Je vais mourrir vendredi
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Je vais mourrir vendredi
Comment raconter cette impression ? Nous sommes là, ils sont tout prêts, plus nombreux, plus forts, mieux équipés, avec le moral du conquérant libérateur. Pourtant, je le sais, cela ne fait plus de doutes, je vais mourir vendredi.
Depuis l’Espagne, j’ai beaucoup appris, beaucoup aimé mes camarades, grandit avec eux, grandit grâce à eux, et aussi pour eux. Avec Stefan, je me souviendrais de la première fois ou nous avions grimpé, équipement tout neuf et sentiment d’invisibilité en prime, sur nos 109 E-4. C’était le temps où notre organisation était la plus forte, ce temps où la gloire ouvrait ses portes même au plus petit. Maintenant, la gloire ferme ses portes, même aux plus grands…
Il y a deux semaines, je me rappelle, nous avons vu notre groupe perdre un de ses as au combat. Quand les larmes aux yeux il se sanglait à son 190 pour sa dernière mission, son mécano lui demandait ce qui n’allait pas. Il le savait lui. Il le savait. Et il s’est envolé pourtant…
Alors je m’envolerai aussi.
J’étais à Hamburg il y a encore 6 mois, et cette brave ville a plié sous le poids de la « reddition inconditionnelle » demandée par des alliés assoiffés de revanche. Il y a peu de temps, un attentat contre le Führer dévoilait au monde que rien ne va plus au sein du Reich. Il y en a pourtant qui continuent de porter les armes et de combattre pour protéger la vie des siens.
Quand on est à l’heure du bilan, on se demande bien ce qu’on est venu faire ici. Tant d’inutiles sacrifices, c’est le mot qui revient dans les pensées de chacun, mais personne n’a été assez fort pour ne pas suivre. Et puis, y a-t-il vraiment un bilan à dresser ? N’est il pas prétentieux de vouloir en dresser un ? Oui, quelques victoires… Pour combien de mort dans les deux camps ? Combien de destruction ? À la terrible impression de gâchis général vient ensuite l’idée d’inutilité de chacun de ces petits pions que nous sommes, et ici, le navire chancelle et chavirera bientôt.
Depuis l’Espagne, j’ai beaucoup appris, beaucoup aimé mes camarades, grandit avec eux, grandit grâce à eux, et aussi pour eux. Avec Stefan, je me souviendrais de la première fois ou nous avions grimpé, équipement tout neuf et sentiment d’invisibilité en prime, sur nos 109 E-4. C’était le temps où notre organisation était la plus forte, ce temps où la gloire ouvrait ses portes même au plus petit. Maintenant, la gloire ferme ses portes, même aux plus grands…
Il y a deux semaines, je me rappelle, nous avons vu notre groupe perdre un de ses as au combat. Quand les larmes aux yeux il se sanglait à son 190 pour sa dernière mission, son mécano lui demandait ce qui n’allait pas. Il le savait lui. Il le savait. Et il s’est envolé pourtant…
Alors je m’envolerai aussi.
J’étais à Hamburg il y a encore 6 mois, et cette brave ville a plié sous le poids de la « reddition inconditionnelle » demandée par des alliés assoiffés de revanche. Il y a peu de temps, un attentat contre le Führer dévoilait au monde que rien ne va plus au sein du Reich. Il y en a pourtant qui continuent de porter les armes et de combattre pour protéger la vie des siens.
Quand on est à l’heure du bilan, on se demande bien ce qu’on est venu faire ici. Tant d’inutiles sacrifices, c’est le mot qui revient dans les pensées de chacun, mais personne n’a été assez fort pour ne pas suivre. Et puis, y a-t-il vraiment un bilan à dresser ? N’est il pas prétentieux de vouloir en dresser un ? Oui, quelques victoires… Pour combien de mort dans les deux camps ? Combien de destruction ? À la terrible impression de gâchis général vient ensuite l’idée d’inutilité de chacun de ces petits pions que nous sommes, et ici, le navire chancelle et chavirera bientôt.
F/JG300_Tempest- Major LW
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Re: Je vais mourrir vendredi
heu très joli Tempest... vendredi... tu mettras tes feux si jamais, je tirerais un peu à coté
615sqn_Harry- Wing Commander
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Re: Je vais mourrir vendredi
oui, attends, c'est qu'un début, j'ai pas dit quel vendredi! ;)
F/JG300_Tempest- Major LW
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Re: Je vais mourrir vendredi
Ah bon ok, alors tu me diras lequel pour savoir quand je devrais tirer à côter
615sqn_Harry- Wing Commander
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Re: Je vais mourrir vendredi
Bah c'est gai
Bon beh j'vais continuer à m'entrainer hein, puis si ça va pas j'prendrais la prmière à gauche... hein, pardon... à droite... oui c'est cà :face:
P'têt retourner en espagne moi
:arrow:
Bon beh j'vais continuer à m'entrainer hein, puis si ça va pas j'prendrais la prmière à gauche... hein, pardon... à droite... oui c'est cà :face:
P'têt retourner en espagne moi
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F/JG300_Touch- Oberst
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Re: Je vais mourrir vendredi
Inspiré par Heinrich Boll ?
615sqn_William- Squadron Leader
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Re: Je vais mourrir vendredi
615sqn_William a écrit:Inspiré par Heinrich Boll ?
Nan !
par Phippe K Dick...
Christian
F/JG300_Born- Stabsfeldwebel
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Re: Je vais mourrir vendredi
arf, je connais aucun des deux, mais interressé!
F/JG300_Tempest- Major LW
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Re: Je vais mourrir vendredi
Philip K. Dick est un auteur US de science-fiction qui a écrit un libre très bon (Martian, go home!) si je me rappelle bien.
Pour Heinrich Böll, c'est un écrivain allemand d'après-guerre qui a écrit plusieurs nouvelles sur le conflit dont une (sa première je crois) : Le train était à l'heure (Der Zug war pünktlich) qui raconte l'histoire d'un soldat partant pour le front russe et qui connait le chemin jusqu'à un point dont il ne se rappelle plus et en déduit donc qu'il va mourir à cet endroit. Ce soldat repete durant tout le trajet à ses camarades "Je vais mourir ce jour à telle heure, etc etc". Je vous le conseille, ca se lit très rapidement (même pas une heure et c'est bien écrit.)
Pour Heinrich Böll, c'est un écrivain allemand d'après-guerre qui a écrit plusieurs nouvelles sur le conflit dont une (sa première je crois) : Le train était à l'heure (Der Zug war pünktlich) qui raconte l'histoire d'un soldat partant pour le front russe et qui connait le chemin jusqu'à un point dont il ne se rappelle plus et en déduit donc qu'il va mourir à cet endroit. Ce soldat repete durant tout le trajet à ses camarades "Je vais mourir ce jour à telle heure, etc etc". Je vous le conseille, ca se lit très rapidement (même pas une heure et c'est bien écrit.)
615sqn_William- Squadron Leader
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Re: Je vais mourrir vendredi
Ph K Dick est surtout l'auteur de "Do Androids Dream of Electric Sheep?" (les Androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?) qui a été adapté au cinema sous le titre de... Blade Runner.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Philip_K._Dick
Cette citation de l'auteur résume bien sa pensée :
Reality is just a point of view ("La réalité n'est qu'une façon de voir les choses.")
Martians go home est de Fredric Brown.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Philip_K._Dick
Cette citation de l'auteur résume bien sa pensée :
Reality is just a point of view ("La réalité n'est qu'une façon de voir les choses.")
Martians go home est de Fredric Brown.
F/JG300_Touch- Oberst
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Localisation : Marne la Vallée, voisin : Mickey !
Date d'inscription : 08/12/2005
Re: Je vais mourrir vendredi
III/JG26(Jabo)_Touch a écrit:
Martians go home est de Fredric Brown.
