YOKOSUKA D 4Y SUISEI JUDY Modèle 12

YOKOSUKA D 4Y SUISEI JUDY Modèle 12




L'état-major général de la marine Japonaise, soucieux de disposer de matériels aériens à hautes performances, décida en 1939 de lancer un large programme de constructions aéronautiques. Ce programme, destiné à créer une nouvelle génération d'appareils,
Visait toute la gamme des avions utilisés par la marine. Ce fut l'origine de la plupart des avions japonais modernes qui prirent part à la guerre du Pacifique. Dans le domaine du bombardement en piqué, l'aéronavale nippon disposait du Aichi 93 D3A. «Val » qui, bien que robuste et maniable, se révélait lent et vulnérable. De toute évidence, il fallait lui prévoir un remplaçant à brève échéance. Ce fut l'arsenal naval de Yokosuka qui fut chargé d'étudier le nouvel appareil. La tâche était des plus ardues, car les spécifications requises par les services techniques de l'état-major général étaient sévères et très ambitieuses. Le programme demandait, en particulier, une très grande vitesse, équivalente à celle d'un avion de chasse de l'époque, et une bonne stabilité en
Configuration de piqué ; qualités d'ailleurs difficilement conciliables.





Les ingénieurs de l'arsenal naval de Yokosuka s'orientèrent vers des formes aérodynamiques très évoluées et ils s'inspirèrent de plusieurs réalisations étrangères, plus particulièrement du Heinkel He.118 V.4, dont la marine venait d'acquérir un exemplaire, dénommé : D.X.He.l. L'influence que cet appareil allemand eut sur la création du futur avion japonais est indéniable, tant au point de vue de la cellule, que du groupe motopropulseur. En effet, recherchant la plus grande vitesse possible, les créateurs adoptèrent un profil très affiné et un moteur en ligne, formule qui offrait
Le minimum de traînée aérodynamique. Comme il était de tradition au Japon, la protection de l'équipage et des organes
Vitaux de l'appareil fut négligée au profit de l'allégement, gage de vitesse. Ainsi naquit le Yokosuka D4Y. « Suisei » (Comète).

LES PROTOTYPES D4Y.1-13 SHI


Le nouvel appareil se présentait sous,la forme d'un monomoteur classique à aile mi-médiane et doté d'un moteur à 12 cylindres en V. De ligne très pures. Malgré la présence d'une longue verrière
D’habitacle, le D4Y.1 promettait beaucoup.

L'aile avait été implantée en position mi-médiane afin de ménager, à la partie inférieure du fuselage, une soute à
Bombe fermée par des portes et aussi dans le but d'éliminer la présence d'un large congé aérodynamique de raccordement de l'aile au fuselage. Le train d'atterrissage, également classique, comprenait deux roues principales au bout de deux longues et fines jambes qui se repliaient vers l'intérieur dans l'intrados
De l'aile La roulette de queue s'éclipsait totalement dans la pointe arrière du fuselage.

L'armement de bord comprenait deux mitrailleuses fixes synchronisées de 7,7 mm placées sur le capot moteur. La
Défense était assurée par une mitrailleuse mobile de 7,9 mm sur affût à l'arrière de l'habitacle. La charge de bombes, entièrement logée dans la soute, pouvait varier entre 250 à 500 kg.

Si l'élaboration de la cellule avait été difficile le choix du moteur ne l'avait pas moins été. A cette époque, le Japon ne disposait d'aucun moteur en ligne suffisamment moderne et puissant pour équiper le nouvel appareil ; force fut donc de recourir à un groupe d’importation : le Daimler Benz DB.600 G allemand. Ce
Moteur, à douze cylindres en V, développait 1.000 ch au décollage et actionnait une hélice tripale à vitesse constante.

Le prototype n° 1 fit son apparition en 1940 et commença de longs et délicats essais. Dès les premiers vols, de nombreux défauts apparurent ; en particulier, des torsions anormales de la cellule trop
Légère. Il fallut donc renforcer la structure et ces modifications eurent pour effet de rendre très complexe la constitution de l'appareil.




Cependant, la construction de quatre autres prototypes avait été entreprise, sur lesquels, on apporta les modifications
Structurales rendues nécessaires, mais sans toutefois en simplifier l'exécution.

