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René Martel, vive la France Libre

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Message par RTA_Oscarbob Dim 20 Jan 2008 - 10:12

Royal Cool
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Message par 615sqn_Volta Ven 25 Jan 2008 - 18:36

Vivement la suite cheers cheers
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Message par RTA_Harry Lun 28 Jan 2008 - 12:29

Mort? Pas mort? Volta

Le suce panse est à son paroxisme, commune une éjaculation retenue, ça va gicler loin!

Sinon bravo Harry, très bon coup plume!
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Message par Invité Lun 28 Jan 2008 - 19:07

Bravo cheers super cheers :invaders: merci Very Happy

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Message par 615sqn_Harry Lun 28 Jan 2008 - 23:35

Merci... quelques images de plus Wink
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Message par 615sqn_Rene Sam 13 Sep 2008 - 22:16

Et ben, en vla de l'ecrit. Bravo

Volta tiens bon : "tant qu'il y a de la vie il y a de l'espoir".

Super les images ...
Et bravo pour l'utilisation de "gimp" de la part d'un supporteur de l'open source.
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http://perso.wanadoo.fr/rene.site

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Message par 615sqn_Bulldozer Mer 24 Sep 2008 - 23:04

spit leader a l atterro sur fond de soleil couchant...

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Message par 615sqn_Harry Jeu 25 Sep 2008 - 0:05

Ah ben oui, c'est moi ça, ce que je suis bô snif quand même :(
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Message par 615sqn_Harry Jeu 25 Sep 2008 - 15:44

Finalement Volta fut de retour trois jours plus tard, son odyssée ne fut heureusement pas longue. Après avoir posé son Spitfire endommagé entre deux dunes. Comme l'indiquait la procédure lors d'un crash en plein désert, il avait quitté son avion pour se trouver un abri du soleil. Il s'était donc installé sous un rocher à quelques centaines de mètre du crash. Là, alors qu'il attendait sagement que le soir tombe pour se mettre en route, un bruit de moteur l'avait interpellé. Fort heureusement, ses traces de pas se perdaient dans la rocaille et il aurait été difficile de le localiser. Observant l'épave de son Spitfire avec sa paire de jumelles, il découvrait pleinement rassuré que la colonne de véhicules qui s'approchait était anglaise. Les SAS l'avaient ramené jusqu'au premier poste avancé et il était arrivé tout poussiéreux son parachute sous le bras en ronchonnant sur les quelques kilomètres de marche qu'il avait dû effectuer sous le soleil de plomb. C'est René qui l'accueillait:
- Ca va Emile! Râle pas comme ça, sans ces braves commandos, tu serais encore dans le désert à marcher sous le soleil. Tiens ce soir on a une perm, on va au Caire. Tu viens avec nous?
Après une douche, un rapport et une engueulée de Pyker pour avoir perdu un des précieux Spitfire du squadron 127, Volta était d'aplomb et rejoignait le groupe dans le camion qui transportait les permissionnaires vers la capitale égyptienne. Acro et Fabien étaient couchés sur des bâches, le deuxième fumait une cigarette.
- Comment crois-tu que sont les Égyptiennes Bath? Il paraît qu'elles sont merveilleuses.
Acro quitta son livre qu'il essayait vainement de lire malgré les cahots. Il soupira:
- Je sais pas, tu sais, je suis marié alors ce genre de détails ne m'intéressent guères.
Fabien se redressa et donna un coup sur l'épaule de son camarade en rigolant.
- Allez, allez fait pas ton fidèle. Tu ne vas pas me dire qu'une de ces créatures de rêve au ventre mouvant ne t'intéressent pas?
Acro les lèvres pincées se replongea dans son ouvrage.
- Non! Elles ne m'intéressent pas.
Louis Kierkegaard rigola à son tour.
- C'est pas bien grave, elles seront toutes pour nous comme ça. Tiens files-moi une cigarette Fabien suis à court.
Le jeune pilote leva les yeux au ciel.
- De nouveau! Mais c'est infernal, tu me dois bientôt une cartouche entière.
René intervint:
- Dites les gars, je ne voudrais pas vous décourager, mais les hommes de ce pays n'aiment pas qu'on s'intéresse de trop près à leurs femmes. Ils ont le poignard agile et nos MP n'apprécient pas le scandale, alors je vous demanderais de vous tenir à carreau si vous ne voulez pas vous retrouver derrière les barreaux pour la nuit.
Les deux play-boys frustrés soupirèrent un grand coup sans plus rien dire.
Le Caire semblait vivre complètement en dehors de la guerre. C'est à peine si on constatait quelques traces des raids ennemis. Les huit pilotes de l'escadrille B se retrouvèrent ainsi, sans trop savoir quoi faire au milieu d'un infernal trafic composé de véhicules militaires ou de taxis avançant au pas en klaxonnant au milieu des autochtones poussant ou tirant des charrettes remplie d'un capharnaüm de matériel indéterminé. De temps à autre, apparaissait un bédouin facilement reconnaissable à sa longue djellaba et son turban, certains portaient à la ceinture un long poignard effilé, d'autres tenaient parfois à la longe un dromadaire. Mystérieuse, laissant juste apparaître un regard de braise, les femmes voilées, vêtues de longues robes, filaient à petits pas, comme portée par un coussin d'air. Les hommes se chamaillaient entre eux en criant des phrases incompréhensibles en Arabe.
Volta regardait ce spectacle inhabituel en se grattant la tête.
- Le problème avec ces gens là, c'est que t'as l'impression qu'ils sont toujours entrain de s'engueuler.
Les huit pilotes décidèrent de se séparer. Acro désirait visiter une collection d'objets provenant de l'Egypte ancienne. Louis, Volta et Fabien voulaient prendre le risque de braver un poignard et les autres cherchaient plutôt à trouver un endroit tranquille où manger et boire une bière fraîche. Après s'être donné rendez-vous le même soir à minuit pour récupérer le camion qui devait les ramener à la base, ils partaient chacun de leur côté.
René que Pyker avait décidé d'accompagner, héla un taxi. Ils s'engouffraient dans une vieille Ford qui cahin caha prit le chemin du centre ville. René interpella le chauffeur.
- Emmenez-nous dans un endroit tranquille où on peut boire un verre et manger un morceau!
Le chauffeur immobilisa son taxi et se retourna:
- Français?
Un peu surpris, Martel qui avait parlé en Anglais acquiesça du chef.
Le chauffeur indigène sourit:
- J'aime bien les Français moi. Ils sont très sympas avec nous. Je connais un endroit super pour vous. On y va.
Pyker intervint à son tour en rigolant:
- Heu... juste boire et manger hein, pas besoin qu'il y ait des femmes.
Le chauffeur rigola et découvrit sa bouche partiellement édentée. Sous un concert de klaxon provoqué par son arrêt intempestif, il démarra sa guimbarde. Une dizaine de minutes plus tard, il déposa René et Pyker à un croisement.Il leur indiqua une rue qui partait vers le port.
- A 50 mètres à droite, il y a un bar. C'est plein de pilotes et de Français. Mais y a des femmes aussi, je suis désolé.
René et Pyker quittaient le taxi et prenaient la direction de l'établissement. Contrairement au centre ville, en ce début de soirée, la ruelle était tranquille. Le soleil couchant irradiait d'une lumière chaude la baie et le port. Au bout de la rue apparurent deux soldats, René eut un moment d'hésitation car ils portaient tous les deux un uniforme bleu, l'uniforme de l'armée de l'air française. Après leur avoir accordé un bref salut, les deux hommes entrèrent dans le bar. Sur la porte, le panneau indiquait que ce charmant estaminet d'où sortaient quelques notes jouées par un accordéon, s'appelait le "Café le Rayak".


Dernière édition par 615sqn_harry le Jeu 25 Sep 2008 - 15:47, édité 3 fois
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Message par 615sqn_Harry Jeu 25 Sep 2008 - 15:44

