La recrue

Les 4 pilotes sortirent en trombe du mess. Puis quelques secondes plus tard Redfox fit à nouveau son apparition dans la pièce :

- Ahem... excusez-moi j'ai oublié l'allume cigare sur la table. On aurait pas idée de faire une mission sans avoir de quoi fumer.

Il ramassa l'objet et sortit du mess sous le regard hébété de ses camarades.

- C'est pas juste, roncha Yoyo. Moi j'ai pas le droit d'emporter à manger !

- Et Dieu si il y a de la place dans un P47, ricana Viper.


Dix minutes plus tard le groupe de 4 P47 était au dessus de la Manche direction Caen.

- Bordel ! s'étonna Redfox. C'est quoi tous ces navires ? Ils nous envahissent ma parole.

- Tu le fais exprès ? C'est nous qui envahissons la France pour la libérer. Silence radio maintenant.

Le vol continuait sans problème majeur jusqu'à ce que DFN demande une formation plus serrée et que Fight, son ailier, ne voyait pas Redfox dans la cabine de son P47.

- Totobiscoto 3, que se passe-t-il ?

Pas de réponse.

- Bon... Redfox tu fou quoi ?

- Hein... heu... rien du tout pourquoi ?

- T'es pas petit au point qu'on te voie plus dans ton cockpit, s'impatientait Fight. Tu fou quoi ?

- Ah merde ! La fumée de mes cigares. Bouges pas j'ouvre la verrière !

A l'ouverture de celle-ci une épaisse fumée s'evacuait du cockpit a tel point que l'on crut que le P47 était touché.

- Ça ferait un bon moyen pour duper le frisé qui est derrière toi, commenta Redfox.

- Oui mais vu que t'en a toujours un aux fesses jamais tu pourra faire assez de fumée, se moqua DFN. Ok les filles on a Caen a 11h bas. On descend en lente spirale.

Au sol les combats faisaient rage, de grosses masses noires se déplaçaient parmi les centaines d'incendies. Des armes laissaient échapper des balles tracantes. La cohue était telle qu'il était impossible de distinguer ami et ennemi.

- On se pose et on va leur demander, ricana Redfox.

- On va sur Carpiquet ! On voit la base au loin à 2h, signala DFN. Priorité à la flak.

Après un court trajet les P47 survolaient la base de Carpiquet à une altitude respectable pour échapper aux canons de flak de petit calibre mais quelques cannons de 88 les avaient accrochés de leur flocons noirs vengeurs.

- Redfox tu restes en haut avec Fight pendant que Carryboo et moi on descend voir de plus près, ordonna DFN.

- Hé ho ! Va te faire tuer sans moi, lança Carryboo. C'est un piège à con, ils attendent que ça.

- Alors ils seront pas déçus...

Les 2 P47 n'avaient pas atteint les 1000 mètres qu'ils étaient déjà encadrés de tracantes et de flocons gris. Ils étaient en effet repérés et attendus.

- Là bas sur le parking j'identifie un appareil... Impossible de mettre dans l'axe. Pair2 vous vous en occuperez lors de passage.

- Là ! cria Carryboo. Deux appareils au décollage !

- Pair2 descendez vite on va avoir besoin d'aide, impossible d'aligner les 2 appareils. On va s'occuper de la flak. Dépêchez vous ! Ils sont presque lancés.

- Tally ho ! cria Redfox.

Durant leur piqué, ils purent identifier les deux appareils. Le premier était un Storch qui allait quitter le sol incessamment sous peu et le second un Bf109 mais qui n'avait pas l'air très récent car ses bout d'ailes carrés leurs étaient inconnus. Ce dernier commençait tout juste son roulage...

- Fight tu prends le 109, j'attaque le Storch.

- Petit joueur ! Bombes armées !

Redfox aligna le Storch comme il pouvait tant la différence de vitesse était importante et au moment cruciale où il appuya sur la gâchette rien ne se passa. Alors qu'il dépassait le Storch par dessus, Redfox comprit pourquoi rien ne s'était passé : il venait de lâcher ses 3 bombes de 500 lbs sur le malheureux appareil.

- Et merde... murmura-t-il.