Dans le même temps, la firme Aichi avait lancé la fabrication sous licence du moteur allemand Daimler Benz DB.601, afin de répondre aux besoins dans ce domaine. Ce moteur, appelé Aichi « Atsuta » 12-AE1.A, développait 1.200 ch au décollage et fut choisi pour équiper ces quatre prototypes. L'augmentation de puissance ainsi obtenue détermina une amélioration sensible des performances en vitesse pure, au détriment cependant des qualités
Propres à un bombardier en piqué.

Le problème, posé par les spécifications officielles, restait très difficile à résoudre. La firme Aichi, choisie pour assurer la
Production en série du nouvel appareil, se pencha également sur cette délicate expérimentation. Les essais des prototypes n°2 et n° 5 ouvrirent de nouvelles perspectives car ils décidèrent les créateurs à tirer de l'avion, non pas un bombardier en piqué, mais un appareil rapide de reconnaissance. Les prototypes n° 3 et
N° .4 subirent de légères modifications et furent affectés, à titre d'essais opérationnels, à bord du porte-avions « Soryu ». Ce
Navire prit part à la grande bataille de Midway (4 et 5 juin 1942), et l'un de ses « Suisei » réussit à s'envoler avant que le porte-avions sombre sous les coups des bombardiers en piqué américains.
Ce « Suisei » expérimental se réfugia à bord du porte-avions
« Hiryu », effectua une mission de reconnaissance, d'ailleurs fructueuse, mais il fut détruit alors qu'il allait décoller pour une seconde mission.

A la lumière de cette encourageante expérimentation, les techniciens japonais décidèrent de construire en série une version de reconnaissance. La firme Aichi entreprit la production de l'appareil et ainsi naquit la première version opérationnelle. Le D4Y.1C Type 2 Modèle 11, ne se différenciait pratiquement pas des prototypes n° 3 et n° 4. L'appareil fut identifié par les services Alliés à cette époque et reçut son nom dans le code du Pacifique : « Judy ».





LE BOMBARDIER EN PIQUE D4Y.1
MODELE 11 KAI

Cependant, si la marine impériale était satisfaite du nouvel appareil de reconnaissance, son désir de posséder un
Bombardier en piqué moderne n'avait pas pour autant été comblé. Les techniciens de la firme Aichi reprirent le problème et parvinrent, grâce à de nouvelles modifications, à retrouver la spécialité première de l'avion. Un certain nombre de défauts étaient encore à signaler, mais l'appareil se montrait alors plus apte aux
Missions de bombardement en piqué.

Le moteur choisi, un Aichi Atsuta 12-AE2.A de 1.100 ch au décollage , actionnait une hélice tripale à vitesse constante Mitsubishi (licence Hamilton de 3,20 m de diamètre.
Cette version fut construite par la firme Aichi et par le
11° arsenal aéronaval d’Huo.

L'armement de bord comprenait deux mitrailleuses fixes synchronisées de 7,7 mm sur le capot moteur et une mitrailleuse mobile de 7,7 mm à l'arrière de l'habitacle. La charge de bombes pouvait varier selon les missions : soit une seule bombe de 500 kg logée en soute, soit une bombe de 250 kg en soute et deux
De 30 kg sous les ailes.




UN AVION RAPIDE, MAIS DELICAT

A la recherche de performances toujours supérieures, les techniciens de Yokosuka étudièrent le montage d'un nouveau moteur, depuis peu disponible. Il s'agissait d'un développement japonais du DB.601 allemand, le Aichi « Atsuta » 32-AE1.P.
Ce groupe à douze cylindres en V, d'une puissance au décollage de 1.400 ch, actionnait la même hélice tripale à vitesse constante. L'augmentation de puissance déterminait une amélioration sensible de la vitesse maximum, qui passait de 552 à 580 km/h et la montée à 3.000 mètres de 5'14" à 4'36".

Ce bombardier en piqué, appelé D4Y.2 modèle 12, était exceptionnellement rapide et n'avait d'équivalent dans aucun
Autre pays. Toutefois, il fallait payer une lourde rançon ; l'appareil était très complexe, le moteur très délicat et l'entretien général posait d'énormes difficultés. Le nombre d'heures de maintenance au sol dépassait très largement toutes les normes habituellement admises, même les plus importantes. A noter l'existence
D’une variante, D4Y.2A modèle 12 A, sur laquelle les mitrailleuses fixées synchronisées de 7,7 mm furent remplacées par deux mitrailleuses de 13 mm.

