a plus de parapluie aérien pour protéger ses Transports de troupes : le Shoho a été coulé, le Shokaku rentre au Japon et il est trop dangereux de risquer un porte-avions seul. Cette décision ne plaît pas à Yamamoto, qui envoie un contre ordre et Demande de poursuivre et de détruire ce qui reste de l'ennemi, mais Fletcher est déjà loin et le 10 mai, les navires nippons quittent la mer de Corail à leur tour.

Si l'on prend en compte les pertes des deux protagonistes, il est évident Que les Japonais ont remporté une victoire tactique et ce ne sera pas leur dernière, contrairement à ce qui a pu être écrit ici ou là. Il est clair que la perte du Shoho et des quelques petits navires coulés à Tulagi ne représente pas grand-chose à côté de la destruction du Lexington, du Neosho et du Sims.

Mais les Américains ont remporté une victoire stratégique ; après tout Ils ont empêché le débarquement japonais à Port Moresby, qui était l'objectif principal de l'opération MO. Il y a peut-être plus important, mais il s'agit là de pure conjecture. En effet, le Shokaku, mis hors de combat pour deux mois et le Zuikaku, incapable d'être opérationnel avant le 12 juin en raison des pertes en avions, ne pourront participer à la bataille de Midway. Peut-être auraient-ils apporté aux Japonais, la petite marge nécessaire à la victoire ?

Mais il faut avant tout se souvenir de la bataille de la mer de Corail Comme de la première bataille navale livrée uniquement par l'intermédiaire de l'aviation aucun des navires en action n'a jamais été en contact visuel avec ses adversaires. Les pertes ont été causées uniquement par l'aviation.

Ceci fait de l'affrontement en mer de Corail la première bataille navale de l'histoire moderne. Pearl Harbor l'avait déjà montré, mais d'une façon évidemment à sens unique : les navires de surface traditionnels sont totalement démunis contre l'aviation.

Après la mer de Corail, plus rien ne sera jamais pareil en ce qui concerne la guerre sur mer, une évolution déjà amorcée avec la fin du Bismarck La bataille de Midway va d'ailleurs le prouver dès le mois de juin 1942.



votre honorable serviteur :wink:
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