Les deux premières explosèrent sur la piste et projetèrent le Storch sous le P47 de Redfox. L'équipage du Storch. eu le plaisir de recevoir la bombe dans le poste de pilotage. Celui-ci amorça une descente bien qu'il restait moins du quart de la piste pour se poser.
Fight qui assistait à la scène n'en revenait pas et bégaya :

- Mais... comment tu t'es démerdé ?

Le Storch heurta le sol et avant même que celui-ci soit arrêté, l'équipage sauta hors de l'habitacle.

- Ah je vois que Red à encore fait des siennes, fit DFN. Je me demande comment je vais expliquer ça dans le rapport... Un pilote bombarde un avion au décollage le tout sans le détruire.

- Surtout qu'il continue sa course folle l'appareil teuton là, signale Fight... tiens c'est quoi la colonne de véhicules au loin là-bas ?

Sans chercher de réponse à la question, les pilotes évacuèrent la zone. Quelques secondes plus tard, ils aperçurent sur la zone un grand halo de lumière, signe d'une explosion.

- Plein gaz, hélice au petit pas, cap à la maison. Redfox j'aurais 2 mots à te dire...

Une demi-heure plus tard les 4 P47 se posèrent sans encombrent et les pilotes retrouvèrent leurs camarades. Vylsain fit à nouveau son entrée dans le mess, un papier à la main.

- Ils sont fadas les tommies, le thé c'est vraiment dangereux, écoutez ça, ça vient d'une colonne de char qui est entrée dans Carpiquet
" Au commandant de la division, sommes entrés dans Carpiquet pour prendre la base aérienne. Avons subit une attaque d'un appareil allemand roulant, non piloté et armé d'une bombe. Demande d'explications au plus vite"

Eclat de rire général...

- Le pauvre gars qui commandait cette colonne a du être muté en Birmanie après ce telex, ricana Redfox.

- Oui, bah tu devrais être bien placé pour le savoir, lanca DFN.

La journée se termina sur cette mission, les pilotes écoutèrent les bulletins de la BBC, le débarquement avait réussit partout même si les pertes étaient lourdes. On comptait sur l'aviation pour appuyer les troupes au sol.
DFN ,qui était de garde à la radio, entra dans le mess, éteignit la radio et réclama le silence.

- Messieurs j'ai reçu un message du haut commandement de la 8eme Air Force. Notre tour d'opération est terminé. On repart au pays dans une semaine. On se retrouve dans 1 mois ici-même a moins que certains d'entre nous ne demandent leur mutation. Avec un tour d'opération et les victoires accumulées par tous... enfin presque tous... on a payé notre dette à la société. Ce sera à vous de choisir ce que vous voulez faire par la suite.

Cette nouvelle fit l'effet d'une bombe. Tout le monde était stupéfait.

- Je sais pas ce que tu as fais cette après-midi mais bravo ! fit Cbal. C'était bien la peine d'avoir dépêché le 615.

- Attentons un peu fit DFN. Je reçois les ordres demain dans la matinée.

7 Juin 1944.

Un mois de repos plus ou moins mérité, personne n'y croyait vraiment. Retrouver sa famille, ses amis, retourner dans la "vraie vie" voilà une expérience qui serait tout aussi difficile que le premier vol opérationnel. Et le sommeil fut dur à trouver, il y avait tant à penser, à raconter une fois de retour au pays...
Le réveil fut difficile pour tout le monde et les chassés croisés allaient bon train au mess sous les cris répétés du cuisinier qui refusait de faire un service pour chaque pilote. Yoyo proposa qu'on l'égorge et qu'on le cuisine en guise d'accompagnement pour le pot de départ.
A 10h DFN arriva avec les ordres. L'unité de remplacement arriverait sur leur base à 14h. Elle était équipée de P47 et intègrerait donc ceux des RTA aux grands cris de tous qui aimaient leur machines et les avaient personnalisées. DFN leur expliqua qu'au retour sur le front, les RTA seraient équipés du P51D avec un viseur K14. Cris de joie et de déceptions se mêlaient. Le départ de l'unité pour Londres aurait lieu le 8 Juin.
La journée s'écoula dans le calme. La plupart des pilotes étant partis chahuter les infirmières, d'autres réunissaient leur affaires pour le départ.