Le gain de vitesse, obtenu par l'emploi du moteur « Atsuta » 32, fut mis à profit en conduisant la marine impériale à utiliser de nouveau l'appareil pour les missions de reconnaissance pure. Dans cette
Tâche, l'avion était capable de rivaliser de vitesse avec les chasseurs alliés et d'échapper ainsi à la destruction. Cette version, dénommée D4Y.2 Ca Type 2 modèle 12 A était naturellement dépourvue de charge militaire largable et ne conservait que ses armes de bord, communes à tous les modèles. De plus, l'avion emportait deux caméras, type K.28, pour accomplir les missions de reconnaissance photographique.

Si cette version donna d'excellents résultats tactiques, les ennuis dus au moteur Aichi » Atsuta » 32 n'avaient pas cessé d'empirer et il fallait un nombre de plus en plus important d'heures d'entretien au sol avant de pouvoir utiliser l'appareil en opérations.

Cependant, les pilotes appréciaient l'avion pour sa vitesse, souvent salvatrice, et pour ses très bonnes qualités de maniabilité.
C'est en raison de ces qualités, qu'on pensa à utiliser l'appareil dans les missions de chasse de nuit. Son excellente vitesse en palier et sa très bonne vitesse ascensionnelle permettaient en effet son
Emploi dans cette difficile spécialité. Ce modèle était en tous points semblable à ses prédécesseurs, sauf en ce qui concernait l'armement. Les armes fixes de 7,7 mm était conservées, mais
L’arme mobile de défense était remplacée par un canon fixe oblique de 20 mm, type 99, équipé pour le tir contre les bombardiers, grâce à un système de miroirs.

Cette version fut appelée D4Y.2S Modèle 12 Inu E et fut connue aussi sous la dénomination : B2Y.2S.





Plusieurs de ces appareils, ainsi modifiés, furent affectés à la base d'Atsugi, au cours de l'été de 1945, et utilisés dans la lutte nocturne contre les bombardiers américains B.29. Certains modèles furent équipés de fusées air-air. Cette version ne fut pas produite en grand nombre et il semble qu'elle n'ait pas obtenu de
Bons résultats en raison de la pauvreté des performances de l'appareil à très haute altitude. Néanmoins, l'expérience
Était intéressante et méritait d'être signalée.


LE SUISEI CATAPULTABLE


A titre expérimental on modifia un appareil D4Y.2 modèle 12 afin de pouvoir utiliser l'avion à bord des petits porte-avions. Ou même à bord de navires ne possédant pas de pont d'envol. Les Japonais reprenaient ainsi une expérience d’origine britannique.
Dans cette utilisation, le « Suisei » devait, sa mission accomplie, regagner une base terrestre ou être abandonné en mer. Cette version était dénommée D4Y.2 Kai Modèle 22.
Une variante voyait ses mitrailleuses de capot remplacées par des tubes de 13 mm et recevait l'appellation
D4Y.2 A Kai Modèle 22 A.




UNE NOUVELLE SILHOUETTE

Les très graves difficultés rencontrées avec l'utilisation des moteurs Aichi " Atsuta " conduisirent les techniciens de Yokosuka à revoir complètement leurs calculs. Ne disposant pas de meilleurs
Groupes à cylindres en ligne, force fut donc d'envisager le montage d'un moteur en étoile, plus au point et à l'entretient plus aisé. Ce n'était pas chose facile, car la cellule de l'appareil avait été dessinée en fonction de la forme et du volume du moteur
"Atsuta"et elle ne se prêtait pas au montage d'un groupe en
Étoile, de bien plus grand maître couple.

Le problème fut cependant résolu, et avec succès. A partir d'une cellule de D4Y.2, les techniciens adaptèrent le moteur en double étoile de 14 cylindres Mitsubishi MK8.K « Kinsei » 62, qui développait 1.560 ch au décollage. Ce prototype, dénommé D4Y.3 « Suisei » Kai, conservait les autres caractéristiques de ses prédécesseurs. Les essais furent conduits très rapidement et ils donnèrent entière satisfaction, bien que la vitesse maximum
Atteinte et la maniabilité à basse vitesse soient légèrement inférieures à celles du modèle 12. Ces encourageants résultats
Déterminèrent la décision de construire cette version en grande série sous l'appellation D4Y.3 Modèle 33. En dehors du
Nouveau dessin du capotage moteur, la configuration générale de l'appareil, son armement que et la charge de bombes transportée restaient inchangés.

Une version dérivée, appelée D4Y.3A
Modèle 33A subissait la même conversion d’armement que certains modèles précédents. Deux mitrailleuses de 13mm
Étaient montées sur le capot moteur. En remplacement des tubes de 7.7mm.






