La bataille de la mer de Corail 7 et 8 mai 1942
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La bataille de la mer de Corail 7 et 8 mai 1942
La bataille de la mer de Corail 7 et 8 mai 1942
Le 1er mai 1942, les deux escadres ennemies se trouvent dans la mer de Corail, se dirigeant approximativement l'une vers l'autre, mais sans savoir leur position respective.
Les Japonais marquent, les premiers points lorsqu'ils débarquent à Tulagi, tout près de Guadalcanal.
Le 3 mai, alors que l'amiral Fletcher se trouve à plus de
500 milles nautiques de là avec ses porte-avions, les Japonais
Débarquent par surprise à Tulagi, sans opposition. Fletcher n'apprend la nouvelle que dans la soirée, grâce à un rapport envoyé par Mac Arthur, donc un avion de reconnaissance a repéré Des transports de troupes devant Tulagi. Il décide aussitôt d'attaquer les Japonais avec le seul porte avions disponible pour le moment, le Yorktown. A 27 nœuds,
il se dirige vers le sud de Guadalcanal, d'où il
veut lancer ses avions le 4 mai.
Les Américains ripostent
Le 4 mai juste avant le lever du soleil, le Yorktown fait décoller ses premiers appareils :
12 Devastator, 28 bombardiers en piqué Dauntless et 6 chasseurs Wildcat. Ces derniers n'accompagnent; pas les autres avions vers Tulagi, mais restent en protection du Porte-avions.
Les bombardiers apparaissent au-dessus de Tulagi vers 8h 15 et se trompent complètement dans l'identification des navires ennemis, ce que feront: les pilotes des deux camps pendant toute la guerre, surestimant toujours la taille des bateaux aperçus.
Le navire-amiral de l'amiral Shima, un simple mouilleur de mines, est pris pour un croiseur léger, un transport de troupes pour un porte-hydravions, des dragueurs de mines pour des transports Et des péniches de débarquement pour des canonnières !
Seuls les deux destroyers sont correctement identifiés.
" Abandon ship! " Le 8 mai 1942, l'ordre est donné d'abandonner l'USS Lexington, en proie a un incendie impossible à maîtriser.
L'équipage descend à la mer le long de cordages et aucun homme ne sera perdu lors de l'évacuation du navire. (The Floating Drydock)
L'attaque se déroule en trois phases : d'abord une escadrille de
Dauntless largue 13 bombes de 500 kg, endommageant gravement:
Le destroyer Kikuzuki, qui est forcé de se jeter à la côte.
Deux petits dragueurs sont aussi mis hors de combat.
Viennent ensuite les avions torpilleurs,
qui lancent 11 projectiles, mais ne touchent qu'un dragueur auxiliaire.
Quant aux 15 dernières bombes de 500 kg de la dernière vague,
elles ne causent que des dégâts minimes. Les avions regagnent leur bord Sans perte et une seconde vague est lancée une heure après, avec 27 SBD Dauntless et 11 TBD Devastator. Un patrouilleur japonais est endommagé et deux hydravions détruits, un faible résultat.
Tous les lancers des avions torpilleurs ont échoué.
Plus tard dans la journée, l'amiral Fletcher envoie sur place quatre chasseurs Wildcat, qui détruisent: trois hydravions, rencontrent et mitraillent-le Destroyer Yuzuki, tuant son commandant et plusieurs hommes d'équipage mais ne lui infligeant que des dégâts superficiels.
Au retour, deux avions se perdent et se posent en catastrophe sur l'ile De Guadalcanal. Les piloter seront récupères ultérieurement.
