Résumé de la mission de hier soir...
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Résumé de la mission de hier soir...
Quelques passage du très beau livre de Peter Townsend "Un Duel d'Aigles" qui résument merveilleusement bien la mission de hier soir...
"...Presque aussitôt le ciel de Scapa Flow où tombait le crépuscule se transforma en un enfer de DCA. Au nord-ouest les derniers reflets du soleil formait une sorte de fond lumineux. Mais je fouillai en vain du regard ce secteur. Puis la vague silhouette d'un Heinkel s'ébaucha, très haut au-dessus de moi, filant vers le sud-est et l'ombre grandissante. Il avait accompli sa mission; moi, pas. Tout le long de mon interminable et sournoise grimpée, je gardais les yeux rivés à cette forme qui fuyait. Une de fois de plus j'étais le chasseur solitaire. Une de fois de plus, j'avais devant moi, avec bombardier, quatre hommes, innoncent comme moi, qui ne faisait que leur devoir: tuer. La minute de vérité approchait. Dans les instants qui allaient suivre, il y aurait mort d'hommes. Les chances étaient, comme j'en avais bien l'intention, que ce fut eux - mais savait-on jamais?
Le feu de mes mitrailleuses toucha en plein le bombardier. Le train d'atterissage sortit (phénomène fréquent chez les Heinkel) et l'habituel nuage de vapeurs de glycol jaillit des moteurs. Je pris du champ, suivi du torrent de balles traçantes. Le mitrailleur arrière pouvait me voir distinctement sur le rideau du fond couchant. Ce serait un duel désespéré à la mitrailleuse. Tout le Heinkel semblait se mettre à vivre. Il y avait à son bord un homme décidé à m'abattre. Cela tournait au combat singulier: lui ou moi.
J'oubliais les noirs abîmes du vide au-dessous et la mer implacable qui attendait une proie. Je ne pensais même plus à la côte que j'avais laissée à 80 km derrière moi. Pas plus que je ne réagissais selon mes réflexes habituels. J'étais possédé par une sorte de démon inhumain, uniquement tendu par la volonté de tuer l'homme qui, de son côté (et Dieu sait qu'on pouvait le comprendre!) ne pensait qu'à me tuer. A ma seconde attaque, je piquais juste en dessous du cône de feu que dessinaient en rouge les balles traçantes (pour une visible, il y en avait quatre invisibles et capable de perforer les blindages). Nos tirs se croisèrent jusqu'au moment où nous tirâmes l'un et l'autre à bout portant. Je me souviens encore d'avoir entendu, à cet instant précis, le tac-tac-tac de la la Mg15 du Heinkel juste au-dessus de ma tête, tendis que je plongeais sous le bombardier pour éviter la collision.
C'en était fait du Heinkel. Ses feux de poistions s'allumèrent et le parvins à le distinguer dans le noir comme il se posait sur l'eau, puis les feux s'éteignirent. ..."
et pour conclure la situation vécue hier soir par Nil et Adamas retracée (véridique) par Peter Townsend lui même.
"... Vingt minutes plus tard, les signaux du phare de Duncansby Head m'annonçaient que je n'étais plus très loin de ma base. Lorsque je survolais enfin celle-ci, au lieu des feux de piste je vis une sorte de chao lumineux.
- Ne vous posez pas tout de suite! M'ordonna le contrôleur.
Mais mes réservoirs étaient presque vides et j'atterris malgré tout, en dehor des lumières, et revint ensuite, faisant taxi.
Au milieu du terrain gisait un Heinkel H111, sur le ventre et hélices tordues. Apparement Hallowes (jaune trois/Oscarbob) avait fait mouche et le pilote allemand avait viré vers la côte. Voyant une ligne de balises lumineuses, il avait décidé de se poser et de "prendre le bain", se croyant au dessus de la mer. Le Heinkel avait touché le sol de notre terrain de Wick et s'était arrêté, à l'étonnement du personnel de piste, qui le prenant pour un des nôtres, lui avait donné le feu vert. Une porte s'était ouverte, un canot pneumatique avait été "mis à l'eau" et deux membres (Nil et Adamas sans doute ), après avoir retirés leurs bottes (Adamas pour sûr) pour mieux nager, avaient plongé en terre ferme. Le bruit courait même que, après s'être hissés sur le canot, ils avaient commencé à ramer.
Par la suite, ils soutinrent que c'était un Spitfire qui les avait attaqué, mais il ne s'agissait que de mon n° 3 et son brave Hurricane MkI (Oscar dans la mission de hier soir). Ce fut le premier signe de ce "snobisme du Spitfire" qui fit rage dans la Luftwaffe. Il n'y avait pas un seul avion de ce modèle dans un rayon de 100 kilomètres.
Le lendemain, je contemplais tristement mon brave Hurricane. Il était criblé de trous, la queue fortement endommagée. La mort m'avait ratée de peu..."
"...Presque aussitôt le ciel de Scapa Flow où tombait le crépuscule se transforma en un enfer de DCA. Au nord-ouest les derniers reflets du soleil formait une sorte de fond lumineux. Mais je fouillai en vain du regard ce secteur. Puis la vague silhouette d'un Heinkel s'ébaucha, très haut au-dessus de moi, filant vers le sud-est et l'ombre grandissante. Il avait accompli sa mission; moi, pas. Tout le long de mon interminable et sournoise grimpée, je gardais les yeux rivés à cette forme qui fuyait. Une de fois de plus j'étais le chasseur solitaire. Une de fois de plus, j'avais devant moi, avec bombardier, quatre hommes, innoncent comme moi, qui ne faisait que leur devoir: tuer. La minute de vérité approchait. Dans les instants qui allaient suivre, il y aurait mort d'hommes. Les chances étaient, comme j'en avais bien l'intention, que ce fut eux - mais savait-on jamais?
