TARAWA LA SANGLANTE suite

20 novembre 1943 :
Premier jour de l’assaut

Les Forces américaines qui
Naviguent vers Tarawa
N’apprennent qu'en chemin
Leur véritable objectif.


Parties pour une grande manœuvre, les troupes ne
Sont prévenues de la nature véritable de leur opération
Qu’après trois jours de mer. Le régiment d'assaut vient
De changer de commandant, le colonel Marshall, malade,
Étant remplacé par le colonel David Shoup. Pendant que
Les navires se rapprochent de leur destination,
Des avions basés à terre sur les îles Ellice, Phoenix,
Bâter et Samoa, entreprennent les ramollissement "
Des posions japonaises : entre 350 et 400 appareils
Bombardent quotidiennement les îles Gilbert et Marshall
Entre le 13 et le 19 novembre. Il s'agit essentiellement de
Bombardiers B 24 de la 7th Air Force, opérant sous le
Commandement direct de la Task Force 57.

Les avions embarqués du Southern Carrier Group
Attaquent également à partir du 18 novembre. Ils larguent
Ce jour-là 115 tonnes de bombes, puis 69 le jour
Suivant. Ce même 19 novembre, la Cruiser Division 5
S’approche de Betio et ses trois croiseurs lourds et
Deux destroyers tirent environ 250 tonnes d'obus.
D'autres îles sont également bombardées par l'aviation,
Comme Nauru et Milli.

Toujours le 19 novembre, un avion de reconnaissance japonais,
De type Mavis, est repéré par les radars américains à environ
Cent kilomètres de la Task Force 53. Il est rapidement abattu
Par une patrouille du Suwanee. Les navires arrivent à proximité
De Tarawa durant la nuit. Les transports se positionnent d'abord
Mal et doivent être déplacés pour ne pas gêner les navires du
Soutien d'artillerie. Ceci cause un retard dans les préparatifs et
L’heure H est donc retardée. A 5 h 07, le 20 novembre,
Les batteries côtières japonaises ouvrent le feu sur les navires visibles.
L'une des batailles les plus meurtrières de la guerre du Pacifique vient
De commencer.



Ci-dessus.

Scène de désolation sur le rivage nord de Betio, dans
l'atoll de Tarawa : malgré t'intensité de la préparation
d'artillerie américaine, des dizaines de LVT sont mis
hors de combat et les premières vagues d'assaut
sont balayées.
(DITE/USIS)


La préparation navale

La flotte américaine est repérée semble-t-il à 4 h 41,
Lorsque les Japonais tirent une fusée rouge. Moins d'une
Demi-heure plus tard, les canons de 200 mm ouvrent
Le feu, sans parvenir à toucher leurs objectifs. Le tir de
contre-batterie américain n'est pas plus efficace.
Pendant de ce temps, les hommes du Combat
Team 2, qui ont pris très tôt leur breakfast, embarquent
À bord de LCVP qui les conduisent aux LVT. Ce double
Transfert n'est pas facile et occasionne beaucoup de
Confusion, d'autant que les transports sont trop au sud,
À portée de l'artillerie japonaise. En outre, les premières
Vagues de LVT ont les pires difficultés à se mettre en
Place.

A 5 h 42, les navires de guerre américains cessent
Le feu, afin de permettre à l'aviation d'intervenir contre
L’île, conformément au plan décrit au premier chapitre.
Cette interruption du tir naval répond à deux impératifs :
Éviter que les tirs lèvent de la fumée et de la poussière
Pouvant gêner les avions et surtout empêcher
Tout risque de voir toucher un avion par les obus de la
Marine.

Les conséquences de cet arrêt sont cependant
Lâcheuses, car les avions n'arrivent pas à l'heure et, à
Leur grande surprise, les Japonais bénéficient soudain
D’une accalmie d'une demi-heure durant laquelle ils
Peuvent tirer sur l'ennemi sans être inquiétés. A 6 h 05,
Les cuirassés reçoivent l'ordre de reprendre leur tir.
Puis les avions apparaissent vers 6 h 15 et attaquent pendant
Dix minutes, sans parvenir à remplir leur mission,
La destruction de tous les édifices présents sur l'île.
A 6 h 20, toute la flotte reprend son bombardement : c'est
L’heure W. L'île disparaît complètement sous la fumée
Et les Américains les plus optimistes se prennent à
Rêver d'un débarquement facile. Le colonel Shoup se
Rappelle alors les paroles optimistes de son prédécesseur,
Marshall: " Dieu sait ce que nous allons faire avec 5 000 cadavres de Japs ! "


Ci-dessus.