Enfin, dans l'après-midi, 21 Dauntless lancent une dernière attaque, Coulant seulement quatre barges de débarquement avec leurs 21 bombes de 500 kg. Les résultats de la bataille
de " Tulagi " sont plutôt dérisoires, si l'on prend En compte
le nombre d'avions engagés et l'absence de toute opposition aérienne. Nimitz lui-même parlera de résultats décevants dans un rapport rédigé le 17 juin. A bord du Yorktown, en fait, la joie est à son comble tant les rapports des pilotes sont exagérés, ils pensent avoir coulé deux destroyers, un cargo et quatre canonnières, avoir jeté à la côte un croiseur léger et endommagé sévèrement un troisième destroyer,
un autre cargo Et un transport d'hydravions! Ils pensent avoir détruit ou dispersé l'escadre Japonaise, une profonde erreur. L'ordre est même donné à deux croiseurs d'aller finir l'ennemi à Tulagi, mais Fletcher l'annule au dernier moment, sauvant par là même les deux navires, qui se seraient heurtés aux deux grands porte-avions nippons, alors en route Vers le théâtre des opérations.
Le croiseur lourd USS Chicago, photographié au large de la Californie
Environ 40 Jours avant sa destruction par les Japonais, le 30 janvier 1943. (The Floating Drydock)
À la recherche de l'ennemi
Au moment des raids américains sur Tulagi, les porte-avions japonais Étaient trop loin pour intervenir. Les jours suivants, les deux adversaires se cherchent.
Les Américains disposent de renseignements précis mais fragmentaires grâce à leur service d'interception radio et peuvent prévenir Fletcher qu'une escadre ennemie se dirige vers Port-Moresby et qu'elle va bientôt contourner la pointe sud-est de la Nouvelle-Guinée s'il n'intervient pas.
Il ignore la présence dans le secteur des deux porte-avions japonais et n'a pas vent non plus de la tentative de prise en tenailles des Nippons.
L'amiral Takagi ne connaît pas non plus la position de l'escadre américaine et durant la journée du 6 mai, la distance entre les deux tombe à 70 milles nautiques seulement, ce qui est très faible et aurait permis une bataille généralisée. Mais seul un hydravion japonais repère la flotte américaine et son message n'arrivera que bien trop Tard à l'amiral Takagi. Notons que cette date du 6 mai est symbolique, Car elle marque la fin de la résistance américaine aux Philippines, avec la prise de Corregidor par les Japonais.
L'USS Lexington à été reçu par l'US Navy en 1927, C'est le premier porte-avions américain, construit à partir d'une coque de croiseur de
Bataille. Il dispose d'un armement conventionnel important, avec huit canons de 203 mm, (The Floating Drydock)
Les premiers succès japonais
En vue du prochain rendez-vous de ravitaillement, le pétrolier Neosho Et le destroyer Sims s'éloignent de l'escadre de Fletcher. Ils sont alors repérés par deux avions embarqués japonais, qui les identifient mal, Puisqu’ils pensent avoir aperçu un Porte-avions et un croiseur. L'amiral japonais Hara, qui commande l'escadre de grands porte-avions, décide alors de lancer une attaque généralisée contre les deux navires américains.
Vers 9 heures du matin, le 7 mai, Un avion isolé lance une bombe sur le Sims et le manque de peu. Il est suivi à 10h38 par dix bombardiers qui effectuent une attaque horizontale, sans résultat. Mais vers midi, 36 bombardiers en piqué Aichi Val attaquent, visant principalement le Neosho, qu'ils prennent toujours pour un Porte-avions.
Bien que le Sims avance à pleine vitesse, les Japonais parviennent à l'atteindre de trois bombes de 250 kg, Dont deux explosent dans la chambre des machines. Alors qu'il s'enfonce après quelques minutes seulement, une terrible explosion secoue le navire et tue Presque tout l'équipage. Seuls 16 hommes survivent.
Pendant ce temps, le pétrolier a reçu sept coups aux buts et huit bombes l'ont manqué de très peu. Notons qu'un bombardier japonais s'est jeté sur le navire, probablement après avoir été touché par la DCA américaine. Le Neosho est rapidement en perdition et son commandant ordonne de se préparer à l'abandon, ce Qui ne signifie pas abandonner le navire immédiatement. Ce n'est pas ce que pensent de nombreux marins qui ont assisté à la fin du destroyer Sims. Deux baleinières sont mises à l'eau, ainsi que de nombreux radeaux, tout cela dans une panique qui cause la noyade de plusieurs hommes. D'autres sont rappelés à bord; d'autres encore s’éloignent sur les radeaux : ils connaîtront une mort horrible.