- Non non non et non ! Tu vas pas embarquer avec une pale d'hélice de P47 elle est 3 fois plus grandes que toi, cria Goliat l'encontre de Vylsain. Je sais, tu l'aimais bien mais faut changer.

- Facile à dire t'as pas eu le temps de t'y habitué toi au P47 !

A 17h un C47 se posa sur leur base : les pilotes de l'escadrille remplaçant les 332. L'accueil fut chaleureux et une petite fête eut lieu en leur honneur. Aux environs de 1h du matin, les pilotes étaient tellement rond qu'ils ne tenaient plus debout. C'est alors que quelqu'un mit le feu aux poudres en disant :

- De toute façon, on vous reverra pas au front bande de planqués !

S'en suivit une bagarre où tout le monde tapait sur tout le monde jusqu'à ce que la MP arrive les pilotes trouvèrent alors sur qui taper.
Et c'est une escadrille dans un état pitoyable qui monta dans les camions pour aller à Londres. Uniformes non règlementaires, déchirés. Pilotes encore ivres, criant et chantant a tue-tête.

- Le voyage en train sera gai, fit un MP à son camarade.

Effectivement il fut "gai"... après avoir dévasté 2 compartiments les pilotes furent parqués par 2 dans chaque compartiment le long du train. Les menaces d'envoyer par dessus bord ceux qui ne se calmaient pas furent vaines. Un navire de transport amènerait nos camarades jusqu'à New-York où ils recevraient leur paye et ensuite à eux de se débrouiller pour rentrer chez eux et revenir sur à New-York dans 3 semaines.
A New-York un affrontement avec les dockers fut évité de justesse, ça fait mauvais genre de se battre devant tant de civils. Les Adieux furent chaleureux. Chacun partait de son côté et Cbal confia à DFN :

- Et j'ai commandé ce troupeau, pourquoi j'ai pas la Silver Star ?

RTA_Goliat a écrit:- Bordel ! s'étonna Redfox. C'est quoi tous ces navires ? Ils nous envahissent ma parole.

- Non non non et non ! Tu vas pas embarquer avec une pale d'hélice de P47 elle est 3 fois plus grandes que toi, cria Goliat l'encontre de Vylsain. Je sais, tu l'aimais bien mais faut changer.

Trois longues semaines étaient passés où chacun avait pu renouer un peu le lien avec les gens normaux. L'équipe devait se retrouver au complet sur les quais de New York le 4 Juillet. Ce qui fut le cas. Accolades amicales et chaudes poignées de mains ses succédaient. Tout le monde racontait sa permissions, ses aventures, ses conquêtes (sauf Yoyo ). C'est alors que DFN constata :

- Où sont Redfox, Goliat, Oscarbob et Yoyo ?

Ils ne savaient pas que ces 3 avaient demandé leur mutation pour diverses raisons...

Redfox avait demandé sa mutation dans une escadrille de femmes pilotes en partance pour le Pacifique, son déguisement était parfait, il était méconnaissable mais la visite médicale eu raison de lui lorsqu'il dû se faire vacciner et qu'on découvrit sa forte pilosité sur les fesses. Il fût vilipendé et renvoyé. Il traversa à nouveau les États-Unis dans toute leur largeur mais en direction de l'Est cette fois....

Oscarbob quant à lui avait demandé son affectation sur un groupe de bombardement dans le Pacifique Sud. Mais la réputation du 477th BG le précédant il fut remercié pour l'aide qu'il voulait apporter mais que ce front là coutait assez cher en homme sans qu'on en rajoute davantage et on lui proposa un poste de gratte papier responsable de l'approvisionnement de boucles de ceintures pour les troupes. Oscarbob refusa et repartit pour l'Europe.