Mea Culpa J'ai toujours cru le contraire
615sqn_William- Squadron Leader
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Re: Je vais mourrir vendredi
Après l’Espagne, nous nous étions promis d’intégrer les nouveaux… Mais cela n’a pas été facile. Le premier soucis à été un ennemi bien plus dangereux que ceux que nous avions combattu là-bas. D’autre part, l’implacable volonté de l’Angleterre d’abord, et des alliés ensuite, c’est avérée payante. De plus en plus d’avions, de plus en plus de pilotes de niveau moyen qui surclassait nos nouveaux, de plus en plus de domaines de vols avec lesquels nous ne rivalisions plus. Le choc, après la supériorité du 109 F et de nos 190 A4, a été de voir arriver ces nouveaux Spitfire. Nos 109, eux, se sont alourdis en blindage, les moteurs se sont complexifiés, et les 190, améliorés en une arme d’attaque au sol, performante, en même temps qu’un chasseur lourdaud en dogfight, mais efficace et bien armé contre les bombardiers ennemis en altitude. L’arrivée des américains, progressive, sûre, tapis de bombe sur la France, et bientôt sur l’Allemagne, celle des vignes, celle de l’orge, celle de la bière, celle de l’Englisher Garten… Elle est bien loin maintenant….
L’officier de liaison nous apporte l’ordre du jour tant attendu, et je ne peux me retenir même si je retiens mon souffle. Ma conversion temporelle sur 190 a été pour moi une occasion de voire d’autres paysages. Rassurez-vous cher parents, je vole encore dans mon plus vieux camarade, ici, mon 109 n°3. Je croyais pouvoir être tranquille par ici. Le soleil provençal allait, devait avoir un rôle salvateur. Deux mois que je m’entraîne ici. Deux mois que des cibles en béton ne cesse d’exploser. Mais depuis quelques jours, l’activité aérienne est inquiètante. Il m’est difficile d’entendre que je vais avoir raison. L’ordre est tombé. Comme l’écho d’un cri dans une chapelle, il s’efforce de résonner pendant les 10s les plus longues que connaît un pilote de chasse : celle où il décide de partir remplir son objecif en sachant qu’il n’en reviendra pas.
Une action coordonnée de la chasse et des chasseurs bombardiers devra attaquer la zone où ont débarqué nos ennemis.
Nous n’en croyons pas nos oreilles. Nous sommes fous de voler dans de telles conditions… Nous n’osons pas imaginer la quantité de DCA. La vie est rude, mais l’humain l’est encore plus dur avec, et contre lui-même.
Je suis sanglé. Je teste ma radio, vérifie mes instruments. Tout mes ailiers sont là ? Une dernière vérification, j’enclenche les magnetos, et le BMW s’allume, non, ronronne de plaisir. À t’entendre camarade, on dirait que tu es presque content d’en terminer… Moi aussi d’un coté, mais j’abandonnerais des amis ici et là-bas. Toi, tes amis, dès qu’ils s’envolent avec les miens, ils sont aussi leur assurance, leur protecteur, et parfois, ne rentrent pas non plus, et tu ronronnes toujours autant…
Mon mécano me dit que tout est clair devant. Je roule jusqu’à la piste au travers de chemins de terre, et de filets de camouflage. Nous vivons comme des taupes par ici ! Allons prendre l’air.
Pendant mon point fixe, le soleil illumine les cadrans du bord. Je prends ma check list, et machinalement je teste les commandes, vérifie le ralenti du moteur, m’assure des pressions dans les differents recoins de mon BMW, et j’annonce en radio,
« La tour, ici Rouge leader, Rouge leader prêt pour le décollage, demande autorisation de décoller »
La tour acquiesce, et je m’élance sur la piste chargée de mes 4 bombes de 50kg et de mon bébé: une SC500. Les préparateurs de mon 190 F8 ont écris dessus « Für Eva » en souvenir de ma cousine de mon age qui a perdu une jambe pour être restée compressée par les débris des décombres du bombardement diurne et nocturne sur Hambourg en Novembre 1943…
Nous allons faire cela bien, ma petite équipe et moi, le chat, le bébé, et l’outil de bataille que je suis devenu. Cette fois, quite à ne plus revenir, ils se souviendront de moi.
Les chasseurs d’escorte sont au rendez-vous cet après midi. Le soleil est radieux, l’atmosphère calme, les paysages généreux.
Nous formons la formation et nous nous prenons le cap de notre objectif. Rouge 2 3 et 4 sont bien là, inquiets. Ce ne sont pas des novices. Ils savent à quoi s’attendre. Ils savent. 400km/h à 100m du sol, où nous suivons la route qui nous mènent au travers du relief de cette région. Et nous voilà. Rien d’autre que des traçantes. L’enfer. Indescriptible. N°2 à un problème moteur et rompt le combat. L’autre schwarm d’A6 est déjà entrain d’attaquer. Les chasseurs de couverture hurlent dans tout les sens à la radio, et bloque la fréquence. Pour autant, nous nous connaissons bien avec mes ailiers. Je les regarde une dernière fois avant de rentrer ma tête dans mes épaules, et de commencer le face-à-face avec les braves artilleurs de la base ennemie. Je me concentre, oublie tout, enclenche la surpuissance et annonce l’ordre d’attaque.
Plein gaz, mon F8 file vers l’aérodrome de fortune. Il y a au moins 10 M16, 8 Bofors, et quelques autre pièces de 25mm et de 85mm que je n’avais encore jamais vu par ici. Je vois une colonne de fumée au fond à droite, à flanc de montagne. Je sens mon pouls, mes mains transpirent. Je ne passerai pas. Je ne passerai pas… C’est toujours ce qu’on se dit quand malgré nous, quelque chose nous dit que nous devrions en finir. Je repère des artilleries qui font feu vers mes camardes en A6. J’engage… Je largue une paire de SC50, je tire en même temps sur un M16, puis je large mes deux derniers bébé sur un autre M16 et straffe encore un 85mm dans la foulée… Je plonge sous le plateau formé par la base, et je file au travers de tout les barrages de DCA…. Je suis passé… Le leaders des A6 et moi-même regroupons… Les miens sont tous passés, et les autres ont perdu un avion. Une nouvelle passe ? Oui, nous sommes venus nous battre, alors, battons nous ? Que risquons nous ? D’abréger la guerre des autres, et la notre par la même occasion ? Ou devrais-je dire, la guerre de l’autre ?
Nous repassons au dessus de cet enfer… les DCA semblent presque avoir redoublées de puissance… Je straffe sans succès deux M16… un me touche, et je rate ma passe… une balle dans le moteur et celui-ci ne réagit plus… C’est la fin, je suis bien trop bas pour sauter… Je reprends quand même un cap retour. Je ne suis même pas paniqué, malgré la perte d’un de mes ailiers et de deux nouveaux A6. L’un d’entre eux se crachera en tentant de ramener son avion fumant… J’entends mon numéro quatre qui se fait engager. Mais que font les chasseurs ??
Je lance mon avion dans un léger piqué vers une route dans l’espoir de m’y poser. Je ferme le radiateur, coupe la surpuissance, et un miracle se produit… Il reprend… Jamais je n’ai été si heureux de t’entendre… Ton ronronnements n’est plus aussi joyeux, mais au moins tu auras un repos bien mérité lorsque nous rentrerons. Eva a fait son boulot. Toi aussi. J’espère encore ne croiser personne, car à 350km/h en F8, sans pression à l’admission, je ne risque pas de pouvoir faire des étincelles… Mais bien des explosions…
J’entends les dernières paroles de mon numéro quatre. C’est terminé. Il savait. Ils savaient. Moi aussi… et je ne comprends pas. Je vois la base… Je rate une première approche… Je me lance dans une seconde… je suis long, le train ne bronche pas, mais une balle a percé les câbles hydrauliques de mes freins, et ils sont bloqués… mon avion inévitablement capote.
Je m’extirpe du guépier. L’avion n’a "rien". Mais le boss ne va pas être content de moi… Une hélice et un moteur endommagé, sans compter les impacts. Il m’aura ramener, ce bon vieux BMW… Ce bon vieux Focke… Je l’embrasse… Je me colle de la poudre et de la suie sur la joue, mais je suis finalement l’homme le plus heureux… Et je regarde les autres, et je comprends que je suis le seul à rentrer. Abasourdi, je lève un peu mieux mon regard…
« Der Einige ?
« Ja voll Herr Oberleutnant...