Vue des superstructures du croiseur USS Portland Mare Island, Les canons de 125 mm ne disposent d'aucune protection pour les servants. Les pièces de DCA sont nombreuses. (The Floating Drydock)
En effet, un jeune officier fait le point au moment de l'attaque, mais se trompe en se servant de son sextant, Indiquant une latitude de 16°25'S et une longitude de 157°31'E, alors que la véritable position est 16°09'S et 158°03'E. Autant dire que les recherches des survivants ne commenceront pas au bon endroit.
Pendant quatre jours, le grand pétrolier désemparé dérive au gré du vent et des courants. Le message de détresse du Neosho a bien été capté par les Américains, mais les recherches des Catalina ne donnent rien, à cause de l'erreur de sextant. Il n'est finalement aperçu que le 11 mai à midi. Le destroyer Henley le rejoint alors et évacue les 123 survivants encore à bord. Les recherches pour retrouver les hommes à bord des radeaux échouent et le commandant du pétrolier ne rectifie l'erreur de son officier navigateur que le 12. Le destroyer Helm est alors envoyé sur les lieux. Ce n'est que le 17 mai, à trois jours de route de Nouméa, que le navire rencontre un radeau avec quatre moribonds à bord, les seuls survivants d'un groupe de 68 hommes s'étant rassemblés sur quatre radeaux.
L'un des quatre hommes mourra dans les heures qui suivent.
La perte du destroyer Sims et de Fat Lady, surnom du gros pétrolier de la flotte, n'a cependant pas été inutile ; les Japonais se sont trompés De cible, ce qui a évité qu'ils attaquent les Porte-avions américains à un moment où ceux-ci étaient vulnérables, pour des raisons que nous allons voir plus loin.
Le porte-avions USS Yorktown lors de ses premiers essais, le 1er avril 1937. Construit grâce à l'expérience acquise avec le Lexington d'une part, le Langley d'autre part, II constitue un excellent compromis entre les deux navires. L'Enterprise et le Hornet seront construits sur la
même base, avec autant de succès. Il peut emporter 96 avions. (The Floating Drydock)
Des croiseurs sous les bombes
Tout en restant en arrière pour pouvoir intervenir sans être trop exposé, Fletcher ordonne à l'amiral Crace de se porter avec ses croiseurs à la rencontre du groupe d'invasion de Port Moresby, qui est en passe d'atteindre la passe de Jamard, à l'extrémité sud-est de la Nouvelle-Guinée. Cette manœuvre est très risquée et aurait pu très bien se terminer par un massacre. Mais la Providence en voudra autrement. En effet, à partir de 14 heures le 7 mai, les attaques aériennes japonaises vont se succéder. Il s'agit tout d'abord D’avions torpilleurs, puis de bimoteurs Sally, qui tous manquent leur cible. Peu après, trois grands bombardiers manquent de très peu le destroyer Farragut :
Ils sont identifiés sans erreur possible comme des B-17 Flying
Fortress ! Heureusement, les pilotes de l'US Army ne visent pas très bien non plus. Notons que les Japonais se trompent autant que les pilotes américains quelques jours plus tôt à Tulagi, en revendiquant des victoires absurdes contre les navires attaqués : un cuirassé et un croiseur coulés et un autre cuirassé endommagé. En Fait, aucun navire n'a été atteint et l'escadre de Crace ne comptait de toute façon pas de cuirassé. Cela dit, Crace ne remplira pas sa mission, car le groupe d'invasion de Port-Moresby va faire demi-tour en raison de l'évolution défavorable de la situation.