Pyker voyant que son camarade hésitait, insista:
- Tu viens? Le truc à l'air pas mal non.
René le retint par le bras.
- Ok... mais écoute, évitons de parler le français, tu veux bien? Je préfère qu'on ne découvre pas tout de suite nos origines... enfin tu comprends quoi.... les gars qui sont là dedans portent presque tous un uniforme français et moi... et nous.
Pyker lui donna une tape sur l'épaule.
- Quoi nous? On se bat depuis le début alors qu'eux ... on sait pas. Ce sont peut-être de rescapés de l'armée de Vichy. Tu ne vas pas te faire un complexe quand même non. Mais si tu y tiens, pas de souci, on barjaquera en Anglais.
Contrairement à leur uniforme habituel, leurs tenues tropicales étaient démunies des insignes de nationalité que l'on trouvait sur l'épaule gauche habituellement, ce point arrangeait bien René.
Dans le bar, effectivement on y parlait français et avec force. René repéra plusieurs accents typiques. Ici le parler chantant du Sud, là la gouaille typiquement parisienne où l'argot du Nord. Seuls quelques pilotes portaient l'uniforme français, les autres étaient en tenue anglaise. Mais on était loin de la rigueur toute britannique. Certains avaient remonté leurs manches jusqu'aux coudes qui laissaient apparaître des avant-bras bronzés aux muscles saillants. D'autres mélangeaient carrément leur uniforme avec des pièces d'habillement civil, à l'image de l'accordéoniste qui portait un béret basque. Ca sentait le tabac brun, la transpiration et le Pastis
Dans un Anglais parfait teinté d'ironie, Pyker interpella René avec un petit sourire:
- Alors mon ami, comment trouvez-vous cet endroit. Pittoresque non?
René ne répondit rien, leur entrée était passée inaperçue et il s'était détendu. Il s'approcha du bar pour interpeller le serveur en Anglais.
- Deux bières s'il vous plaît!
Le préposé au bar portait un tablier de sommelier autour de la taille. Tout en machouiant un mégot, il maugréa quelque chose en remplissant deux verres de bière fraîche. Pyker sourit à pleines dents à la vue du breuvage enfin servi selon des règles ancestrales de son pays d'origine et non comme en la perfide Albion; tiède et sans mousse.
- Ca fera 2 pence mon ami l'Anglais et si tu veux la boire tiède, t'as qu'à sortir la réchauffer au soleil.
Sans discuter, René paya le barman et les deux amis s'installèrent à la table qui jouxtait celle des deux pilotes français qui les avait précédés quelques minutes avant. René tendit une oreille sur leur discussion.
- ... non Jacques, il est hors de question que je pilote pour les Anglais.
- Ben que vas-tu faire alors, tu ne vas quand même pas retourner en France non?
- Mais non espèce de nigaud, Charles a dit que les Russes étaient d'accord de nous accueillir au sein de leur aviation. Moi je vais là bas combattre les Allemands.
- Hein, tu veux piloter pour les Communistes, ben mon vieux. Les Anglish vont t'adorer.
- M'en fout, on est de gauche dans la famille de toute façon et puis....
Il jeta un coup d'œil furtif à Martel et Pyker.
-... parles pas si fort andouille, j'ai l'impression que les deux sujets de sa gracieuse majesté qui sont à côté de nous, écoute notre discussion.
Les deux hommes changèrent de place.
Au même moment deux nouveaux pilotes anglais faisaient leur entrée dans l'établissement.
René Martel failli avaler de travers.
Il s'agissait ni plus ni moins du squadron leader Gerry Green et du Flight Leutnant Roberts.
Pyker qui avait remarqué le sursaut de son camarade l'observa un peu incrédule:
- Ben quoi mon vieux, tu viens de voir Hermann Goering en personne ou quoi?
- Le gars, là qui vient d'entrer. C'est le pilote de Mosquito qui a été aidé par ma famille et ma fiancée suite à son crash en France. Roberts sait que je suis Français et il va certainement me reconnaître.
Alors que René s'installait différemment sur sa chaise pour tourner le dos à Oscar, Pyker se renfrognait.
- Mais bon sang, je ne sais pas pourquoi tu te gênes pareillement. Tu fais partie des meilleurs pilotes français de la RAF et il n'y a pas de quoi se mettre dans un état pareil... c'est la dernière fois que je viens ici en tout cas. Je m'en voudrais qu'un de tes compatriotes te reconnaissent. Franchement, j'te jure.
Au bar, un brouhaha se fit entendre. Green et Robert s'y étaient installés et apparemment ils avaient commandé quelque chose qui semblait provoquer l'hilarité dans l'assistance.
Le barman riait très fort.
- HEP les gars, nous allons vivre un moment historique! Je vous présente un Angliche qui veut tester notre pastaga.
S'adressant à Roberts:
- Ben p'tit gars, ça va te changer de ton thé à la menthe.
Les soldats qui étaient agglutinés autour du zinc riaient de bon cœur.
Green était visiblement exaspéré parce que spectacle et prit le barman par le bras. Dans un français fortement teinté d'accent il l'apostropha:
- Dit donc, avez-vous l'intention de faire des phrases encore longtemps où me le servir, votre tord boyaux?
Un silence pesant régnait dans la salle. Le patron se dégagea de l'emprise de Green et jeta son linge sur le bar.
- Ecoute l'Anglais, ici tu es chez moi et je ne dois rendre de compte à personne, t'entends? Alors tu bois ce que je te sers où tu dégages le plancher très vite!
Un sergent des commandos, véritable colosse au front bas, se leva et s'approcha du bar. Pyker évaluait rapidement la situation qui semblait mal se présenter pour les deux Anglais. Le sergent empoigna Green par le col de sa vareuse.
- Je suis le sergent Berlan sous les ordres du Général Koenig et je me bats pour ton pays petit Anglais! Ouai, un Français qui se bat pour défendre ton pays sous ton propre uniforme, ça t'inspire bouffeur de pudding? Alors moi j'accepte pas qu'un avorton de ton espèce vienne faire la loi dans le plus sympa des bistrots de toute cette ville remplie d'enfoirés d'Anglais et d'Arabes.
Pyker s'était discrètement levé. René jurait entre ses dents.
- Non mais c'est pas vrai, ils ne va quand même pas se battre cet espèce d'animal à roulettes
Il se leva à son tour et collé derrière Pyker qui était en bras de chemise, il se faufila dans l'assistance.
Le ton montait dangereusement. Green avait reculé et se tenait prêt à se battre. Robert s'était écarté, mais était visiblement inquiet. Dans le bar, les soldats français scandaient: "Ernest!Ernest!" à l'intention du sergent qui avait déposé sa chemise dégageant un torse velu comme un singe. Il se frottait les deux poings avec délectation en fixant Green et Robert d'un regard noir.
- Bon, bon, je commence par lequel des deux? Allez-y les gars, lancez les paris?
Au moment où il s'avançait vers Gerry, une voix se fit entendre un peu en retrait.
- Par moi, si tu veux bien camarade fantassin!
Pyker s'avança. La foule s'écarta. René qui le suivait fit un petit signe à Robert qui visiblement était surpris. Mais il ne dit rien pour autant. Pyker insista. Le colosse semblait hésiter, il toisa avec dédain le pilote belge.
- Te mêles pas de ça minus, c'est entre les Anglais et moi que ça se passe. Alors dégage le plancher.
Pyker le regardait avec un petit sourire moqueur. S'adressant à l'assistance.
- Moi je dis que tu as la trouille Berlan? Je me trompe.
Le visage du commando, se renfrogna. Ses petits yeux porcins lançaient des éclairs.
- Quoi? Qu'est-ce que tu dis?
Il se tapa le torse du poing à la manière d'un gorille, avec une force qui aurait assommé un bœuf, levant un peu de poussière accumulée sur son torse velu.
- Je suis Ernest Berlan, c'est moi qui manie la mitrailleuse debout sans appui dans la section. A Metz, j'étais tueur aux abattoirs et que je me suis battu avec tous les bouchers les plus gros de la fabrique et que je les ai tous mis ko comme ça.
Il essaya de faire claquer ses gros doigts sans y parvenir et s'énerva.
- Enfin comme ça et il donna un coup de poing monumental sur le bar qui décolla du sol sous le choc, renversant les verres qui s'y trouvait.
- Et tu crois que j'ai peur de toi courtes-bottes? Mais qui es-tu donc pour oser provoquer Ernest Berlan dit "La Colonne"?
Pyker ne perdait pas son sang froid. Il le regarda toujours aussi moqueur.
- Je suis juste le Flight Leutnant Pyker du squadron 127, je suis également membre éminent dans la police royale belge dont je fus d'ailleurs champion de boxe poids moyen au tournoi de police à Bruxelle en 1939. Alors, primate malodorant, toujours tenté par une leçon de boxe?
René Martel le regardait avec des yeux ronds.
- T'as été de la police toi? Et champion de boxe?
- Effectivement cher ami...
Le colosse riait à pleines dents faisant tressauter sa bedaine en rythme.
- Z'entendez ça les gars? Monsieur est de la police belge, ça doit être un gag... belge.
Il riait de plus belle.
Un petit soldat, servant probablement dans la même unité, s'approcha.
- Ernest... Ernest! Je te rappelle qu'il t'a traité de primate malodorant.
Le sergent s'interrompit instantanément.
- Hein???? Ah ouai, comment qu't'as dit qu'il m'avait traité, ce p'tit poulet? de...de pritruc mal au dos rond?
Exaspéré le petit soldat répéta:
- Mais non espèce d'âne. De bipède malodorant, que t'es gros et qu'tu pues quoi?
Le commando s'approcha de Pyker de la bave aux commissures.
- On m'a jamais dit que je puais et pour ça j'te jure que tu va cracher tes dents gendarme.
René s'écarta:
- Bon, j'en ai assez vu, moi je vais appeler d'urgence les MP, hein, sinon c'est dans un sac à pains que je vais te ramener.
Pyker le retint brusquement. Son regard s'était durcit.
- Non! Reste... Laisse moi faire.
L'assistance s'était mise en arc de cercle. En quelques secondes les chaises et les tables avaient été déplacées, formant désormais un espère ce ring. Les gars, certains passablement biturés, lançaient des cris de sioux. Le prénommé Ernest étaient férocement encouragé. Les paris allaient bon train. Huit contre un fut le meilleur score que le pilote belge eut pour lui.
Le combat commença. Ernest "la Colonne" s'avança arque bouté sur ces jambes les bras écartés, il tenta d'asséner un coup de poing du droit. Mais Pyker, vif comme un chat évita. Il évita également le second coup du gauche qui siffla à quelques centimètres de son visage. Reculant d'un bon mètre, il se mit en position ce qui provoqua l'hilarité générale ainsi qu'une multitude de quolibets et de sifflets. Rapide comme l'éclair il porta un crochet du droit à la pommette qui éclata. Surpris, le colosse tituba mais ce repris rapidement, il leva le point droit, mais avant qu'il n'ait réussi à l'abaisser, une série de crochets gauches, droits, foie, l'avait atteint. Profitant de la surprise de son adversaire certainement pas préparé à ce retournement de situation, Pyker contourna Ernest et se retrouva derrière lui attendant que ce dernier ce retourne. Le sergent tenta un coup de poing vicieux en se retournant, le pilote belge esquiva une nouvelle fois un petit sourire au coin des lèvres. Son adversaire soufflait gras et bavait de rage.
- Alors mon vieux, comment trouvez-vous la leçon? Intéressante non? Désirez-vous continuer où jetez-vous la serviette.
Les yeux d'Ernest lançaient des éclairs, il crachait en parlant.
- Espèce de petite merde, je vais t'écrabouiller comme un cafard!
Il se lança en avant et fut une nouvelle fois accueilli par une série de crochets dévastateurs. Son visage était complètement tuméfié. Les coups qu'il tentait de porter devenaient de plus en imprécis alors que ceux donnés par Pyker claquaient sèchement dans l'air surchauffé de l'estaminet. Les parieurs commençaient de plus en plus à regretter leur choix. Tout se termina sur un crochet au foie suivit d'un puissant direct au menton et Ernest "Le Colosse" s'écroula dans un formidable fracas et nuage de poussière.
Dans la salle régnait un silence de plomb. Une voix retentit dans l'arrière salle.
- Il nous a ruiné cet imbécile, faisons la peau à ses salauds qu'on soit quitte de payer.
Un coup de feu coupa court à toutes discussions. Louis Kierkegaard apparu suivit de Volta et de Fabien le sourire enjôleur, son Webley à la main.
- Non, non, non, chers amis, pas de gestes, d'intention inconsidérée où un coup pourrait partir accidentellement. Je vous demanderais de vous mettre sagement en colonne et de préparer l'oseille. Je vous présente mes deux préposés à la dîme, Sir Emile Volta et Fabien Bollène. Vous allez vous approcher d'eux et régler vos dettes comme le veut la bonne tradition d'honneur française mes amis, allez hop hop hop!
Tournoyant son pistolet avec dextérité, il invitait les parieurs à s'approcher. Pendant que Pyker se rhabillait et que le sergent Ernest Berlan reprenait lentement ses esprits, René s'approcha de Louis.
- Dit donc, ça fait longtemps que vous êtes là vous trois?
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Message par 615sqn_Yann-per Jeu 25 Sep 2008 - 16:50

