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ODV5 - un jour pas comme les autres

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Message par 615sqn_Harry Sam 31 Mar 2007 - 21:39

Il est des jours comme ça, où tout peu basculer pour un rien. Pourtant ce soir là, la température était douce, le soleil de l'après-midi s'effaçait doucement derrière les collines de pins et les vignobles de la région de Cotignac. Les pilotes et le personnel de la base avaient adopté des tenues d'été; chemises courtes manches, pantalons et vestes de toile légère, remplaçaient nos lourdes tuniques de laine bleue. Devant nos tentes montées à l'ombre des conifères, de petites tables avaient été installées. Le soir, on s'y installait pour jouer aux cartes et manger. Nos repas étaient de temps en temps arrosés d'un Listel Gris ou d'un rosé local, que les autochtones, enfin libérés du joux de l'oppresseur qui se réservait la production de vins locaux, nous offrait volontiers. On avait presque l'impression d'être en vacances. Et pourtant, en ce 29 août 1944, alignés sous les pinèdes chahutées par le mistral, la gueule agressive des canons de nos Spitfire nous rappelait le dur souvenir de la guerre. A quelques dizaines de kilomètres on se battait.
J'avais réuni les pilotes du squadron 615 devant la grande tente que les Américains nous avaient gracieusement fournie et qui nous servait de salle radio et de quartier général, sur la table, la carte des opérations était visible de tous. Au moyen d'une baguette, je donnais rapidement les ordres.
- Ok les gars, pour la mission de ce soir nous aurons 6 avions de l'escadrille "B" et 2 de l'escadrille "A". Je prendrais le commandement du groupe Blue, René Martel le groupe Yellow et Gerry Walt aura le groupe Green.
Je poursuivais en donnant la composition des Flight. Blue two, Emil Volta, blue tree Standfor Gil et blue for Acrobat Christiensen. Yellow two, Louis Kierkegaard. Green two, Fabien Darmont.
- Nous avons deux missions ce soir les gars. Un: escorte des Beaufighter du sqn 84. Deux: mission d'assaut pour le groupe Green. Gerry vous connaissez votre mission? Pas la peine d'y revenir. Ok, l'objectif de nos bimoteurs est une base ennemie. Ca va être chaud, et il y aura certainement la chasse adverse. Les gars, il faudra être attentif, car ça nous viendra dessus par-dessous et par-dessus! Allez, on démarre à 1900 précise.
Alors que les pilotes s'éloignaient en discutant, je savais qu'au retour, certains manqueraient, l'objectif était la base de Mende, une des plus importante de la Luftwaffe dans le secteur. Des bruits de plus en plus persistants affirmaient que les Allemands avaient reçu des renforts. Les Américains avaient passé un mauvais moment dans ce secteur et perdu quelques avions. Du coup, nous voilà engagés pour une mission foireuse avec les Ricains. Comme ils ont soucis de descendre avec leurs lourds P47, on sollicite nos Spitfire Clipped Wing pour tenir le ciel entre 0 et 3000. Et comme l'Etat-Major de la RAF est dans les petits papiers de l'USAAF, on envoie en bonus une escouade de Beaufighter faire le ménage à Mende. Tu parles d'un programme. Alors que dans ma tente, je revêts mon uniforme sans marques ni galons, je rumine cette situation de demie-mesure, les Américains n'avaient qu'à envoyer une cinquantaine de Liberator escortés par tout autant de Mustang et l'affaire était dans le sac. Non, il y a urgence, c'est ce soir qu'il faut y aller absolument. Alors que je quitte mon cantonnement mon parachute sous le bras, Gerry me rejoint. Je l'aime bien Gerry Walt, tout comme René Martel d'ailleurs, deux gars très efficaces sur lesquels je peux compter sans la moindre appréhension.
- Alors Sir, prêt pour cette mission. Vous m'avez l'air soucieux.
Il rigole.
- Ne vous en faites par, dès qu'on aura cassé nos ponts on vous retrouve à l'Ouest de Mende...
Je donne une tape amicale sur l'épaule.
- J'y compte bien Gerry, tâchez d'être au rendez-vous. Allez, bon vol et à toute à l'heure.
De l'autre côté de la base, les pilotes de Beaufighter ont mis les moteurs en marche. C'est parti!
1855, je suis assis dans mon avion, sanglé dans mon siège, avant de mettre mon masque à oxygène, je respire une dernière fois les effluves pinières. Dans un claquement sec, mon canopy se ferme au-dessus de ma tête, le cricri des cigales est troublé par le claquement des démarreurs. Le Merlin crache ses volutes grises. Fini de se prélasser au soleil, la guerre reprend ses droits. Assis sur l'aile gauche, mon mécanicien me fait signe des deux mains et m'indique le chemin pour rejoindre le seuil de la piste. Derrière moi, avançant cahin-caha, les autres Spitfire suivent dans un infernal nuage de poussière. Je plains les mécanos sur les avions derrière; ils dégustent. Je les vois se protéger les yeux avec le revers de la main.
Il est 1900, mon Spitfire est le premier a rouler sur la piste.
- Blue One, roulage... airborn... hippodrome à droite et mise en formation!
Dans le son rageur de son moteur Merlin, mon chasseur bondit dans le ciel. Derrière moi, l'un après l'autre, les Spitfire du squadron 615 s'échelonnent dans la formation. En dessous, à moins de 500 mètres, les Beaufighter. Dans la lumière du soir, on a de la peine à les distinguer, aussi, je reste proche d'eux. Le leader des bimoteurs est un vieux renard, il s'agit du Flight Leutnant Oscar "Bob" Roberts. De temps à autre, il m'annonce en ordres brefs, ses changements de cap ou d'altitude. Puis la première tuile. De la fumée blanche s'échappe de son moteur gauche.
- Problème liquide de refroidissement! Moteur gauche en surchauffe! RTB pour moi. Sam, Red two prenez le lead du groupe.
Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai un mauvais pressentiment, sans Roberts à la tête de ses "gros culs", je suis mal à l'aise. Pourtant le vol se poursuit sans encombre. Je consulte ma montre, ça fait 10 minutes qu'on aurait dû être au-dessus de Mende. Au Nord, j'aperçois déjà les contreforts du Mont Egoual dans les Cévennes. On a dépassé la cible. Derrière moi, les pilotes sont nerveux. Dans mon rétroviseur je peux bien percevoir le battement des ailes de mes coéquipiers. Rompant le silence radio mon n° 2 se manifeste.
- ... on a dépassé la cible de 10 bonnes minutes...
En dessous de nous, le leader des bimoteurs à entendu le message et effectue un virage à gauche. Surpris par la promptitude de la manœuvre, le reste de l'escadrille n'a pas le temps de réagir. Je me retrouve seul avec les Beaufighter.
- Blue 2 à Blue leader, on vous a perdu???
- On se retrouve au Sud de l'objectif pas le temps de vous donner des détails...
Dans le groupe d'avions d'assaut c'est pas la fête non plus, j'ai beau me tourner la tête dans tous les sens, je n'ai que trois Beaufighter en visu. Cette mission est foutue. En petits groupes désorganisés on a aucune chance de s'en sortir. Il faut rentrer.
- Bleu Leader à Red Leader, rentrons ça sent mauvais.
Pas de réponse de Red Leader. Je deviens sérieusement nerveux. Soudainement, la flack se déchaîne, des affûts de 37 et de 20 mm se mettent en route brusquement. On est au-dessus de Mende, mieux on est au-dessus de l'objectif et personne n'a rien vu. En moins de 30 secondes deux avions d'assaut sont descendus et s'écrasent dans un torrent de flammes. Gaz à fond, je largue mon droptank, je bascule violemment sur l'aile droite et je dégage de la zone plein tube, Derrière moi, tous les servants ont dû me prendre pour cible. Le shrapnel crépite contre le fuselage, à l'intérieur de l'habitacle ça crépite comme sur une vieille boîte de conserve. Je descends encore, jouant à saute-mouton avec les maisons, les mas et les collines. Enfin une butte salvatrice me permet de sortir de ce merdier. Je prends contacts avec mes coéquipiers.
- Ici Blue one, Suis en plein dans le bordel, mais intact, je vous rejoins au point de rendez-vous.
- Ici Bleu two, bien reçu on vous attend. Green a accompli sa mission et nous a rejoint.
Sans réservoir, sans avions d'assaut, inutile de poursuivre. Je suis bien décidé à ramener mon squadron à la maison une fois que tout le monde sera regroupé. Je contourne Mende par le Nord et en effectuant régulièrement des lacets pour surveiller mes arrières, je me rends au point de contact. Enfin, après pratiquement 20 minutes de vol en plein territoire ennemi je retrouve mes braves coéquipiers qui tournent à 2000 mètres.
Je donne ma position ainsi que ma manœuvre d'approche et je monte dans leur direction en effectuant un large virage à gauche qui me place dans le soleil.
- Bleu 3! Bleu 3! 4 contacts, même altitude, bandit! bandits! Quatre...peut-être plus!
- Ici Bleu one, allez-y, engagez! Blue two prenez la direction des opérations je vous rejoins dans moins d'une minute.
Un rapide coup d'œil dans les alentours, me rassure. Pour le moment je suis seul. La lumière rend difficile la reconnaissance des avions volants plus bas. Ca y est des traçantes, dans les écouteurs le silence radio est rompu, le chapelet habituel de cris et de jurons défile. Devant moi il y a trois contacts qui se suivent, un bandit dans le tas c'est inévitable. Je remonte sur le petit train, le dernier contact break brutalement, j'ai le temps de voir deux croix blanches et noires sur les ailes: Bf109G! Le n° 1 trace visiblement un de mes coéquipiers. Je remonte sur lui. Je suis trop loin pour assurer mon tir, alors j'envoie une petite rafale à la mitrailleuse pour lui signaler ma présence et lui faire rompre la poursuite. Malgré cela l'avion ennemi s'accroche. Je serre mon virage pour lui couper la trajectoire. Mon capot moteur le masque une seconde, je donne un peu de manche pour ouvrir mon virage, ça y est! Il réapparaît! je le tiens! J'ai le souffle court, de la sueur perle sur mes tempes, pas le temps de regarder derrière moi, il va tirer sur un copain, il faut le descendre avant qu'il ne soit trop tard. Un oeil fermé, je vise l'emplanture de l'aile. Déflection, je corrige, les canons de 20mm aboient et l'aile se sépare instantanément du fuselage. Je n'ai pas le temps d'exulter, car dans un rayon du soleil couchant, je constate que sur l'aile qui tombe en virevoltant, il y a une ... cocarde rouge et bleue. Vision d'horreur, je viens de descendre un de mes pilotes. Je suis paralysé à la vue de cet avion qui tombe maintenant comme une feuille morte vers le sol, le canopy virevolte et un corps s'échappe de l'avion en perdition, le parachute s'ouvre. Je dois annoncer ce tragique incident.
- Blue One, j'ai descendu un coéquipier par accident, donnez votre indicatif!