Le feu de mes mitrailleuses toucha en plein le bombardier. Le train d'atterissage sortit (phénomène fréquent chez les Heinkel) et l'habituel nuage de vapeurs de glycol jaillit des moteurs. Je pris du champ, suivi du torrent de balles traçantes. Le mitrailleur arrière pouvait me voir distinctement sur le rideau du fond couchant. Ce serait un duel désespéré à la mitrailleuse. Tout le Heinkel semblait se mettre à vivre. Il y avait à son bord un homme décidé à m'abattre. Cela tournait au combat singulier: lui ou moi.
J'oubliais les noirs abîmes du vide au-dessous et la mer implacable qui attendait une proie. Je ne pensais même plus à la côte que j'avais laissée à 80 km derrière moi. Pas plus que je ne réagissais selon mes réflexes habituels. J'étais possédé par une sorte de démon inhumain, uniquement tendu par la volonté de tuer l'homme qui, de son côté (et Dieu sait qu'on pouvait le comprendre!) ne pensait qu'à me tuer. A ma seconde attaque, je piquais juste en dessous du cône de feu que dessinaient en rouge les balles traçantes (pour une visible, il y en avait quatre invisibles et capable de perforer les blindages). Nos tirs se croisèrent jusqu'au moment où nous tirâmes l'un et l'autre à bout portant. Je me souviens encore d'avoir entendu, à cet instant précis, le tac-tac-tac de la la Mg15 du Heinkel juste au-dessus de ma tête, tendis que je plongeais sous le bombardier pour éviter la collision.
C'en était fait du Heinkel. Ses feux de poistions s'allumèrent et le parvins à le distinguer dans le noir comme il se posait sur l'eau, puis les feux s'éteignirent. ..."
et pour conclure la situation vécue hier soir par Nil et Adamas retracée (véridique) par Peter Townsend lui même.
"... Vingt minutes plus tard, les signaux du phare de Duncansby Head m'annonçaient que je n'étais plus très loin de ma base. Lorsque je survolais enfin celle-ci, au lieu des feux de piste je vis une sorte de chao lumineux.
- Ne vous posez pas tout de suite! M'ordonna le contrôleur.
Mais mes réservoirs étaient presque vides et j'atterris malgré tout, en dehor des lumières, et revint ensuite, faisant taxi.
Au milieu du terrain gisait un Heinkel H111, sur le ventre et hélices tordues. Apparement Hallowes (jaune trois/Oscarbob) avait fait mouche et le pilote allemand avait viré vers la côte. Voyant une ligne de balises lumineuses, il avait décidé de se poser et de "prendre le bain", se croyant au dessus de la mer. Le Heinkel avait touché le sol de notre terrain de Wick et s'était arrêté, à l'étonnement du personnel de piste, qui le prenant pour un des nôtres, lui avait donné le feu vert. Une porte s'était ouverte, un canot pneumatique avait été "mis à l'eau" et deux membres (Nil et Adamas sans doute ), après avoir retirés leurs bottes (Adamas pour sûr) pour mieux nager, avaient plongé en terre ferme. Le bruit courait même que, après s'être hissés sur le canot, ils avaient commencé à ramer.
Par la suite, ils soutinrent que c'était un Spitfire qui les avait attaqué, mais il ne s'agissait que de mon n° 3 et son brave Hurricane MkI (Oscar dans la mission de hier soir). Ce fut le premier signe de ce "snobisme du Spitfire" qui fit rage dans la Luftwaffe. Il n'y avait pas un seul avion de ce modèle dans un rayon de 100 kilomètres.
Le lendemain, je contemplais tristement mon brave Hurricane. Il était criblé de trous, la queue fortement endommagée. La mort m'avait ratée de peu..."
Dernière édition par le Mar 7 Nov 2006 - 13:14, édité 2 fois
615sqn_Harry- Wing Commander
- Nombre de messages : 8393
Localisation : Al Fayat
Date d'inscription : 26/10/2005
Re: Résumé de la mission de hier soir...
Super récit Harry
Et pour info, la baignoire ventrale du Heinkel 111 était surnomé
"das Sterbebett" ce qui signifie: "le lit de mort" car il était visé en priorité des pilotes.
Ce poste était donc le moins populaire des équipages de la Luftwaffe.
Et pour info, la baignoire ventrale du Heinkel 111 était surnomé
"das Sterbebett" ce qui signifie: "le lit de mort" car il était visé en priorité des pilotes.
Ce poste était donc le moins populaire des équipages de la Luftwaffe.
Re: Résumé de la mission de hier soir...
Et bien hier, j'étais persuadé d'avoir dégommé ce mitrailleur du lit de mort.
Les deux moteurs du Heinkel "fumotent", je me rapproche, encore et encore pour l'achever..... et pan le mitrailleur se réveille et m'explose le moteur.
Ce que l'eau peut être froide à cette époque
Les deux moteurs du Heinkel "fumotent", je me rapproche, encore et encore pour l'achever..... et pan le mitrailleur se réveille et m'explose le moteur.
Ce que l'eau peut être froide à cette époque
615sqn_Pyker- Squadron Leader
- Nombre de messages : 1502
Age : 56
Localisation : Belgique
Date d'inscription : 02/01/2006
Re: Résumé de la mission de hier soir...
Super Harry
RTA_Oscarbob- Lt Colonel
- Nombre de messages : 12635
Localisation : (en bas à droite)
Date d'inscription : 26/10/2005
Re: Résumé de la mission de hier soir...
super harry.. merci d'avoir proposé quelque chose... et je suis désolé pour mon absence d'hier soir..
Invité- Invité
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