« Der Enige… »
L’officier de liaison nous apporte l’ordre du jour tant attendu, et je ne peux me retenir même si je retiens mon souffle. Ma conversion temporelle sur 190 a été pour moi une occasion de voire d’autres paysages. Rassurez-vous cher parents, je vole encore dans mon plus vieux camarade, ici, mon 109 n°3. Je croyais pouvoir être tranquille par ici. Le soleil provençal allait, devait avoir un rôle salvateur. Deux mois que je m’entraîne ici. Deux mois que des cibles en béton ne cesse d’exploser. Mais depuis quelques jours, l’activité aérienne est inquiètante. Il m’est difficile d’entendre que je vais avoir raison. L’ordre est tombé. Comme l’écho d’un cri dans une chapelle, il s’efforce de résonner pendant les 10s les plus longues que connaît un pilote de chasse : celle où il décide de partir remplir son objecif en sachant qu’il n’en reviendra pas.
Une action coordonnée de la chasse et des chasseurs bombardiers devra attaquer la zone où ont débarqué nos ennemis.
Nous n’en croyons pas nos oreilles. Nous sommes fous de voler dans de telles conditions… Nous n’osons pas imaginer la quantité de DCA. La vie est rude, mais l’humain l’est encore plus dur avec, et contre lui-même.
Je suis sanglé. Je teste ma radio, vérifie mes instruments. Tout mes ailiers sont là ? Une dernière vérification, j’enclenche les magnetos, et le BMW s’allume, non, ronronne de plaisir. À t’entendre camarade, on dirait que tu es presque content d’en terminer… Moi aussi d’un coté, mais j’abandonnerais des amis ici et là-bas. Toi, tes amis, dès qu’ils s’envolent avec les miens, ils sont aussi leur assurance, leur protecteur, et parfois, ne rentrent pas non plus, et tu ronronnes toujours autant…
Mon mécano me dit que tout est clair devant. Je roule jusqu’à la piste au travers de chemins de terre, et de filets de camouflage. Nous vivons comme des taupes par ici ! Allons prendre l’air.
Pendant mon point fixe, le soleil illumine les cadrans du bord. Je prends ma check list, et machinalement je teste les commandes, vérifie le ralenti du moteur, m’assure des pressions dans les differents recoins de mon BMW, et j’annonce en radio,
« La tour, ici Rouge leader, Rouge leader prêt pour le décollage, demande autorisation de décoller »
La tour acquiesce, et je m’élance sur la piste chargée de mes 4 bombes de 50kg et de mon bébé: une SC500. Les préparateurs de mon 190 F8 ont écris dessus « Für Eva » en souvenir de ma cousine de mon age qui a perdu une jambe pour être restée compressée par les débris des décombres du bombardement diurne et nocturne sur Hambourg en Novembre 1943…
Nous allons faire cela bien, ma petite équipe et moi, le chat, le bébé, et l’outil de bataille que je suis devenu. Cette fois, quite à ne plus revenir, ils se souviendront de moi.
Les chasseurs d’escorte sont au rendez-vous cet après midi. Le soleil est radieux, l’atmosphère calme, les paysages généreux.
Nous formons la formation et nous nous prenons le cap de notre objectif. Rouge 2 3 et 4 sont bien là, inquiets. Ce ne sont pas des novices. Ils savent à quoi s’attendre. Ils savent. 400km/h à 100m du sol, où nous suivons la route qui nous mènent au travers du relief de cette région. Et nous voilà. Rien d’autre que des traçantes. L’enfer. Indescriptible. N°2 à un problème moteur et rompt le combat. L’autre schwarm d’A6 est déjà entrain d’attaquer. Les chasseurs de couverture hurlent dans tout les sens à la radio, et bloque la fréquence. Pour autant, nous nous connaissons bien avec mes ailiers. Je les regarde une dernière fois avant de rentrer ma tête dans mes épaules, et de commencer le face-à-face avec les braves artilleurs de la base ennemie. Je me concentre, oublie tout, enclenche la surpuissance et annonce l’ordre d’attaque.
Plein gaz, mon F8 file vers l’aérodrome de fortune. Il y a au moins 10 M16, 8 Bofors, et quelques autre pièces de 25mm et de 85mm que je n’avais encore jamais vu par ici. Je vois une colonne de fumée au fond à droite, à flanc de montagne. Je sens mon pouls, mes mains transpirent. Je ne passerai pas. Je ne passerai pas… C’est toujours ce qu’on se dit quand malgré nous, quelque chose nous dit que nous devrions en finir. Je repère des artilleries qui font feu vers mes camardes en A6. J’engage… Je largue une paire de SC50, je tire en même temps sur un M16, puis je large mes deux derniers bébé sur un autre M16 et straffe encore un 85mm dans la foulée… Je plonge sous le plateau formé par la base, et je file au travers de tout les barrages de DCA…. Je suis passé… Le leaders des A6 et moi-même regroupons… Les miens sont tous passés, et les autres ont perdu un avion. Une nouvelle passe ? Oui, nous sommes venus nous battre, alors, battons nous ? Que risquons nous ? D’abréger la guerre des autres, et la notre par la même occasion ? Ou devrais-je dire, la guerre de l’autre ?
Nous repassons au dessus de cet enfer… les DCA semblent presque avoir redoublées de puissance… Je straffe sans succès deux M16… un me touche, et je rate ma passe… une balle dans le moteur et celui-ci ne réagit plus… C’est la fin, je suis bien trop bas pour sauter… Je reprends quand même un cap retour. Je ne suis même pas paniqué, malgré la perte d’un de mes ailiers et de deux nouveaux A6. L’un d’entre eux se crachera en tentant de ramener son avion fumant… J’entends mon numéro quatre qui se fait engager. Mais que font les chasseurs ??
Je lance mon avion dans un léger piqué vers une route dans l’espoir de m’y poser. Je ferme le radiateur, coupe la surpuissance, et un miracle se produit… Il reprend… Jamais je n’ai été si heureux de t’entendre… Ton ronronnements n’est plus aussi joyeux, mais au moins tu auras un repos bien mérité lorsque nous rentrerons. Eva a fait son boulot. Toi aussi. J’espère encore ne croiser personne, car à 350km/h en F8, sans pression à l’admission, je ne risque pas de pouvoir faire des étincelles… Mais bien des explosions…
J’entends les dernières paroles de mon numéro quatre. C’est terminé. Il savait. Ils savaient. Moi aussi… et je ne comprends pas. Je vois la base… Je rate une première approche… Je me lance dans une seconde… je suis long, le train ne bronche pas, mais une balle a percé les câbles hydrauliques de mes freins, et ils sont bloqués… mon avion inévitablement capote.
Je m’extirpe du guépier. L’avion n’a "rien". Mais le boss ne va pas être content de moi… Une hélice et un moteur endommagé, sans compter les impacts. Il m’aura ramener, ce bon vieux BMW… Ce bon vieux Focke… Je l’embrasse… Je me colle de la poudre et de la suie sur la joue, mais je suis finalement l’homme le plus heureux… Et je regarde les autres, et je comprends que je suis le seul à rentrer. Abasourdi, je lève un peu mieux mon regard…
« Der Einige ?
« Ja voll Herr Oberleutnant...
« Der Enige… »
Dernière édition par le Sam 3 Mar 2007 - 1:15, édité 1 fois
F/JG300_Tempest- Major LW
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Date d'inscription : 02/11/2005
Re: Je vais mourrir vendredi
bravo Tempest rien à dire a part un seule mot: formidable
615sqn_Volta- Group Captain
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Date d'inscription : 26/07/2006
Re: Je vais mourrir vendredi
Joli texte, bravo
615sqn_William- Squadron Leader
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Re: Je vais mourrir vendredi
Un homme est rien face au monde,un groupe d homme c' est l histoire qui rentre dans l'histoire a jamais dans l'humanite
615sqn_S- Invité
Re: Je vais mourrir vendredi
Bien écrit,
bravo,
à propos de Philippe K Dick, il vous faut connaître "le Maître du Haut Chateau" :
Quatrième de couverture :
En 1947 les Alliés capitulent devant les forces de l'Axe. Pendant que Hitler impose la tyrannie nazie à l'est des États-Unis, l'Ouest est attribué aux Japonnais.
Quelques années plus tard, la vie reprend son cours dans la zone occupée par les Nippons. Ils apportent avec eux l'usage du Yi-King, le livre des transformations, célèbre oracle chinois.
