Destructeurs de V1

Les premiers pilotes qui attaquèrent des V1 apprirent rapidement ceci : le V1, lorsqu'il était atteind par les projectiles d'un avion de chasse explosait en l'air. Pour l'atteindre, il fallait le tirer d'assez prêt, à cause de sa grande vitesse mais il convenait aussi de ne pas le tirer de trop prêt, car, dans ce cas, l'explosion détruisait aussi l'assaillant.

[...]

La partie la plus délicate consistait, on l'a dit, à ouvrir le feu à la bonne distance, ni trop près ni trop loin.

L'un des pilotes chasseurs de V1 découvrit un jour le moyen d'éviter le risque d'être pulvérisé par une explosion trop proche du robot. Se tenant juste à la hauteur de celui-ci, il s'en approcha pour voler bord à bord avec lui. Puis il engagea sous l'aile du V1 l'aile de son avion, et, hop, d'un coup d'aileron, il la releva brusquement. Le V1 déséquilibré, piqua dans la mer.

Il ne m'a malheureusement pas été possible de connaitre le nom de celui qui invita ce procédé incroyablement audacieux. En fait le risque d'être tué par l'explosion était remplacé par celui de briser une aile de l'avion. [...] Jean Maridor aperçut (le V1) nettement au dessous de lui, à moins de dix kilomètres de la côte. [...] Il compris que cette fois il devait attaquer le plus vite possible avec ses projectiles, car le champ manquait pour tenter la délicate opération de soulèvement de l'aile : la côte était trop proche et, sur la côte, Jean Maridor pouvait parfaitement distinguer une ligne presque inninterrompue de taches blanches qui étaient des maisons habitées. Déséquilibré, le robot serait allé exploser sur ces maisons ; il fallait donc le détruire en l'air.

Jean Maridor piqua et, à la bonne distance, il tira. [...] Or celui-ci, atteind par les projectiles n'explosa pas. Il se mit à piquer vers la terre - vers les maisons.

Le V1 ne s'était pas volatilisé et maintenant il piquait droit sur eux, accompagné par l'avion. Ces deux bolides arrivaient avec une vitesse terrifiante.

Des hommes voyaient arriver sur eux cette masse mortelle, suivie par l'avion. Ils avaient déjà perdu tout espoir de survivre lorsqu'ils assistèrent à ceci : l'avion en piqué se rapprocha du bolide presque à le toucher, son moteur rugissant et, de nouveau, des flammes jaillirent des canons. Il y eut dans le ciel une grande boule de feu, un terrible explosion. Puis un grand silence. Un épais nuage de fumée noire. Et, du nuage de fumée noir, tombèrent quelques débris. L'un de ceux-ci tombait plus lentement, en tournoyant. C'était une aile d'avion. Jean maridor avait délibérément sacrifié sa vie pour sauver d'autres vies.

Combien de héros aura forgé cet avion ? La plupart des pilotes, tels les MOUCHOTTE, ACCART, ANDRIEUX, CLOSTERMANN et bien d'autres encore, à un moment donné ou à un autre, auront volé avec cet appareil. Même du côté allemand sa grandeur était reconnue. Et pour l'anecdote, en pleine Bataille d'Angleterre, le Général Adolf GALLAND qui commandait le 3ème groupe de la 26ème escadre de chasse installée sur les terrains du Pas-de-Calais, reçut une convocation du Maréchal GÖRING pour se rendre à "Karinhall" en Allemagne. Le Général rapporte la conversation dans son livre "Jusqu'au bout sur nos Messerschmitt" :

"Passablement démoralisé, je fus à la fois étonné et inquiet de recevoir une convocation à "Karinhall", la résidence fastueuse de Göring. Allait-il m'apprendre ma disgrâce ou, plus simplement, me consulter en tant que chef d'une escadrille engagée sur le front de la Manche ?

A mon soulagement, le "Gros" était d'excellente humeur. D'abord il me remit, ainsi qu'à Mölders, l'as des as de la chasse sur le théâtre d'opérations occidental, l'insigne en or serti de diamants qu'il avait créé pour ses meilleurs pilotes. Puis il nous annonça notre nomination au grade de commodore. Le soir, comme nous allions remonter dans la somptueuse limousine qui devait nous ramener à la gare, il s'informa de nos voeux.

Mölders demanda des moteurs plus puissants pour leurs Messerschmidt, Göring lui donna une tape amicale.

- vous les aurez bientôt, mon ami. Des moteurs formidables. Et vous Galland, quel désir avez-vous à formuler ?

- Je voudrais que mon escadrille soit équipée de Spitfires, dis-je avec étonnement.

L'instant d'après, je me mordis la langue. Trop tard, le mot était lâché. Je m'attendais à une explosion de colère. Mais Göring était trop sidéré pour réagir. Il se détourna et partit en grommelant."

Le Spitfire était l'avion du capitaine Jean MARIDOR...

RTA_Viper a écrit:merci yoyo, j'ai trouvé çà ce mon côté

http://www.jean-maridor.org/francais/macro.htm

RTA_YoYo a écrit:

RTA_Viper a écrit:merci yoyo, j'ai trouvé çà ce mon côté

http://www.jean-maridor.org/francais/macro.htm

Tin tout un site sur ce pilote ! Jamais entendu parler de lui avant, il a l'air bien connu pourtant.