Le porte-avions Shoho, le 20 décembre 1942. Il a été construit à partir de la coque d'un navire de ravitaillement de sous-marins, II peut emporter théoriquement 30 avions, mais au moment de la bataille de la mer de Corail, il emporte 12 chasseurs Zéro et 9 avions torpilleurs
Kate, Sa défense contre-avions consiste en huit pièces de 25 mm et huit canons de 125 mm. Il est capable d'atteindre une vitesse de
28 nœuds. (IWM)
Le Shoho face à son destin
Le 7 mai au matin, alors que se déroulent: les événements déjà mentionnés, le porte-avions Yorktown lance un avion de reconnaissance qui repère deux porte-avions ennemis et quatre croiseurs. Fletcher croit alors avoir affaire au gros de l'escadre japonaise, mais il s'agit en fait du porte-avions léger Shoho et des quatre croiseurs du groupe de couverture. L'Américain ordonne aussitôt une attaque générale contre cet objectif et le Lexington lance le premier ses appareils, suivi du Yorktown, une demi-heure plus tard. A 10 h 30, 93 avions sont en l'air, les 47 restants servant de réserve ou étant des chasseurs de couverture aérienne. A peine les appareils ont-ils décollé que les avions de reconnaissance du Yorktown reviennent à bord. La stupéfaction est grande lorsqu'il apparaît que les aviateurs se sont trompés dans le code secret et qu'ils ont voulu dire
" Deux croiseurs lourds et deux destroyers repérés " et non deux Porte-avions et quatre croiseurs! Cela change évidemment tout, car ce groupe est en fait composé de deux très vieux croiseurs légers escortés de quelques canonnières converties et appartient à l'escadre de soutien du groupe d'invasion de Port Moresby.
Le croiseur lourd Furutaka fait partie du groupe de couverture Japonais de l'amiral Goto, qui compte trois autres croiseurs lourds et le porte-avions léger Shoho. (IWM)
Cela signifie qu'il ne s'agit pas du gros de l'escadre japonaise, ni même de la force de couverture de l'amiral Goto, mais de cibles sans aucun intérêt ; et Fletcher a lance la majorité de ses avions dans une direction située à angle droit de celle des grands porte-avions nippons.
La situation est d'autant plus grave que depuis le matin, des avions de reconnaissance japonais se situent juste à la limite de portée des canons américains, ce qui signifie que le commandement ennemi est parfaitement informé de la position de Fletcher et de ses deux Porte-avions. A bord de
porte-avions léger Shoho, les avions sont préparés pour une attaque imminente des Américains.
Cela aune autre conséquence : le commandant en chef japonais, l'amiral Inouye, s'inquiète alors pour ses transports de troupes et: leur ordonne de faire demi-tour tant que la bataille décisive contre les porte-avions américains ne sera pas achevée. Le groupe d'invasion de Port-Moresby rebrousse alors chemin.
Par le plus grand hasard, un avion de reconnaissance du Lexington, qui accompagne à haute altitude les avions américains, repère soudain un porte-avions nippon et deux ou trois croiseurs, alors qu'il se dirige vers les cibles sans intérêt du groupe de soutien.
Les avions américains changent alors de direction et se préparent à attaquer Le Shoho. Son commandant les a vus venir de loin et a fait décoller deux. Zéro, qui ne parviennent pas à empêcher les trois premiers avions américains d'attaquer. Ceux-ci ne mettent pas de coup au but, mais une bombe explose si près que cinq appareils du Shoho sont projetés par-dessus bord.
Ce n'est qu'un début, car en moins d'une heure, le malheureux porte-avions léger va être attaqué par 93 avions américains ! Son agonie sera rapide : deux bombes de 500 kg l'incendient et le laissent inerte sur l'eau. Le journal de bord du Shoho indique que le navire, est secoué par des explosions de bombes, de torpilles et: d'avions de son propre bord, qui sautent dans le brasier. À 11 h 31, l'ordre est donné d'abandonner le navire. Il coule dans les cinq minutes. Environ 100 survivants seront sauvés par le destroyer Sazanami.