Yoyo quant à lui tenta plusieurs fois de déserter. Des MP's étaient venus le chercher dans sa miteuse maison au fond du New Jersey. Ils le croisèrent : le bonhomme s'était enfui en motocyclette. Sa cavale fût brève. En effet, cinq kilomètres plus loin il tomba en panne d'essence faute d'avoir pensé à faire le plein et du continuer à pieds sur le bord de la route en faisant du stop. Il fut ramassé par la MP. Il s'échappa de sa cellule en pleine nuit. Pendant une heure il se "promena" dans la campagne car il était complètement pommé pour au final retomber devant le poste vide car tous les MP étaient à sa recherche. Il rentra et courru dans la cuisine car son escapade l'avait affamé. Il commença par prendre un sandwich, puis un autre. Soudain il entendit du bruit : ses geôliers étaient revenus à défaut de le trouver. Il prit 2 sandwichs et se cacha dans un placard. Quelle ne fut pas la surprise du gardien qui ne trouva plus qu'un sandwich sur les 6 prépares. Quelle ne fut pas aussi la surprise de Yoyo de s'apercevoir qu'il s'était planqué dans le placard sous l'évier qui avait une grosse fuite... A peine l'eau commençait à couler que le malheureux recevait un jet d'eau-sale- continu.

- Où est le savon ? s'impatientait le gardien.

Yoyo eût l'agréable surprise de constater que celui-ci était à côté de lui. Il sortit sa main du placard en tendant le savon :

- Ici...

- Ah merci bien !

Un ange passe. Et le gardien ouvre la porte du placard à la volée et découvre Yoyo. Celui-ci fut renvoyé à New-York avec une certaine douleur aux fesses.

Goliat, lui avait demandé son affection dans un groupe de ravitaillement sur C47, malheureusement le chef de groupe était le même que pendant la campagne d'Afrique durant laquelle Goliat s'était brillamment distingué. Il le refusa et fit passé le mot aux autres chefs avant même que Goliat n'ait eu le temps de demander une autre affection. Il dût se rabattre sur les escadrilles de la Navy. La VF-48 "Autruches volantes" basée à Pearl Harbor était sur le point d'embarquer pour aller combattre au Pacifique Sud. Goliat ne pouvant attendre son embarque paya le capitaine d'un Liberty Ship-portant le nom assez comique de "Crétin des flots"-pour se faire embarquer.
Arrivé sur place il se présenta au Major Téhéran, agréablement surpris de la rapidité de l'arrivée de son nouveau pilote. Son sourire ne tarda pas à s'effacer.

- Escadrille VF48 ! Gaaaaaaaaaarde à vous !

D'un seul homme tous les pilotes se mirent au garde à vous. Le Major prit la parole :

- Messieurs nous avons aujourd'hui un nouveau pilote qui arrive du Front Ouest pour aller cramer un peu de japs. Quelle est la raison de votre demande de mutation ?

- En fait Major l'escadrille dans laquelle j'étais avait un niveau trop faible et je sentais que je ne pourrais pas évoluer au sein de celle-ci. Quand votre chef demande le replis alors qu'on attaque un appareil de transport non défendu ca en dit long sur son courage... Ah et puis je parle même pas de son second là qui se prend pou run bull-dog et puis un autre la un nain du nom de Yoyo alors lui la honte des pilotes et puis...

- Heu oui merci ça ira... Effectivement... j'espère que vous vous plairez parmi nous et j'espère aussi que cela sera réciproque.

- Merci Major.

- Et nous allons donc voir ça dés cette après-midi en vérifiant votre niveau. Nous sommes équipés de Corsairs qu'il vous faudra apprendre à connaitre. Vous me ferez quelques décollages et atterrissages ensuite tout l'escadrille décollera : un de nos porte-avions croise au large de Oahu. Après le décollage et un peu navigation vous pourrez apponter celui-ci.

- Apponter ?

- Ben oui apponter, fit le Major décontenancé. Poser ton Corsair sur une piste d'à peine 300 mètres.

Goliat resta interloqué, il n'avait pas songé à cette facette du métier du pilote de la Navy.

- Ah mais ouiiiii l'appontage évidemment. Aucun problème je vous apponterai même un P47 alors un Corsair vous pensez !

Le Major resta dubitatif.

- Bien... Messieurs allons nous restaurer et mettons-nous au travail dés que possible.

Le Major en profita pour s'installer avec Goliat qui lui relata sa carrière depuis l'école de l'air jusqu'à aujourd'hui. Celui-ci eut un peu la même réaction que Cbal ( Oh c'est pas vrai... dites moi que c'est pas vrai...!! ).