Pourtant, dans cette nouvelle civilisation, une rumeur étrange circule. Un homme vivant dans un Haut Château, un écrivain de science-fiction, a écrit un ouvrage qui raconte la victoire des Alliés en 1945…
Christian
bravo,
à propos de Philippe K Dick, il vous faut connaître "le Maître du Haut Chateau" :
Quatrième de couverture :
En 1947 les Alliés capitulent devant les forces de l'Axe. Pendant que Hitler impose la tyrannie nazie à l'est des États-Unis, l'Ouest est attribué aux Japonnais.
Quelques années plus tard, la vie reprend son cours dans la zone occupée par les Nippons. Ils apportent avec eux l'usage du Yi-King, le livre des transformations, célèbre oracle chinois.
Pourtant, dans cette nouvelle civilisation, une rumeur étrange circule. Un homme vivant dans un Haut Château, un écrivain de science-fiction, a écrit un ouvrage qui raconte la victoire des Alliés en 1945…
Christian
F/JG300_Born- Stabsfeldwebel
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Date d'inscription : 03/06/2006
Re: Je vais mourrir vendredi
merki les gars!
F/JG300_Tempest- Major LW
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Date d'inscription : 02/11/2005
Re: Je vais mourrir vendredi
Bien, très bien ! et vivant " le BMW s’allume, non, ronronne de plaisir. À t’entendre camarade, on dirait que tu es presque content d’en terminer… "
bis !
bis !
F/JG300_Wolf- Flieger
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Date d'inscription : 09/12/2005
Re: Je vais mourrir vendredi
Très sympa
RTA_DFN- Major
- Nombre de messages : 1196
Localisation : à 30 000 ft...
Date d'inscription : 28/10/2005
Re: Je vais mourrir vendredi
Un bruit assourdissant m'eveille. Je reconnais un bimoteur. Le bruit des Jumo est inimitable, et je prends conscience que j’avais envoyé à l’aube une patrouille d’un seul Junker 88 se débarasser des ponts sur une pointe de la côte, par laquelle les troupes ennemie pourraient nous déborder. Le génie ayant déjà évacué la zone, la mission avait été confiée à la Luftwaffe.
Encore habillé, je me relève de mon bureau ou j’étais assoupi. J'ai passé la nuit à rédiger les lettres des pilotes tués au cours du combat d'hier. Cette nuit aura été l'une des plus pénibles que je n'aurai jamais vécu. Plus pénible encore que la terrible et meurtrière mission d'hier, au dessus de la base de fortune, perchée sur un petit plateau de la Provence, en bord de mer. Quelle vue il doit y avoir de ce coté là !
Je sors de la bâtisse qui nous sert de dispersal. Je croise l’Obersleutnant Tutsch qui était en visite au Reichsluftfahrt Ministerium. Il a encore du courber le dos pour obtenir un renfort en appareil de chasse. Les dernières semaine ont été très dures pour nous. Les pertes de la campagnes de Normandie, les raids américains et britaniques un peu partout dans le ciel d’Allemagne… La protection vaine de nos bases aériennes camouflées sur tout le territoire conquis, ne servent chaque jour à accentuer les pertes, en hommes, et en matériel. Rien que pour notre groupe, le JG200, nous avons perdu en 4 jours de combats, 29 appareils, ainsi que 17 pilotes. Les appareils endommagés et déclarés irréparables sont au nombre de 5. Bref, il nous reste une dizaine de 109 à se partager entre les 3 groupes.
Les FW du (NAufkl.)13 ont eux moins perdu d’appareils, excepté hier, 12 avec leur pilotes, ce qui correspond à la moitié de leurs effectifs en matériel.
Je m’arrête un instant demande à Stefan, avec qui nous avons fait nos classes à l’école de l’air, à une époque où nous n’étions que Fänrich, ce qu’il a réussi à obtenir…
-Stefan, dis moi, que c’est-il dit à Berlin ?
-Peu de chose Paul. L’atmosphère du RLM est un horreur, j’y ai rencontré une bonne dizaine de commandant d’escadres de chasse et d’assaut manquant d’appareil. Nous allons perdre, Paul. Nous allons perdre. Nous perdrons, et il est temps d’arrêter ce massacre. Toute notre jeunesse, pleine de rêve, s’effondre sans même s’en rendre compte. Du reste, nous auront un probable renfort d’une dizaine de 109 d’ici quelques jours. Tout dépend de l’état de nos voies de chemin de fer. Enfin… « nos » voie… Celle que les resistant et la France combattante souhaite nous laisser.
-Bien. Je te débrief sur la mission d’hier ?
-Oui, vas-y. Mais fais vite, j’ai une inspection à faire sur la base avancée de la KG26... Les pilotes souhaiterai voler plus souvent de nuit, afin d’éviter la chasse ennemie. Et je ne suis pas sûr qu’il soient bien malin de les laisser s’envoler sans l’entrainement. Vraiment, on ne devrait pas être amener à risquer des vies comme ça. C’est ce que je vais leur dire en tout cas.
-Nous avons perdu tout le monde. J’ai été le seul à rentrer. Regarde mon F8, la tête qu’il a le malheureux… Les mécanos travaillent dessus, mais tu sais, le F8, ce n’est pas le A6… Nous n’avons réussi qu’à endomager qu’une dizaine de pièce de DCA. Ces M16 sont une plaie. Tout nos unités de Wirbelwind et de Coelian ne sont même pas ici, en Provence. Planquées dans le maquis, je te promets qu’elles feraient du dégât. Enfin, merde quoi, on ne peut quand même pas continuer comme ça... Va jetter un œil sur le rapport de mission et sur l’état des effectifs. Je dois prendre le rapport de l’oberfeldwebel Nil et de son équipage.
-Ok, on se voit vers 16h30 pour le briefing de notre mission de ce soir. Tu volleras pour la NAufkl.. Choisit ton ailier.
-Oui, c’est déjà fait. Je suis au courant de la mission…
Les moteurs du Ju88 s’arrêtent un par un. L’équipage en descent. Parmis eux, l’Unterfeldwebel Jo qui semble sortir d’une promenade de santé… Le medecin de la base le laisse encore voler, parce qu’il est un ancien experimenté ! Le croyez-vous ! Dans la Luftwaffe !
Nil sort à son tour du ventre du monstre très haut sur pattes, et semble satisfait. Encore une fois, je sens qu’il va m’annoncer qu’il a transgresser les ordres. Satisfait, appuyé par un regard comblé d’insouciance, mûrit par quelques années de guerre, à peine descendu de son échelle, il me dit, carte en main :
-la mission est réussie, Herr Oberleutnant ! Nous avons même rendu visite à ces affreux américains pervertis ! Les trois ponts sont détruits, et leur base a été évacuée après notre malheureuse visite d’hier.
-Bien, bien… Ne poussez pas trop sur le boost, Nil, vous pourriez vous faire regretter sur cette base en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Continuez, ce soir, on repart. L’oberstleunant Tutsch a une mission de reconnaissance armée ce soir pour toi. Tu décolleras peut de temps après nous. Briefing à 17h00, décollage à 18h00. Va te reposser, mais passe à la cantine avant… J’ai commandé qqch de spécial pour vous.
Les mécaniciens préparent déjà les avions. La piste poussièreuse va encore subir la chaleur du jour. Le terrain et vraiment très dur en ce moment, et les atterissages d’urgences souvent difficiles. De toutes façons, nous n’allons pas rester longtemps par ici. Les troupes ennemies ne sont qu’à une 30aines de km de chez nous…
La 2e Division blindée SS Das Reich ne campe pas bien loin d’ici, et attend, tapie, l’assaut des troupes ennemies. Idem de la 9e Division blindée. Le ressentiment très fort en cette période de défaite annoncée, qu’on les hommes des troupes SS envers ceux de la Wehrmacht ne profite qu’à l’ennemi… Qu’est ce que cela sera quand ils seront à Berlin ?