Les transports de troupes APA sont accosté " par des
dizaine" de LCVP qui font la navette entre les grands
navires et les LVT, seuls engins capables de franchir
la barrière de corail.
(National Archives)

Les navires entrent dans le lagon

Le jour se lève à 6 h 12 et peu après, le dragueur de
Mines Pursuit commence à draguer le chenal qui mène
Dans le lagon. A son bord se trouve un officier de la
Royal New Zealand Navy, qui sert de pilote car il connaît
Bien les parages. Un autre dragueur, le Requisite, suit
À quelques encablures, puis viennent les destroyers
Ringgold et Dashiell. Leur présence est importante, car
Les batteries côtières japonaises prennent évidemment
À partie les deux dragueurs, qui appellent à l'aide. Le
Tir de contre-batterie des deux destroyers est suffisamment
Précis pour que les canons japonais cessent
- momentanément - le feu.
A7 h 15, le Pursuit se positionne sur la ligne de
Départ et braque son projecteur vers les LVT qui avancent
Lentement, afin de leur servir de guide. Les batteries japonaises
Reprennent alors leur tir et plusieurs gerbes d'eau s'élèvent autour
De la ligne de départ.

Une minute plus tard, le Ringgold est touché par un
Obus de 140 mm qui n'explose pas. Quelques instants
Plus tard, un autre obus transperce l'un des tubes lance-torpilles
Et pénètre à l'intérieur, sans exploser lui non plus.
En revanche, le tir de contre-batterie du Ringgold est efficace,
Puisqu’il touche la réserve de munitions du canon, qui explose,
Réduisant au silence la pièce de 140 mm.

Pendant ce temps, les LVT progressent difficilement
Vers leur ligne de départ, nez au vent. A 5 000 mètres
De celle-ci, ils ont déjà 25 minutes de retard sur l'heure H.
Ce retard est confirmé par les deux hydravions
De L’USS Maryland, qui ont pris l'air. En conséquence,
L’heure H est repoussée de 8 h 30 à 8 h 45, afin de bien
Coordonner les efforts de l'artillerie de marine et de
L’aviation avec les mouvements des Marines. Quelques
Minutes plus tard, l'heure H est encore repoussée de
Quinze minutes, car les LVT ne peuvent combler leur
Retard. Ces reports successifs ne sont pas sans conséquences,
Car ils mènent à un arrêt prématuré du tir de l'artillerie navale.
Ainsi, à 8 h 54, tous les navires cessent le feu, à l'exception
Des deux destroyers dans le lagon. Pendant 23 minutes,
Les Japonais ont alors le loisir de tirer sur leurs adversaires sans risque.
Cela dit, le bombardement naval a eu plusieurs conséquences heureuses
Pour les Américains. D'une part, tout le système de communication a été détruit,
Sans espoir de réparation. D'autre part, la plupart des pièces lourdes et la presque
Totalité des mitrailleuses lourdes de DCA ont été réduites au silence.
En revanche, la plupart des défenses de la plage demeurent indemnes.



Ci-dessus.

Un cuirassé américain de classe Iowa pilonne des
objectifs à terre. Cette vue a été prise lors de manœuvres,
mais donne une bonne Idée de la puissance de feu de la
marine américaine à partir de la seconde moitié de 1943.
La faiblesse des Infrastructures de l'us Navy dans le
Pacifique avant-guerre a eu comme effet positif que tous
les navires américains disposent d'une endurance
tout-à-tait exceptionnelle, ce qui leur permet de tenir la mer
plus longtemps que tout navire des autres flottes mondiales, amies ou
ennemies.
(DITE/USIS)



Le débarquement à Betio

Le plan de Shoup

Le colonel Shoup a décidé d'attaquer avec trois
Bataillons en première ligne et un en réserve. A l'est
De la grande jetée qui s'avance de quelque 500 mètres
Dans la mer, sur la côte nord de l'île, le 2d Battalion,
8th Marines, débarquera sur Beach Red 3. A sa droite,
Du côté ouest de la Jetée, le 2d Battalion, 2d Marines,
Sera mis .à terre sur Beach Red 2. Cette plage mesure 500 mètres
De large, tout comme Beach Red 1, à l'extrémité ouest, où débarquera
Le 3d Battalion, 2d Marines., La réserve est constituée par le 1st Bn, 2d
Marines.
Après beaucoup de confusion, les LVT passent enfin
La ligne de départ. La première vague s'y présente à
8 h 24, la seconde à 8 h 27 et enfin la dernière à 8 h30.
La quatrième attend sur place à bord de péniches
LCVP et LCM. A environ 3 000 mètres de la côte, les
LVT arrivent à portée de l'artillerie japonaise, qui tire
Principalement des obus explosifs, trop chargés
D’ailleurs, ce qui transforme les shrapnells en une sorte de
Sable bien peu dangereux. Aucun engin n'est touché durant
Cette première phase.



Ci-dessus.