Le 1er mai 1942, les deux escadres ennemies se trouvent dans la mer de Corail, se dirigeant approximativement l'une vers l'autre, mais sans savoir leur position respective.
Les Japonais marquent, les premiers points lorsqu'ils débarquent à Tulagi, tout près de Guadalcanal.
Le 3 mai, alors que l'amiral Fletcher se trouve à plus de
500 milles nautiques de là avec ses porte-avions, les Japonais
Débarquent par surprise à Tulagi, sans opposition. Fletcher n'apprend la nouvelle que dans la soirée, grâce à un rapport envoyé par Mac Arthur, donc un avion de reconnaissance a repéré Des transports de troupes devant Tulagi. Il décide aussitôt d'attaquer les Japonais avec le seul porte avions disponible pour le moment, le Yorktown. A 27 nœuds,
il se dirige vers le sud de Guadalcanal, d'où il
veut lancer ses avions le 4 mai.
Les Américains ripostent
Le 4 mai juste avant le lever du soleil, le Yorktown fait décoller ses premiers appareils :
12 Devastator, 28 bombardiers en piqué Dauntless et 6 chasseurs Wildcat. Ces derniers n'accompagnent; pas les autres avions vers Tulagi, mais restent en protection du Porte-avions.
Les bombardiers apparaissent au-dessus de Tulagi vers 8h 15 et se trompent complètement dans l'identification des navires ennemis, ce que feront: les pilotes des deux camps pendant toute la guerre, surestimant toujours la taille des bateaux aperçus.
Le navire-amiral de l'amiral Shima, un simple mouilleur de mines, est pris pour un croiseur léger, un transport de troupes pour un porte-hydravions, des dragueurs de mines pour des transports Et des péniches de débarquement pour des canonnières !
Seuls les deux destroyers sont correctement identifiés.
" Abandon ship! " Le 8 mai 1942, l'ordre est donné d'abandonner l'USS Lexington, en proie a un incendie impossible à maîtriser.
L'équipage descend à la mer le long de cordages et aucun homme ne sera perdu lors de l'évacuation du navire. (The Floating Drydock)
L'attaque se déroule en trois phases : d'abord une escadrille de
Dauntless largue 13 bombes de 500 kg, endommageant gravement:
Le destroyer Kikuzuki, qui est forcé de se jeter à la côte.
Deux petits dragueurs sont aussi mis hors de combat.
Viennent ensuite les avions torpilleurs,
qui lancent 11 projectiles, mais ne touchent qu'un dragueur auxiliaire.
Quant aux 15 dernières bombes de 500 kg de la dernière vague,
elles ne causent que des dégâts minimes. Les avions regagnent leur bord Sans perte et une seconde vague est lancée une heure après, avec 27 SBD Dauntless et 11 TBD Devastator. Un patrouilleur japonais est endommagé et deux hydravions détruits, un faible résultat.
Tous les lancers des avions torpilleurs ont échoué.
Plus tard dans la journée, l'amiral Fletcher envoie sur place quatre chasseurs Wildcat, qui détruisent: trois hydravions, rencontrent et mitraillent-le Destroyer Yuzuki, tuant son commandant et plusieurs hommes d'équipage mais ne lui infligeant que des dégâts superficiels.
Au retour, deux avions se perdent et se posent en catastrophe sur l'ile De Guadalcanal. Les piloter seront récupères ultérieurement.