Soudain, un bruit de moteurs se rapprochant à vive allure… Un son de moteur américain… oui… Je réalise qu’il s’agit de P47 au moment même ou je vois les appareils s’aligner vers des cibles potentielles sur le terrain ! Je cours, comme un poulet appeuré dans son poulailler, vers le permier abris que je vois… « Tout fout le camp » me dis-je en voyant les quelques sacs de sable percé que j’aperçois à la hauteur des yeux, dans ma tranchée malingre… La base est en folie, les mécannos lâchent tout leurs outils en un éclair, et les balles labourent déjà le sol. Quelques explosions, et le tir de leurs affreuses roquettes commencent… Heureusement, ce ne sont pas les 60’’ britaniques… Tout part en fumée l’espace d’un instant. Un Sdkfz semble se lamenter au loin, dans une épaisse fumée noire… Son canon de 37 s’est tu, et ses servant gisent hâchés en contre bas. Notre deuxième, arrivé en renfort hier, est aussi détruit. Nos deux 88 sont éventrés, les pièce légèrent de 20mm sont encore là et tire tout ce qu’elles peuvent. Les Sdkfz 251 crache de la bricolle sur les appareils hurlant, quand en rase-motte arrivent à revers les Beaufighters… Nous n’attendions plus qu’eux !... des gerbes de terres volent à proximité de ma tranchée, le sacs de sables encaisse les ondes de choc avec dédain digne d’un Anglais. L’enfer continu de se déchainer sur les appareils au sols. La moitié d’entre eux étaient canibalisés, mais les roquettes ne font aucunes différences. Je vois Tutch courir au loin, s’éloigner de sa Mercedes toute neuve… Il va enrager de ne pas l’avoir laisser prêt du Ju52 qui l’a ramené à Orange. Je me dis qu’il acceptera sans doute de laisser les mécaniciens canibaliser son moteur… Et oui me dis-je ! À la guerre comme à la guerre ! J’attend avec impatience le moment ou je lui ferai la remarque… Enfin, les bombes des P47 plongent toujours… C’est déjà leur troisième passage ! Ah… Le bruit strident de leur mules américaine laisse place à l’agréable (je me surprends à employer ce terme dans mes pensées…) et si mélodieux du V12 RR… Que viennent-il faire ici ? La réponse ne se fait pas attendre, et voilà que leur leader s’aligne notre abris… Il faut dire qu’il y a une DCA encore active juste devant… je me couche, et je n’entend que les cris des servants blessés qui succède l’explosion. Le silence ce fait, et je me relève poussièreux, ahuri aussi.
Nous faisons rapidement le bilan. Deux P47 on été atteint par la flack, mais la compagnie a entièrement été détruite.
- Où sont les pilotes ? me dit un feldgendarme.
- Je vous le demande, Feldwebel Krampe ! Au travail, et dépêchez vous, je les veux vivants ! Prévenez la SS et la Wehrmacht de cela. Vivants. S’il le sont encore… Stefan acquiesse.
Je me demande bien comment nous allons défendre cette aerodrome avec nos Luger de service. Je me rassure en me disant que nous allons pouvoir demander à un de nos Lieutenants, le Lt. Psyduck, grand expert en arme à feu de première génération ! L’envie de rire me passe rapidement quand on me rapporte dans l’excitation indescriptible qu’il règne sur un champ de ruine quand le feu s’est éteind, que 20 servants et personnels de la base sont décédés dans l’attaque, que 10 autres on été blessés, notamment le chef mécanicien. Trois pilotes on été bléssés, dont un grièvement. Tutsch fait le point sur le matériel de chasse avec l’Oberstleutnant Hammelmann qui est juste revenu de St Rémi de Provence, où il s’était posé en urgence hier après-midi.
Une voiture de commandement escorté par deux motard entrent alors sur la base. J’aperçois un uniforme noir… mais il ne me semble pas que ce soit un Lieutenant de Pz, mais bien ce que je craignais ! Un Lieutenant de la SS. Son uniforme, très beau du reste, est immaculé. Il se présent à moi :
-Heil Hitler, je suis le SturmFürher Faucon. Nous avons entendu l’attaque aérienne. J’ai à vous parlé.
-Alors que j’hésitais à l’inviter dans mon bureau, l’Oberstleutnant Hammelmann vient à notre rencontre et commence par saluer le courage de la Wehrmacht, en le saluant du salut régulier. Je me dis à ce moment là que la rencontre va être intéressante… C’est à peu prêt comme une mission qui commence mal, où il faut compenser les retours à mi-chemin et les avaries au décollage… Qu’à cela ne tienne, Stefan, qui intervient à son tour, ayant remarqué la bourde, l’invite dans son bureau, juste à coté du mien.
Un 109 entre alors en finale et abbassourdi le pauvre führer machin qui entend un 109 d’aussi prêt pour la première fois. Avec sa tête de premier de la classe et son air avare de sentiments, genre « Deutchland über Alles » façon Himmler, nous avons tout les trois envie de lui en coller une. Enfin. Il en vient, après quelques courtoisie dont nous ne respectons que la forme, au sujet de sa visite inopinée.
-Herr Obersleuntnant Tutsch, rendez-vous bien compte qu’il va falloir être plus serieux que cela. L’attaque d’aujourd’hui s’est déroulé à quelques km de mes Panzers, et je vous invite vivement à faire le point sur la manière dont vous assurez l’interdiction aérienne dans le secteur. Mes Pz valent plus de 100000RM chacun, et leur équipages n’ont qu’une envie, se battre, jusqu’au dernier. Il vous faut nous protèger davantage si nous volons gagner cette guerre.
Me retenant d’intervenir, je, nous, le laissons poursuivre.
-Est-ce que vous pensez à autre chose qu’à vos renforts en appareils ? À vos convois d’essences ? Si nous pouvons perdre dans les airs, nous ne pouvons perdre au sol. Alors, au travail messieurs les officiers !
Stefan, légèrement agacé, lui dit alors que cette affaire ne le regarde pas, que nous avons tous les trois connu le front Russe, l’Afrique du Nord, la Bataille d’Angleterre, la campagne de France et celle de Pologne, etc… et contrairement à lui, nous n’avions plus 22 ans, dont 3 mois de guerre. « Aussi fanatiques soyez vous, ne venez pas vous mêler de ce qu'il vous est pas donné de comprendre ! Et maintenant, allez rejoindre vos unités de tueurs sanguinaires, et laissez donc la Luftwaffe lutter en soldat de l’Allemagne avec la dignité que vous ne sembler pas lui accorder. Contentez vous de faire ce que l’OKW vous demande de faire. Enfin, rassurez vous, mes pilotes aussi volent pour se battre, et ils le font bien. Mais Herr Hitler ne réalise pas l’état des unités sur le terrain. Allez le voir lui, plutôt que moi, et demandez lui des avions pour notre JG200 ! »
Encore habillé, je me relève de mon bureau ou j’étais assoupi. J'ai passé la nuit à rédiger les lettres des pilotes tués au cours du combat d'hier. Cette nuit aura été l'une des plus pénibles que je n'aurai jamais vécu. Plus pénible encore que la terrible et meurtrière mission d'hier, au dessus de la base de fortune, perchée sur un petit plateau de la Provence, en bord de mer. Quelle vue il doit y avoir de ce coté là !
Je sors de la bâtisse qui nous sert de dispersal. Je croise l’Obersleutnant Tutsch qui était en visite au Reichsluftfahrt Ministerium. Il a encore du courber le dos pour obtenir un renfort en appareil de chasse. Les dernières semaine ont été très dures pour nous. Les pertes de la campagnes de Normandie, les raids américains et britaniques un peu partout dans le ciel d’Allemagne… La protection vaine de nos bases aériennes camouflées sur tout le territoire conquis, ne servent chaque jour à accentuer les pertes, en hommes, et en matériel. Rien que pour notre groupe, le JG200, nous avons perdu en 4 jours de combats, 29 appareils, ainsi que 17 pilotes. Les appareils endommagés et déclarés irréparables sont au nombre de 5. Bref, il nous reste une dizaine de 109 à se partager entre les 3 groupes.
Les FW du (NAufkl.)13 ont eux moins perdu d’appareils, excepté hier, 12 avec leur pilotes, ce qui correspond à la moitié de leurs effectifs en matériel.
Je m’arrête un instant demande à Stefan, avec qui nous avons fait nos classes à l’école de l’air, à une époque où nous n’étions que Fänrich, ce qu’il a réussi à obtenir…
-Stefan, dis moi, que c’est-il dit à Berlin ?
