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20 juin 1941 - Fitsakhin, Voltastovitch et Gerriykov

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Message par 615sqn_Harry Jeu 27 Oct 2005 - 19:52

Un petit texte inspiré à l'origine d'un dogfight puis corrigé après avoir joué la coop y correspondant Laughing !

19 juin 1941, assis sur son paquetage à l'arrière d'un camion Zis, un livre à la main, le Mladshiy Leutnant Fitsakhin essaye vainement de se concentrer sur la lecture de "La Revolution Permanente" de Leon Trotsky, un ouvrages interdits par le pouvoir. Mais comme de nombreux jeunes étudiants Soviétiques, Fitsakhin n'est pas acquis à la dictature imposée par Staline au nom du communisme. A chaque cahot dû au chemin défoncé, ses yeux quittent la ligne qu'il est en train de lire, lui imposant un effort particulier pour retrouver le fil de sa lecture. Las, il finit par ranger l'ouvrage dans son sac. A ses côtés, le camarade Voltastovitch somnole la tête dodelinant au rythme des imperfections de la route. Le jeune officier soviétique se retourne et la tête appuyée contre la ridelle, il découvre par la bâche à demi ouverte, l'immensité des plaines qui couvrent cette région du pays. C'est une chaude journée d'été qui s'achève. Au fil du passage des colonnes de blindés ou de véhicules, le nuage de poussière qui s'élève dans le ciel, a fini par blanchir la végétation sur une dizaine de mètres de chaque côté de la chaussée.
- Quel chaleur hein, je suis en nage.
Dégrafant le col monté de son uniforme vert orné de parements rouges, Voltastovitch qui s'est réveillé, s'approche de son camarade pour regarder le paysage.
- Tu crois que les Allemands vont nous attaquer?
Fitsakhin répond rêveur.
- Si Hitler a massé une grande partie de son armée le long de la frontière avec l'Union Soviétique ce n'est sans doute pas pour rien.
Les deux hommes à peine âgés de 20 ans, viennent de passer 14 mois à l'école de l'air de Khislavichi dans la région de Smolensk. Il y a deux semaines, leur stage a été brusquement interrompu car l'armée allemande est entrain de se regrouper près de la frontière polonaise. Tous les élèves pilotes ayant au minimum 8 mois de formation ont été déclarés opérationnels et affectés en urgence aux escadrilles basées le long de la frontière. Pour les deux amis, c'est le 33ème IAP basé à Jaroviv qui les accueillera. Ils ne savent rien de l'endroit où ils sont conduits ni même du type de chasseur qu'ils vont devoir piloter. Secrètement, ils espèrent pouvoir disposer du nouveau Yak, mais ils ne se font guère d'illusions, avec seulement quelques heures sur I16, ils pourront s'avérer heureux de ne pas se retrouver dans un I15.
La première partie du trajet de Smolensk à L'Viv s'est faite en train. Pendant deux jours ils ont voyagé entassés avec des centaines de soldats de toutes sortes d'armes différentes. Arrivés au terminus à la gare de L'Viv, ces soldat dont certains portaient un fusil, d'autres juste un sac, couraient, criaient, à la recherche de leur unité, parmi tous ses uniformes de même couleur comment y arriver. Des officiers hurlant pour dominer le brouhaha et le sifflement des jets de vapeur des locomotives tentaient de réunir leurs hommes.
Quelle image dantesque c'était dit Fitsakhin qui n'avait pu s'empêcher d'être effrayé à l'idée qu'une armée aussi désorganisée soit confrontée à la toute puissante Wermacht et ses Panzer Division. Et que dire de la terrible Luftwaffe de Goering? Visiblement Staline s'y était pris tardivement pour se préparer à contrer une éventuelle offensive allemande.
Les deux pilotes avaient finalement retrouvé d'autres membres de leur future escadrille, et après avoir déposé leur maigre bagage dans un des camions ils avaient pris la route en direction de Jaroviv.