Dernière édition par le Dim 1 Avr 2007 - 9:13, édité 5 fois
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Message par 615sqn_Harry Sam 31 Mar 2007 - 21:39

Seul Blue tree ne répond pas, c'était Stan Gil le vétéran du groupe. Il a une femme et des gosses.
Le combat continue, et le passage proche de deux Bf109 me ramène brusquement à la réalité. Je pilote comme un robot. Une barrique me ramène dans les 6 du premier Messerschmitt. Mes deux canons Hispano Suiza tonnent et l'avion ennemi tombe en feu. Je le suis les yeux fascinés par les flammes jusqu'à ce qu'il rebondisse sur le sol dans une sourde explosion. Lorsque je perçois le fracas des impacts sur mon avion, je pique instantanément vers le sol. Mais c'est trop tard, de la fumée noire s'échappe du radiateur et l'aileron gauche arraché tournoie derrière moi, jamais je rentrerais avec un avion dans cet état. Mon agresseur s'acharne, je vois le gros nez blanc et noir de son Gustav dans mon rétroviseur, de temps à autre une série d'éclairs illuminent son centre. Je barrique au mieux mais le 109 s'accroche. J'entends son moteur tout près. Un choc violent me propulse en avant, d'un geste machinal j'ai largué mon hood, je me débats avec mon harnais qui cède d'un coup, les pieds contre le tableau de bord, mon avion a perdu la moitié de son fuselage. Soudainement comme empoigné par une main invisible, je suis propulsé hors de mon Spitfire en perdition. Je ne sais plus à quelle altitude je suis, alors je ne perds pas de temps et je tire sur la poignée de mon parachute. Le choc est violent. Alors qu'en dessous de moi je vois la carcasse de mon malheureux chasseur effectuer son dernier voyage vers le sol, j'aperçois un autre avion en perdition. Je comprends qu'il s'agit du Bf109 qui me pourchassait et qui probablement, m'a percuté. Je fouille le ciel à la recherche d'un autre parachute mais je ne vois rien. Le malheureux est certainement mort dans l'accident. Mon point de chute se profile, je n'aurais pas la chance de Roberts et Peer, le comité d'accueil m'attend déjà, mitraillettes et fusils pointées dans ma direction. Je m'attends à tout moment à me faire canarder et j'hésite à sortir mon Webley pour vendre chèrement ma peau, mais au dernier moment je me ravise, car ils n'ont toujours pas tiré et à moins de 100 mètres du sol, ils auraient pu le faire depuis longtemps. Je touche le sol au milieu d'un pré. J'essaye de me relever, mais je suis empêtré dans mon parachute, finalement jurant comme un pattiers, je me lève en nage. Les soldats allemands m'observent l'air incrédule. Ils connaissent la musique et ne semblent pas la moins du monde nerveux. Un sous-officier me fait signe de sa Schmeisser de lever les mains. Ce que je fais sans hésiter. Il s'approche sans un mot, plonge la main dans la gaine en cuir de mon revolver et me confisque mon Webley. Après une fouille rapide, deux soldats m'aident à retirer mon harnachement. Le Sous-officier me fait ensuite signe de le suivre. Je monte à l'arrière d'un véhicule chenillé et nous partons pour une destination inconnue. Je ne réalise pas encore ce qui m'arrive. En un soir, je descends un de mes coéquipiers et je suis abattu. Après trois ans de guerre il fallait bien qu'un jour ma proverbiale chance me quitte. Je regarde les soldats allemands. Certains portent le casque, d'autres un bonnet de police. Leurs uniformes sont usés et sentent la transpiration. Ils sont maigres et parlent peu. Leurs armes par contre sont soignées. Après une trentaine de minutes de route nous nous arrêtons. Le chauffeur discute deux mots avec ce qui doit être un planton de garde et nous entrons dans un endroit inconnu. Les bords du véhicule sont hauts et je ne peux pas voir dehors, mais une odeur doucereuse que je connais bien m'indique l'endroit où nous sommes arrivés. Il s'agit d'essence aviation, probablement un dépôt ou tout simplement la base de Mende. Le véhicule s'immobilise et la porte arrière s'ouvre. C'est ça nous sommes certainement sur la base de Mende. Dans l'ombre je vois quelques casseroles d'hélice blanche et noire, la même qui me suivait, il y a peine 45 minutes. Des Bf109. Et plus loin, bien camouflés sous des filets et branches d'arbre, deux gros bimoteurs, il me semble reconnaître des Ju88, mais le soldat qui me suit n'apprécie pas mon oeil inquisiteur et me pousse brutalement en avant. Les soldats et les pilotes qui sont sur la base me regardent comme une bête curieuse. Je suis conduit dans un bureau. Un Major de la Wermacht s'installe devant moi. Dans un mauvais Anglais il me demande mon grade mon nom et mon affectation. Je me soumets poliment à l'interrogatoire en cachant bien sûr mon vrai nom et mon grade. L'Officier allemand tente tant bien que mal de répéter ma nouvelle identité.
- A...A..Abilson Stenfickamor? C'est bien ça et vous êtes attaché au squadron 436!
Le sourire enjôleur je répète mon horrible nom de substitution.
- Nein nein Kommodore, mon nom est Abigailson Stenfickamor, je suis du compté du Pensylvashire c'est dans le Nord de l'Angleterre, c'est tout petit comme compté.
Tout en continuant d'inscrire moyennant de grosses ratures sur son cartable, l'Allemand me répond!
- Pas Kommodor, juste Maior.
Alors que je cherche quelle nouvelle connerie je vais bien pouvoir débiter, un officier de la Luftwaffe entre en coup de vent dans le bureau. S'adressant au Major:
- C'est bon Steinmetz, vous pouvez disposer, je prends la suite de l'interrogatoire.
Le Major me salue dans un salut sec et réglementaire et quitte le bureau sans regret. L'homme que j'ai en face de moi est le vrai pilote de la Luftwaffe comme on peu l'imaginer. Casquette portée légèrement de travers, Croix de Fer et potager pendant sur le haut d'une veste ouverte sur les deux premiers boutons et parements dorés au col. Tout en me dévisageant d'un regard moqueur, d'un geste élégant, il a pris une chaise qu'il a retournée dossier en avant. Il me fait face. Tout en consultant mon dossier raturé de toutes parts, il se présente dans un Anglais à peine teinté d'accent allemand.
- Bonjour, je suis l'Oberleutnant Stefan Tutsch, je commande une des escadrilles de cette base. Bienvenue à Mende...
Il lit mon nom les sourcils froncés et éclates d'un rire cristalin.
- Pilot Officer Abigailson Stenfickamor! Et attendez... d'où venez-vous du compté de ... de Pensylvashire
Il rigole de plus belle.
- Ben dites donc vous avez une sacré imagination...
Il poursuit la lecture du dossier.
- Curieux votre squadron, le 436 est canadien et équipé de Dakota, nous n'avons rien vu de tout cela dans le secteur ce soir...
Il me regarde avec un air malicieux. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai la nette impression que ma journée de poisse n'est pas terminée.
- ... Wing Commander Harry James Flower commandant de la chasse du secteur de Cotignac! C'est avec honneur que je vous accueil sur la base de Mende. Vous vouliez la voir de près et bien je ne pense pas que vous pensiez la voir de si près non?
Que voulez-vous que je fasse dans ces conditions, je suis foutu. Je m'appuie sur le dossier de ma chaise et j'accepte la cigarette que m'offre l'officier allemand. Il a retourné sa chaise et me contemple en envoyant de longues bouffées de fumée vers le plafond. Je décide qu'il temps d'en finir.
- Et bien qu'attendez-vous pour poursuivre l'interrogatoire Oberleutnant? Qu'on en finisse.
Il sourit toujours, mais dans son regard bleu acier, il y a de la mélancolie.
- Savez-vous que ça fait un sacré bout de temps que nous croisons le fer ensemble Harry... vous permettez que je vous appelle Harry?
Au point ou j'en suis de toute façon, j'acquiesce de la tête. Il continue:
- En 1940, j'ai fait partie de l'Ersp gr. 210, vous savez les Jabo. On avait des 109 et des Bf110. A cette époque, il y avait une ou deux escadrilles qui nous inquiétaient plus particulièrement, notamment le squadron 52 et ses Spitfire et surtout le 43 et ses Hurricane qui protégeaient Portsmouth.
Il soupira.
- Votre groupe a descendu pas mal de mes camarades. Nous nous sommes ensuite perdus de vue quelques temps Harry. Puis en 1943, alors que je rejoins la II/JG77 en FW190 sur le front africain, qui est ce que je retrouve sur mon chemin? Vous avec le 147 sur Spitfire. Cette fois, votre nom commence d'être connu et on parle de vous et de votre escadrille dans nos rangs. On aime pas rencontrer vos Spitfire...
Je suis très surpris de la précision des propos de mon interlocuteur. Comment pouvait-il savoir tout cela. Devinant mes pensées, il reprend.
- Ne vous en faites pas, aucune affaire d'espionnage, juste des pilotes anglais qui ont déclaré vous connaître et qui nous ont donné quelques précisions sur votre personnalité. Nous aimons bien connaître nos adversaires. Il y a six mois, je me retrouve ici pour commander un Geschwader d'assaut et qu'est ce que j'apprends peu après le débarquement en Provence. Que vous êtes le chef de la chasse dans ce secteur !
Il se penche en avant.
- Curieuse notre destinée, vous ne trouvez pas Flower?
Je m'efforce de rester stoïque.
- Oui curieux Oberleutnant, à part que vu ma situation, nous n'aurons certainement plus l'occasion de combattre et que l'Allemagne et son emplâtre d'Adolf Hitler va assurément perdre la guerre qu'il a entamée, il y a 4 ans.
Le visage de l'officier allemand se referma.
- Oui vous avez certainement raison Harry, sauf sur un point. Ma destinée est aussi et surtout liée à celle de mon pays, pas à celle d'Hitler. Et tant que des avions ennemis survoleront ma patrie et que j'ai la possibilité d'avoir un avion en état de combattre, je me battrais!
Il m'offre une nouvelle cigarette et remplit deux petits verres de schnaps