14h00, sur le parking avec les mécaniciens les moteurs démarrent les uns après les autres dans un nuage de gaz d'échappements. Les pilotes montent à bord, se sanglent. D'autres ratent les encochent qui leur permettre de grimper dans le cockpit et tombent lamentablement sous les rires des mécanos.

- C'est pas vrai, fit le Major. Rappelez moi quand ils seront en l'air.

Les Corsairs commençaient à rouler doucement pour s'engager sur la taxiway. Goliat s'engagea en dernier. Chaque appareil entamait son roulage tout allait bien... même pour Goliat (et oué :dents: )

- Pouetpouetlesgronéné 8 reposez vous, signala le Major à la radio.

Pas de réponse...

- Goliat retournez vous poser et apprenez les indicatifs radios !

- Et pourquoi j'irai me poser ? Mon appareil va très bien !

Le Major posa sa main sur son front et soupira.

- C'est de l'entrainement. Allez vous poser, quand aux autres mettez le cap sur la porte-avion.

Goliat entama sa procédure impeccablement (et oué :dents: ), tout se passait bien jusqu'à l'arrondit où son Corsair rebondit un fois, deux fois, trois fois

- Vous avez utiliser la moitié de la piste ! Dépêchez vous d'arrondir ! cria le Major dans la radio.

Goliat poussa alors sur le manche et le Corsair et il passa sur le nez dans une grande gerbe étincelles et dans un vacarme inouï tel que l'on crut un instant à une nouvelle attaque de l'île par les Japonnais.

- C'est pas vrai... gémit le Major en courant rejoindre le lieu de l'accident. Vous allez bien ?

Goliat sorti indemne de son cockpit tout sonné, il regarda le Major et demanda :

- Boulette ?

Que répondre à ça ?
Après avoir été ramené à l'infirmerie sous les cris du Major :

- Il a rien ! Sa plus grosse blessure est dans la tête.

Goliat fut à nouveau prêt à redécoller avec un Corsair tout neuf. Cette fois le Major était du voyage.

- Et tâchez de pas m'en casser un autre, ordonna-t-il.

- On va sur le porte-avion ?

- Heu j'hésite... on va peut-être refaire un essais avant.

- Rhooo Major faites moi confiance, j'ai été surpris par la brutalité de votre appel radio mais ca se reproduira plus je vous le promet, fit un Goliat avec un sourire jusqu'au oreilles. Et puis... heu la piste est un peu encombrée par mon Corsair.

- ...allons-y...

Le décollage se fit sans problème, la navigation un peu laborieuse. Après 30 minutes de vol le porte-avion était en visuel. La Major apponta le premier pour montrer à Goliat.

- A votre tour Lieutenant.

Goliat entama son approche. Une fois en vent arrière il sortit sa crosse, ses volets et son train.

- Attention vous descendez un peu trop, lui signala le contrôleur du navire.

Goliat remis un peu de gaz qui firent lever le nez de l'appareil mais pas assez et le train s'explosa sur l'entrée du pont, le Corsair percuta un poste de flak avec son aile droite qui se brisa comme une brindille. Les mécanos qui attendaient devant l'ilot se précipitèrent à l'intérieur de celui-ci alors que le Corsair de Goliat arrivait avec encore assez de vitesse pour faire des dégâts. Celui-ci frappa l'ilot avec le reste de son aile dans un fracas épouvantable. Enfin arrêté, les mécanos, les infirmiers et le Major se précipitèrent vers l'épave. Goliat était sonné mais il n'avait rien. Pendant son crash il trouva la commande pour replier les ailes. Celle de droite commençait à bouger lorsque Goliat regarda le Major avec un sourire crispé et fit :

- Boulette ?

Deux jour plus tard Goliat était dans un cargo direction Los Angeles où il prit le train vers l'Est...

27 Juillet 1944, Sud de l'Angleterre.

Le GMC transportant Goliat arrive à proximité de la base où il aperçût un P51 en décrochage. Et au loin Cbal hurlant à un groupe.