Après trente heures passés à l'arrière du Zis 5, les deux hommes sont contents d'arriver sur la base. Ils découvrent leurs cantonnements, une alignée de cabanes que se partagent 20 pilotes, mécaniciens ou soldats. Les avions parqués sous un soleil de plomb sont des I16 ou des I153! Pas un Yak en vue dans le secteur. Le Commandant de la base le Colonel Gerriykov leur a dit que de toute façon, il n'y avait pas assez d'avions pour tout le monde et que pour le moment, il n'était pas possible de voler. Ainsi, les deux camarades passent la fin de cette journée du 20 juin 1941 à visiter l'aérodrome et ses structures montées avec empressement par des hommes du génie qui travaillent d'arrache pied torse nu.
Ils s'approchent bien sûr des avions pour se faire une idée du I16 qu'ils auront peut-être à disposition, des type 18 équipés de 4 mitrailleuses Chvak. Les I153 sont utilisés comme chasseur bombardier et dans les hangars à proximité, ils aperçoivent de grandes quantités de bombes et d'obus fusées, une nouvelle arme qu'ils n'ont d'ailleurs jamais pu essayer.
Après le souper, fatigués Fitsakhin et Voltastovitch rejoignent leur cantonnement respectif. malgré toutes les fenêtres ouvertes, il fait une chaleur étouffante et ils ont bien de la peine à trouver le sommeil.
22 juin 1941, 5 heures du matin. Le soleil commence de pointer à l'horizon quand Fitsakhin se lève au milieu des ronflements. Il est le premier à ouvrir l'œil. Il s'habille discrètement pour ne pas réveiller ses camarades et se dirige ensuite à l'extérieur où il apprécie la fraîcheur matinale. alors qu'il se lave vigoureusement le visage au grand lavabo. Le ronflement lointain qu'il perçoit n'attire pas tout de suite son attention, puis comme il se fait insistant, il se dit que se sont des renforts en avions qui arrivent. Sa serviette à la main, il se dirige vers la piste pour voir les appareils arriver, peut-être des Yak se dit-il plein d'espoir. Il cherche vers l'est, mais réalise soudainement que les appareils qu'il entend, arrivent à l'opposé. Maintenant, ils sont pratiquement au-dessus de la base. La main sur le front pour abriter son regard des rayons du soleil, Fitsakhin s'efforce d'identifier les avions. Ailes en W, train d'atterrissage pantaloné, saumons d'aile carré, lorsqu'il réalise, le premier Stuka du Stg 2 a déjà basculé sur l'aile droite et pique toute sirène hurlante sur la base. Pétrifié Fitsakhin met quelques secondes pour donner l'alerte. Il se met à courir comme un fou au travers des cantonnements en hurlants:
- Alerte! Alerte! Levez-vous, les Allemands sont là!
Dans les cabanes les hommes hébétés émergent difficilement de leur sommeil!


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20 juin 1941 - Fitsakhin, Voltastovitch et Gerriykov Empty Re: 20 juin 1941 - Fitsakhin, Voltastovitch et Gerriykov