Enfin, dans l'après-midi, 21 Dauntless lancent une dernière attaque, Coulant seulement quatre barges de débarquement avec leurs 21 bombes de 500 kg. Les résultats de la bataille
de " Tulagi " sont plutôt dérisoires, si l'on prend En compte
le nombre d'avions engagés et l'absence de toute opposition aérienne. Nimitz lui-même parlera de résultats décevants dans un rapport rédigé le 17 juin. A bord du Yorktown, en fait, la joie est à son comble tant les rapports des pilotes sont exagérés, ils pensent avoir coulé deux destroyers, un cargo et quatre canonnières, avoir jeté à la côte un croiseur léger et endommagé sévèrement un troisième destroyer,
un autre cargo Et un transport d'hydravions! Ils pensent avoir détruit ou dispersé l'escadre Japonaise, une profonde erreur. L'ordre est même donné à deux croiseurs d'aller finir l'ennemi à Tulagi, mais Fletcher l'annule au dernier moment, sauvant par là même les deux navires, qui se seraient heurtés aux deux grands porte-avions nippons, alors en route Vers le théâtre des opérations.
Le croiseur lourd USS Chicago, photographié au large de la Californie
Environ 40 Jours avant sa destruction par les Japonais, le 30 janvier 1943. (The Floating Drydock)
À la recherche de l'ennemi
Au moment des raids américains sur Tulagi, les porte-avions japonais Étaient trop loin pour intervenir. Les jours suivants, les deux adversaires se cherchent.
Les Américains disposent de renseignements précis mais fragmentaires grâce à leur service d'interception radio et peuvent prévenir Fletcher qu'une escadre ennemie se dirige vers Port-Moresby et qu'elle va bientôt contourner la pointe sud-est de la Nouvelle-Guinée s'il n'intervient pas.
Il ignore la présence dans le secteur des deux porte-avions japonais et n'a pas vent non plus de la tentative de prise en tenailles des Nippons.
L'amiral Takagi ne connaît pas non plus la position de l'escadre américaine et durant la journée du 6 mai, la distance entre les deux tombe à 70 milles nautiques seulement, ce qui est très faible et aurait permis une bataille généralisée. Mais seul un hydravion japonais repère la flotte américaine et son message n'arrivera que bien trop Tard à l'amiral Takagi. Notons que cette date du 6 mai est symbolique, Car elle marque la fin de la résistance américaine aux Philippines, avec la prise de Corregidor par les Japonais.
L'USS Lexington à été reçu par l'US Navy en 1927, C'est le premier porte-avions américain, construit à partir d'une coque de croiseur de
Bataille. Il dispose d'un armement conventionnel important, avec huit canons de 203 mm, (The Floating Drydock)
Les premiers succès japonais
En vue du prochain rendez-vous de ravitaillement, le pétrolier Neosho Et le destroyer Sims s'éloignent de l'escadre de Fletcher. Ils sont alors repérés par deux avions embarqués japonais, qui les identifient mal, Puisqu’ils pensent avoir aperçu un Porte-avions et un croiseur. L'amiral japonais Hara, qui commande l'escadre de grands porte-avions, décide alors de lancer une attaque généralisée contre les deux navires américains.
Vers 9 heures du matin, le 7 mai, Un avion isolé lance une bombe sur le Sims et le manque de peu. Il est suivi à 10h38 par dix bombardiers qui effectuent une attaque horizontale, sans résultat. Mais vers midi, 36 bombardiers en piqué Aichi Val attaquent, visant principalement le Neosho, qu'ils prennent toujours pour un Porte-avions.
Bien que le Sims avance à pleine vitesse, les Japonais parviennent à l'atteindre de trois bombes de 250 kg, Dont deux explosent dans la chambre des machines. Alors qu'il s'enfonce après quelques minutes seulement, une terrible explosion secoue le navire et tue Presque tout l'équipage. Seuls 16 hommes survivent.
Pendant ce temps, le pétrolier a reçu sept coups aux buts et huit bombes l'ont manqué de très peu. Notons qu'un bombardier japonais s'est jeté sur le navire, probablement après avoir été touché par la DCA américaine. Le Neosho est rapidement en perdition et son commandant ordonne de se préparer à l'abandon, ce Qui ne signifie pas abandonner le navire immédiatement. Ce n'est pas ce que pensent de nombreux marins qui ont assisté à la fin du destroyer Sims. Deux baleinières sont mises à l'eau, ainsi que de nombreux radeaux, tout cela dans une panique qui cause la noyade de plusieurs hommes. D'autres sont rappelés à bord; d'autres encore s’éloignent sur les radeaux : ils connaîtront une mort horrible.