Cool !!!!! Café le Rayak je savais que je connaisais ce nom , un de mes cousins du Nord est passé par la avant de ce retrouver en Russie !!!! une histoire de voiture je sais plus quoi , c'est si vieux :exit:
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Message par 615sqn_Pyker Jeu 25 Sep 2008 - 20:16

Alors? Qui veut encore se moquer de mon accent? Laughing
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Message par RTA_Oscarbob Jeu 25 Sep 2008 - 21:27

Cool
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Message par 615sqn_Volta Jeu 25 Sep 2008 - 21:32

615sqn_Pyker a écrit:Alors? Qui veut encore se moquer de mon accent? Laughing


lol Exellent a quand la suite ???
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Message par 615sqn_Harry Sam 8 Nov 2008 - 5:09

Pyker s'interposa.
- Non les gars, désolé, mais les paris sont interdits au Caire et en tant qu'officier le plus haut en grade de l'escadrille et directement responsable de l'événement, je fermerais un oeil cette fois. Je vous demanderais donc d'annuler vos mises... à moins que Sir Gerry Green qui est le plus gradé de nous tous, y voit un inconvénient.
Green parlant quelques mots de français leva les épaules.
- Heu... non, non, je ne veux pas problèmes avec le security...
Louis Kierkegaard leva, fit la moue.
- Oh ben zut alors, on allait se faire une petite fortune. Allez Pyker, tu ne vas pas nous faire ça, tu crois qu'ils étaient prêts à te faire un cadeau eux?
Le pilote belge aidait le pauvre Ernest à se relever. Et c'est essoufflé qu'il répondait à Louis et Volta.
- Non les gars, on est pas obligé de se montrer moins malin qu'eux. Allons, vous êtes des officiers non? Alors un peu de savoir-vivre s'il vous plaît.
S'adressant au colosse de Metz.
- Alors mon vieux? Ca va mieux.
Ernest était assis sur une chaise, il leva la tête en grimaçant.
- La vache, t'as un sacré punch gendarme. C'est la première fois que je vais au tapis.
Pyker rigola doucement.
- T'as pas de chance, j'ai été entraîné par les meilleurs, notamment Fred "Caïman" Gunther, lourd parmi les lourds, multiple champion d'Europe en 33, 34, 35, 37.
Les yeux boursouflés d'Ernest s'animèrent:
- Hein ??? T'as connu Gunther, le "Caïman" Gunther?
- Ben si je te dis qu'il m'a entraîné, un peu que je l'ai connu.
Le sergent se leva.
- Alors si t'as connu un tel champion, je t'offre un verre. Allez vient qu'on cause du noble art.
Pendant que les deux hommes s'approchaient du bar. Le patron attrapa René Martel par le bras.
- Dites, mais vous êtes tous Français alors?
René rigola.
- Presque mon ami, presque. Pyker le champion de boxe est belge et ces deux messieurs...
Il indiqua Green et Roberts qui ne savaient plus trop s'ils devaient rester debout ou s'asseoir.
- ... sont de nobles sujets de la couronne britannique. Je vous présente le Flight Leutnant Oscar "Bob" Robert qui il y a encore quelques mois a foulé notre bonne vieille France après un crash et à côté heu...
Gerry Green se redressait:
- Green Sir, squadron leader Gerry Green du squadron 252.
Le barman dévisagea Martel:;
- Et vous alors, vous êtes français comme les deux excités qui jouaient avec leurs arquebuses avant?
René soupira:
- Oui effectivement, je suis Français, mon nom est René Martel, je suis Girondin. Et les deux autres sont Louis Kierkegaard et Emile Volta.
Le patron écarquilla les yeux.
- Hein! Vous êtes Martel! L'As français?
S'adressant à l'assistance:
- Hep les gars, écoutez-moi! Ecoutez tous!
Pendant que Martel cramoisi s'appuyait contre le bar gêné au possible, le patron poursuivit:
- J'ai l'honneur de vous annoncer que nous avons un visiteur célèbre. Le p'tit gars qui est là, et bien c'est RENE MARTEL, l'as français de la RAF!
Alors que Martel essayait une manœuvre de diversion en commandant à boire à voix forte, les gars commençaient de l'entourer. La plupart ne le connaissaient visiblement pas, mais bon, c'était l'occasion de se donner un peu de baume au cœur et l'ambiance vira rapidement à la fête. Alors que les toasts à l'honneur de la première division française libre, du Général, de ses hommes et même de la France de ses institutions multiples, se succédaient au rythme des tournées générales dont on ne savait plus qui payait quoi, Martel profita pour s'éclipser dans un coin avec Green et Roberts.
Robert était souriant. Il donna une tape amicale sur l'épaule.
- Et bien mon vieux, c'est une sacrée surprise de vous trouver ici. Comment allez-vous depuis votre visite à Manston?
Martel était également heureux de retrouver le pilote de Mosquito. Ce dernier et Green lui expliqua les raisons de sa nouvelle affectation.
- Je suis désolé pour votre coéquipier, j'espère qu'il sera bientôt sur pieds. Où est basé le squadron 252?
- Et bien je crois que nous devons être sur la même base que vous. Nous avons relevé un groupe de pilotes néo zélandais et canadiens. Nos appareils sont des Bristol Beaufighter.
René confirma, effectivement les deux pilotes partageaient le même aérodrome. Après une heure, la discussion dériva sur leur compagne respective.
- Savez-vous René que c'est grâce à vous que j'ai rencontré l'âme sœur? C'est en venant à Manston vous trouver avec la lettre de votre fiancée que j'ai rencontré Molly dans un bar de Skegnees
La discussion s'éternisa et Martel faillit louper l'heure du rendez-vous pour le retour.
- Roberts, vous voulez profiter du camion pour rentrer à la base.
Le pilote de bimoteurs rigola.
- Vous voulez rire, mon squadron leader a de la famille dans le coin et nous avons une auto à notre disposition.
Après avoir récupéré Louis et Emile qui se frottait les mains car sa réputation de "joueur" de cartes ne l'avait pas encore précédé et il avait pu plumer quelques nouveaux pigeons. Pyker le houspilla.
- Bon sang Louis, tu es incorrigible, ça va mal finir une fois tes combines.
Pour une fois Volta qui avait bien profité de son camarade et dont les poches tintaient de monnaie, ne fit aucun commentaire.
Green et Roberts montèrent dans une superbe Rover Sport Speed 20 de couleur vert foncé à peine voilée par la poussière égyptienne. Kierkegaard en connaisseur commenta la voiture.
- Diantre, sacré machine Sir Green. Ca me rappelle la Daimler 12 cylindres de la mère Callbridge, vous vous souvenez les gars?
Bien sûr qu'ils s'en souvenaient les camarades de Martel, mais vu la petite vertu de la dame et de ses accompagnatrices, seule une affirmation étouffée dans une toux subite, fut donnée en guise de réponse.
Peu après le départ des deux anglais dans le vrombissement de leur auto, les trois hommes rejoignaient le lieu de rendez-vous où les attendaient déjà Acro et Fabien.
La visite de la collection avait comblé le jeune médecin et il était intarissable sur le sujet.
- Vous vous rendez compte, il a même une momie et aussi des divinités, vraiment magnifiques, un somptueux trésor.
Louis et Emile rigolaient, en faisant sauter les pièces de monnaie dans leur poche.
- Nous aussi on a accumulé un p'tit trésor Bath.
Mais il ne les écoutait pas. Rêveur il parlait en regardant la voie lactée qui parsemait le ciel bleu foncé de milliards de petits points lumineux.
- Avant cette foutue guerre, je voulais conclure mes études avec un doctorat, j'ai pas pu. Je me voyais déjà, un petit cabinet avec une clientèle pas compliquée, pas trop loin de l'aérodrome, que je puisse vite y filer avec mon vélo après les visites et faire un petit tour avec mon Stieglietz. Quelle belle machine que ce biplan....
Louis fronçait les sourcils:
- T'as un avion privé toi?
Acro soupira en grimaçant.
- Bien sûr que non, et encore moins un cabinet. J'ai même pas un vélo pour le moment. Mais voilà, tu vois, je rêve un peu. Je ne sais même pas si je serais encore capable d'exercer si je survis à ce merdier.
Volta lui tendit son paquet de cigarette. Le camion poursuivait son chemin en cahotant. Louis rajusta sa casquette. Acro pris la cigarette que lui tendait Volta.
- Vous savez quoi? Et bien si je survis à la guerre, et bien je ne retournerais pas à Cambridge. Il y a une université au Caire, je vais venir m'y installer et je travaillerais au musée d'ethnographie... oui c'est ça,... exactement ce que je vais faire et basta pour les grands-mères rhumatisantes. Je suis fait pour l'aventure moi. D'ailleurs si ça n'était pas le cas, je ne serais pas pilote.
Les hommes qui étaient sur le pont ne disaient plus rien. C'était souvent qu'un des leurs victimes du mal du pays ou sur un coup de bleu à l'âme, parlaient de son avenir avec parfois un peu de rêve, mais tout le monde respectaient cela et personne au non jamais personne n'aurait eu la maladresse de railler dans ces moments là.
Volta lui alluma sa cigarette.
- Je suis certain que tu feras un très bon archéologue Acro...
Plus personne ne parla jusqu'au retour sur la base.
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Message par 615sqn_Harry Sam 8 Nov 2008 - 5:09