Cette vue de la partie centrale
de l'ile de Betio est intéressante, car elle montre
que les grands navires au large sont Incapables de
pénétrer dans le grand lagon fermé par une barrière de corail.
(National Archives)

Le Scout-Sniper Platoon au combat

Avant même l'arrivée des premières vagues d'assaut
Sur Betio, un petit groupe de combat, commandé par
Le lieutenant Hawkins, prend pied sur la grande jetée
Qui s'avance jusqu'à 500 mètres au large.
Ce Scout-Sniper Platoon a pour mission d'y déloger tous les
Défenseurs japonais qui risquent de s'y trouver et pourraient
Donc prendre en enfilade, et même par derrière,
Tous les amtracs s'avançant vers les plages. Quinze
Minutes avant les vagues d'assaut, le petit landing team
Accoste la jetée. Pour se débarrasser plus facilement
De l'ennemi, le groupe utilise un lance-flammes contre
Les premières positions japonaises. Mais si les soldats
Nippons sont bien brûlés vifs, la jetée prend feu
Elle aussi et brûlera pendant plusieurs heures, avec pour
Fâcheuse conséquence l'ouverture d'une brèche de dix
À quinze mètres de large, ce qui gênera beaucoup lorsqu'elle
Sera utilisée ultérieurement pour apporter du large du ravitaillement
Et des munitions. A part cela,
Les Scouts-Snipers mènent à bien leur mission et participeront ensuite
À la bataille sur l'île elle-même.

Le débarquement

La première unité américaine qui atteint le rivage proprement dît est
Le 3d Bn, 2d Marines, qui débarque sur la plage en forme de croissant
De Red 1. A 9 h 10, les LVT (ou Amtracs), franchissent la barrière de corail et
Sont pris dans un ouragan de feu. Presque tous les engins sont endommagés et
De nombreux hommes sont blessés ou tués à bord. La compagnie I quitte
Pourtant ses LVT et parvient à franchir le mur de palmiers pour commencer à
Avancer à l'intérieur de l'île, mais un point d'appui Japonais, situé à la Jonction
Des plages Red 1 et Red 2, prend en enfilade les assaillants.
La compagnie K est incapable de dépasser le mur et ne peut même pas s'y abriter :
Elle est littéralement clouée au sol, sur l'estran. Durant les deux heures qui vont
Suivre, ces deux compagnies vont perdre la moitié de leur effectif.
La compagnie L est à peine plus chanceuse : ses LVT se heurtent à la
Barrière de corail et ne peuvent la franchir. Les hommes sont alors obligés
De sauter à l'eau et d'avancer sous les rafales de mitrailleuses.
Les pertes atteignent vite 35 %. Le 2d Bn, 81h Marines, arrive le second sur l’île
De Betio. Ses premiers amtracs quittent la mer à 9 h 17, en n'ayant subi que
Des pertes très faibles : moins de 25 tués et blessés. Deux LVT trouvent même une
Brèche dans le récif corallien et parviennent Jusqu'à la plage, qu'ils traversent,
Puis avancent avec leurs hommes à bord jusqu'à l'aérodrome. La compagnie E
Perd cinq de ses six officiers, mais parvient à s'enfoncer profondément sur le taxiway principal. Il semble que le succès dans ce secteur soit principalement du
Aux deux destroyers Ringgold et Dashiell, qui sont les deux seuls navires de la flotte à continuer à tirer pendant les phases initiales du bombardement.

Enfin, au centre, Juste a l'ouest de la grande Jetée,
Le 2d Bn, 2d Marines, touche terre à 9 h 22. Le feu japonais y est particulièrement
Nourri et les compagnies d'assaut sont terriblement éprouvées
Dès le moment où elles franchissent la barrière de corail. La compagnie E
Ne parvient à établir qu'une étroite tête de pont. Sa première section est séparée du reste
De la compagnie et doit s'abriter dans un profond cratère, sur Red 1, d'ou elle ne peut sortir.
La compagnie F subit elle aussi de très lourdes pertes et ne peut obtenir de contact
Avec la compagnie E. Elle ne peut que suivre sur une tête de pont minuscule, qui
Ne dépasse pas 50 mètres de profondeur. Enfin, la compagnie G, qui forme la réserve
Du bataillon, ne peut que s'accrocher elle aussi, sans dépasser la plage.




Ci-dessus.

L'extrémité de la grande jetée est l'endroit où débarque le
Scout Sniper Platoon, avec pour mission de s'en emparer
avant même le débarquement des premières vagues
d'assaut pour éviter les tirs en enfilade. Ce cliché montre
deux LCVP et l'un des deux modèles de LVT utilisés à Tarawa.
(National Archives)

à suivre

La suite, la suite, la suite !!!!!

RTA_DFN a écrit:La suite, la suite, la suite !!!!!

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