Dernière édition par le Dim 1 Avr 2007 - 14:28, édité 1 fois
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Message par F/JG300_Touch Dim 1 Avr 2007 - 11:44

Laughing Laughing me voilà en officier "tortionnaire" Laughing.
Mais nous sommes entre gentlemen.
Merci Harry pour tes récits, c'est comme toujours... Wink
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Message par 615sqn_Harry Dim 1 Avr 2007 - 14:34

Y aura suite... Wink
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Message par JG300_hammelman Dim 1 Avr 2007 - 14:45

pour info je tes descendu puis ton avion et tombé sur mon ailier No

ça ma pas porté chance tes copain etait tous sur moi et il mon eu a mon tour Very Happy

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Message par 615sqn_Harry Dim 1 Avr 2007 - 14:59

J'ai eu le message comme quoi c'est Tanzer qui avait endommagé mes commandes et ensuite alors que je m'apprêtais à sauter, boum, collision, plus d'aile gauche et le message "Tanzer a descendu Harry"...

Bah Hammel ou Tanzer afec les loups, das ist doch egal...
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Message par 615sqn_S Dim 1 Avr 2007 - 15:10

Quelle plume,superbe cela merite d'etre grave sur une plaque de zing

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Message par 615sqn_Harry Lun 2 Avr 2007 - 18:44