Le lendemain, a petit matin tous les pilotes du squadron 127 se retrouvaient pour leur premier briefing. Le rêve et la mélancolie avaient laissé place à la concentration et au sérieux. Les pilotes prenaient des notes. La tension était palpable. L'offensive tant attendue et menée par Montgomery débutait, le Group Captain Nowik s'était déplacé en personne.
- Votre mission d'aujourd'hui consiste à escorter les Beaufighter du 252 qui vont taper les positions ennemies à l'Ouest de la plaine d'Al Fayat. Ca sera chaud. Même si les renforts allemands et italiens sont relativement faibles, Rommel aligne quand même un sacré paquet de blindés et de canons. A cette occasion, je volerais avec vous. D'ailleurs vous aurez régulièrement à me supporter car je suis directement affecté au squadron 127 qui est mon unité d'Etat-Major.
Nowik connaissait la plupart des pilotes du squadron pour avoir volé avec eux auparavant et la nouvelle était plutôt perçue comme bonne et non comme une contrainte. La présence du vétéran était rassurante pour la plupart des pilotes.
Quelques minutes plus tard, Nowik, Flower et Martel s'immobilisèrent près du Spitfire codé A. Une fois équipé, le Group Captain ressemblait ni plus ni moins à un autre pilote de la RAF.
- Bien les gars, allez! On y va. Dans 5 minutes c'est le rassemblement en bout de piste avec les Beaufighter.
Et il grimpa agilement dans son chasseur.
Il était 0630 quand les moteurs Merlin et Bristol emplirent de leur son grave, l'air tiède du petit matin. Les bimoteurs d'assaut s'élancèrent les premiers. Derrière le squadron au complet décolla à son tour. Nowik commandait l'escadrille à la tête de la section A, Flower avait le groupe vert, la section "B" était menée par Pyker. Martel avait le groupe jaune composé de Volta, Bath et de Peter Mc Gregor un Canadien. Les Beaufighter volaient à 1500 pieds et avec leur camouflage ocre et la chaleur s'élevant du sol, ils étaient difficiles à distinguer au-dessus de 3000 pieds. Pour ne pas les perdre de vue, les Spitfire devaient voler bas ce qui n'étaient gère rassurant. Martel, anxieux, surveillait constamment le ciel, alors que Volta qui menait la deuxième paire gardait les yeux rivés sur les Beaufighter pour ne pas les perdre. Bientôt la fameuse passe d'Al Fayat fit son apparition. Au sol, un combat très confus se déroulait. Des tirs d'artilleries se croisaient au-dessus d'une multitude de carcasses de chars ou de véhicules fumants. De temps à autre apparaissait une position d'artillerie ou un trou d'hommes. Une voix résonna dans les écouteurs.
- Quel bordel, comment reconnaître les nôtres dans ce merdier...
La voix autoritaire de Nowik coupa court à toutes discussions supplémentaires.
Green qui menait les 14 Beaufighter du squadron 252 semblait savoir exactement où aller et il laissa le champ de bataille derrière lui pour remonter une route qui s'éloignait vers l'Ouest. Les avions d'assaut se séparaient en deux groupes. Le deuxième était mené par Robert. Alignés l'un derrière les autres, les Beaufighter suivaient maintenant la route de part et d'autre de celle-ci à une altitude de 10000 pieds. La radio était silencieuse. Nerveux Martel consultait sa jauge à essence. Cela faisait déjà vingt-cinq minutes qu'ils volaient, ils étaient approximativement à la moitié de leur autonomie et s'il devait engager le combat, leur temps de vol serait encore réduit. Alors que René inquiet continuait de surveiller le ciel, la voix posée de Robert résonna dans les écouteurs.
- Chars repérés... 3... au Nord de la piste...
Les appareils du Flight de Green se mirent en attente au-dessus du combat et les 6 Beaufighter du groupe Robert attaquèrent les blindés allemands.
- Des Stug... j'en vois pas d'autres.
En moins d'une minute, les bombes de 500 livres tombaient avec précision et les trois tanks étaient détruits. Les Beaufigther reprenaient leur formation en ligne de front et repartaient en chasse. Quelques minutes plus tard, alors que l'escorte était à la limite de son champ d'action, Green repérait à son tour une importante colonne de véhicules. Les chars devaient probablement être en avant garde. Méthodiquement les bimoteurs remontèrent la route larguant leurs bombes. Les appareils du groupe Roberts qui avaient largué leurs charges offensives se succédaient, mitraillant méthodiquement chaque véhicule. Cinq minutes plus tard Green annonçait calmement:
- Ok boys, bon boulot, on rentre boire le thé.
La voix soulagée de Nowik résonna à son tour dans les écouteurs des pilotes de Spitfire.
- Bien reçu square leader, on couvre votre sortie.
Le retour fut tout aussi tendu que l'aller. La plaine d'Al Fayat où les combats continuaient fut traversée sans encombre et c'est à la limite de leur autonomie que les 12 Spitfire du squadron se posèrent. Quand l'hélice s'immobilisa, René Martel soupira un grand coup. Il se rendit compte que toute cette attention, l'avait épuisé et c'est avec peine qu'il quitta son chasseur. La chaleur était devenue étouffante et il se dépêcha de rejoindre la disposition pour livrer son rapport. Une fois celui-ci terminé, il décida d'aller se coucher un moment pour récupérer, mais il n'eut pas le temps, le squadron 127 était sollicité pour escorter un groupe de Hurricane MkIID du squadron 6 engagés sur Al Fayat cette fois. Là également, la chasse ennemie n'apparut pas ni lors des trois autres missions auxquelles Martel et son groupe participèrent, ni les deux jours suivant. Pourtant régulièrement des rapports relatant un engagement avec l'aviation ennemie parvenaient à leur connaissance. la Luftwaffe sillonnait bien le ciel, mais apparemment évitait les Spitfire du squadron 127. Volta était de mauvaise humeur.
- Grmmbl, je suis certain que les Fritz nous évitent. Nos Spitfire leur font peur... c'est garanti. Z'avez vu les rapports de combat? C'est chaque fois des Warhawk ou des Hurricane qui sont mal pris, jamais des Spitfire! Les gars du 601 sont dans la même situation que nous.
Le lendemain une nouvelle mission d'escorte des Hurricane antichars les attendait. Volta était d'une humeur massacrante.
- Et voilà, c'est à nouveau à nous d'escorter ces gros veaux.
Louis lui donna un tape dans le dos.
- Allons arrête un peu de ronchonner. Pense un peu à nos gars qui se traînent dans le sable brûlant. Ils sont contents quand les gars du squadron 6 leur ouvre quelques panzer.
Mais Volta ne décolérait pas :
- Ah parce que tu en a déjà vu en toucher un de Panzer toi. Les trois quart de leurs obus filent dans le sable.
Et c'est en ricanant qu'il lança son parachute dans son Spitfire.
- Même pas un foutu 109 à se mettre sous la dent.... j'te jure!
Nowik de son côté ne regrettait pas l'absence de combats, car en quelques jours, le désert et le sable avaient déjà rendu six Spitfire du groupe non opérationnels. Le escortes à douze appareils n'étaient plus possible et le squadron volait déjà à l'économie. Le matin en question, la mission d'escorte était menée par Martel qui avait sous son commandement, huit Spitfire. Dix minutes plus tard, les Spitfire retrouvaient les Hurricane. La section verte était commandée par Volta. René avait placé les deux sections de part et d'autre de la formation des avions d'assaut à 2000 pieds, ceci pour se soustraire aux tirs d'armes légères qui avaient déjà causé quelques dommages. Bientôt, ils arrivèrent sur la zone des combats. Les Allemands avaient verrouillé une petite passe avec deux Tigre. Les Beaufighter avaient déjà tenté de les engager le matin, même les tanks bien camouflés dans les contreforts rocheux étaient difficilement atteignables par des bombes. Maintenant, c'était au tour des Hurricane armés des canons de 40mm de tenter leur chance. Martel les voyait maintenant, tournant comme des mouches sur un pot de miel dans le secteur. Ils s'alignaient l'un dernier l'autre faisaient un grand virage derrière leur leader et fonçaient sur la cible tirant chacun une paire
d'obus. Ce balais infernal obnubilait René qui jurait à chaque coup manqué. De son côté Volta, avait écarté sa section vers le Sud pour la placer dans le soleil. Tout en reprenant sèchement ses ailiers dès qu'ils s'écartaient de la formation et en ressassant ses sombres pensées sur l'Afrique, la chaleur, le sable, il observait le ciel négligemment. Là haut, bien 6000 pieds en dessus de la zone des combats, il aperçut de petites croix brillantes. Dans un premier temps, il ne réagit pas tout de suite pensant quelques secondes qu'il s'agissait d'une patrouille de Tomahawk rentrant de mission. Mais bientôt il remarquait que la formation était inhabituellement écartée. Les petites croix scintillaient dans le soleil et bientôt l'une après l'autre, de manière bien synchronisée, elles basculèrent sur l'aile. Volta se réveilla enfin, mais il fut tellement surpris qu'il en oublia la procédure radio et parla français.
- Mon Dieu! Des... des chasseurs vous tombent dessus René! Dégagez! Dégagez!
Instantanément les 4 Spitfire de la section Martel s'égaillaient dans tous les sens. Mais les Bf109 ne se préoccupaient pas des chasseurs, et plongeaient comme des rapaces sur les malheureux Hurricane qui tentaient qui tentaient dramatiquement de se soustraire aux chasseurs allemands. En quelques secondes, deux avions du squadron 6 s'écrasaient. Pendant ce temps, les quatre chasseur de la section verte arrivaient les échappement chauffés à blanc dans la mêlée. La deuxième paire était menée par Devarenne qui avait repris du service depuis quelques jours après son accident. Son Spitfire suivit de près par celui de Mc Gregor, s'accrocha derrière un 109 qui lui-même était fixé dans les "6" d'un Hurricane. Devarenne apercevait le lourd chasseur essayer de sortir de la ligne de mire du Messerschmitt. Le pilote français savait qu'il lui fallait le plus promptement intervenir s'il voulait éviter la destruction du Hurricane. Le pilote du 109 l'avait vu, l'espace d'une seconde, Devarenne vit le chasseur allemand déclencher pour effectuer une barrique et tenter de passer derrière lui. Mais en vétéran, François ne se laissa pas avoir par cette tactique très habituelle des pilotes allemands et qu'il avait souvent vu au-dessus du Chanel. Il savait où placer son Spitfire pour couper la trajectoire. Les quatre redoutables canons Hispano aboyèrent simultanément, emplissant l'habitacle de l'odeur âcre de cordite.
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Message par 615sqn_Stirwenn Sam 8 Nov 2008 - 13:32