-Peu de chose Paul. L’atmosphère du RLM est un horreur, j’y ai rencontré une bonne dizaine de commandant d’escadres de chasse et d’assaut manquant d’appareil. Nous allons perdre, Paul. Nous allons perdre. Nous perdrons, et il est temps d’arrêter ce massacre. Toute notre jeunesse, pleine de rêve, s’effondre sans même s’en rendre compte. Du reste, nous auront un probable renfort d’une dizaine de 109 d’ici quelques jours. Tout dépend de l’état de nos voies de chemin de fer. Enfin… « nos » voie… Celle que les resistant et la France combattante souhaite nous laisser.
-Bien. Je te débrief sur la mission d’hier ?
-Oui, vas-y. Mais fais vite, j’ai une inspection à faire sur la base avancée de la KG26... Les pilotes souhaiterai voler plus souvent de nuit, afin d’éviter la chasse ennemie. Et je ne suis pas sûr qu’il soient bien malin de les laisser s’envoler sans l’entrainement. Vraiment, on ne devrait pas être amener à risquer des vies comme ça. C’est ce que je vais leur dire en tout cas.
-Nous avons perdu tout le monde. J’ai été le seul à rentrer. Regarde mon F8, la tête qu’il a le malheureux… Les mécanos travaillent dessus, mais tu sais, le F8, ce n’est pas le A6… Nous n’avons réussi qu’à endomager qu’une dizaine de pièce de DCA. Ces M16 sont une plaie. Tout nos unités de Wirbelwind et de Coelian ne sont même pas ici, en Provence. Planquées dans le maquis, je te promets qu’elles feraient du dégât. Enfin, merde quoi, on ne peut quand même pas continuer comme ça... Va jetter un œil sur le rapport de mission et sur l’état des effectifs. Je dois prendre le rapport de l’oberfeldwebel Nil et de son équipage.
-Ok, on se voit vers 16h30 pour le briefing de notre mission de ce soir. Tu volleras pour la NAufkl.. Choisit ton ailier.
-Oui, c’est déjà fait. Je suis au courant de la mission…
Les moteurs du Ju88 s’arrêtent un par un. L’équipage en descent. Parmis eux, l’Unterfeldwebel Jo qui semble sortir d’une promenade de santé… Le medecin de la base le laisse encore voler, parce qu’il est un ancien experimenté ! Le croyez-vous ! Dans la Luftwaffe !
Nil sort à son tour du ventre du monstre très haut sur pattes, et semble satisfait. Encore une fois, je sens qu’il va m’annoncer qu’il a transgresser les ordres. Satisfait, appuyé par un regard comblé d’insouciance, mûrit par quelques années de guerre, à peine descendu de son échelle, il me dit, carte en main :
-la mission est réussie, Herr Oberleutnant ! Nous avons même rendu visite à ces affreux américains pervertis ! Les trois ponts sont détruits, et leur base a été évacuée après notre malheureuse visite d’hier.
-Bien, bien… Ne poussez pas trop sur le boost, Nil, vous pourriez vous faire regretter sur cette base en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Continuez, ce soir, on repart. L’oberstleunant Tutsch a une mission de reconnaissance armée ce soir pour toi. Tu décolleras peut de temps après nous. Briefing à 17h00, décollage à 18h00. Va te reposser, mais passe à la cantine avant… J’ai commandé qqch de spécial pour vous.
Les mécaniciens préparent déjà les avions. La piste poussièreuse va encore subir la chaleur du jour. Le terrain et vraiment très dur en ce moment, et les atterissages d’urgences souvent difficiles. De toutes façons, nous n’allons pas rester longtemps par ici. Les troupes ennemies ne sont qu’à une 30aines de km de chez nous…
La 2e Division blindée SS Das Reich ne campe pas bien loin d’ici, et attend, tapie, l’assaut des troupes ennemies. Idem de la 9e Division blindée. Le ressentiment très fort en cette période de défaite annoncée, qu’on les hommes des troupes SS envers ceux de la Wehrmacht ne profite qu’à l’ennemi… Qu’est ce que cela sera quand ils seront à Berlin ?
Soudain, un bruit de moteurs se rapprochant à vive allure… Un son de moteur américain… oui… Je réalise qu’il s’agit de P47 au moment même ou je vois les appareils s’aligner vers des cibles potentielles sur le terrain ! Je cours, comme un poulet appeuré dans son poulailler, vers le permier abris que je vois… « Tout fout le camp » me dis-je en voyant les quelques sacs de sable percé que j’aperçois à la hauteur des yeux, dans ma tranchée malingre… La base est en folie, les mécannos lâchent tout leurs outils en un éclair, et les balles labourent déjà le sol. Quelques explosions, et le tir de leurs affreuses roquettes commencent… Heureusement, ce ne sont pas les 60’’ britaniques… Tout part en fumée l’espace d’un instant. Un Sdkfz semble se lamenter au loin, dans une épaisse fumée noire… Son canon de 37 s’est tu, et ses servant gisent hâchés en contre bas. Notre deuxième, arrivé en renfort hier, est aussi détruit. Nos deux 88 sont éventrés, les pièce légèrent de 20mm sont encore là et tire tout ce qu’elles peuvent. Les Sdkfz 251 crache de la bricolle sur les appareils hurlant, quand en rase-motte arrivent à revers les Beaufighters… Nous n’attendions plus qu’eux !... des gerbes de terres volent à proximité de ma tranchée, le sacs de sables encaisse les ondes de choc avec dédain digne d’un Anglais. L’enfer continu de se déchainer sur les appareils au sols. La moitié d’entre eux étaient canibalisés, mais les roquettes ne font aucunes différences. Je vois Tutch courir au loin, s’éloigner de sa Mercedes toute neuve… Il va enrager de ne pas l’avoir laisser prêt du Ju52 qui l’a ramené à Orange. Je me dis qu’il acceptera sans doute de laisser les mécaniciens canibaliser son moteur… Et oui me dis-je ! À la guerre comme à la guerre ! J’attend avec impatience le moment ou je lui ferai la remarque… Enfin, les bombes des P47 plongent toujours… C’est déjà leur troisième passage ! Ah… Le bruit strident de leur mules américaine laisse place à l’agréable (je me surprends à employer ce terme dans mes pensées…) et si mélodieux du V12 RR… Que viennent-il faire ici ? La réponse ne se fait pas attendre, et voilà que leur leader s’aligne notre abris… Il faut dire qu’il y a une DCA encore active juste devant… je me couche, et je n’entend que les cris des servants blessés qui succède l’explosion. Le silence ce fait, et je me relève poussièreux, ahuri aussi.
Nous faisons rapidement le bilan. Deux P47 on été atteint par la flack, mais la compagnie a entièrement été détruite.
- Où sont les pilotes ? me dit un feldgendarme.
- Je vous le demande, Feldwebel Krampe ! Au travail, et dépêchez vous, je les veux vivants ! Prévenez la SS et la Wehrmacht de cela. Vivants. S’il le sont encore… Stefan acquiesse.
Je me demande bien comment nous allons défendre cette aerodrome avec nos Luger de service. Je me rassure en me disant que nous allons pouvoir demander à un de nos Lieutenants, le Lt. Psyduck, grand expert en arme à feu de première génération ! L’envie de rire me passe rapidement quand on me rapporte dans l’excitation indescriptible qu’il règne sur un champ de ruine quand le feu s’est éteind, que 20 servants et personnels de la base sont décédés dans l’attaque, que 10 autres on été blessés, notamment le chef mécanicien. Trois pilotes on été bléssés, dont un grièvement. Tutsch fait le point sur le matériel de chasse avec l’Oberstleutnant Hammelmann qui est juste revenu de St Rémi de Provence, où il s’était posé en urgence hier après-midi.
Une voiture de commandement escorté par deux motard entrent alors sur la base. J’aperçois un uniforme noir… mais il ne me semble pas que ce soit un Lieutenant de Pz, mais bien ce que je craignais ! Un Lieutenant de la SS. Son uniforme, très beau du reste, est immaculé. Il se présent à moi :
-Heil Hitler, je suis le SturmFürher Faucon. Nous avons entendu l’attaque aérienne. J’ai à vous parlé.
