Elizabeth Drewry

par F/JG300_Nil Jeu 16 Nov 2006 - 0:09

Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclata en septembre 1939, la plupart des compagnies se retrouvèrent sur pied de guerre, leur personnel et leur matériel réquisitionnés à des fins militaires. Les vols transatlantiques étaient réservés aux personnalités et aux officiers.

Elizabeth Drewry n'appartenait ni aux unes ni aux autres. Elle était mécanicienne à l'aérodrome de Prestwick en Ecosse et voulait devenir pilote, mais ne possédait aucune qualification. Elle décida de poser sa candidature aux Etats-Unis où les règlements étaient moins sévères.

Les tickets d'avion étaient introuvables durant la guerre en Grande-Bretagne et Elizabeth choisit d'embarquer clandestinement pour l'Amérique.

Dans la nuit froide et humide du 19 novembre 1942, le capitaine Géorgie Stewart mettait en route son Liberator, un bombardier transformé pour transporter des passagers. Dans l'obscurité, Elizabeth Drewry courut sous la queue et le fuselage, avant de se hisser dans le logement du train avant. Il n'y avait guère de place: des réservoirs pleins de liquide de dégivrage d'un côté, le train devant et juste derrière elle le tableaude bord du pilote. Par un trou, elle pouvait apercevoir les pieds du pilote et de l'ingénieur de vol!

Le capitaine Stewart ouvrit les gaz et le Liberator rugit le long de la piste. Après le décollage, la roue avant, tournant toujours, se replia à un souffle d'Elizabeth. Les portes se refermèrent. Elle poussa un soupir de soulagement: elle était en route. Mais il n'était pas question de se détendre, car elle ne pouvait se tenir que debout. Elle n'osa pas s'assoupir contre les réservoirs de crainte de tomber au cas où le logement se serait ouvert.

En fait, elle a eu la chance de survivre. Les Liberators volaient généralement à 7 000 mètres et ses passagers mettaient des masques à oxygène. Cette nuit-là, on rencontrait les vents favorables beaucoup plus bas, en dessous de
1500 mètres. Si Stewart avait volé à l'altitude habituelle, Elizabeth serait morte d'asphyxie.

Après 13 heures de froid et d'inconfort, tenaillée par la faim et l'ennui, Elizabeth sentit le nez du Liberator piquer pour atterrir à Montréal au Canada. Après l'atterrissage, l'appareil fut remorqué dans un hangar et Elizabeth, raide et éreintée, se coula hors de sa cachette. Au moment de franchir la porte du bâtiment, une voix la héla. "D'où sortez-vous?" Elle était découverte... Plus tard, le Bureau d'Immigration du Canada l'autorisa à séjourner six mois dans le pays. Elle alla ensuite aux États-Unis et apprit à piloter, mais personne ne voulut d'elle comme pilote. Elle ne réalisait pas son objectif, mais elle avait réussi la "grande traversée" et avait gagné ses ailes de pilote!

par **JG300_Vylsain** Ven 17 Nov 2006 - 13:47

Merci Nil, histoire bien sympatique :13:

Elizabeth Drewry

Elizabeth Drewry

Re: Elizabeth Drewry