Mer.. !!! c'est la dernière page ! la suite nom d'un chien !
Merci en attendant
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Message par RTA_Oscarbob Sam 8 Nov 2008 - 13:56

BEAUF POWAAAAAAAAAAAaa Laughing Laughing

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Message par 615sqn_Harry Jeu 20 Nov 2008 - 21:24

Touché de plein fouet le Bf109 se disloqua en deux. Mais François n'eu pas le temps de savourer sa victoire, des traçantes encadraient son avion. Les nombreuses heures de combats au-dessus de la côte française avaient aguerri le pilote français et instantanément, il exécuta une manœuvre évasive pour se soustraire aux tirs ennemis. Le Spitfire, moteur hurlant à plein régime dans l'air surchauffé effectua une barrique, puis deux, mais derrière, le chasseur allemand s'accrochait de manière surprenante.
- Je... je demande de l'aide... vite les gars, je suis dans la merde!
Mais les ondes sont couvertes de jurons et d'appels divers et personne ne l'entent. Volta qui tournait en rond au-dessus du ballet aperçu la scène, les battements de son cœur se répercutaient dans son casque, la sueur suintait le long des lunettes de vol et sur les bords de son masque. Instinctivement, il empoigna le robinet et augmenta le débit d'oxygène. Des pensées noires se bousculaient dans sa tête.
- Non pas Dede, il vient de reprendre du service!
Les muscles tendus les gaz ouverts en grand, il s'approchait. Les transmissions radios étaient confuses. Volta essayait de communiquer avec Devarenne, mais c'était impossible de faire passer un message. Le spectacle qui s'offrait à ses yeux l'angoissait. Alors que les Spitfire et Hurricane semblaient engagés dans une ronde infernale et totalement incontrôlée, les Bf109 bien disciplinés restaient en paire et abattaient les avions l'un après l'autre. Volta avait trop d'expérience pour savoir que la panique avait gagné les pilotes et qu'il était impossible de réorganiser l'escadrille dans une telle situation. Il savait en général que ce genre de combat tournait au massacre et c'est qui était entrain de se passer. Il regardait à tout moment autour de lui, mais apparemment, il était le seul qui n'intéressait pas les pilotes allemands. A chaque fois qu'il surveillait ses six heures, il lui fallait quelques secondes pour retrouver Devarenne dont le Spitfire lâchait maintenant une volute de fumée. Il fallait intervenir rapidement. Il décidait de se concentrer sur son camarade, mais pour le pilote qui avait déjà été abattu par deux fois, l'instinct de survie était plus fort et il ne pouvait s'empêcher de regarder derrière lui à tout moment. Sa concentration s'estompait, à chaque fois que le sifflement typique du compresseur d'un moteur DB passait à proximité de son avion, il exécutait de grosses embardées. La panique commençait de le submerger, au loin il voyait la passe d'Al Fayat. Là bas il y aurait certainement de la DCA des copains qui viendraient à la rescousse. Mais il y avait les cris des camarades.
- Je brûûûle aaaaah!
Puis le silence. Et tout en bas une sourde explosion...
Volta augmenta encore le débit d'oxygène. Puis soudainement, un Spitfire passa sous son ventre en trombe. La voix rageuse de René résonna dans les écouteurs:
- Dégage! Dégage bon sang Volta!
Les ailes du Spitfire de René s'illuminèrent deux secondes et de longues traçantes filèrent vers les deux poursuivants du Spitfire de plus en plus mal en point de Devarenne. Instantanément, les deux chasseurs allemands se séparèrent pour effectuer deux grandes arabesques se retrouver dans une manoeuvre parfaite et plonger vers le sol.
En quelques secondes les Bf109 disparurent du ciel laissant les Spitfire blessés complètement groggy continuer de tourner quelques instants avant de réaliser qu'ils étaient seuls.
La voix sourde de René retentit dans les écouteurs.
- Section rouge et verte... cap 110. On se regroupe sur la passe d'Al Fayat... et surveillez vos miches, ils pourraient revenir.
Dans son cockpit surchauffé, les mains tremblantes, Volta releva ses lunettes et arracha son masque à oxygène. Autoritaire René intervint une nouvelle fois.
- Réuni ton groupe Green leader et cap 110.
Volta repris son souffle et s'efforça de parler le plus calmement possible.
- Section verte ... ma position à droite de rouge, cap 110 .... répondez!
Mais les ondes restaient muettes. Volta insista:
- Section verte, de leader, répondez... vous me recevez?
Au loin quelqu'un répondit :
- Y a plus de section verte, leader vert...
Le retour se déroula dans un lourd silence. René observait effaré ce qui restait du squadron 6 et de l'escadrille A. Trois Spitfire dont un fumait de plus en plus et un seul Hurricane qui semblait lui aussi bien mal en point. Depuis le début de la guerre, il n'avait pas connu un tel désastre. Le Hurricane en difficulté se posa en premier, suivit du Spitfire fumant qui s'avérait être celui de Devarenne. Puis René intima à Volta de se poser. Il se posa en dernier. Au sol, le spectacle était épouvantable. La plupart des emplacements étaient vides. Au bout de la piste, le Hurricane, le moteur à l'agonie, s'était immobilisé sans pouvoir parcourir un mètre de plus. Les équipes de premiers secours s'affairaient autour du Spitfire de Devarenne qui une fois à l'arrêt s'était enflammé. René vit soulagé, François quitté l'habitacle en catastrophe. Un plus loin, Volta semblait avoir toutes les peines du monde à quitter son chasseur. Les mécaniciens attendaient indécis, des nouvelles, n'osant croire au désastre. Flower marchait d'un pas pressant vers lui. Martel décida de quitter son avion. Lorsqu'il rejoint enfin le sol il regarda Flower qui n'osait pas lui demander des nouvelles:
- Escadrille A de retour Sir... pertes ... 5 Spitfire et au moins ... 7 Hurricane.
Le visage du Wing Commander était décomposé. Il murmura:
- Mon Dieu... mais que s'est-il passé?
René se sentit subitement submergé par la fatigue et les larmes lui montaient aux yeux. Il ne réalisait pas encore ce qui venait de lui tomber dessus.
- Des 109 nous ont surpris à basse altitude... on a rien pu faire...
Abandonnant Flower, il s'approcha du Spitfire que Volta ne voulait toujours pas quitter. Les mécaniciens s'écartèrent quand il grimpa sur l'aile et se pencha dans le cockpit. Les mains d'Emile étaient encore crispées sur le manche et la poignée de gaz. René observa la manette d'oxygène ouverte en grand. On entendait encore le suintement dans le masque. Il ferma le robinet et décrocha les harnais et déconnecta les câbles de la radio.
- Allez Emile... vient, c'est fini..
Péniblement, Volta s'extirpa de l'avion.
- C'est de ma faute René, c'est complètement de ma faute.
Devarenne avait fini par les rejoindre. Lui aussi, ne savait pas comment aborder ses deux camarades. Sa combinaison était maculée d'huile. Et puis, arriva le pilote rescapé de Hurricane, c'était le jeune sergent fanfaron qui avait partagé leur voyage vers l'Afrique quelques semaines auparavant. Des larmes roulaient sur ses joues.
- Ils sont tous morts.... toute mon escadrille...
Il se retourna et monta dans un camion qui semblait l'attendre.
Volta avait les yeux exorbités.
- Mon Dieu, c'est de ma faute, je n'ai pas été à la hauteur, c'est une tragédie sans nom... Louis... les gars, par ma faute on a perdu Kierkegaard, je ne m'en remettrais jamais...
Devarenne lui tapa sur l'épaule.
- Arrête ton char Emile, pour le nombre de fois que tu as sauvé un camarade... tu ne peux pas assumer seul cette responsabilité...
René qui marchait déjà en direction du dispersal, s'immobilisa et fit rageusement demi-tour. Il s'approcha de Volta et l'index pointé vers son plexus, il le houspilla.
- Ouai c'est de ta faute pauvre idiot! Avec ton putain d'ego surdimensionné et tes commentaires à la con sur le manque d'action. T'étais où quand l'action a débuté! Hein abruti? T'étais où sacré nom de Dieu! A gueuler comme une lavandière " y a des 109 qui vous tombent sur la cafetière!". Pas de nombre! Pas de cap! Pas d'altitude. Pendant tout ce putain de combat à sens unique, je ne t'ai pas entendu donner un seul ordre!