-Alors que j’hésitais à l’inviter dans mon bureau, l’Oberstleutnant Hammelmann vient à notre rencontre et commence par saluer le courage de la Wehrmacht, en le saluant du salut régulier. Je me dis à ce moment là que la rencontre va être intéressante… C’est à peu prêt comme une mission qui commence mal, où il faut compenser les retours à mi-chemin et les avaries au décollage… Qu’à cela ne tienne, Stefan, qui intervient à son tour, ayant remarqué la bourde, l’invite dans son bureau, juste à coté du mien.
Un 109 entre alors en finale et abbassourdi le pauvre führer machin qui entend un 109 d’aussi prêt pour la première fois. Avec sa tête de premier de la classe et son air avare de sentiments, genre « Deutchland über Alles » façon Himmler, nous avons tout les trois envie de lui en coller une. Enfin. Il en vient, après quelques courtoisie dont nous ne respectons que la forme, au sujet de sa visite inopinée.
-Herr Obersleuntnant Tutsch, rendez-vous bien compte qu’il va falloir être plus serieux que cela. L’attaque d’aujourd’hui s’est déroulé à quelques km de mes Panzers, et je vous invite vivement à faire le point sur la manière dont vous assurez l’interdiction aérienne dans le secteur. Mes Pz valent plus de 100000RM chacun, et leur équipages n’ont qu’une envie, se battre, jusqu’au dernier. Il vous faut nous protèger davantage si nous volons gagner cette guerre.
Me retenant d’intervenir, je, nous, le laissons poursuivre.
-Est-ce que vous pensez à autre chose qu’à vos renforts en appareils ? À vos convois d’essences ? Si nous pouvons perdre dans les airs, nous ne pouvons perdre au sol. Alors, au travail messieurs les officiers !
Stefan, légèrement agacé, lui dit alors que cette affaire ne le regarde pas, que nous avons tous les trois connu le front Russe, l’Afrique du Nord, la Bataille d’Angleterre, la campagne de France et celle de Pologne, etc… et contrairement à lui, nous n’avions plus 22 ans, dont 3 mois de guerre. « Aussi fanatiques soyez vous, ne venez pas vous mêler de ce qu'il vous est pas donné de comprendre ! Et maintenant, allez rejoindre vos unités de tueurs sanguinaires, et laissez donc la Luftwaffe lutter en soldat de l’Allemagne avec la dignité que vous ne sembler pas lui accorder. Contentez vous de faire ce que l’OKW vous demande de faire. Enfin, rassurez vous, mes pilotes aussi volent pour se battre, et ils le font bien. Mais Herr Hitler ne réalise pas l’état des unités sur le terrain. Allez le voir lui, plutôt que moi, et demandez lui des avions pour notre JG200 ! »
Dernière édition par le Sam 7 Avr 2007 - 12:53, édité 1 fois
F/JG300_Tempest- Major LW
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Re: Je vais mourrir vendredi
Ah excellent, dits-nous où il a son bureau Herr Falkon, on vous épargne un hangars contre deux 250lbs sur le coin de sa vilaine petite figure...
:face:
:face:
615sqn_Harry- Wing Commander
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Re: Je vais mourrir vendredi
Après quelques jours, la situation devenait de plus en plus tendue. Dans le village à proximité, des sdkfw des régiments de la Luftwaffe passait a toute allure pour venir protéger les bases aériennes exposées aux attaques récurrentes de l’ennemi. Nous avons tout de suite su quelle supériorité ils pensaient avoir acquise lorsqu’ils ont retirer du combat les flottilles embarquées de Méditerranée pour les rapatrier sur le front du Pacifique au plus vite.
Et notre peuple entier va payer pour l’arrogance de la nouvelle caste, celle là même qui dénonçait un certain art dégénéré, et que parfois, nous soutenions.
Stephan entre dans le dispersal en sortant de son bureau. Il sort d’une longue conversation. Avec qui ?... Il s’agit d’un Wing Co de la RAF. Du 615 Sqn parait-il. A le voir, je me demande avec Hammel comment ce gaillard fait pour rentrer dans un poste pilote de chasseur britannique... Aujourd’hui s’est déroulé une bataille difficile pour tout le monde... Il y a aussi un autre prisonnier. Stanton, Gil, je crois, de son prénom. Les braves iront finir la guerre tranquillement avant de rejoindre leur famille, car nous allons bel et bien perdre cette guerre, c’est une question de mois.
Il est 14h lorsque je me sangle dans le 5 rouge du Stab JG200. Je ressens en me sanglant quelques douleurs du au combat de la veille, ou lorsque, mon appareil brisé par des éclats de DCA et de un ou plusieurs spits, je fus abattu par un beaufighter en maraude qui n’a pas voulu entendre la complainte de mon 190... Un atterrissage d’urgence en rase campagne me valu des marques terribles laissées par les sangles. Quand je repense à hier, je me dis qu’il y a un Dieu pour les imbéciles!
Le BMW qui m’a ramené tant de fois en Russie s’exprime toujours avec autant d’allégresse. Je lui parle doucement. On dit souvent que parler à un moteur, c’est prendre conscience qu’on ne vit pas cette aventure seul, mais en équipe. Si l’un faillit, c’est l’équipe qui accusera le coup…
Cette fois-ci, il va falloir ruser l’ennemi, visiter les ponts, surveiller les cours d’eau susceptible de percer notre ligne de défense, perdre un minimum de pilotes et continuer à se battre tant bien que mal. Je volerai avec l’ofw Wilcke. Le reste du groupe sera sous le commandement de Stephan et de l’oberst Frederik, secondé par Hammel.
Pendant que nous nous élançons, j’ai un doute sur le rdv avec les jabo de Stephan. Nous verrons bien ! Les 109 doivent couvrir l’attaque des 190 sur des unites terrestres ennemie dans le secteur Sud de notre base. Leur décollage est très proche de l’ennemi et nous devons faire vite avant que des spit de la base RAF situé à 40 km au Sud de la notre ne puisse intervenir à temps. Ils se débrouillent plutôt bien, mais ne repère visiblement rien. L’arrivée des invités attendus bouscule un peu nos plans, et après avoir fait la reco de mon briefing, j’arrive sur l’objectif... Une danse lugubre commence, mais je suis toujours chargé de 450kg de bombes... Wilcke était lui parti à l’Est de notre base et je comptais le retrouver juste après sa reco qui visiblement se passe bien. Toujours est-il que je vois des contacts un peu partout... Et surtout, je repère un pont réparé, que j’avais moi-même pris le soin de détruire quelques jours auparavant... Je repère un tank, non deux.... Dans l’urgence de la situation, et pour assurer mon coup, ne souhaitant perdre de vue le tank qui venait juste de passer la berge d’arrivée, je décide de tout larguer sur un seul coup, 4 SC50 et 1 SC250 devraient suffir à ce prétentieux Shermann 76...
À première vue, c’est un bon choix, mais à posteriori, je choisis le mauvais... Au moment de faire ma passe, j’ai engagé celui qui était sur la berge, sur une des artères principale de la ville... De mémoire, il s’agissait d’Aix-en-Provence. Je ne lui laisse aucune chance, mais je regrette amèrement de ne pas avoir engager le deuxième qui venait juste de sur le pont... Une autre passe de calage pour l’attaque aurait nécessité une reprise d’altitude dans la direction des combats que je pouvais apercevoir au Sud d’Aix. La ville aux milles parfums de tomate, d’herbe et d’épice est maintenant envahie par des senteurs d’un autre ordre. Quelques cadavres de pilotes prisonniers dans leurs avions, Anglais ou Allemands, grillent à grand brasier dans leur carlingue désintégrée. Et pourtant… et pourtant, l’espace d’un instant ce café sur le cours Mirabeau… Il portait d’ailleurs un nom anglo saxon.. « The fourth court »… Ironique, non ?
Je me permets par la suite de me placer devant ces intenables Spits... Le combat a lieu au dessus d’un lac... Je garde en mémoire ce combat parce j’ai été timide sur la gâchette. Un spit qui ne m’avait pas vu faisait une un long virage à droite. Encore un peu loin pour tirer, sachant qu’il ne faut pas rater un spit parce que lui ne nous ratera pas, je continue de le poursuivre... je me place sournoisement derrière lui, qui lui-même se replace derrière un 109 engageant un autre spits... Le train train du business habituel...