- LE P51 C'EST COMME LE P47 POUR LE POSER IL FAUT AUSSI SORTIR LE TRAIN !

- Pas de doute je suis à la maison...

Goliat s'approcha du groupe, Cbal le vit arriver :

- Ah ben v'là aut' chose. Encore vivant ?

- Ca veut dire que t'as bien fait ton boulot, ricana Goliat.

- Oui mais pas les allemands alors... DFN est en l'air avec Viper, Vylsain et Carryboo. Il vont entamer leur approche.

En effet 4 P51D tous brillant tournaient autour de la base. Le premier à entamer son final était celui de DFN reconnaissable à l'énorme BullDog peint dessus.

- Il la trouve où toute sa peinture DFN ? ricana Goliat. On en vient à se demander si c'est pas un BullDog volant l'engin.

L'atterrissage finit, DFN s'empressa de dégager la piste car derrière Viper et Carryboo se battaient pour atterrir. Résultat : l'hélice de Viper happa une profondeur de l'appareil de Carryboo qui planta une aile. Trop occupé à se moquer de son malheureux coéquipier Viper se planta de manette et au lieu d'ouvrir le train il alluma ses feux de navigations. Les fusées rouges fusaient de toutes part mais rien n'arrêta Viper qui laboura la piste.

- Ca fait la troisième fois en 2 jours, gémit Cbal. Je suis obligé de troquer du whisky avec les gars du génie sinon il ne s'en occuperaient plus et mêmes les champs autour seraient en meilleur état.

Une ambulance s'élança à toute vitesses.

- Heu, ils se plantent d'endroit là ils vont pas sur le crash, remarqua Goliat.

- Ils vont au hangar, grommela Cbal en s'avançant.

- Ah et pourquoi ?

D'un geste de la main, Cbal montra à Goliat le hangar où un mécano sortait avec sa Thompson en hurlant pendant que 3 infirmiers tentaient de le contenir :

- LAISSEZ LES MOI ! ILS SONT PLUS DANGEREUX QUE TOUTE L'ALLEMAGNE !

Le mécano fut désarmé, et mis dans l'ambulance. Il pleurait toutes les larmes de son corps.

- C'est le troisième de la semaine, fit Cbal. Ils en viennent même à envier les gars en première ligne. A ce rythme la on sera une unité hors combat avant même d'y avoir été.

Cbal et Goliat se dirigèrent vers l'accident précipitamment pour empêcher Carrybo de mettre la tête de Viper dans les pipes d'échappements de son P51.

- Tu l'a fais exprès ! Crétin tu t'es planté de camp si tu veux descendre des alliers, je vais te renvoyer à coup de pieds aux fesses chez les teutons !

- Et dire qu'on part pour le front dans une semaine... Ca leur laisse le temps de tout casser, bredouilla Cbal.

- Et au fait qu'est devenu le 477 ? s'étonna Goliat.

- Vu que Oscarbob n'était pas là au retour en Angleterre, ils ont été versés dans une unité de B17. Oscar a du les rejoindre depuis pas longtemps d'ailleurs... Notre boulot une fois en France va principalement consister à escorter des B-17.

- Génial on va jouer les mamans, lança Vylsain. Adieu les 190 brûlants qui partent au tas.

- Bah ils se montrent encore un peu, et parait même qu'ils ont des nouveaux appareils beaucoup plus rapides que les notres.

- Je demande à voir, fit Vylsain d'un air dubitatif.

La semaine se passa sans incident nécessaire à noter dans le carnet du groupe. Percussions, pneus crevés, atterrissages sur le ventre, tirs fraternels faisaient partis du lot quotidien de l'escadrille.
Le 1er Août au petit matin, deux C47 eurent le culot de réveiller en trombe la troupe. Il s'en fallut de peu pour que les pilotes ne soient passés à tabac. Cbal et DFN ramenèrent la troupe à la raison à coup d'arguments tels que :

- Redfox tu comptes transporter comment tous tes magazines cochons, Yoyo tes 3 cartons de cornflakes, Vylsain ta pale d'hélice de P47, et les bobines des guncam de tes 45 victoires sans parler du matériel pour les visionner avec tes paquets de chips ?