Message par 615sqn_Harry Jeu 27 Oct 2005 - 19:52

Le fracas des premières bombes couvrent maintenant la voix de Fitsakhin qui court vers les avions. Mais c'est peine perdue, les I16 et I153 ont besoin de plusieurs personnes pour la mise en marche de leur moteur et les mécaniciens qui s'affairent autour des chasseurs sont fauchés comme des fétus de paille par les bombes larguées dans le hululement d'enfer des Stuka qui incessamment piquent, larguent et reviennent pour straffer à la mitrailleuse ceux qui tentent de s'approcher des chasseurs. C'est une vision d'horreur, il y a des corps partout, des blessés qui hurlent, des incendies se sont déclarés un peu partout sur la base. Le Colonel Gerriykov, en bras de chemise hurle des ordres sans succès et se précipite vers une pièce DCA de 25 mm. D'une main vigoureuse, il écarte le servant avachi sur son arme, prend sa place et se met à ouvrir le feu sur tous les avions qui passent à sa portée. Réveillé par cette image, Fitsakhin se précipite sur une mitraillette tombée à terre, rejoint son commandant et ouvre le feu sur les Stuka.
Gerriykov hurle
- Lâchez cet arrosoir et amenez-moi de la munition, je suis bientôt à cours!
Fitsakhin se précipite vers un Zis 5 ayant miraculeusement échappé au bombardement et décharge une lourde caisse qu'il traîne jusque vers la position de tir. Il s'attend à être pulvérisé à chaque instant, mais pour le moment il s'en fout, il garni des magasins qu'il passe au Colonel. A chaque mouvement de charge, le canon et la culasse chauffés à blanc provoquent un auto allumage empêchant l'arrêt du tir. Mais Gerriykov en a fi, a chaque fois que l'arme s'arrête, il enlève le magasin vide, empoigne celui que lui tend Fitsakhin, fait un brusque mouvement de charge et lézarde le ciel de traçantes en direction des Stuka et des Me109 qui sont maintenant également entrés dans la danse.
A la première déflagration, Voltastovitch est tombé de son lit. Les fenêtres et la porte de son cantonnement ont été soufflées et c'est l'instinct de survie qui lui a permis de s'échapper par un saut roulé boulé par la première ouverture rencontrée, ceci juste avant qu'une deuxième bombe ne pulvérise le lieu où il se trouvait trente secondes à peine auparavant. Il n'a pas eu le temps de se vêtir et c'est en culotte et chemise qu'il rampe maintenant à la recherche d'un hypothétique abri! Autours de lui, les bombes et les balles pleuvent, les hommes fauchés par le souffle ou les balles s'envolent et retombent sur le sol comme des pantins démantibulés. A quelques mètres de lui, un soldat a laissé tombé son fusil. Voltastovitch empoigne l'arme, et se met à tirer sur les avions qui passent à basse altitude. Il sait que c'est inutile, mais au moins il a le sentiment d'essayer quelque chose. Il hurle pour se donner du courage, a chaque fois que l'arme se tait, il se précipite sur un cadavre ou un blessé, fouille sa cartouchière, récupère la munition et recommence. D'autres soldats motivés par son comportement se sont joints à lui armés de mitraillettes, de fusils ou même de pistolets. Ils font feu vers les appareils ennemis.
Aussi vite qu'ils étaient arrivés, les Stuka suivis des 109 s'éloignent vers l'ouest. Abasourdi par le spectacle qu'il voit Fitsakhin, le visage et les mains noircis par la cordite, reste immobile. Un peu plus loin, plusieurs hommes s'étaient réunis autour de l'épave d'un camion, dérisoire protection, pour faire feu avec des armes légères, parmi eux il reconnu son camarade Voltastovitch.
Gerriykov avait déjà abandonné sa pièce, il s'adressa à Fitsakhin.
- Hep vous là, vous êtes pilote non?
- Affirmatif camarade Colonel!
- Alors laissez cette pièce DCA aux rampants il y a bien quelques servants qui auront survécu à cet enfer! Venez, on va tâcher de trouver quelques avions entiers. Faut pas traîner, ils vont revenir bientôt.
Voltastovitch et trois autre pilotes s'étaient joint à eux. Par chance plusieurs I153, avaient été épargnés par le massacre. Le Colonel s'approcha d'un cadavre, lui retira son pantalon et le donna à Voltastovitch.
- Mettez ça, il fait froid la haut!
Pendant que les mécaniciens s'affairaient à la mise en marche des biplans qui étaient équipés d'obus fusées, les 6 pilotes s'installaient aux commandes. Lorsque le moteur démarra enfin, dans le souffle de l'hélice, Fitsakhin se senti mieux, il mis le casque en cuir, actionna l'interrupteur de sa radio, et après avoir effectué un contrôle de liaison, attendit l'ordre de Gerriykov. Au moins avec un avion, il avait le sentiment de pouvoir se défendre de manière sérieuse. Le Colonel se retourna fit un signe de la main et son avion s'approcha de la piste. Au loin de nouveaux contacts s'approchaient de la base. Les six I153 s'élancèrent tout azimut sur la piste.
Corrigeant sa trajectoire en donnant de violents coups de palonnier, Fitsakhin s'aligna du mieux qu'il pouvait et mis les gaz. Alors que derrière lui les premières bombes larguées par des Bf 110 commençaient de ravager une nouvelle fois l'aérodrome, son biplan quitta la piste. A sa droite, un de ces camarades pris sous le feu puissant d'un des chasseurs lourds allemands, s'écrasa brutalement en répandant une longue traînée d'essence enflammée et des morceaux d'épave incandescents.