Subitement l'officier allemand se leva et se dirigea vers la sortie.
- Venez Flower, j'aimerais vous montrer quelque chose...
Il décrocha une veste en tissu noir avec de petits parements gris et deux triangles sur les manches et me la tendit.
- C'est une veste de sous-officier mécanicien, mettez-la!
Je restais interdit. Mettre une veste d'uniforme allemand, il allait pas bien le copain de la Luftwaffe.
- Avec tout le respect que je vous dois Tutsch, jamais je ne porterais ce torchon, à moins que vous teniez à ce que je sois passé par les armes et vous avec.
Le pilote allemand s'approcha, son regard avait changé, il m'implora presque.
- Justement, si je prends ce risque c'est que j'ai quelque chose d'important à vous montrer! Si vous mettez cette putain de veste, vous restez le PO Stenfickamor et vous serez mis en détention sur la base quelques temps jusqu'à ce qu'on vous transfert vers un camp de prisonnier en Allemagne, si vous vous résigniez à faire votre fichue de tête de Tommy, vous serez le Wing Commander Flower et dès demain la Gestapo s'intéressera à vous...
Il approcha son regard d'acier de ma tête:
-... et je peux vous garantir que ces messieurs au long manteau noir ont beaucoup moins d'humour que moi et des moyens pour faire parler les plus récalcitrants qui font dresser les cheveux sur la tête... alors vous la mettez cette vareuse?
Sans un mot j'empoignais sèchement la veste et la passait sur mes épaules.
- Jamais vos gentils camarades ne croiront à cette mascarade, vous avez vu mes pantalons et mes chaussures de vol?
L'Oberleutnant Tutsch avait déjà mis sa casquette et ouvert la porte.
- Venez Abigailson, dans la nuit, ils n'y verront que du feu...
Un Kubelwagen était stationné juste devant le bâtiment et nous nous y engouffrâmes. L'Officier allemand démarra et roula doucement le long des baraquements, il paraissait tendu. Nous roulâmes comme ça une centaine de mètres avant de bifurquer sur un petit chemin disparaissant sous les pins. De temps à autre, à la faible lueur d'une lanterne apparaissait une silhouette furtive de temps en autre en apercevait un train, un bout d'aile. Je reconnus des Focke Wulf. Tutsch crut bon de m'informer.
- Les avions de mon Geschwader sont stationnés ici. Nos mécaniciens travaillent la nuit, vos bombardiers les laissent plus souvent tranquille que la journée.
Un peu plus tard, peu avant de quitter le bois, Tutsch immobilisa sa voiture. Il se mit à chuchoter.
- Venez...
Inquiet, je le suivais dans les ténèbres. Au loin, je percevais des chants et des cris. Arrivés à proximité d'une clairière, nous nous immobilisons.
- Regardez là bas, un peu à gauche du feu de camp camouflé sous une grand bâche... vous voyez?
Fronçant les sourcils j'essayais de percevoir quelque chose. Le feu en question était à moins de 50 mètres de notre position. Je pouvais voir une dizaine d'homme parlant une langue inconnue assis sur des caisses de munition. Et dans l'ombre je finis par apercevoir un inquiétante silhouette. Un long canon, une tourelle, un énorme char. Je répondis en murmurant.
- Ce sont des chars Oberleutnant, ils ont l'air énorme...
Tutsch s'était relevé et silencieusement avait reprit le chemin de son Kubelwagen. Il semblait avoir le feu aux fesses et filait comme un chat dans les frondaisons. J'allais l'appeler lorsqu'un ordre claqua sec dans la nuit:
- HALT!
A moins de dix mètres de l'officier, je me baissais instantanément dans un fourré en essayant de rester le plus silencieux possible. La lueur d'une lanterne se mis à se balancer dans l'obscurité, des pas s'approchaient de mon "hôte" qui telle une ombre chinoise, sautillait sur place une main sur son entrejambe. Il répondit.
- Doucement les gars, Oberleutnant Tutsch, Kommodore de la IV/JG53 basé sous les bois là bas! J'étais juste allé pisser un coup.
Les gardes s'approchèrent, visiblement un sous-officier et deux soldats armés de mitraillettes.
- Papiers s'il vous plaît Kommodore.
Le pilote extirpa de sa vareuse un document qu'il remis au soldat et maugréa.
- Les voilà, vous feriez mieux de demander à vos camarades d'arrêter de chanter et d'éteindre leur feu à la con. La résistance n'est pas tendre dans ce secteur.
Le sous-officier, visiblement satisfait remit le document à Tutsch.
- D'où nous venons, ce n'est pas quelques Français armés de mitraillettes et de pains de plastique qui vont nous inquiéter. Puis-je vous suggérer de ne pas traîner dans le coin Oberleutnant, nos soldats ont la gâchette facile. Bonne soirée.
Toujours tapis derrière mon fourré, je vis Tutsch s'éloigner en marmonnant vers le chemin où était parqué son véhicule. Heureusement pour moi, les trois soldat reprirent leur ronde en direction opposée sur le chemin. Au loin, j'entendis le moteur du Kubel s'éloigner. Et bien me voilà dans une sacré béchamel. Coincé entre une division blindée ennemie et les mécaniciens des Focke-Wulf. Le périmètre des avions est certainement aussi bien gardé, qui plus est vêtu d'une veste de mécanicien allemand. Si je suis pris, ça sent le peloton d'exécution. Que faire? Je me décide à conserver la vareuse et je tente de rejoindre le chemin le plus silencieusement possible. Je rampe sur le bout de mes orteils, évoluant de centimètres en centimètres, le souffle court, aux aguets. Après bien 15 minutes de souffrances, je suis à moins de deux mètres du chemin. Je marque une pose les oreilles tendues dans l'obscurité. Mais rien ne bouge, je franchis les deux derniers mètres et remonte le chemin accroupi. J'ai fait une cinquantaine de mètres quand deux appels de phares recouverts de leurs caches de combats, clignotent dans la nuit. J'accélèrais le pas et rejoignait enfin le Kubelwagen où je m'écroulais sur le siège passager. Sans un mot l'Officier allemand démarra en sens inverse. J'avais la colère sourde et je jurais durement.
- Plus jamais ça Tutsch, vous avez compris PLUS JAMAIS CA! Et j'exige de votre part que vous m'expliquiez sur-le-champ à quoi vous jouez, où je mène un bordel terrible et c'est vous qui irez vous faire percer la peau par un de vos pelotons d'exécution.
Il resta silencieux et me ramena à son bureau. Je retirais prestement la veste de mécanicien comme si elle était porteuse d'une maladie grave et je la jetais dans un coin de la pièce.
Tremblant mon hôte sorti sa bouteille de schnaps et remplit les verres encore posés sur une petite armoire. Il s'asseyait devant moi dans un gros soupire.
- Merci Flower, j'ai bien cru que ma dernière heure était arrivée. Pourquoi n'avez-vous pas tenté de prendre la fuite?
J'étais en colère et me retenait pour ne pas hurler.
- Mais vous voulez rire ou quoi Tutsch? Me balader en pleine nuit dans un endroit truffé de sentinelles, vêtu d'un uniforme allemand. Et si je m'en sortais, vous pensez que les Français m'auraient accueilli les bras ouverts? Bon je vous écoute Oberleutnant? C'est à vous de me donner des explications maintenant.
Tutsch se leva et vérifia que personne ne traînait ni derrière la porte, ni derrière les fenêtres.
Il dégrafa le haut de sa veste.
- Bon je vais vous expliquer. Je tenais à vous montrer la division de panzers.
- Et bien pour l'avoir vue, je l'ai vue votre foutue division et de près scrogneugneu. Qu'est-ce qu'ils font à proximité de la base? Entre-nous ce n'est pas très finaud de la part du commandant de ce groupe de se mettre si près, si nos bombardiers font une passe dessus, vous risquez bien de voir vos précieux FW partir en fumée à la même occasion.
Tutsch poursuit:
- Ce sont des Tigre, des Tigre de dernière génération et des Panther aussi. Les chars les plus puissants du IIIème Reich. Pour vous faire une idée sur le Panther, il va 10 km/h plus vite qu'un Tigre I, il a un blindage deux fois plus résistant, une tourelle montée avec un canon de 75 à haute vélocité qui tourne très rapidement, et les meilleurs équipages sont capables de tirer 7 obus minutes. Cette division de chars lourds est accompagnées de 39ème division de la Waffen SS. Une unité composée de volontaires croates et bosniaques musulmans qui vient d'être retirée du front Est. Se sont des vrais sauvages qui tuent comme vous vous descendez une pinte de bière au pub du coin.
Je reste quelque peu abasourdi par ce discours.
- Très intéressant Oberleutnant Tutsch, mais que voulez-vous que j'y fasse???
Mon interlocuteur éclusa d'un geste sec son verre et s'épongea le front avec son mouchoir.
- J'y viens...
Il ferma les yeux un moment respira un grand coup et poursuivit.
- Les équipages de ces chars vont mettre la région à feu et à sang, ce sont des sauvages, ils écraseront tout ce qui sera sur leur passage. Même nos soldats si nécessaire. Ce sont des SS, ils ont un immense dédain pour tout ce qui ne porte pas les parements de col à tête de mort. Harry, depuis le 06 juin de cette année, nous savons cette fois que la guerre est terminée pour nous, dans 3, 6 ou peut-être 12 mois maximum, les Russes, les Américains et les Anglais seront à Berlin. Aucune des armes de folie que les disciples de Satan voués à Hitler essayent de mettre au point ne fonctionnera. Je hais les Nazis et je hais Hitler, mais j'aime mon pays et je ne peux accepter que des bombardiers anglais et américains rase nos villes une à une. Je me battrais donc pour cela. Mais la guerre doit se terminer maintenant au plus vite.
Il se servit un nouveau verre qui remplit à ras-bord. Je ne savais que dire.
- Avec des équipages comme ceux que je viens de vous décrire, la guerre peut se poursuivre de quelques semaines maximum, par contre ça sera des semaines d'enfer. Pour vos armées, les nôtres et les habitants de ce pays. Regardez les hommes qui sont affectés sur cette base, ils sont affolés à l'idée de devoir rejoindre le front Est. La moindre faute futile de leur part et ils sont bon pour retourner à Danzig. La plupart sont sans nouvelle depuis des mois de leur famille. Nos uniformes sont usés, nos hommes fatigués, mon escadrille a fait le front Est, elle a vu de loin à quoi ressemblaient les sauvageries commises pas nos troupes et les Russes. Il faut que tout s'arrête...
Je parlais enfin, j'avais le ton dur.
- Je suis désolé pour vous Tutsch, toutes ces tueries sont affreuses, mais c'est votre fou de dictateur qui a commencé la guerre. Est-ce que vous vous êtes posé les mêmes questions qu'aujourd'hui lorsque vos Heinkel et vos Dornier larguaient leurs bombes sur Londres en 1940? Est-ce que vous avez tenu le même discours lorsque votre pantin à bottes de cavalerie et petite moustache vous à remis votre Croix de Chevalier et Feuilles de Chêne? L'Allemagne paye aujourd'hui son attitude prétentieuse, elle le paye durement, mais comme vous l'avez dit, tout s'arrêtera quand les alliés et les Soviétiques se serreront la main sur les ruines de Berlin.
Tutsch, baissa son regard d'aigle.
- Ne me jugez pas Flower... vous ne pouvez pas comprendre...
Il soupira une nouvelle fois et redressa la tête. Après avoir consulté rapidement sa montre. Il me fit signe de le suivre.
Je ne savais toujours pas pourquoi il m'avait conduit jusqu'à cette division de chars. Tout ce que je savais, c'est qu'il n'aimait pas les Nazis...
Nous nous dirigeâmes tous les deux vers un long bâtiment en bois d'où des bruits de voix et de service raclant des assiettes émanaient depuis les nombreuses fenêtres ouvertes. Lorsque Tutsch entra dans le mess, d'un seul homme, la trentaine de pilotes se levèrent et se mirent au grade-à-vous. Après un bref ordre les hommes s'assiérent. Une trentaine de paire d'yeux curieux, m'auscultaient, le Kommodore me présenta.
- Messieurs, je vous présente le Pilot Officer Stenfickamor de la RAF abattu par un de nos pilote cet après midi, lors de l'attaque des bimoteurs anglais.
Puis s'adressant à moi:
- Venez, je vais vous présenter à quelqu'un.
Il parcourut la salle et s'arrêta devant un jeune Leutnant.
- Voilà permettez-moi de vous présenter le Leutnant Hammelmann, c'est lui qui vous a abattu cet après-midi. L'officier qui s'était levé me fit un salut parfait et me tendit la main.
- Bonsoir Sir... Stenfickamor... très honoré d'avoir abattu un pilote de votre trempe. Si l'Oberleutnant ne voit pas d'inconvénient, je vous offrirais volontiers un verre de ma réserve personnelle.
Je lui serrais la main en retour et dans un parfait allemand, ce qui surpris Tutsch, je le félicitais pour son joli tir. Le Leutnant fut un peu étonné que je réponde dans sa langue, il ajouta enjoueur:
- Tout l'honneur était pour moi Sir.
J'avais l'impression que la plupart des pilotes de cette escadrille savaient parfaitement à qui ils avaient réellement à faire. Plusieurs, le sourire de coin, levèrent leur verre dans ma direction ou me firent un petit salut de la main. Tutsch un peu mal à l'aise me conduit vers un autre pilote très jeune, blond, il avait le bras en écharpe.
- Et voici le Feldwebel Tanzer, il était l'ailier d'Hammelmann cet après-midi. C'est lui qui a percuté votre Spitfire.
Je rigolais, les pilotes allemands dans la salle se mirent à rire à leur tour. Le visage du jeune allemand devint pourpre. A mon avis, son exploit avait dû lui valoir pas mal de tracasseries de la part de ses camarades.
- Ah je comprends maintenant, et bien vous avez sans doute partagé cette victoire?
Une nouvelle vague d'hilarité emplit la salle.
Hammelmann s'approcha avec une bouteille et trois verres. Se retournant vers l'assistance:
- Messieurs, je suis désolé, mais je tiens à conserver un peu de ma réserve pour mon usage personnelle. Aussi, je vous invite à prendre votre verre et le breuvage infecte que le IIIième Reich nous offre gracieusement et de porter un toast à notre invité!
Il remplit les trois verres, il en conserva un, et donna les deux autres au Feldwebel Tanzer et à moi-même. Il leva son verre:
- Messieurs, je lève mon verre à tous les pilotes de chasse que cette foutue guerre a lancé l'un contre l'autre, et puisse le tout puissant nous permettre de nous rencontrer un jour dans des circonstances plus agréables! Skol!
Il claqua les talons et vida le verre d'un trait.
Je fis de même:
- A la chasse! Skol!
Cul sec. C'était le troisième et comme je n'avais encore rien mangé depuis midi, je commençais d'en ressentir sérieusement les effets. M'adressant à l'Oberleutnant Tutsch.
- Je m'excuse Oberleutnant, mais je commence d'avoir faim, serait-il possible de manger quelque chose?
Tutsch me répondit:
- Oui naturellement, mais pas ici, venez.
Alors que je quittais la salle, les pilotes allemands se mirent une nouvelle fois au garde-à-vous. Hammelmann me fit un petit clin d'œil:
- Bonne chance Sir.
Tutsch me conduisit jusqu'au cantonnement des prisonniers. Une porte s'ouvrit sur une cellule en bois.
- Réservée pour les Officiers.
Me dit en mauvais anglais la sentinelle. La porte se referma derrière moi.
A l'intérieur, sur une petite table, il y avait une lanterne et à cette table était assis, un homme. Il portait un uniforme de la RAF. Lorsqu'il leva la tête, j'en eu les yeux embués.
- Gil! Stanfort Gil!