Vue des superstructures du croiseur USS Portland Mare Island, Les canons de 125 mm ne disposent d'aucune protection pour les servants. Les pièces de DCA sont nombreuses. (The Floating Drydock)
En effet, un jeune officier fait le point au moment de l'attaque, mais se trompe en se servant de son sextant, Indiquant une latitude de 16°25'S et une longitude de 157°31'E, alors que la véritable position est 16°09'S et 158°03'E. Autant dire que les recherches des survivants ne commenceront pas au bon endroit.
Pendant quatre jours, le grand pétrolier désemparé dérive au gré du vent et des courants. Le message de détresse du Neosho a bien été capté par les Américains, mais les recherches des Catalina ne donnent rien, à cause de l'erreur de sextant. Il n'est finalement aperçu que le 11 mai à midi. Le destroyer Henley le rejoint alors et évacue les 123 survivants encore à bord. Les recherches pour retrouver les hommes à bord des radeaux échouent et le commandant du pétrolier ne rectifie l'erreur de son officier navigateur que le 12. Le destroyer Helm est alors envoyé sur les lieux. Ce n'est que le 17 mai, à trois jours de route de Nouméa, que le navire rencontre un radeau avec quatre moribonds à bord, les seuls survivants d'un groupe de 68 hommes s'étant rassemblés sur quatre radeaux.
L'un des quatre hommes mourra dans les heures qui suivent.
La perte du destroyer Sims et de Fat Lady, surnom du gros pétrolier de la flotte, n'a cependant pas été inutile ; les Japonais se sont trompés De cible, ce qui a évité qu'ils attaquent les Porte-avions américains à un moment où ceux-ci étaient vulnérables, pour des raisons que nous allons voir plus loin.
Le porte-avions USS Yorktown lors de ses premiers essais, le 1er avril 1937. Construit grâce à l'expérience acquise avec le Lexington d'une part, le Langley d'autre part, II constitue un excellent compromis entre les deux navires. L'Enterprise et le Hornet seront construits sur la
même base, avec autant de succès. Il peut emporter 96 avions. (The Floating Drydock)
Des croiseurs sous les bombes
Tout en restant en arrière pour pouvoir intervenir sans être trop exposé, Fletcher ordonne à l'amiral Crace de se porter avec ses croiseurs à la rencontre du groupe d'invasion de Port Moresby, qui est en passe d'atteindre la passe de Jamard, à l'extrémité sud-est de la Nouvelle-Guinée. Cette manœuvre est très risquée et aurait pu très bien se terminer par un massacre. Mais la Providence en voudra autrement. En effet, à partir de 14 heures le 7 mai, les attaques aériennes japonaises vont se succéder. Il s'agit tout d'abord D’avions torpilleurs, puis de bimoteurs Sally, qui tous manquent leur cible. Peu après, trois grands bombardiers manquent de très peu le destroyer Farragut :
Ils sont identifiés sans erreur possible comme des B-17 Flying
Fortress ! Heureusement, les pilotes de l'US Army ne visent pas très bien non plus. Notons que les Japonais se trompent autant que les pilotes américains quelques jours plus tôt à Tulagi, en revendiquant des victoires absurdes contre les navires attaqués : un cuirassé et un croiseur coulés et un autre cuirassé endommagé. En Fait, aucun navire n'a été atteint et l'escadre de Crace ne comptait de toute façon pas de cuirassé. Cela dit, Crace ne remplira pas sa mission, car le groupe d'invasion de Port-Moresby va faire demi-tour en raison de l'évolution défavorable de la situation.