Dernière édition par 615sqn_harry le Jeu 20 Nov 2008 - 21:36, édité 3 fois
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Message par 615sqn_Harry Jeu 20 Nov 2008 - 21:25

René était dans une colère noire. De rage, il avait lancé son barda au sol et repoussait violemment Emile.
Devarenne intervint.
- Ca suffit René! Mais sacré bon sang t'es devenu fou ou quoi? Tu sais très bien qu'on y peut rien de ce qui s'est passé. Les ordres sont clairs au sujet des escortes, on doit rester bas avec les zings d'assaut et c'est ce qu'ont fait !
Alors que Volta semblait complètement effondré, René continuait de s'acharner sur lui écumant de rage.
- Te mêles pas de ça François! Ce con stressait tellement qu'il avait son oxygène ouvert en grand, je l'ai vu de mes propres yeux il n'y a pas cinq minutes. Aaah, il devait être dans un bel état ce salaud!
Empoignant le malheureux Volta complètement effondré, par le col de sa vareuse, il hurlait en le repoussant violemment
- Tu iras expliquer ça à la mère de Louis et à son père...
Il se mit à sangloter.
- Lui qui rêvait tellement de rentrer chez lui pour aller chercher son sapin de Noël avec son père... et ben maintenant c'est foutu... il ira plus...
Il se prit les mains dans le visage.
- C'est bon Martel, ça suffit!
Derrière eux venaient d'apparaître le Group Captain Nowik et le Wing Commander Flower.
- Venez allons dans mon bureau.
Penauds, les trois pilotes suivirent les deux officiers supérieurs. Avant d'entrer dans le bureau, Martel marqua un temps d'arrêt. Sans le regarder, il donna une tape sur l'épaule de Volta et murmura:
- Je suis désolé vieux frère...c'est affreux ce que j'ai dit...
Accablé, la gorge serrée Volta ne put que lui donner une tape à son tour sur l'épaule.
Dans le bureau l'air était étouffant. Nowik actionna un ventilateur et ouvrit une fenêtre donnait à l'ombre. Il retira sa veste tout comme Flower. Il s'adressa à l'assistance.
- Mettez-vous à l'aise les gars, vous n'allez pas rester comme ça dégoulinant de transpiration dans vos tenues de vol non?
Pendant que les trois pilotes retiraient leur harnachement le Group Captain sortit d'une petite armoire derrière son bureau, une bouteille renfermant un liquide ambré. Débouchant le flacon, l'officier huma son contenu avec délectation.
- Je la réserve pour les grandes occasions, prenez places Messieurs.
Il aligna cinq verres qu'il remplit généreusement.
Martel faisait un peu la grimace.
- Et on fait quoi comme événement Sir?
Nowik parla doucement:
- On a rien à fêter aujourd'hui bien au contraire, si peut-être quand même... vous avez eu la chance de survivre à un engagement de la JG27, menée par l'As des As l'Oberleutnant Julius Tempest. Peu peuvent se vanter d'avoir réussi à échapper à lui et ses pilotes.
Volta à qui l'alcool avait permis de reprendre un peu ses esprits interrompit le commandant de la base:
- Mais comment pouvez-vous savoir qu'il s'agissait de cette escadrille, nous n'avons même pas encore fait notre rapport???
Nowik le fixa de son regard:
- Pourquoi Volta? Parce que vous êtes les meilleurs pilotes alliés du secteur et que mis à part le 112 de Caldwell, aucun autre squadron du secteur n'aurait réussi à échapper au massacre complet et total de l'escadrille. En général, la JG27 laisse rarement de survivants derrière elle, au plus, un seul pour qu'il puisse nous raconter comment ses camarades ont été étrillés.
Nowik écluse son verre d'une traite. Il fixa d'un regard dur les pilotes l'un après l'autre.
- Messieurs, je peux accepter des pertes, mais importantes. Je peux accepter des erreurs d'appréciation, même si elles coûtent la vie de plusieurs de mes pilotes comme se fut le cas aujourd'hui, surtout quand les chefs d'escadrille n'ont fait qu'appliquer les ordres.
Il se leva. Le ton était devenu sec!
- Par contre ce que je n'accepte pas! Ce sont les dérapages tels que celui auquel j'ai assisté tout à l'heure. Vous rendez-vous compte du spectacle que vous avez donné, notamment vis-à-vis du personnel de la base. Pour ces personnes, vous êtes des héros. Les ailes que vous portez sur vos poitrines font rêver de nombreux soldats qui crapahutent dans le sable brûlant. On nous envie Messieurs et votre comportement est indigne d'un officier de la RAF.
Le ton montait:
- Mais bon sang, à quoi avez-vous pensés participer en venant en Afrique? Une partie de bridge?
Il donna un coup de poing sur la table.
- Messieurs, je vous rappelle que nous sommes en guerre et nous sommes tous potentiellement amené à devoir peut-être mourir un jour ou l'autre. Je sais que pour vous la perte de Kierkegaard est dure. Il y en aura certainement d'autres, mais vous n'avez pour autant pas le droit pour autant de fléchir. Et maintenant sortez de mon bureau pour aller faire vos rapports de vol!
Même le Wing Commander Flower semblait dans ses petits souliers. Nowik rappela Martel.
- Attendez! Pas vous Martel, j'ai encore deux ou trois choses à voir avec vous. Volta!
A son nom le jeune Français se redressa:
- Oui Sir?
- Vous ferez le rapport de mission du groupe et je vous charge d'écrire la lettre à la famille Kierkegaard que vous me remettrez ensuite. Nous la ferons parvenir à la famille quand la France sera libérée...
A l'évocation de son camarade, Volta grimaça.
- A vos ordres Sir.
Nowik voulu remplir le verre de René Martel, mais celui-ci visiblement excédé par la sévère remontrance refusa d'un geste. Nowik sourit.
- Voilà, c'est comme ça que je veux voir Martel, dur, intransigeant, mais par contre, je veux que vous soyez calme, réfléchit et surtout sans pitié avec l'ennemi. Je veux voir ici en Afrique le René Martel que j'ai connu à Manston, celui qui a osé braver les ordres aux commandes de son Spitfire MkV un certain jour de printemps 1941. Celui qui avait un cœur de lion au combat et qui n'hésitait pas à engager l'ennemi même en surnombre.
Martel réfléchissait à ce que disait son supérieur. Il avait raison le Group Captain. Il n'avait pas le droit de fléchir. Nowik poursuivit:
- Le squadron 127 est le meilleur du Wing Martel, sinon pourquoi croyez-vous que je l'ai choisi comme escadrille d'Etat-Major? Avec Volta, Devarenne, Pyker, Fabien, Bull, Acro, et le malheureux Kierkegaard nous avons le squadron le plus redouté de ce côté du Nil et vous René, vous êtes le meilleur. En face, les boches redoutent vous rencontrer autant que les nôtres redoutent de rencontrer la JG27...
Il s'appuya avec les poings sur la table et fixa Martel dans les yeux.
- Vous avez une revanche à prendre Martel! Pour vos camarades tombés aujourd'hui, mais aussi pour la France. Pour prouver qu'ici en Afrique, les meilleurs sont au squadron 127 et je compte sur vous pour laver l'affront de cet après-midi!
Le pilote français se leva.
- Vous avez raison Sir et je n'aurais de cesse de combattre tant que je n'aurais pas retrouvé ces Bf109 à la tête de panthère et à la casserole d'hélice blanche!
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Message par RTA_Oscarbob Jeu 20 Nov 2008 - 22:03

Plaisante pas le Group Cap pale
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Message par 615sqn_Harry Mar 13 Jan 2009 - 18:03