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Message par Invité Lun 2 Avr 2007 - 22:41

615sqn_harry a écrit:J'ai eu le message comme quoi c'est Tanzer qui avait endommagé mes commandes et ensuite alors que je m'apprêtais à sauter, boum, collision, plus d'aile gauche et le message "Tanzer a descendu Harry"...

Bah Hammel ou Tanzer afec les loups, das ist doch egal...

Non, non; je voulais justement apporter mon témoignage pour préciser que c'est moi qui t'ai percuté, mais c'est Hammel qui t'avait endommagé auparavant. Et maintenant je sais qui était dans ce Spit et comment l'épisode a été vécu 'de l'autre côté'.

Quel régal de lire ces récits. Vraiment beaucoup de talent, on s'y croirait. Bravo et j'espère avoir encore l'occasion de lire nos aventures. Comme pour apporter du réalisme à l'histoire, mon PC est en panne et je ne pourrai pas voler avant plusieurs jours...le temps que ma blessure au bras guérisse.

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Message par 615sqn_Kierkegaard Lun 2 Avr 2007 - 23:20

Magnifique comme toujours cheers cheers

Pitite correction de rien du tout :

Le Panther est équipé d'un canon de 75 pas 88, même s'il est a 'haute vélocité' (ses projectiles filent a 1000m/s) et est presque aussi puissant que le 88 du Tigre. Bon, face a un sherman 'tommie cooker' ça change finalement pas grand chose, ça reste une belle saloperie pale pale pale

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Message par 615sqn_Harry Lun 2 Avr 2007 - 23:51

Ah ben c'est pas moi qui dit des conneries, c'est l'Oberleutnant Tutsch Laughing .

Et puis pour l'ambiance sympathique du front Est, lisez un des bouquins de Swen Hassel pale . Ce sont des romands, mais inspirés des horreures qu'il a vécues sur le front Est. Franchement, pour sortir de là sans être complètement folo...


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Message par F/JG300_Tempest Mar 3 Avr 2007 - 15:36

énorme Harry!
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Message par 615sqn_Gerry Mar 3 Avr 2007 - 19:11

TU FAIS CHIER HARRY !!!

A cause de toi je me suis couché à pas d'heure pour finir de lire ton texte !