Le porte-avions Shoho, le 20 décembre 1942. Il a été construit à partir de la coque d'un navire de ravitaillement de sous-marins, II peut emporter théoriquement 30 avions, mais au moment de la bataille de la mer de Corail, il emporte 12 chasseurs Zéro et 9 avions torpilleurs
Kate, Sa défense contre-avions consiste en huit pièces de 25 mm et huit canons de 125 mm. Il est capable d'atteindre une vitesse de
28 nœuds. (IWM)
Le Shoho face à son destin
Le 7 mai au matin, alors que se déroulent: les événements déjà mentionnés, le porte-avions Yorktown lance un avion de reconnaissance qui repère deux porte-avions ennemis et quatre croiseurs. Fletcher croit alors avoir affaire au gros de l'escadre japonaise, mais il s'agit en fait du porte-avions léger Shoho et des quatre croiseurs du groupe de couverture. L'Américain ordonne aussitôt une attaque générale contre cet objectif et le Lexington lance le premier ses appareils, suivi du Yorktown, une demi-heure plus tard. A 10 h 30, 93 avions sont en l'air, les 47 restants servant de réserve ou étant des chasseurs de couverture aérienne. A peine les appareils ont-ils décollé que les avions de reconnaissance du Yorktown reviennent à bord. La stupéfaction est grande lorsqu'il apparaît que les aviateurs se sont trompés dans le code secret et qu'ils ont voulu dire
" Deux croiseurs lourds et deux destroyers repérés " et non deux Porte-avions et quatre croiseurs! Cela change évidemment tout, car ce groupe est en fait composé de deux très vieux croiseurs légers escortés de quelques canonnières converties et appartient à l'escadre de soutien du groupe d'invasion de Port Moresby.
Le croiseur lourd Furutaka fait partie du groupe de couverture Japonais de l'amiral Goto, qui compte trois autres croiseurs lourds et le porte-avions léger Shoho. (IWM)
Cela signifie qu'il ne s'agit pas du gros de l'escadre japonaise, ni même de la force de couverture de l'amiral Goto, mais de cibles sans aucun intérêt ; et Fletcher a lance la majorité de ses avions dans une direction située à angle droit de celle des grands porte-avions nippons.
La situation est d'autant plus grave que depuis le matin, des avions de reconnaissance japonais se situent juste à la limite de portée des canons américains, ce qui signifie que le commandement ennemi est parfaitement informé de la position de Fletcher et de ses deux Porte-avions. A bord de
porte-avions léger Shoho, les avions sont préparés pour une attaque imminente des Américains.
Cela aune autre conséquence : le commandant en chef japonais, l'amiral Inouye, s'inquiète alors pour ses transports de troupes et: leur ordonne de faire demi-tour tant que la bataille décisive contre les porte-avions américains ne sera pas achevée. Le groupe d'invasion de Port-Moresby rebrousse alors chemin.
Par le plus grand hasard, un avion de reconnaissance du Lexington, qui accompagne à haute altitude les avions américains, repère soudain un porte-avions nippon et deux ou trois croiseurs, alors qu'il se dirige vers les cibles sans intérêt du groupe de soutien.
Les avions américains changent alors de direction et se préparent à attaquer Le Shoho. Son commandant les a vus venir de loin et a fait décoller deux. Zéro, qui ne parviennent pas à empêcher les trois premiers avions américains d'attaquer. Ceux-ci ne mettent pas de coup au but, mais une bombe explose si près que cinq appareils du Shoho sont projetés par-dessus bord.
Ce n'est qu'un début, car en moins d'une heure, le malheureux porte-avions léger va être attaqué par 93 avions américains ! Son agonie sera rapide : deux bombes de 500 kg l'incendient et le laissent inerte sur l'eau. Le journal de bord du Shoho indique que le navire, est secoué par des explosions de bombes, de torpilles et: d'avions de son propre bord, qui sautent dans le brasier. À 11 h 31, l'ordre est donné d'abandonner le navire. Il coule dans les cinq minutes. Environ 100 survivants seront sauvés par le destroyer Sazanami.
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