Fitsakhin vira sec sur l'aile droite et aligna le Messerschmitt qui maintenant remontait plein gaz alors que l'avion ennemi passait dans son viseur, il tira une rafale au juché, mais la différence de vitesse était trop importante pour espérer quoi que ce soit! Il constate au même instant que finalement sa manœuvre, aussi inefficace qu'elle est, lui sauve probablement la vie, car l'ailier du premier 110 le dépasse plein pot à sa gauche. Du coin de l'œil il aperçoit un autre I153 filer vers la terre le moteur en flamme. Il panique un instant et se met à effectuer des manœuvres serrées pour éviter d'être aligné. Quelques secondes plus tard, il se rend compte que les pilotes allemands ne s'inquiètent finalement guère des quelques antiques biplans qui viennent de décoller et qui sont bien incapables de les suivre en vitesse pure. Ses quelques circonvolutions l'ont éloigné de la base, il prend de l'altitude et met le cap sur la zone. Comme d'habitude, après avoir un instant assuré la sécurité des chasseurs bombardiers, des Me 109, convaincu d'être seuls dans le ciel se sont joints aux bimoteurs pour straffer la base. Fitsakhin pique pour prendre de la vitesse et fait une ressource derrière un 110 qui semble ne pas se préoccuper de ce qui se passe derrière lui. Fitsakhin utilise la première fois les obus fusées. Cette arme assez instable a la réputation de parfois déclencher des tirs tout seul. Sous l'impulsion de son pouce, le pilote russe aperçoit six traînées de fumée quitter ses ailes au lieux de deux, l'une d'entre elle rejoint l'empennage bi dérives de l'avion allemand, qui en explosant, arrache la moitié de celle-ci. Désemparé, le chasseur bombardier effectue un demi-tonneau, passe sur le dos et quelques secondes plus tard heurte le sol!
De son côté Voltastovitch a décollé en travers de la piste. Immédiatement les 109 au nez jaune l'ont repéré et lui ont donné la chasse. Grâce à sa grand maniabilité, il peut tenir son biplan hors de portée des tirs ennemis. Cependant sa situation est dramatique car les chasseurs allemands font passes après passes sur lui. A chaque fois, grâce à son extraordinaire taux de virage, le petit chasseur russe échappe aux tirs mortels, mais petit à petit, les balles allemandes se font plus précises et touchent le biplan. Les pilotes allemands sentent que l'I153 est bientôt à eux et il s'acharnent dessus comme une meute enragée. Ils commettent ainsi l'erreur de non seulement plus surveiller leurs arrières, mais également de casser leur vitesse pour réduire leur rayon de virage. C'est à ce moment, que les deux I153 rescapés font irruption. Le Colonel Gerriykov s'est accroché à la queue du premier 109 qui passe à sa portée, lorsque le pilote allemand constate le danger c'est déjà trop tard, à cinquante mètres les 4 mitrailleuses à cadence rapide ont déjà ravagé le fuselage d'arrière en avant et crachant une fumée noir, le "Friedrich" tombe vers la steppe. Fitsakhin a également pris pour cible un chasseur ennemi. Son pilote tente des manœuvres évasives, mais là, il est dans le domaine du vol du biplan russe qui ne lui laisse aucune chance de s'en tirer. Le pilote soviétique tire de toutes ses armes, heureusement pour le pilote allemand, l'inexpérience du jeune soviétique lui évite le pire, un autre 109 venant à la rescousse de son camarade, Fitsakhin est obligé de rompre le combat et c'est moteur fumant que le Messerschmitt blessé s'éloigne en direction de la Pologne. Voltastovitch étant abandonné un instant pas ses agresseurs, entre dans la danse à son tour et tire plusieurs rafales en direction d'un avion ennemi. Cependant son avion est trop endommagé pour poursuivre le combat et il doit rompre en direction est. Au loin plusieurs contacts annoncent l'arrivée de renforts. Profitant de la confusion du combat, Gerriykov donne l'ordre de rompre le combat. Les deux derniers I153, plongent vers les sol et filent à basse altitude vers l'est.
la voix gutturale du Colonel résonne enfin dans les écouteurs restés silencieux toute la durée du combat.
-Plus question de nous poser à Jaroviv, nous allons tenter de rejoindre la base de Vesjna, en espérant que les Allemands ne l'ait pas encore détruite elle aussi.
Quarante minutes plus tard, les trois biplans rescapés du massacre de Jaroviv faisaient leur approche sur Vesnaj. La base paraissait intacte. Une fois posé, les trois pilotes constatèrent que les camarades soldats qui les accueillirent regardaient bizarrement leurs avions, la garnison de la base n'était pas au courant de l'offensive allemande.
Les Russes découvraient l'enfer de la Blitzkieg menée tambours battants par les Panzer de Guderian. Il ne s'arrêteront de reculer qu'avec l'arrivée de l'hiver '41, aux portes de Moscou!
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