Chapeau bas mOssieur !
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Message par 615sqn_S Mar 3 Avr 2007 - 20:57

Comme je le disais dans notre forum,c'est une tres jolie plume et talantueuse,enfin la plume de l'auteur sans jeux de mots

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Message par F/JG300_Wilcke Mar 3 Avr 2007 - 23:49

615sqn_harry a écrit:Ah ben c'est pas moi qui dit des conneries, c'est l'Oberleutnant Tutsch Laughing .

Et puis pour l'ambiance sympathique du front Est, lisez un des bouquins de Swen Hassel pale . Ce sont des romands, mais inspirés des horreures qu'il a vécues sur le front Est. Franchement, pour sortir de là sans être complètement folo...

Je confirme, sven hassel c'est du lourd dans le domaine de l'enfer de la guerre à l'est....."hein petit frère" Wink
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Message par 615sqn_Harry Mar 3 Avr 2007 - 23:50

Héhé et toi, c'est quoi? Plutôt Heide ou Polta?
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Message par F/JG300_Touch Mer 4 Avr 2007 - 0:44

Bon, ça donne vraiment envie de connaitre la suite, mais je peux te dire que Hammel et moi allons tout faire pour que tu ne t'évades pas comme ça ; il va falloir faire preuve de beaucoup d'imagination. Laughing
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Message par GR_2/33_Diabolo Mer 4 Avr 2007 - 10:02

faut lui filer un 109 G14 et prevenir le 615 qu'un kamikase a bord d'un G14 possède une canisse de jus de raisin suspicieuse.

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Message par F/JG300_Wilcke Mer 4 Avr 2007 - 11:39

615sqn_harry a écrit:Héhé et toi, c'est quoi? Plutôt Heide ou Polta?

C'est Porta je crois.... Wink
Allez un coup de slibowitz et hop tous dans les Panzers !!! lol!
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Message par 615sqn_Harry Mer 4 Avr 2007 - 11:47

Oui Porta Wink juste
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Message par 615sqn_Gil Mer 4 Avr 2007 - 12:42

Il portait un uniforme de la RAF. Lorsqu'il leva la tête, j'en eu les yeux embués.
- Gil! Stanfort Gil!

Ouf Embarassed
Comme quoi, les histoires se finissent mieux que dans la réalité ...

Je reconnais que j'ai eu peur que mon 1er passage dans tes récits soit le dernier, compte tenu des circonstances.
Seul le fait d'avoir été décrit en train de sauter en parachute me laissait un espoir Wink

Du coup, j'attends la suite avec... impatience !
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Message par 615sqn_Harry Dim 15 Avr 2007 - 2:33