Au moment de le tirer, il fait une violente embardée qui le tire d’affaire. Mais il ne l’a fait que pour suivre le 109 afin d’aider son camarade... Amèrement, je tire sur le manche, sachant très bien ce que cela voulait dire... Suivre le spit dans son virage aurait signifier une perte d’énergie que je ne pouvais m’offrir, et cela signifiait la victoire du spit, car le 109 ne réagissait pas... Je vérifie nerveusement mes 6... Cet instinct protecteur m’a déjà sauvé la vie, et je vérifie que je suis clair. Je le suis. Le combat meurt, tantôt.
Un 190 seulement est a déploré, c’est mon ailier qui ne rentrera pas avec son avion. Au cours de sa mission en solitaire, il s’attaqua à un pont qu’il détruisit... et en revenant vers notre zone d’engagement, il se sera fait dézinguer et obligé à un atterrissage forcé. Nous perdons quand même deux 109 et deux autres sont endommagé assez sérieusement. Si mes souvenirs sont bons, Hammel fait un atterrissage d’urgence, tout comme la jeune recrue répondant du nom de Kurt Tanzer. Un 190 toutefois fera RTB avant nous. Le Lt Wolf je crois.
À l’atterrissage, Stephan ordonne les recherches pour trouver les pilotes éjectés. Trois véhicules partent en direction du secteur Sud du terrain où nous sommes. La Wehrmacht est prévenue, et nous ramènera les pilotes s’ils les trouvent. Ce qu’ils font très bien. Un Sdkfz revient chargé de feldgrau pointant de leur Kar les deux pilotes. Stephan les attends pour les interroger individuellement…
Et notre peuple entier va payer pour l’arrogance de la nouvelle caste, celle là même qui dénonçait un certain art dégénéré, et que parfois, nous soutenions.
Stephan entre dans le dispersal en sortant de son bureau. Il sort d’une longue conversation. Avec qui ?... Il s’agit d’un Wing Co de la RAF. Du 615 Sqn parait-il. A le voir, je me demande avec Hammel comment ce gaillard fait pour rentrer dans un poste pilote de chasseur britannique... Aujourd’hui s’est déroulé une bataille difficile pour tout le monde... Il y a aussi un autre prisonnier. Stanton, Gil, je crois, de son prénom. Les braves iront finir la guerre tranquillement avant de rejoindre leur famille, car nous allons bel et bien perdre cette guerre, c’est une question de mois.
Il est 14h lorsque je me sangle dans le 5 rouge du Stab JG200. Je ressens en me sanglant quelques douleurs du au combat de la veille, ou lorsque, mon appareil brisé par des éclats de DCA et de un ou plusieurs spits, je fus abattu par un beaufighter en maraude qui n’a pas voulu entendre la complainte de mon 190... Un atterrissage d’urgence en rase campagne me valu des marques terribles laissées par les sangles. Quand je repense à hier, je me dis qu’il y a un Dieu pour les imbéciles!
Le BMW qui m’a ramené tant de fois en Russie s’exprime toujours avec autant d’allégresse. Je lui parle doucement. On dit souvent que parler à un moteur, c’est prendre conscience qu’on ne vit pas cette aventure seul, mais en équipe. Si l’un faillit, c’est l’équipe qui accusera le coup…
Cette fois-ci, il va falloir ruser l’ennemi, visiter les ponts, surveiller les cours d’eau susceptible de percer notre ligne de défense, perdre un minimum de pilotes et continuer à se battre tant bien que mal. Je volerai avec l’ofw Wilcke. Le reste du groupe sera sous le commandement de Stephan et de l’oberst Frederik, secondé par Hammel.
Pendant que nous nous élançons, j’ai un doute sur le rdv avec les jabo de Stephan. Nous verrons bien ! Les 109 doivent couvrir l’attaque des 190 sur des unites terrestres ennemie dans le secteur Sud de notre base. Leur décollage est très proche de l’ennemi et nous devons faire vite avant que des spit de la base RAF situé à 40 km au Sud de la notre ne puisse intervenir à temps. Ils se débrouillent plutôt bien, mais ne repère visiblement rien. L’arrivée des invités attendus bouscule un peu nos plans, et après avoir fait la reco de mon briefing, j’arrive sur l’objectif... Une danse lugubre commence, mais je suis toujours chargé de 450kg de bombes... Wilcke était lui parti à l’Est de notre base et je comptais le retrouver juste après sa reco qui visiblement se passe bien. Toujours est-il que je vois des contacts un peu partout... Et surtout, je repère un pont réparé, que j’avais moi-même pris le soin de détruire quelques jours auparavant... Je repère un tank, non deux.... Dans l’urgence de la situation, et pour assurer mon coup, ne souhaitant perdre de vue le tank qui venait juste de passer la berge d’arrivée, je décide de tout larguer sur un seul coup, 4 SC50 et 1 SC250 devraient suffir à ce prétentieux Shermann 76...
À première vue, c’est un bon choix, mais à posteriori, je choisis le mauvais... Au moment de faire ma passe, j’ai engagé celui qui était sur la berge, sur une des artères principale de la ville... De mémoire, il s’agissait d’Aix-en-Provence. Je ne lui laisse aucune chance, mais je regrette amèrement de ne pas avoir engager le deuxième qui venait juste de sur le pont... Une autre passe de calage pour l’attaque aurait nécessité une reprise d’altitude dans la direction des combats que je pouvais apercevoir au Sud d’Aix. La ville aux milles parfums de tomate, d’herbe et d’épice est maintenant envahie par des senteurs d’un autre ordre. Quelques cadavres de pilotes prisonniers dans leurs avions, Anglais ou Allemands, grillent à grand brasier dans leur carlingue désintégrée. Et pourtant… et pourtant, l’espace d’un instant ce café sur le cours Mirabeau… Il portait d’ailleurs un nom anglo saxon.. « The fourth court »… Ironique, non ?
Je me permets par la suite de me placer devant ces intenables Spits... Le combat a lieu au dessus d’un lac... Je garde en mémoire ce combat parce j’ai été timide sur la gâchette. Un spit qui ne m’avait pas vu faisait une un long virage à droite. Encore un peu loin pour tirer, sachant qu’il ne faut pas rater un spit parce que lui ne nous ratera pas, je continue de le poursuivre... je me place sournoisement derrière lui, qui lui-même se replace derrière un 109 engageant un autre spits... Le train train du business habituel...
Au moment de le tirer, il fait une violente embardée qui le tire d’affaire. Mais il ne l’a fait que pour suivre le 109 afin d’aider son camarade... Amèrement, je tire sur le manche, sachant très bien ce que cela voulait dire... Suivre le spit dans son virage aurait signifier une perte d’énergie que je ne pouvais m’offrir, et cela signifiait la victoire du spit, car le 109 ne réagissait pas... Je vérifie nerveusement mes 6... Cet instinct protecteur m’a déjà sauvé la vie, et je vérifie que je suis clair. Je le suis. Le combat meurt, tantôt.
Un 190 seulement est a déploré, c’est mon ailier qui ne rentrera pas avec son avion. Au cours de sa mission en solitaire, il s’attaqua à un pont qu’il détruisit... et en revenant vers notre zone d’engagement, il se sera fait dézinguer et obligé à un atterrissage forcé. Nous perdons quand même deux 109 et deux autres sont endommagé assez sérieusement. Si mes souvenirs sont bons, Hammel fait un atterrissage d’urgence, tout comme la jeune recrue répondant du nom de Kurt Tanzer. Un 190 toutefois fera RTB avant nous. Le Lt Wolf je crois.
À l’atterrissage, Stephan ordonne les recherches pour trouver les pilotes éjectés. Trois véhicules partent en direction du secteur Sud du terrain où nous sommes. La Wehrmacht est prévenue, et nous ramènera les pilotes s’ils les trouvent. Ce qu’ils font très bien. Un Sdkfz revient chargé de feldgrau pointant de leur Kar les deux pilotes. Stephan les attends pour les interroger individuellement…
F/JG300_Tempest- Major LW
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Re: Je vais mourrir vendredi
:study: :study: :study: toujours aussi sympa a lire
615sqn_Volta- Group Captain
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