Malheureusement pour Martel et le squadron 127, la première rencontre avec l'ennemi après le tragique après-midi qui avait vu la perte de Kierkegaard ne fut pas avec les Bf109 de la JG27, mais avec un Geschwader de lourds bimoteurs non escortés qui ne purent rien face à la hargne des pilotes de Spitfire avides de vengeance. Les 6 appareils rencontrés furent tous abattus sans pitié et probablement qu'il n'y eut aucun rescapé car les avions volaient trop bas pour qu'il y ait une chance que l'un d'entre eux puisse s'éjecter. Au retour, c'est sans joie que les pilotes annoncèrent leurs victoires. Martel qui n'avait jamais vu ce genre d'avions d'assaut, donnait des détails au bureau de renseignements:
- Ils étaient assez massifs avec un nez court et un habitacle très en avant. Ils étaient motorisés avec des moteurs en étoiles.
L'officier qui l'écoutait prenait des notes.
- Un mitrailleur arrière.
René réfléchit deux secondes.
- Non... non, il n'y avait pas de mitrailleuses qui regardaient vers l'arrière.
Sans lever la tête son interlocuteur lui répondit:
- Hum, très certainement des HS 129. Des avions d'assaut peu manœuvrant et mal défendus. Par contre très efficace pour l'attaque au sol, de vrais tanks volants. Merci Martel. Vous pouvez disposer.
Les jours suivants, dix autres appareils ennemis tombèrent sous les balles des Spitfire du squadron. Des Ju87 et le jour suivant des Cant italiens, là aussi, tous les avions ennemis furent abattu. Mais rien n'y faisait. La terrible débâcle était mal vécue par les pilotes. Le soir, ils parlaient peu, mangeaient en silence et allaient se coucher tôt. Les pilotes du squadron 252 essayaient bien de détendre l'atmosphère mais l'ambiance restait terriblement morose.
Alors que René Martel venait de quitter le mess, Oscar "Bob" Robert lui emboîta le pas.
- Hep Martel.
Le pilote français se retourna.
- Ah Robert...Comment allez-vous?
Le pilote de Beaufigther le rejoignit en ajustant sa casquette.
- Pas mal...à part cette chaleur étouffante. Vous avez vu demain, c'est votre squadron qui nous escorte? On retourne sur Al Fayat. Les Fritz tiennent le front à l'entrée de la passe Ouest avec leurs foutus chars. Apparemment, cette fois nos pontes veulent mettre le paquet. Tous les Beaufighter en état de vol sont engagés.
Les deux hommes cheminaient en direction des hangars. Les appareils recouverts de toiles de protection apparaissaient fantomatiques à contre-jour dans la lumière du soir. René s'immobilisa pour s'allumer une cigarette. Il tendit son paquet au pilote anglais qui refusa. Robert semblait préoccupé.
- Martel... faut qu'on parle.
Martel, mélancolique, expédia dans l'air tiède une bouffée de fumée que la brise du soir emporta dans un tourbillon.
- De quoi voulez-vous parler Bobby?
L'officier britannique pris place sur deux caisses vides et marqua un temps d'arrêt avant de commencer.
- L'attitude des pilotes du 127... votre attitude Martel, inquiète beaucoup nos pilotes. Depuis que Louis a été descendu, ce n'est plus la même chose... tout le monde est tendu, le moindre zing allemand qui traverse le ciel à portée de vos canons est transformé en chaleur et lumière...
René le coupa.
- Et les pilotes du 252 s'inquiètent de cela? C'est la guerre Roberts. Nous, pendant quelque temps, on a cru qu'elle allait bientôt s'arrêter... la guerre. Que la libération de l'Afrique du Nord, ne serait qu'une question de quelques semaines. On a tellement cru qu'on était les rois du ciel, qu'on les a pas vu venir. Ils n'ont eu aucune pitié. D'après Nowik on a même eu de la chance de rentrer, normalement ils ne laissent qu'un survivant pour qu'il puisse raconter.
La mâchoire du pilote français se crispa
- Mais c'est qui ces types là? Des extraterrestres pour que tout le monde ait les foies dès qu'ils apparaissent? On était pas prêt Bob. Voilà pourquoi ils nous ont surpris. Rien d'autres... on était pas prêt. La prochaine fois, s'il y a une prochaine fois, c'est nous qui gagneront!
Roberts se leva.
- Ecoutez Martel, c'est possible, je vous crois, mais voilà c'est arrivé et on ne va rien y changer. Avant, nos gars étaient contents d'être ici avec vous. Le squadron 127 était un gage de survie pour nous. Vos Spitfire nous donnaient confiances. Quand on vous avait au-dessus de nos têtes, on était rassuré ! Hier, les gars du 7 nous ont rapporté que vous avez abandonné l'escorte pour chasser 4 Cant italiens et qu'ils ont dû engager des cibles sol sans protection.
Martel s'emporta.
- Foutaises! On était pas loin, on serait revenu sur eux en moins de temps qu'il n'aurait fallu pour le dire. On les avait toujours en visuel!
Roberts n'abandonna pas flegme.
- Il y a quelques semaines, on parlait du squadron 127 avec respect. Il y avait quelque chose de chevaleresque dans votre escadrille. Aujourd'hui, tout le monde sait ce qu'il s'est passé il y a huit jours. Et tout le monde se rend compte que vous voulez faire payer aux Allemands la perte de votre camarade et des Hurricane que vous escortiez. Le score personnel des pilotes de votre squadron prend l'ascenseur certes, mais on dit aussi que vous pris l'habitude de ne pas laisser de survivants derrière vous. Certains vous surnomment déjà "the Butcher". Les Allemands et les Italiens en face, ils sont comme nous. Je ne dis pas qu'ils nous épargneraient plus dans le cas contraire, mais j'aimerais bien conserver le sentiment d'avoir une petite chance de m'en sortir quand je suis coiffé par un chasseur ennemi... vous savez cette petite hésitation qui fait que des fois... on renonce à la deuxième rafale... celle qui tue. Mais avec cette situation... j'ai le sentiment que ça va changer.
Le regard de Martel était devenu sombre et c'est d'une voix sourde qu'il répondit:
- Hum... vous en avez de bonnes vous de me faire des leçons sur la deuxième rafale... vous n'avez pas temps hésité à en refaire une... vous savez, il y a quelques semaines à l'Est de l'Erg Cherbi et pourtant il ne restait que de malheureux fantassins qui n'avaient comme protection que des dunes de sable...
Roberts savait parfaitement de quelle attaque voulait parler Martel. Il se rendait compte que le pilote français ne voulait pas comprendre ce qu'il voulait lui expliquer. Il avala sa salive et quitta Martel sans un mot. Ce dernier le héla.
- Hep Bobby... ne faites pas cette tête! C'est la guerre mon vieux... comme vous, je l'avais presque oublié...
Robert s'immobilisa et se retourna:
- Ne rendez pas la guerre plus horrible qu'elle ne l'est Martel... svp.
Les deux hommes se séparèrent sans un mot de plus.
Le lendemain matin, alors que le soleil d'Afrique se levait au loin, arrosant le désert de sa lumière rouge, Nowik donna le briefing d'une voix monocorde.
- L'objectif est la division de chars lourds qui cadenasse la passe. Ces tanks de type Tigre ne laissent aucune chance à nos blindés qui doivent approcher en terrain couvert. On a bien essayé d'envoyer des escouades de sapeurs la nuit, mais il y a des champs de mines et des postes avancés équipés de mitrailleuses. Autant vous dire qu'il y a eu peu de survivants aux quelques malheureuses tentatives lancées par nos troupes au sol. C'est donc aux Beaufighter de squadron leader Green de reprendre l'affaire en mains.
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Message par 615sqn_Harry Mar 13 Jan 2009 - 18:05

Tous les Beaufighter que nous avons sur la base ont été mis en état de vol et vont mettre le paquet. Green et Roberts ont émis le désir d'être escorté par les Spitfire du squadron 127...
Il regarde René Martel.
- Martel, le commandement du squadron vous revient. Je prendrais la section verte et Harry dirigera l'escadrille "B" à la tête de la section bleue. Pyker à vous la section Jaune. Tous les Spitfire en état de voler prendront l'air. Le squadron 112 de Caldwell sera aussi de la partie, il tiendra le secteur Nord de la passe d'Al Fayat.
Il jette un regard circulaire à tous les pilotes qui sont dans la salle.
- Bien. Pas de remarque.
Il regarde sa montre.
- Il est 05h35, réglez vos montres. Les leaders se retrouvent pour les derniers détails. Mis en route des moteurs à 05h55, décollage du premier Beaufighter à 0600. Bon vol à tous... Martel, j'aimerais vous voir deux minutes seul à seul. La séance est levée.
Le visage fermé, le pilote français attendit que la salle se vide pour s'approcher du Group Captain qui finissait de ranger ses dossiers.
- René... je vous ai proposé pour une barre à votre DFC. Vous avez fait du très bon travail ces derniers temps.
Un peu surpris Martel ne répondit rien immédiatement.
- ... heu...merci Sir. Je ne m'attendais pas à cela. Les bons résultats de l'escadrille sont sans aucun doute dus à un excellent travail d'équipe. Je me fais un point d'honneur à ce qu'il n'y ait pas d'individualité dans le squadron...et ça porte ces fruits Sir.
Nowik sourit.
- Je sais tout cela Martel et ce n'est pas pour rien que le Wing Commander Flower et moi avons choisi le squadron 127 comme escadrille d'état major. Une remarque René... ou plutôt je dirais un conseil, n'oubliez pas de rappeler à vos hommes qu'ils sont bons, c'est important.
Le pilote français qui s'attendait à devoir à nouveau parler de son attitude intransigeante et de la discipline de fer qu'il imposait à ses pilotes, fut un peu surpris par la tournure de la discussion.
- Ben, c'est vrai que depuis... quelques temps, j'ai changé ma façon de commander. Mais je pense qu'il y avait trop de laxisme chez certains, j'ai serré la vis.
- Vous avez eu raison de le faire Martel. C'est moi-même qui vous ai demandé de le faire et vous avez agi comme je l'attends d'un de mes squadron leader. Vous avez suivi mes ordres à la lettre. Néanmoins, tous l'art de commander réside dans l'équilibre entre la discipline et la convivialité. Actuellement, la pression est telle que les pilotes n'osent même plus profiter des quelques heures de libres qu'ils ont parfois à disposition. Je souhaiterais retrouver le squadron tel qu'il était, il y a quelques semaines René.
Martel eut soudainement une bouffée d'émotion qui le submergea. Des larmes roulèrent sur ses joues sèches.
- Je ne sais pas si c'est possible Sir. On avait tellement partagé de trucs avec Louis... c'est avec lui que je suis venu dans un biplan de merde en Angleterre. C'est avec lui que nous avons combattu au-dessus de Londres. Il était là quand j'ai descendu mon premier avion allemand... quand on a rencontré le Général de Gaule...dans les moments difficiles... enfin... excusez-moi Sir...
Il se moucha bruyamment.
Nowik le regardait avec compassion.


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Message par 615sqn_Harry Mar 13 Jan 2009 - 18:06