Il se lève et vient vers moi avec un grand sourire.
- Ah ben je suis bien content que vous y avez réchappé Sir! J'ai vu le 109 vous toucher et l'autre vous percuter ensuite. Celui qui m'a abattu maniait bien son 109. Je n'aurais jamais pensé qu'il pouvait fermer le virage comme ça, je suis désolé Sir, j'ai fait ce que j'ai pu, mais je pas été très bon sur ce coup-là...
Que pouvais-je bien lui répondre si ce n'est la vérité ! Je m'asseyais lourdement sur la paillasse et soupirais un grand coup.
- Je vais vous dire Stan, vous avez fait un très bon boulot... ce qui vous est arrivé est de ma faute.
Mon coéquipier a un sourire rassurant:
- Vous avez fait ce que vous avez pu Sir. Vous ne pouvez pas toujours être là, c'était à moi de prendre mes précautions...
Je lui coupe la parole:
- Ne culpabilisez pas Gil... c'est moi qui vous ais descendu par erreur...
Il ne comprend toujours pas:
- Ben ... ça peu arriver. Vous tirez sur l'avion qui est entre vous et moi, une balle perdue, c'est un accident.
Je m'emporte presque.
- Mais non bon sang! Je vous dis que je vous ai descendu Gil... vous entendez? Ce n'est pas un accident.
Je baisse le ton.
- J'ai confondu votre Spitfire avec un Bf109... voilà.
Il reste muet, je vois dans ses yeux qu'il a compris, mais qu'il ne veut pas le croire. Je continue presque en murmurant:
- Oui Gil... celui qui vous a engueulé d'innombrable fois pour des choses bien moins importantes, a réussi à confondre votre Spitfire avec un Me109...
Il se lève et vient s'asseoir à côté de moi.
- J'ai eu peur que les Fritz m'arrosent alors j'ai ouvert mon parachute au dernier moment...Quand je suis arrivé au sol, le comité d'accueil était déjà là... ils m'ont capturé et ils m'ont emmené ici.
Je reste quelque peu surpris par sa réaction:
- Gil... vous avez entendu... je vous ai descendu et vous continuez de parler comme si de rien n'était... vous allez finir dans un camp de prisonniers au fin fond de l'Allemagne à cause de moi...
Il m'interrompt
- Oui et alors! Il y a déjà un sacré bout de temps que l'on vole ensemble, Sir. J'aurais déjà pu mourir une bonne dizaine de fois. La chance a toujours été de mon côté. Mine de rien, j'aurais pu être tué aujourd'hui et je suis là et vous aussi. Faut voir les choses du bon côté Sir. Dieu était de notre côté aujourd'hui.
Il me fait un clin d'œil.
Nous restons un moment silencieux. Finalement je me lève et m'assieds à la table, là où il était précédemment. Je me décide à lui parler de mon aventure avec l'officier allemand.
- Ce soir, il m'est arrivé un drôle de truc Stan, figurez-vous que j'ai été accueilli par un lieutenant-colonel de la Luftwaffe, l'Oberstleutnant Tutsch. Il m'a d'abord interrogé, ensuite, il m'a obligé de porter une veste d'uniforme allemande pour me transporter incognito dans une voiture...
Je lui raconte l'épisode des Tigres de la Division SS, les sentinelles et le retour au Kubelwagen:
- ... les équipages parlaient une drôle de langue, ce n'était pas de l'Allemand en tout cas...
Mon camarade de combat ne semble pas outre mesure surpris par mon histoire. Il me répond:
- C'était du serbo-croate Sir... la langue que vous avez entendue...du Serbe. Les Allemands ont engagé pas mal de volontaires provenants des Balkans. Se sont des soldats redoutables, qui ont surtout combattu sur le front Est.
Je suis étonné.
- Mais comment diable savez cela Stan?
Il sourit:
- Et bien figurez-vous que Tutsch m'a fait faire la même visite, c'est lui qui me l'a dit. Je peux même vous dire quel type de chars ils ont. Des Panther. Des chars lourds très puissants, surmontés d'un canon de 75 à haute vélocité. Ca vous pulvérise un Sherman à 800 mètres sans problème et il faut au tank américain au moins 5 obus pour en venir à bout et toute attaque de front est inutile tant le blindage est résistant. A Mortain, se sont les Typhons des Canadiens et les P47 des américains qui en sont venus à bout.
Nous restons un instant silencieux. Je me lève et me couche sur la deuxième paillasse:
- Allez, nous réfléchirons à tout cela demain matin, je suis mort de fatigue, je vais essayer de dormir...
Je retire mes bottes de vol, ma veste et je me couche. Gil fait de même et soudainement, il se met à rire. Je me lève sur les coudes:
- Ben quoi qu'est-ce qu'il vous arrive?
Il rigole de plus belle:
- Vos chaussettes Sir...
- Ben quoi qu'est-ce qu'elles ont mes chaussettes? Ce sont des chaussettes d'ordonnance délivrée par la RAF.
Je regarde mes pieds dépasser de la couverture.
- Ce n'est pas Sir, c'est l'odeur, c'est épouvantable. Vous ne pourriez pas mettre vos chaussures sous votre paillasse et recouvrir vos pieds avec la couverture? Je vous en prie, sinon, je vais être anesthésié...
Il pouffe de rire. Tout en poussant mes bottes sous le lit, Je grommelle:
- Ben voyons, c'est bien le moment de s'arrêter à ce genre de détail.
Je finis par sombrer dans un sommeil profond.
- Hep...hep Sir réveillez-vous!
On secoue mon épaule, j'ai une peine terrible à émerger. C'est mon camarade d'infortune qui me secoue et qui chuchote. Je marmonne :
- Hein... quoi ? Qu'est-ce qui se passe.
L'air mystérieux Gil murmure:
- Chuuut, quelqu'un a trafiqué la serrure. Regardez, la porte est entre ouverte.
Effectivement, un petit courant d'air confirme ses dires. Je mets mes bottes, empoigne ma veste et je m'approche. Sans un bruit, le battant, s'ouvre sur ses gonds bien graissés. A l'extérieur, la nuit sans lune est très sombre. Impossible d'y voir à plus de 10 mètres. C'est tout juste si l'on devine la forme des bâtiments tout est tranquille. Les cigales se sont tues depuis longtemps. Je sens le sang battre dans mes tempes. Les sens aux aguets, je sors de la cellule.
- Venez Stan...
Il me suit sans hésiter. Accroupis, nous longeons le bâtiment jusqu'au coin. Régulièrement nous nous immobilisons, mais rien pas un bruit. Nous continuons notre progression en rampant lorsqu'une allumette craque. Instantanément, nous nous arrêtons, retenant notre souffle. A 5 mètres de nous, quelqu'un s'allume une cigarette, dans le halo de lumière je reconnais le visage de l'Oberstleutnant Tutsch. Il nous tourne le dos assis sur une caisse. Je n'hésite pas une seconde, il est sympa mais il est en travers de notre chemin, je n'ai pas le choix je dois le neutraliser absolument. Dans la nuit, je ne distingue que le bout incandescent de sa cigarette. Mais qu'est ce qu'il peut bien foutre là? Je ne sais pas ce que fait Stan, je ne le vois de toute façon pas. Sans me préoccuper de lui, comme quelques heures auparavant dans le bois à proximité des panzers, je poursuis ma progression sur le bout des pieds et des coudes, faisant le moins de bruit possible. Une légère brise dans les arbres tout proches couvre mon approche. Encore trois mètres, d'une pichenette, il balance son mégot au pied de la paroi d'un hangar situé non loin de là. Maintenant que mes yeux sont habitués à la nuit, je distingue nettement sa silhouette, il est toujours assis su la caisse, encore deux. Doucement, je m'accroupis. Les muscles bandés, je suis prêt à bondir.
- Sur la caisse, il y a vos armes et vos papiers. A 50 mètres sur votre droite, il y a un passage au bas du treillis, il n'y aura pas de sentinelle. Bonne chance Flower...
Tutsch se lève et d'un pas rapide quitte l'endroit où il était assis. Je suis là comme un con, les bras tendus en avant. Derrière moi j'entends Stan pouffer de rire. Il murmure.
- Jolie progression Sir, quelle élégance, je me demandais comment il faisait pour ne pas vous repérer. Assurément, vous êtes meilleur pilote que commando.
Il va nous faire repérer avec ces commentaires.
- Bon vous allez la fermer oui, venez.
Nous retrouvons effectivement nos armes et nos papiers sur la caisse. Toujours accroupis, nous longeons l'enceinte grillagée à la recherche du passage indiqué par le pilote allemand. Nous la trouvons enfin et nous nous y glissons en se contorsionnant comme des vers. Il y a un mirador un peu plus loin, mais il semble effectivement désert. La forêt n'est pas loin, mais je retiens Stan qui se précipite dans sa direction.
- Non! Attendez! si on entre dans le bois maintenant, on va se faire repérer en piétinant les brindilles. Venez, on va longer la clairière et pénétrer plus loin. Nous effectuons une cinquantaine de mètres, mais nous devons rebrousser chemin car, un nouveau mirador se dresse devant nous et celui-là était visiblement occupé. Finalement, nous trouvons un passage dans une petite pinède dont le sol sablonneux étouffe nos pas. Nous pénétrons ainsi une centaine de mètres dans la forêt avant d'arriver sur une route déserte. Gil me retient par le bras.
- Attendez Sir, j'aimerais faire une pause je suis crevé.
J'ai envie de mettre le plus de distance possible entre la base et nous. Je m'assieds de mauvaise grâce.
- Soit, mais pas plus de 5 minutes ok?
Maintenant que nous sommes assis en silence, j'entends parfaitement les bruits de la forêt. Loin, très loin vers le Sud, on perçoit le roulement d'une salve d'artillerie lourde. Mais bientôt, un autre grondement sourd, plus inquiétant celui-là se fait entendre. Le son devient s'amplifie. Gil scrute avec insistance les ténèbres.
- Diesel, de gros Diesel, certainement des blindés.
Effectivement, une vingtaine de secondes plus tard, le grincement des chenilles confirmaient la présence de chars. L'un après l'autre, les puissants tanks passaient sur la route. Dans le halo faiblard de leurs feux de combats, je pouvais deviner la tête des pilotes et le corps des commandants à moitié extrait de la tourelle, surmontant fièrement leur monstre d'acier, comme le capitaine d'un vaisseau. Une trentaine de panzers défilèrent ainsi devant nous, suivit de près par des camions et des citernes.


Dernière édition par le Dim 16 Déc 2007 - 23:52, édité 3 fois
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Message par 615sqn_Archy Dim 15 Avr 2007 - 9:44

Laughing Laughing Laughing

- A la chasse! Skol!

génial

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Message par F/JG300_Touch Dim 15 Avr 2007 - 10:21

A la prochaine Sir, bon vent... :)
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Message par Invité Dim 15 Avr 2007 - 10:42

Alors comme çà Touch, tu laisses les prisonniers s'échapper??
Ach je vois, plus qu'un solution: l'explosion pure et simple en l'air, pas de quartier, pas de prisonniers! ODV5 - un jour pas comme les autres 285352

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