LE KAMIKAZE FINAL...

Au cours de la dernière année de guerre, l'évolution dramatique de la situation militaire et l'apparition de la tactique Kamikaze, amenèrent les techniciens de Yokosuka à concevoir une version du
« Suisei », destinée aux attaques-suicides.

La réduction du rayon d'action, du fait du seul voyage aller à accomplir, et la suppression de l'armement de bord permirent
D’augmenter la charge transportée, qui passa de 500 à 800 kg. Cette charge était constituée par une grosse bombe semi encastrée et verrouillée sous le ventre de l'appareil.

L'avion devenait monoplace. Cette nouvelle utilisation de l'appareil conduisit les techniciens à réduire la capacité de la verrière d'habitacle, dont la partie arrière n'était plus vitrée, Cette variante fut appelée : D4Y.4 modèle 43. Avec sa forte charge de guerre
Transportée, ce modèle éprouvait de grosses difficultés à décoller; ennuis qui disparaissaient d'ailleurs dès que l'avion
Avait pris son assiette de vol. Aussi, afin de ne pas réduire la charge de bombes et de ne pas perdre de temps à remplacer le moteur par un groupe plus puissant, les techniciens pensèrent-ils
À monter trois fusées accélératrices (type Jato) destinées à aider le décollage. Ce système donna satisfaction et l'on commença aussitôt la production en série.

La version de série était en tous points semblable au prototype et portait la même dénomination. Toutefois, le nombre des fusées accélératrices de décollage était réduit à deux, au lieu de trois, non pas pour des raisons d'économie, mais simplement, pour ne pus déséquilibrer l'appareil lorsque les fusées avaient parfois
Des poussées, de durée et de puissance, légèrement différentes.
L'histoire du Suisei ne serait pas complète si l'on ne signalait pas l'existence d'un projet, le D4Y.5 Modèle 54.

Qui comportait un dispositif mécanique spécial de percussion. Cette version était, bien entendu, prévue pour les attaques
Suicides. Si l'on excepte son intervention expérimentale lors de la bataille de Midway, en juin 1942, le Yokosuka « Suisei » ne
Fit réellement son apparition qu'au cours de la bataille des Mariannes, en juin 1944. Il se révéla un excellent bombardier
En piqué, doué d'une vitesse remarquable, et il remplaça peu à peu le Aichi 99 D3A « Val » dans les groupes aériens embarqués nippons.
Dans ses versions dotées du moteur à cylindres en ligne Aichi
« Atsuta », le « Suisei » traîna une pénible réputation
D’appareil délicat à l'entretient très complexe : ce qui d'ailleurs en limita l'emploi. Il fallut attendre le montage du moteur
En étoile « Kinsei » 62 pour que le « Suisei » retrouve une qualification justifiée et largement méritée.
Au total, 2.320 « Suisei », de tous modèles, furent construits.




CARACTERISTIQUE ET PERFORMANCES
DU D4Y.2 SUISEI

Envergure : 11,493 m
Longueur : 10,120 m
Hauteur : 3,750 m
Surface alaire : 23,6 m2
Poids à vide : 2.550 kg
Poids en charge : 3.750 kg
Poids total : 4.060 kg
Charge alaire : 158,6 kg /m2
Charge au ch : 2.92 kg /ch
Capacité ess : 1.540 litres
Capacité huile : 70 litre
Moteur : Aichi Atsuta 32 AE1.P
Puissance : 1.400 ch
Hélice : Mitsubishi tripale à vit.constante
Diamétre : 3.20 m
Vitesse max : 580 km/h/5.250 m
Vitesse crois. : 426 km/h/2.000 m
Vitesse d’att : 145 km/h
Vitesse ascen : 3.000 m en 4’36 ‘’
Plafond : 10.700 métres
Autonomie : 1.205 km

Armement :
2 mit. de 7.7 mm fixes, 1 mit . de 7.7 mobile , 1 bombe de 500 kg
Ou 1 bombe de 250 kg et 2 bombes de 30 kg sous les ailes

re mise a jour du post

pour Gil

Merci !

Concernant les versions IL2 dont on a parlé hier-soir, (que j'ai réussi à installer) :


Le D4Y2 est encore TRES béta (surtout le cockpit )


Le D4Y3 est beaucoup plus finalisé, semble-t-il, et a l'air pas mal du tout !

....
Mon install. IL2 4.09 GEFUV me sert pour faire des tests maintenant