- Cbal, j'ai 46 victoires...

- Oui bon on s'en fou c'est pas le plus important mais faut déménager votre matériel sinon on va encore être à en retard. Les C47 n'ont pas que ca à foutre.

Après 2 heures de trainasseries, 2L d'eau glacée balancés sur Yoyo au lit par DFN, quelques coups de point, de cris, d'adieux déchirants aux infirmières.

- Tu m'écriras tous les jours, n'est-ce pas ?

- Biensur j'ai pris beaucoup de papier pour cela.

- REDFOX ! Les feuilles blanches c'est bien pour les chiottes comme tu nous l'avait dit ?

PAF !


A 11h les C47 décollaient -accompagnés des P51- enfin pour la base d'Argentan. Les préoccupations tournaient plus sur le sujet de la beauté des petites françaises plutôt que de l'organisation à mettre en place sur cette base.

- La ferme les gars on est en vol, scrutez le ciel, un bandit peut toujours venir du soleil !

Le vol se passa heureusement sans encombre et les atterrissages commencèrent.

- J'espère que t'as pris un pantalon de rechange Cbal !

- Goliat, la ferme.

Les atterrissages se suivaient. On aurait dit que les pilotes tentaient de faire le plus de rebond.

- Viper t'as passé la moitié de la piste à rebondir, il serait peut-être temps de le garder au sol...

Après 3 prises de terrain ratées Viper se posa correctement.

- Ah tu tombes mal j'ai déjà tombé l'unique fût de bière, fit Redfox à l'attention de Viper qui rentrait dans le mess. Pas mal, cette bicoque ferait un très bon endroit pour s'adonner à la beuverie.

- Ouep fit Cbal, en même temps le génie est tellement à la bourre que cette baraque va nous servir de salle de briefing, salle radio et pas mal d'autres trucs.

- Ah ben ca c'est pas plus mal comme ca pendant les briefings les plus chiants on aura pas à emporter des bouteilles.

- Et en attendant on dort où ? s'inquiétait Vylsain. Dans le bar aussi ? Dans ce cas on est pas prêt de fermer l'œil.

- Ça manque de filles ici, fit Redfox. Yoyo ! Prends le GMC et descend au village d'à côté !

- Tu laisses Yoyo ramener des filles ici ? murmura DFN. Il va nous ramener toutes les plus moches et encore pour peu que ça soit des femmes.

- De plus ses pieds touchent pas les pédales, murmura Goliat.

- Ah en effet... Aux vues des argument exposés par DFN et Goliat je demanderai donc à DFN dallez nous chercher des filles, des vraies et des mignonnes !


DFN s'executa et partit sur le champ.

- Et sinon notre première c'est pour quand ? demanda Vylsain. J'ai tout de même hâte de l'essayer ce nouvel appareil.

- Dans 2 jours, escorte de B-17 pour une cible dans la Rurh, répondit Cbal.

- Parfait, de l'ennui en perspectives, grogna Vylsain.

La journée se déroula calmement, chacun récupérant ses affaires et les réunissant dans un coin jusqu'à la question cruciale :

- Et on dort où ?

- Bah vu qu'il fait encore bon, on va pouvoir dormir à la belle étoile je crois, proposa Cbal.

- QUOI ???

- Et si il pleut ?

- Bah on pourra toujours se couvrir

- Et si les allemands nous attaque ?

- Entre une baraque en bois et une tente, une bombe sur la tronche aura le même effet vous inquiétez pas.

- Et mon garde-manger ?

- Yoyo la ferme !

La vie s'organisait sur la base autour de ce nouveau mode de vie.

6 Août, Première mission pour les RTA.

- Allez hop hop hop tout le monde à la salle de briefing, sortez du bar ! Vous êtes aussi plein que les tonneaux c'est pas possible !

- Bah le bar c'est aussi la salle de briefing Cbal ! Comme quoi il n'y a pas que nous qui buvons.

- Les choses ont changées, briefing prés des tentes, fit Cbal avec un sourire démoniaque. ET JE COMPTERAI LES BOUTEILLES !

RTA_Goliat a écrit:On se demande sur quel genre de site va DFN pour trouver ces photos