- Certes Martel, mais il n'était pas le seul. Il y a Emile Volta, François Devarenne, Fabien et même Roberts dans une certaine mesure. Tous ces pilotes sont encore là. Ils ont partagé des moments forts avec vous. Ils ont décidé de vous suivre en Afrique. Ne croyez-vous pas qu'il est temps de vous approcher à nouveaux de vos camarades... de pardonner à Emile par exemple. Il ne sait bientôt plus comment vous adresser la parole. Il vit très mal ce qui est arrivé. Vous ne vous parlez pratiquement plus.
Martel soupira un grand coup.
- Je sais... vous avez raison Sir. Je vais faire un effort...
L'officier supérieur acquiesça du chef et mis sa casquette.
- Vous n'avez pas le choix Martel... s'il n'y pas d'améliorations, je devrais revoir la composition de l'escadrille et éventuellement déplacer des pilotes dans d'autres squadron. Les bons pilotes se font rares sur ce front et je ne veux pas prendre le moindre risque d'en perdre parce que l'ambiance n'est pas bonne.
Il fit un clin d'œil à Martel.
- Mais je suis absolument convaincu que vous y arriverez René... comme vous l'avez toujours fait jusqu'à présent.
Il consulta sa montre.
- Bien... on y va? Dans 8 minutes les moteurs démarrent.
Les deux hommes quittèrent la salle pour rejoindre le vestiaire où les pilotes du squadron les attendaient. Rapidement Martel leur donna l'ordre de mission.
- On fait comme d'habitude les gars. Les sections rouges et vertes avec les Beaufighter échelonnées entre 300 et 500 mètres à gauche et à droite de la formation des bimoteurs. Flower et Pyker avec l'escadrille "B" en protection haute 4000 pieds au-dessus légèrement en avant de la formation...
Martel se racla la gorge.
- Hem... les gars... je voulais vous dire...ces derniers temps nous avons fait du bon boulot. Vous avez montré une grande rigueur en vol. Vous avez suivi mes prescriptions à la lettre et j'aimerais vous remercier pour votre engagement. Aujourd'hui, nous allons offrir la meilleure protection que les Beaufighter à Green et Roberts n'ont jamais connue. Ils vont péter ces putains de chars, j'en suis certain! Mais pour cela, il faut qu'ils soient tranquilles et nous ferons en sorte qu'ils le soient. Nous faisons partie de la meilleure escadrille de la RAF sur ce coin de terre brûlée et nous allons le prouver... avec ou sans Louis. Les gars, il est temps que nous tournions la page sur ce triste épisode. Je veux voir des gars sérieux aux commandes de leur avion. Mais je veux également que vous ayez à nouveau cette assurance, cette gouaille typique qui fait la différence entre un pilote français et un autre. Cette gouaille que n'aurait jamais reniée Louis...
Il toisa les pilotes. Dans un coin Devarenne renifla et se moucha.
- Volta... je veux dire Emile!
A l'énoncé de son nom le pilote français se redressa.
- Heu...oui.
- Tu étais prévu à la tête de la deuxième paire dans la section jaune. J'aimerais que Fabien te remplace et que tu sois mon ailier... tu acceptes?
Emile ne prononça aucun mot. Les lèvres serrées, il fit juste un signe de la tête en guise de oui.
- Bien... allez... on nous attend sur le tarmac.
En quittant le vestiaire. Nowik s'approcha de Martel. Il lui donna une petite tape amicale sur l'épaule.
- Je ne sais pas pourquoi Martel, mais j'ai l'impression que le temps se prête merveilleusement bien à la mission d'aujourd'hui. Malheurs aux Huns qui nous croiseront.
René s'approcha de son fidèle Spitfire. Il extirpa son paquet de cigarettes qu'il remis à son mécano.
- Peter! Tenez, si jamais je ne rentre pas, elles sont pour vous. C'est tout ça que les Allemands n'auront pas.
Le chef mécanicien sourit en mettant le paquet dans sa poche revolver.
- Naturellement Sir. Comme d'habitude !
Il l'aida à s'installer dans le cockpit étroit. Le pilote français consulta sa montre.
- Juste à temps pour le petit déjeuner. Allons! Mettons ce vieux Rolls Royce en marche.
La génératrice se mis à tourner. Et bientôt la main gantée en l'air, Martel donna l'ordre de mise en route. L'un après l'autre. Les gros 12 cylindres claquèrent dans l'air frais de l'aube. Cahin-caha les 24 Spitfire s'alignèrent sur la piste et décollèrent dans le chant si particulier de leur puissante mécanique, des aigrettes de condensation au bout de leurs ailes. Alors que l'escadrille "B" s'éloignait dans l'azur pour prendre son altitude opérationnelle, les Spitfire menés par Martel attendaient les Beaufighter lourdement armés de bombes.
Quand les avions s'éloignèrent de la base. Le chef mécanicien Peter murmura:
- Et bien, je crois bien qu'en face, ils vont vivre une difficile journée!
Dans le Spitfire de tête, les ordres résonnaient clairs et précis. Martel se permis même une plaisanterie, chose qu'il n'avait plus fait depuis des semaines. Derrière lui, il pouvait voir le Spitfire de Volta qui battait nerveusement des ailes.
- De Cognac leader à Cognac 2... Ca va Emile pas besoin de me coller comme ça, on est pas en OTU. Ecartes-toi sur ma gauche, tu auras une meilleure vue d'ensemble.
Volta sembla hésiter.
- Ici Cognac 2... bien reçu... je m'écarte.
Comme libéré d'un lourd carcan, le pilote français changea de place dans le bruit rageur de son moteur. René sourit à la vue du Spitfire qui batifolait maintenant 200 mètres derrière lui. Volta était de nouveau lui-même, un oiseau de proie redoutable. Martel savait qu'il pouvait désormais se concentrer sur sa mission et surveiller le ciel derrière les bimoteurs.
La passe d'Al Fayat apparu enfin. Une légère brume recouvrait le sol, masquant à la vue des pilotes, les positions d'artillerie anglaise. Gerry Green qui connaissait parfaitement la position des Tigre mit son escadrille en formation de combat et descendit vers le sol.
- Ici cachalot leader à Cognac leader. C'est parti pour un tour de carrousel ouvrez l'œil Cognac!
Martel soupira et ouvrit d'un cran le débit d'oxygène.
- On est prêt Cachalot. Allez-y! On veillera de près à vos vieille carcasses.
Le bimoteurs s'estompèrent dans la brume matinale.
- De Cognac Leader à section verte. Vous vous placez en hippodrome gauche à 4000 pieds. Section rouge, on se place à 2000 en hippodrome droit.
- Bien reçu...
Mais le message fut coupé par la voix stressée du Wing Commander Flower.
- Ici Turban Leader! J'ai au moins plus 20 à 12'000 pieds depuis un cap 300 qui tombent dans votre direction!
Martel leva la tête en direction du soleil, mais il ne vit naturellement rien.
- Bien reçu Turban Leader! Vous avez identifié contacts! Je vous rappelle qu'on a les Curtis du 112 dans le coin.
- Négatif Cognac Leader... ce sont des Friedrich au capot blanc, ils nous ont aperçus, mais c'est vers vous qu'ils descendent. On les engage, mais j'ai peur qu'on ne puisse les rattraper avant qu'ils ne soient sur les Beaufighter.
Bientôt René les vit. Ils plongeaient vers le sol plein gaz. Son groupe se trouvait juste en dessus des avions d'assaut qui semblaient totalement étrangers à l'alerte. Roberts se contenta d'annoncer.
- On tient les chars ennemis. On compte sur vous Cognac...
La voix d'Emile Volta raisonna à son tour dans les écouteurs.
- Ici Cognac 2... attention! Ils vont descendre sous la couche et prendre les Beaufighter en ressource. Break! Break les bombers.


Dernière édition par 615sqn_Harry le Mar 13 Jan 2009 - 18:25, édité 1 fois
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Message par 615sqn_Harry Mar 13 Jan 2009 - 18:07

L'ailier de Martel avait raison. Fort heureusement, les Beaufighter réagirent instantanément en se mettant en cercle défensif. Les Bf109 passèrent en trombe au milieu de leur formation. Des tirs touchèrent des bimoteurs, mais Martel eut la satisfaction de ne pas en voir un tomber. Probablement que l'alerte donnée par Volta les avait sauvés. Profitant de leur grande vitesse les avions allemands remontaient comme des balles vers le ciel. Le premier réflexe de Martel fut de les suivre. Mais il se ravisa. Là haut, il y avait l'escadrille "B" et elle devait bientôt arriver.
- Ici Cognac Leader. Personne ne bouge! On continue de tourner au-dessus des Beaufighter! C'est maintenant l'affaire des sections vertes et jaunes.
Martel ne s'était pas trompé et bientôt un terrible pugilat se déroula au-dessus de sa tête. Un premier Bf109 victime du tir du FO Pyker tomba en flamme. Un deuxième groupe de Bf109 tombant de nulle part tenta d'engager les Beaufighter. Martel les aperçu.
- Cette fois c'est à nous. Tayaut tayaut les gars!
Les Spitfire basculèrent à la suite des chasseurs allemands. Comme au-dessus d'eux. Le combat devint bientôt très confus. Martel et Volta avaient accroché une paire de chasseurs ennemis. Martel se rendit compte que les pilotes qui menaient leur 109 avaient du métier. Il resta concentré sur le leader qui portaient de nombreuses victoires sur son empennage. Il marmonnait:
- Pas question de me jouer un mauvais tour comme la dernière fois mon salaud. Cette fois je te tiens à portée de mes canons et tu ne m'échapperas pas.
Le Spitfire grinçait de toutes ses tôles pour suivre le rythme endiablé du Bf109. René savait qu'il n'allait pas pouvoir tenir indéfiniment à cette cadence. Non seulement physiquement il souffrait, mais le risque était grand que les autres pilotes ennemis se précipitent à la rescousse de leur chef. Au même moment, il était dépassé par un avion en feu.
- Ici Cognac 2... vous êtes propre Cognac 1... j'ai abattu votre poursuivant.
Martel n'eut pas le temps de se poser plus de questions, car devant lui le Bf109 était coincé. Le combat les avait emmenés jusqu'à très basse altitude et à force de jouer avec le relief, une falaise se dressait maintenant devant eux. Le chasseur ennemi avait trois solutions. Breaker à gauche, à droite ou partir en manœuvre verticale, ce qui était naturellement très risqué. Le pilote français stabilisa son Spitfire et ralenti pour ne pas être surpris. Jamais il n'aurait fait ce que le pilote allemand fit et sa manœuvre le surpris complètement. Le Bf109 redressa brusquement, mais au lieu de grimper à la verticale pour passer l'obstacle il effectua une boucle serrée avec le risque incroyable de décrocher pour faire face au Spitfire. Les doigts ankylosés de Martel pressèrent instinctivement la mise à feu des canons. Un obus! Un seul, toucha le chasseur ennemi. Juste devant le cockpit. Le Bf109 termina sa boucle et un tonneau se remis d'aplomb, mais maintenant le moteur lâchait par ses tuyères d'échappement, une légère volute de fumée noire. Visiblement, le pilote allemand avait des problèmes, car il manœuvrait moins bien. A plusieurs reprises Martel aurait pu faire feu. Mais il voulait être certain que son tir attendrait son but. Il voulait une seule rafale, courte, efficace et mortelle, comme celle qui avait tué Kierkegaard. Tout en continuant d'effectuer des manœuvres évasives le Bf109 prenait de l'altitude et soudainement il se mit en palier. Tremblant nerveusement, Martel coupa les gaz et aligna le centre de son collimateur sur le devant de sa cible. Fermant un oeil pour assurer sa visée, au moment où il allait tirer, il vit la verrière s'envoler. Il hésita. Derrière lui. Effectuant des "S" le fidèle Volta était toujours là. Maintenant, il voyait le pilote à moitié extirpé de son habitacle les deux mains sur le bord de la vitre blindée. Il sauta, mais son parachute s'accrocha à la dérive et le malheureux tomba dans le vide...
- Mon Dieu, c'est terrible... finir comme ça.
C'est Volta qui avait parlé.
Ils étaient seuls dans le ciel et c'est sans un mot qu'il prirent le chemin du retour.
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